Langages 2015/1 N° 197

Couverture de LANG_197

Article de revue

Mode de N et type de N, de la synonymie à la polysémie

Pages 69 à 98

Notes

  • [1]
    Nous remercions Francine Gerhard-Krait, Richard Huyghe, Estelle Moline, Dejan Stosic et Danièle Van de Velde, ainsi que les relecteurs de la revue Langages, pour leurs relectures et leurs remarques.
  • [2]
    Ce n’est cependant pas toujours le cas : cf. Gerhard-Krait & Vassiliadou (2014).
  • [3]
    Voir Flaux & Moline (2009), Stosic (2009), Gréa & Moline (2013).
  • [4]
    Cf. section 2.2.
  • [5]
    Par exemple : le mode de sépulture chrétienne fut toujours celui des juifs (Le Monde)
  • [6]
    Notre corpus contient quelques noms dénotant des situations statives. Nous les aborderons occasionnellement et sans les traiter de façon spécifique. Plusieurs raisons nous conduisent à faire ce choix : le manque d’espace pour traiter ensemble les situations dynamiques et les situations statives, le manque de critères positifs pour décrire les situations statives, les problèmes de polysémie entre situation stative et objet et, enfin, le nombre trop restreint de noms statifs dans la partie haute de notre base (seuls 34 noms ont été repérés comme statifs sur les 704 noms présents plus de 10 fois dans nos corpus). Ainsi ont été exclus, entre autres, vie, existence, être, connaissance, gouvernance, conscience, propriété, émotion, intelligence, beauté, délinquance, etc.
  • [7]
    Scheer (2013) fait la même analyse.
  • [8]
    Cf. Lafon (1980) qui explicite cette méthode et l’illustre en calculant les spécificités de dix discours de Robespierre. Depuis, de nombreuses méthodes ont vu le jour : cf. l’article de Desagulier (2015, ce volume).
  • [9]
    L’implémentation qui suit est réalisée sous R, selon une méthode élaborée par Bernard Desgraupes (Modal’X, Paris-Ouest Nanterre La Défense) et Sylvain Loiseau (Paris 13).
  • [10]
    Afin de ne pas gêner la lecture, les Tableaux 5 à 9 sont en annexe de l’article.
  • [11]
    Dans ce travail, nous avons tenu compte du seuil suivant : une forme est une spécificité positive d’une construction lorsque sa valeur est supérieure à 23.026. Cela correspond à une probabilité cumulée inférieure ou égale à 1e-10.
  • [12]
    Lafon (1980 : 152) parle de forme de base.
  • [13]
    Est pertinent pour nos analyses le caractère potentiellement aspectuel des noms. Il est connu que les noms en lien morphologique avec des verbes présentent volontiers des propriétés aspectuelles (cf. § 4). C’est pourquoi, nous distinguons les noms en lien avec un verbe (converts et déverbaux) des noms simples. Nous rangeons abusivement dans cette catégorie tous les noms sans lien avec un verbe, même s’il peut s’agir de noms construits sur des adjectifs (p. ex. collectivité) ou sur d’autres noms (p. ex. architecture).
  • [14]
    L’orientation de ces noms est problématique, difficile, voire impossible à déterminer (cf. Tribout 2010).
  • [15]
    Pour une discussion récente à propos de la frontière EVENEMENT/OBJET (cf. Huyghe 2012).
  • [16]
    Nous ne disons pas que tous les noms simples dénotent des objets, ni que tous les objets sont exprimés par des noms simples, les contre-exemples sont nombreux, mais les chiffres trouvés confirment l’intuition croftienne d’un rapport prototypique entre morphologie simple et dénotation d’objet. À propos de la dénotation des noms non prototypiques que sont les converts et les déverbaux, cf. Kerleroux (2012).
  • [17]
    Cf. entre autres, Gross & Kiefer 1995 ; Godard & Jayez 1996 ; Gross 1996 ; Van de Velde 1997 ; Flaux & Van de Velde 2000 ; Gaatone 2004 ; Peeters 2005 ; Jacquey 2006 ; Anscombre 2007 ; Huyghe & Marín 2008 ; Haas 2009 ; Arnulphy, Tannier & Vilnat 2011.
  • [18]
    Le test (14) doit être manipulé avec précaution puisque l’on peut effectuer un portrait (nom iconique). Par prudence, mieux vaut le doubler d’un second test. Pour l’application du test (15), l’utilisation du partitif et l’équivalence sémantique avec un verbe sont importantes pour ne pas conclure que gâteau dénote une action dans Il a fait un gâteau pour le dessert.
  • [19]
    Dans les exemples qui suivent, les chiffres entre crochets renvoient au rang du nom dans les tables de spécificité. Lorsque l’on parle de Nact-mode, il faut consulter le Tableau 5 ; et lorsqu’il s’agit de Nact-type, il faut consulter le Tableau 7.
  • [20]
    Dans le cas de accord, débat, conflit et alliance, l’on doit introduire les compléments à l’aide de prépositions (débat sur X entre Y et Z, conflit entre X et Y, alliance entre X et Y) ce qui laisse penser que nous n’avons pas affaire à de véritables arguments syntaxiques, mais à de simple participants.
  • [21]
    Mode d’emploi pose un problème spécifique dans la mesure où il correspond à une unité lexicale complexe. Dans mode d’emploi du magnétoscope, du magnétoscope est l’argument de mode d’emploi, et non de emploi.
  • [22]
    Cette précision est importante car type accepte la lexicalisation d’un argument interprété de manière générique : ce type de fonctionnement de la société, ce type de nomination des fonctionnaires, ce type de garde d’enfants, ce type de transport de troupe (dans les deux derniers cas, l’absence de déterminant nous ramène à la question du figement, cf. § 3.1).
  • [23]
    Nous remercions Dejan Stosic qui nous a indiqué cette possibilité.
  • [24]
    Le raisonnement est identique pour les autres noms de (36).
  • [25]
    En revanche, lorsqu’un nom ne peut pas suivre type on peut conclure qu’il n’a pas d’acception OBJET.
  • [26]
    « Le moisage (on dit aussi moisement) est un terme désignant un mode de rassemblement de pièces de bois (souvent des poutres). » (Wikipedia). Cet emploi est confirmé par le dictionnaire terminologique EuroTermBank (sous l’entrée rassemblement du bois).

