Ces dernières années, les débats se multiplient sur ce qui doit être fait ou ne doit pas être fait lorsqu’il s’agit d’accompagner un enfant qui se questionne sur son identité de genre. Parfois, les convictions énoncées contre l’accompagnement, le cas échéant, d’une transition de genre sont si fortes et sans appel qu’on ne peut que se questionner sur ce qui amène à être si sûr de sa position (Collectif, T., 2023). En considérant la radicalité des propos qui peuvent être avancés de dangerosité des transitions des mineurs, de la critique du soutien familial, de la posture soignante des professionnel. les de santé, et du manque d’objectivité des associations de personnes concernées (Naselli, A., 2022), nous avons pu nous poser des questions sur nos implications respectives dans l’accompagnement de mineurs trans et/ou en questionnement. Est-ce que nous « faisons bien » ? Et qu’estce que « faire bien » ?
Le combat que tout clinicien a à faire avec et contre lui-même pour adopter une posture plus neutre et plus bienveillante que ce que le patient pourrait trouver auprès de son entourage amène à rendre l’individu-patient actif, acteur dans le processus thérapeutique et expert de lui-même — même s’il n’en mesure que rarement l’étendue — donc au principe d’autodéterminationi. Or, dans l’ensemble, il semble que ce soit le principe d’autodétermination qui se voit le plus contesté lorsqu’il s’agit de penser la capacité d’un mineur à prendre part aux décisions de soin qui le concernent, en particulier lorsqu’il s’agit de réaliser une transition médico-juridique de genre…