1. INTRODUCTION [1]

1 Les noms type et mode sont deux noms taxinomiques du français. Dans la construction [N0 être Det type de N1], type permet de marquer une relation de catégorisation de telle sorte que N0 est inclus dans la catégorie N1. De ce fait, les énoncés peuvent être généralement reformulés en l’absence du nom taxinomique sans produire d’effet métaphorique [2] :

2

(1)
a. Le magnésium est un type de métal.
b. Le magnésium est un métal.

3 En cela, type s’oppose à d’autres termes métalinguistiques pourtant sémantiquement proches, tels que genre ou sorte (Flaux & Van de Velde, 2000 : 26). Lorsque ces derniers sont utilisés comme enclosures, en effet, l’inclusion de N0 dans N1 n’est pas systématique et, dans ce cas, la suppression du nom taxinomique entraîne une métaphore (Lakoff 1973 ; Kleiber & Martin 1978) :

4

(2)
a. La pipe de Pierre est (une sorte / un genre) de petit volcan.
b. La pipe de Pierre est un petit volcan.

5 Dans la construction [N0 être Det mode de N1], mode exprime, quant à lui, une relation de « manière » [3] et ne donne pas lieu à une reformulation attributive :

6

(3)
a. La modulation d’amplitude est un mode de diffusion utilisé en ondes moyennes, longues et courtes.
b. *La modulation d’amplitude est une diffusion.

7 Dans la majorité des cas, les N1 apparaissant après mode sont morphologiquement liés à un verbe (noms déverbaux et converts). On relève toutefois la présence d’un nombre relativement important de noms non morphologiquement en lien avec un verbe après mode. Par ordre de spécificités décroissantes [4], on trouve : scrutin (législatif, majoritaire, proportionnel), locomotion, contagion, rotation, suffrage, éruption, nutrition, conscience, contraception, présence, discontinuité, efficacité, combustion, syllogisme, sépulture[5], propriété, concupiscence, intelligibilité, transaction, etc. Ces N sont tous sémantiquement reliés à un processus, que ce soit en diachronie, comme pour contagion (lat. contagio dérivé de tangere « toucher ») ou par reformulation (un mode de scrutin peut se reformuler comme « une manière de voter »). En revanche, les noms qui désignent uniquement des objets sont impossibles avec mode, alors qu’ils ne posent aucun problème avec type :

8

(4)
a. *un mode (d’obus / de produit)
b. un type (d’obus / de produit)

9 À première vue, le rapprochement de type et de mode ne semble donc pas justifié : type marque une relation d’inclusion catégorielle pouvant s’appliquer à tous les types de N, tandis que mode marque la manière et s’applique exclusivement aux N dénotant des situations et, en particulier, des situations dynamiques. Pourtant, dans les faits, et si l’on restreint l’étude à cette dernière classe de N [6], on constate que les deux constructions ont des distributions qui se recouvrent dans une proportion non négligeable. C’est ce que montre l’extraction, à partir des corpus Le Monde (désormais LM) et Frantext (FR), de plus de 56 000 énoncés contenant l’une ou l’autre des structures étudiées. Sur les 5 843 N1 ainsi isolés, 12,7 % d’entre eux peuvent apparaître indifféremment après mode et après type. Si l’on se concentre sur les 704 noms les plus récurrents (apparaissant plus de 10 fois dans le corpus), la proportion de noms pouvant suivre mode et type atteint alors 51,1 % des noms du corpus. Dans leurs emplois les plus fréquents, type et mode présentent donc une intersection distributionnelle importante. Cependant, cette intersection distributionnelle donne lieu à deux cas de figure dont l’opposition justifie pleinement le présent travail. Dans le premier, nous avons affaire à des énoncés quasi-synonymes, comme dans l’exemple suivant :

10

(5)
La déduction est un (type / mode) de raisonnement.

11 Tandis que, dans le second, la commutation de type et de mode entraîne un changement de sens important :

12

(6)
a. [...] on propose au baccalauréat plusieurs (types / *modes) d’exercices, parmi lesquels la dissertation. (LM)
b. L’écriture sous contrainte, l’écriture oulipienne, cherche à retrouver un autre (*type / mode) d’exercice de la liberté artistique. (FR)

13 L’objectif de ce travail est d’identifier les mécanismes à l’origine de ces distributions en se fondant sur une méthode probabiliste, le calcul des spécificités. C’est aussi l’occasion d’expliciter le type de recherche très particulier induit par l’utilisation d’une telle méthode. Le calcul de spécificité permet, à partir d’un corpus donné (§ 2.1), de générer des listes de cooccurrents (§ 2.2). Or, une liste de cooccurrents n’est rien d’autre qu’une synthèse distributionnelle des (nombreuses) occurrences impliquées dans le problème qui nous intéresse : elle ne dit rien par elle-même de ce problème et il reste encore à découvrir le principe explicatif qui est à l’origine des distributions observées. Contrairement à ce que laissent penser un certain nombre de travaux s’inscrivant dans le cadre général de la linguistique de corpus, et qui se contentent de proposer des listes ou des analyses factorielles en guise d’explication linguistique [7], ce processus de découverte est à la fois incontournable et complexe. Il se heurte, en effet, à la très grande hétérogénéité des traits grammaticaux et des catégories descriptives susceptibles de rendre compte de telle ou telle spécificité (§ 2.3). Dans le cas de type et mode, par exemple, il nous a été nécessaire d’examiner plusieurs hypothèses différentes (quoique reliée entre elles) avant d’en arriver à un résultat satisfaisant du point de vue de son pouvoir explicatif (§ 3 et 4). Ce processus d’interprétation des données ne doit pas être sous-estimé : il constitue le travail principal du linguiste, et le calcul des spécificités (ou tout autre méthode statistique), loin d’être un principe explicatif per se, n’en est que le matériau de départ.

2. MÉTHODOLOGIE

2.1. Corpus

14 Nous avons constitué un corpus de travail à partir de la base Frantext non catégorisée et du Monde (15 ans). À l’aide d’Unitex, nous avons extrait l’ensemble des constructions [DET type(s) de N1] et [DETmasc mode(s) de N1]. Dans le second cas, le choix d’un déterminant masculin permet d’exclure les exemples, relativement nombreux, de mode féminin qui n’entrent pas dans le cadre de cette étude (p. ex. la musique n’a cessé d’influencer la mode de rue depuis les années 1950). Dans le Tableau 1 figure le nombre d’occurrences des deux constructions ventilé par type de corpus :

Tableau 1

Tableau lexical entier

LM FR Tot.
[DET type(s) de N(s)] 24 609 4 610 29 219
[DETmasc mode(s) de N(s)] 22 608 4 735 27 343
Tot. 47 217 9 345 56 562
figure im1

Tableau lexical entier

15 Une première opération possible consiste à générer les index de fréquences des N1 dans les deux constructions. À titre d’illustration, les tableaux suivants présentent la liste des vingt premiers N1 classés par ordre de fréquence décroissante après type et mode :

Tableau 2

Index de fréquences

Rg [DET type(s) de N1] [DET mode(s) de N1]
1 opération 248 vie 3 670
2 action 242 scrutin 3 061
3 produits 238 fonctionnement 1 273
4 activité 203 emploi 941
5 société 188 financement 734
6 situation 182 expression 611
7 formation 164 calcul 607
8 contrat 161 transport 562
9 opérations 158 gestion 522
10 produit 154 pensée 482
11 organisation 141 production 480
12 actions 140 élection 477
13 intervention 136 action 414
14 armes 135 organisation 414
15 travail 131 désignation 326
16 relations 125 rémunération 326
17 mesures 122 transmission 249
18 problèmes 120 consommation 242
19 comportement 119 communication 238
20 appareil 115 existence 232
figure im2

Index de fréquences

16 Certains des termes fréquents apparaissent dans les deux listes : action, organisation. La haute fréquence n’est donc pas un indice suffisant pour déterminer ce qui est spécifique d’une construction par opposition à l’autre (p. ex. organisation est une forme banale alors que action est spécifique de mode, ce dont ne rend pas compte un simple index de fréquence). Il existe plusieurs méthodes permettant de calculer la surreprésentation d’une forme dans un sous-corpus (ici, type ou mode) par rapport à un corpus de référence. L’une d’entre elles repose sur une loi probabiliste, la loi hypergéométrique.

2.2. Le calcul des spécificités

17 La loi hypergéométrique [8] est une loi de distribution permettant de décrire les probabilités d’un résultat de tirage sans remise. Trois paramètres lui sont associés : T est la longueur totale du corpus (ici, T = 56 562, cf. Tableau 1) ; t est la longueur d’une sous-partie de ce corpus (par exemple, pour la sous-partie correspondant à mode de, t = 27 343) ; f est la fréquence d’une forme particulière (un nom qui suit type de ou mode de). Pour comprendre intuitivement comment fonctionne cette loi, prenons l’exemple de deux formes : répartition et contrôle. La forme répartition a 80 occurrences dans notre corpus : f = 80. Or, 76 d’entre elles apparaissent après mode de, tandis que seulement 4 suivent type de. Intuitivement, cette distribution ne semble pas très équilibrée : répartition apparaît clairement surreprésenté dans la partie mode de et sous-représenté dans la partie type de. Ce problème est équivalent à un problème de tirage sans remise dans lequel une urne contiendrait 56 562 boules (T, la taille totale du corpus). 80 d’entre elles sont blanches (les 80 occurrences de répartition) et toutes les autres sont noires (toutes les formes autres que répartition). La question est alors la suivante : en tirant 27 343 boules (la taille du sous-corpus mode, t), quelle probabilité avons-nous d’avoir 76 boules blanches (le nombre de formes effectivement observées) ? Dans la mesure où les deux sous-parties (type de et mode de) sont de taille presque égale, on pourrait se faire une idée du résultat par une simple règle de trois : en tirant 27 343 boules, nous avons 38,6 boules blanches en moyenne. La loi hypergéométrique nous permet de quantifier cette intuition en calculant la probabilité exacte que f = 76 sachant que T = 56 562 et t = 27 343. La Figure 1a montre la répartition des probabilités en fonction du nombre de boules blanches (fonction de masse). Dans cette configuration, comme on le voit, le plus probable est de tirer 39 blanches (c’est ce que l’on appelle la valeur modale de la courbe et qui se rapproche du résultat obtenu par simple règle de trois), tandis que la probabilité d’en tirer 76 est proche de zéro. Le raisonnement est exactement le même lorsque nous nous intéressons aux 4 occurrences de répartition sous la portée de type (Figure 1b) : la probabilité de tirer 4 blanches sachant que T = 56 562 et t = 29 219 est très faible et se trouve très éloigné du point modal (qui est égal à 41 et qui diffère de celui calculé pour mode de à cause de la petite différence de taille entre les deux sous-parties).

Figure 1

Le cas de répartition

figure im3

Le cas de répartition

18 Il faut toutefois préciser notre intuition. Comme le souligne P. Lafon (1980 : 141), ce qui nous intéresse ce n’est pas la probabilité que répartition apparaisse exactement 76 fois sous la portée de mode (et exactement 4 fois après type), mais que répartition apparaisse au moins 76 fois après mode (et 4 fois au plus après type). Pour cette raison, nous passons de la fonction de masse à la fonction de répartition (qui donne la probabilité cumulée) en prenant l’inverse (1-p) à partir de la valeur modale (Figures 1c-d) [9]. Cependant, les figures ainsi obtenues ne sont pas le meilleur moyen de représenter notre intuition : dans les deux cas, nous nous situons dans la « queue » (droite ou gauche) de la courbe. Une façon « d’épaissir » ces queues consiste à élever le cumul des probabilités au logarithme népérien. La fonction ln, en effet, a cette caractéristique de tendre vers – ∞ lorsqu’une valeur se rapproche de 0, et d’être égale à 0 lorsqu’une valeur est égale à 1. Nous obtenons ainsi les Figures 1e-f. Une dernière manipulation nous permet d’aboutir aux Figures 1g-h. Elle consiste à distinguer deux cas de figure. Le premier concerne les résultats supérieurs à la valeur modale (il y en a plus qu’attendu) dont on donne la valeur absolue et qui seront désormais positif : on les appellera des spécificités positives (par exemple, répartition est une spécificité positive de mode). Le second concerne les résultats inférieurs à la valeur modale (il y a en a moins qu’attendu) qui restent négatifs et que l’on appellera des spécificités négatives (par exemple, répartition est une spécificité négative de type). Ce résultat doit s’interpréter de la façon suivante : il y a une grande probabilité pour que du point de vue de la forme répartition, le sous-corpus mode de N ne s’apparente pas à un tirage au hasard ou, en d’autres termes, que l’attirance entre répartition et mode, et inversement, que la répulsion entre répartition et type, ne soit pas liée au hasard. Le Tableau 5 en annexe [10] présente la liste des N1 les plus spécifiques de la construction [mode de N1], et le Tableau 7 présente la liste des N1 les plus spécifiques de la construction [type de N1] [11].

19 Prenons maintenant le cas de contrôle (Tableau 6, rang 3576). Cette forme a 90 occurrences dans le corpus total, dont 40 sont sous la portée de mode et 50 sous celle de type. La différence avec le cas précédent tient au fait que, cette fois, le résultat observé est assez proche de la valeur modale de la courbe (i.e. de la valeur attendue dans le cas d’un tirage au hasard, cf. Figures 2a-b infra). Par conséquent, contrôle n’apparaît pas plus attiré par mode que par type. On dira que contrôle est une forme « banale » [12], c’est-à-dire qu’elle n’est spécifique d’aucune construction. Les formes banales sont des formes dont les occurrences se répartissent équitablement entre les deux constructions (mode et type). Deux raisons mathématiques distinctes peuvent faire qu’une forme soit banale : elle peut correspondre à la situation d’indépendance statistique (c’est le cas de contrôle) ou alors avoir des fréquences trop faibles dans le corpus total pour être significatives. À titre d’exemple, nous présentons dans le Tableau 6 les formes de fréquence supérieure à 10 ayant une spécificité comprise entre 1.5 et -1.5.

Figure 2

Le cas de contrôle

figure im4

Le cas de contrôle

20 La spécificité ou la banalité d’un N par rapport à une construction donnée est un moyen de quantifier notre intuition sur leurs distributions. Elle permet de mesurer objectivement le degré d’attirance (ou de répulsion) entre un N et une construction donnée, dans le cadre d’un corpus donné. Comme nous l’avons souligné dans l’introduction, elle ne peut pas faire office d’explication et ne saurait rendre compte du problème sémantique posé par type et mode. En d’autres termes, les tables de spécificités sont le résultat de déterminations qui restent à expliciter en recourant à des catégories descriptives que nous mettons en avant dans la section suivante.

2.3. Caractérisation morpho-sémantique des noms

21 Les indices de spécificités permettent de regrouper les noms en clusters selon leur degré d’attirance/répulsion avec mode et type. L’ampleur de notre corpus (plus de 56 000 phrases représentant 5 843 unités lexicales différentes) nous a contraints à concentrer nos analyses sémantiques sur les unités lexicales apparaissant de manière récurrente. Nous avons fixé le seuil minimum à 11 occurrences et obtenons ainsi un sous-corpus de 704 noms (ou unités lexicales). Chacun de ces noms a été annoté sémantiquement et morphologiquement (cf. Tableaux 8-9 listant les 20 noms les plus spécifiques de mode et les 20 noms les plus spécifiques de type).

22 Morphologiquement, nous distinguons trois types de noms :

23

  • Les noms ne présentant aucun rapport morphologique avec un verbe (p. ex. conflit, délit, dossier, événement, homme, femme, navire), par commodité appelés noms simples[13] ;
  • Les noms en lien sémantique et morphologique avec un verbe sans que l’orientation soit marquée par l’ajout d’un suffixe à la base verbale (p. ex. arme, calcul, emploi, transport) sont désignés par le terme convert[14] ;
  • Les noms obtenus par suffixation d’une base verbale (p. ex. attribution, financement, logement, régulation) sont appelés déverbaux.

24 Sémantiquement, nous avons retenu des caractérisations larges : ACTION et OBJET. Les noms de notre corpus dénotent des actions, des objets ou les deux (cas de polysémie nominale). Les tests linguistiques permettant l’étiquetage sémantique des noms d’objet sont présentés § 2.3.1, et ceux utilisés pour discriminer la classe des noms d’action sont présentés § 2.3.2. Notre objectif était de donner une caractérisation sémantique à un ensemble important de noms (plus de 700), et non de discuter les cas difficiles qui se sont présentés [15]. Précisons qu’il s’agit d’une annotation sémantique en langue et non en corpus. Ainsi, un nom polysémique ACTION/OBJET sera annoté comme tel quand bien même l’une de ses deux acceptions ne serait pas exemplifiée dans notre corpus de phrases.

2.3.1. Les noms d’objet

25 Mode de est incompatible avec la dénotation d’objets et les noms ayant uniquement une acception OBJET (désormais Nobj) sont, par conséquent, tous spécifiques de type. Nous utilisons le terme objet dans un sens large incluant les objets matériels (7), les lieux (8), les individus animés ou noms d’agent (9), les objets informationnels (10), etc. Ces noms ont en commun de pouvoir être localisés spatialement dans la tournure Le N se trouve Sprep de localisation (Godard & Jayez 1996 ; Kleiber et al. 2012) :

26

(7)
Les explosifs sont sur la table.

27

(8)
L’école se trouve au bout de la rue.

28

(9)
L’homme se trouve près de l’arbre.

29

(10)
Cette expression littéraire se trouve (à plusieurs endroits du texte / à la
page 25 du livre).

30 Parmi les noms exclusifs de type dans notre sous-corpus annoté (319 noms), 180 justifient cette distribution par leur sens objectuel unique (absence de sens actionnel permettant l’emploi de mode). Parmi eux, certains noms sont très spécifiques de type, par spécificités décroissantes : produit(s), société(s), arme, programmes, appareil(s), programme, homme, etc. (cf. Tableau 7).

31 Remarquons que ces noms purement objectuels sont majoritairement des noms simples :

Tableau 3

Répartition morphologique des Nobj

simples converts déverbaux
95 74 11
figure im5

Répartition morphologique des Nobj

32 Parmi les Nobj monosémiques, la proportion de N simples est de 52,7 % (contre 22,7 % de N simples dans l’ensemble du sous-corpus annoté toutes catégories sémantiques confondues). Nous rejoignons ici l’hypothèse croftienne selon laquelle les catégories lexicales prototypiques sont le corrélat d’une dénotation et d’une fonction discursive. Les noms prototypiques (i.e. les noms morphologiquement simples) ont pour fonction de « référer à » des « objets » (Croft, 1991 : 53) [16].

2.3.2. Les noms d’action

33 Les noms dénotant des actions (désormais Nact), i.e. des situations d’aspect lexical dynamique, représentent environ 57 % du sous-corpus annoté. La dynamicité dans le domaine nominal peut être mise en évidence par divers tests linguistiques classiques [17] :

34

(11)
Le déplacement a eu lieu de gauche à droite.

35

(12)
L’éruption s’est produite à l’aube.

36

(13)
Ils ont procédé à un scrutin législatif.

37

(14)
effectuer un assemblage difficile

38

(15)
faire de la traduction (sémantiquement équivalent à traduire)

39

(16)
une négociation en cours / en cours de négociation

40 Un nom a une acception actionnelle dès lors qu’il valide l’un des tests listés de (11) à (16) [18]. Du point de vue de type et mode, et si l’on exclut les Nobj qui sont impossibles après mode, nous sommes amenés à distinguer les Nact très spécifiques de mode (désormais Nact-mode, cf. Tableau 5) de ceux qui sont très spécifiques de type (désormais Nact-type, cf. Tableau 7). Le présent travail se donne pour objectif de comprendre précisément l’origine de cette répartition.

2.3.3. Les noms polysémiques ‘action’ / ‘objet’

41 Parmi les 704 noms de notre sous-corpus annoté, 25 % environ présentent une polysémie ACTION/OBJET. Ces noms valident un test d’actionnalité (a) et un test d’objectualité (b) :

42

(17)
a. Procéder au chauffage d’une cathédrale est très difficile.
b. Le chauffage qui se trouve sous la fenêtre vient d’être repeint.

43

(18)
a. L’exploitation de ce site a eu lieu de 1987 à 2002.
b. L’exploitation agricole qui se trouve derrière la colline appartient à mon grand-père.

44 Comme tous les noms dénotant des objets, ces noms pris dans leur acception objectuelle suivent exclusivement type ; dans leur acception actionnelle ils entrent dans la distribution de type, de mode ou les deux, mais selon des contraintes que nous explicitons dans la section 3.

3. TYPE ET MODE : DÉCOUPAGE SÉMANTIQUE ‘OBJET’ / ’ACTION’

45 Après avoir examiné plusieurs hypothèses qui mettaient en œuvre successivement la valeur aspectuelle des noms, leur spatialité ou leur occurrentialité, nous en sommes arrivés à la conclusion que type et mode se répartissent le domaine nominal en deux grands pôles : un pôle qui reste très proche du domaine verbal et un pôle qui s’en éloigne véritablement. Cette distinction est principalement établie par J. Grimshaw (1990 : 45-70) qui sépare les Simple Event Nominals (nominalisation d’événements simples) et les Complex Event nominals (nominalisations d’événements complexes). Les premiers n’ont plus de structure argumentale et sont pluralisables. Ils se rapprochent syntaxiquement des Result Nominals (noms de résultat), c’est-à-dire qu’ils épousent largement les propriétés des noms véritables, perdant la plupart de leurs propriétés verbales originelles. Les seconds, au contraire, se caractérisent par leur proximité avec leur catégorie verbale d’origine. Partant de la distinction établie par J. Grimshaw, D. Van de Velde (2006 : 20-26) parle, quant à elle, de « nominalisations achevées », qui sont de véritables noms, et de « nominalisations inachevées » (proches du domaine verbal, ces noms déverbaux conservent une structure argumentale).

3.1. Type : pôle des nominalisations achevées

46 Comme nous l’avons déjà indiqué dans la section 2.3.1., les noms dépourvus de propriétés aspectuelles sont des spécificités positives de type (19) :

47

(19)
société [4], contrat [5], produit [6], appareil [14], homme [17], matériel [23], véhicule [30], etc. [19]

48 Ils n’apparaissent jamais après mode dans la mesure où ils ont uniquement une acception OBJET. Cependant, l’absence de propriétés aspectuelles n’est pas un critère suffisant pour rendre compte des noms spécifiques de type. Il se trouve en effet parmi eux de nombreux noms d’aspect dynamique qui passent les tests exposés dans la section 2.3.2 :

49

(20)
situation [3], problème [20], démarche [21], activité [22], accord [31], entreprise [33], projet [35], etc.

50 Ces derniers ont un sens ACTION qui devrait normalement les amener à suivre mode. Or, il n’en est rien et il faut en rechercher la raison. Elle tient au fait que les noms de la liste (20), tout comme ceux de la liste (19), sont des noms dénués de structure argumentale et, en particulier, dénués d’argument interne. Le nom entreprise, par exemple, est dérivé du verbe transitif entreprendre (21a). Cependant, le nom entreprise ne régit pas d’argument interne (21b) et permet uniquement la lexicalisation de son argument externe (21c) :

51

(21)
a. Carlos entreprend l’exploration de la Patagonie.
b. *l’entreprise [de l’exploration de la Patagonie]Arg. Int
c. l’entreprise [de Carlos]Arg. Ext

52 D’autres Nact-type correspondent à des noms qui n’ont ni argument interne ni argument externe :

53

(22)
accord [31], affaire [43], événement [64], débat [77], conflit [91], alliance [92], incident [103], épreuve [109], etc. [20]

54 Les Nact-type se caractérisent donc par le fait qu’ils ne déploient pas de structure argumentale complète : en cela, ils se rapprochent des nominalisations achevées.

55 L’existence d’énoncés figés, qui sont spécifiques de type et non de mode, confirme cette hypothèse :

56

(23)
a. (ce type / *ce mode) d’association de malfaiteurs
b. (ce type / *ce mode) d’association d’idées
c. (ce type / *ce mode) d’exercices d’imagination

57 Dans ces exemples, de malfaiteurs, d’idées, d’imagination ne sont pas des arguments projetés en syntaxe (absence de déterminant). Au contraire, association de malfaiteurs, association d’idées, exercice d’imagination sont des phrasèmes nominaux et sont pluralisables. Puisqu’il y a figement du nom avec son argument interne, ils correspondent donc à des nominalisations achevées. Parallèlement, les noms association et exercice, dans leur lecture actionnelle, sont possibles avec mode, mais ils sont alors accompagnés d’un véritable argument syntaxique (des valant pour de + les) :

58

(24)
a. On observe plusieurs modes d’associations des êtres vivants (mutualisme, inquilisme, commensalisme). (Internet)
b. Ce mode d’exercice de l’imagination se rallie à une foule d’habitudes dont nous parlerons [...]. (Internet)

59 Ce premier critère permet de rendre compte d’une partie de la distribution des Nact-type, mais il n’est pas le seul. La pluralisation, qui se trouve corrélée avec l’opposition nominalisation achevée/inachevée, constitue un second critère important. Les Nact pluralisés suivent en effet quasi-systématiquement type, comme le montre le tableau suivant :

Tableau 4

Répartition des N pluriels après type et mode

LM + FR
[DET type(s) de Nplur] 11 806
[DETmasc mode(s) de Nplur] 477
figure im6

Répartition des N pluriels après type et mode

60 Plus de 96 % des Nplur du corpus apparaissent après type, tandis que moins de 3,9 % suivent mode. Dans les cas (rares) où un Nplur suit mode, ce dernier est généralement lui aussi au pluriel : une réforme éventuelle des modes de scrutins électoraux (LM). En revanche, les occurrences de Nplur après type apparaissent aussi bien après types au pluriel (la concurrence des nouvelles chaînes a provoqué une inflation de certains types d’émissions LM) qu’après type au singulier (l’armée israélienne peut multiplier ce type d’opérations LM). Or, nous savons, à la suite de J. Grimshaw et de D. Van de Velde, que la possibilité d’être pluralisé est une caractéristique des nominalisations achevées.

61 Un phénomène particulier va nous permettre d’approfondir le rapport entre ces deux critères. Il s’agit d’une classe (réduite) de noms qui sont spécifiques detype ou de mode en fonction de leur flexion. Les noms singuliers élection [10] et consommation [18] sont ainsi spécifiques de mode alors que leurs formes plurielles sont des formes banales. Cette répartition s’explique par le fait que nous avons affaire à des pluralia tantum, pour lesquels la flexion n’a pas un rôle grammatical mais lexical (Acquaviva 2008). Il s’avère que, dans les deux cas évoqués, le passage du singulier au pluriel se traduit par un changement au niveau de la structure argumentale. Elle est maintenue au singulier (25) mais pose de sérieuses difficultés au pluriel (26) :

62

(25)
a. L’élection [du président]Arg. Int a eu lieu hier.
b. La consommation [des tomates de Crimée]Arg. Int est en forte hausse.

63

(26)
a. *Les élections du président ont eu lieu hier.
b. *Les consommations des tomates de Crimée sont en forte hausse.

64 Les Nact-type se caractérisent donc par deux propriétés reliées : (i) ils ne déploient pas de structure argumentale complète (si l’argument externe peut souvent être lexicalisé, l’argument interne est généralement non admis), ou alors cette structure argumentale est saturée (figement) et (ii) ils se pluralisent sans difficulté. Par conséquent, les Nact-type sont préférentiellement des nominalisations achevées, i.e. des noms qui syntaxiquement se comportent comme les noms véritables (i.e. les noms d’objet). Pour les mêmes raisons, on notera que les noms d’événement (événement [64], incident [103], phénomène [118], etc.) sont attirés par type. Ce sont en effet des noms occurrentiels qui se pluralisent aisément et qui sont autonomes sémantiquement (cf. Huyghe 2014 ; Haas & Gréa 2015).

3.2. Mode : pôle des nominalisations inachevées

65 Les Nact-mode se distinguent des Nact-type par le fait qu’ils déploient une structure argumentale complète et, en particulier, par le fait qu’ils régissent un argument interne (quand ils sont liés à un verbe transitif) :

66

(27)
emploi [4], expression [5], calcul [6], financement [7], transport [8], élection [10], désignation [11], gestion [12], rémunération [13], production [14], garde [15], transmission [16], etc.

67 Par exemple, les occurrences de mode d’expression[21] mettent en œuvre le sens régissant un argument interne et externe :

68

(28)
Le rap est le mode d’expression [de la colère]Arg. Int. [d’un personnage secondaire]Arg. Ext.. (LM)

69 En revanche, lorsque expression est pris au sens de « tour de la langue écrite ou parlée » (TLFi), il apparaît uniquement après type. Ce dernier, en effet, n’a pas d’argument interne et se pluralise sans problème (de telles expressions sont malvenues dans la bouche d’un homme politique). Le nom mesure [80] est un autre exemple permettant d’illustrer ce phénomène. Il s’agit d’un nom spécifique detype qui connaît cependant cinq occurrences après mode. Or, toutes ces occurrences mettent systématiquement en jeu un sens qui déploie une structure argumentale complète :

70

(29)
le mode de mesure [de la température]Arg. Int [par les chercheurs]Arg. Ext.

71 À l’inverse, la plupart des occurrences de type de mesure mettent préférentiellement en œuvre un second sens où mesure est synonyme de « décision, disposition » (30a), et qui se pluralise sans changement de sens (30b) :

72

(30)
a. Ce (*mode / type) de mesure soulève beaucoup d’incompréhension.
b. Les mesures adoptées aujourd’hui sont très critiquées.

73 Comme nous le verrons dans la section 4, ce principe n’exclut pas que type puisse introduire le sens prédicatif de (29) :

74

(31)
Ce type de mesure n’est pas efficace. [en parlant de la mesure d’une tempé
rature]

75 Mais, dans ce cas, la lexicalisation des arguments est rendue plus difficile. Ce point constitue la différence fondamentale entre type et mode. Un certain nombre de noms peuvent, en effet, apparaître après l’un ou l’autre avec un sens équivalent (nous y reviendrons dans la section 4.1), mais alors, la lexicalisation des arguments externe ou interne, lorsqu’ils sont spécifiques [22], est beaucoup plus difficile avec type qu’avec mode :

76

(32)
a. Les chercheurs se demandent si ce déficit est la conséquence d’un (*type / mode) de fonctionnement [du soleil]Arg. Ext particulier.
b. Il s’est essayé à changer le (*type / mode) de nomination [du pdg d’Areva]Arg. Int.
c. Elle a dû changer le (*type / mode) de garde [de son fils]Arg. Int.
d. En outre, le (*type / mode) de transport [de mes animaux]Arg. Int les fait souvent échapper aux contrôles sanitaires.

77 Lorsque le nom est dérivé d’un verbe intransitif, comme fonctionnement [3], il est évidemment impossible de lexicaliser un argument interne (seule la lexicalisation de l’argument externe est permise : le fonctionnement [de ma tondeuse]Arg. Ext). Cependant, la difficulté à le pluraliser (*les fonctionnements de ma tondeuse) montre clairement que nous avons affaire à une nominalisation inachevée. Il en va de même pour les noms d’état spécifique de mode, dont la pluralisation pose problème et provoque un changement de sens : être [17], existence [19], connaissance [61] (qui ont un comportement comparables à celui des pluralia tantum, ex. (25) et (26)).

78 Pour finir, notons l’existence d’un emploi particulier de mode, qui constitue un dernier argument en faveur de l’idée que ce nom taxinomique entretient un rapport privilégié avec le domaine verbal. Il s’agit de la construction [mode de Vinf] [23] :

79

(33)
a. Alors s’invente un mode d’aimer qui doit concilier l’autonomie et le partage. (Internet)
b. Ses successeurs vont accentuer ce qui sera le mode de gouverner de la Ve République. (LM)
c. Renouer avec la marche, c’est s’adonner au plus vieux mode de voyager des êtres humains. (Internet)

80 La possibilité qu’offre mode de sélectionner certains verbes à l’infinitif fait ainsi écho à la nature volontiers déverbale d’une part, et proche du verbe d’origine (nominalisations inachevées) d’autre part, des noms entrant dans les hautes spécificités de mode.

4. DE LA SYNONYMIE À LA POLYSÉMIE

81 Disposant désormais d’un principe de répartition des Nact-type et des Nact-mode fondé sur l’opposition entre nominalisation achevée et nominalisation inachevée, il nous reste à examiner deux cas de figure distincts qui vont nous permettre d’entrer dans la problématique plus générale de la polysémie. Le premier concerne une série de noms qui sont susceptibles d’apparaître aussi bien après mode qu’après type sans changement de sens perceptible (§ 4.1). Le second, à l’inverse, se caractérise par un changement de sens important selon le nom taxinomique employé (§ 4.2).

4.1. Les cas de synonymie

82 La section précédente nous a permis de montrer que type privilégie les noms autonomes qui n’ont pas de structure argumentale (en particulier, pas d’argument interne) ou bien qui ont une structure argumentale saturée. À l’inverse, nous avons vu que mode est préférentiellement suivi par des nominalisations inachevées, non autonomes sémantiquement, qui régissent une structure argumentale souvent complète (argument externe et éventuellement interne, selon qu’il dérive d’un verbe transitif ou non). Or, on observe l’existence d’une classe de Nact dont le sens ne change pas selon qu’ils apparaissent après type ou mode. Nous avons eu l’occasion d’introduire ce cas de figure avec raisonnement [251] (ex. 5) qui est une forme banale de notre corpus (avec une faible spécificité de 2.56 en faveur de mode). Il existe de nombreux autres exemples qui relèvent de cette configuration. Ils peuvent être spécifiques de mode (fonctionnement [3], transport [8], garde [15], nomination [33] ex. (34)) ou, plus rarement, de type (placement [44], ex. (35)) :

83

(34)
a. Nous ne pouvons continuer à cautionner ce (type / mode) de fonctionnement. (LM)
b. Ce (type / mode) de nomination est tout à la fois inconvenant et politiquement malsain. (LM)
c. Quel que soit le (type / mode) de garde choisi, la famille peut déduire de ses impôts une somme égale à 25 % des montants versés. (LM)
d. La catastrophe, filmée, marqua les esprits et mit fin à ce (type / mode) de transport. (LM)

84

(35)
Les récriminations visent avant tout le (type / mode) de placement adopté, l’offre publique de souscription. (LM)

85 La seule différence induite par l’emploi de type ou de mode dans ces contextes tient dans la possibilité ou non de lexicaliser des arguments spécifiques (cf. (32)). Au-delà de cette distinction, la substitution de type par mode dans ces exemples ne soulève aucun changement de sens particulier. Ainsi, lorsque le Nact-mode fonctionnement ou le Nact-type placement apparaissent après type, leur structure argumentale est plus difficilement lexicalisable et ils sont conçus comme des noms autonomes. Après mode, en revanche, leur structure argumentale peut être lexicalisée dans le contexte. Cependant, leur sens reste identique dans les deux configurations. En un mot, de tels noms ne changent pas de sens en fonction du déploiement (ou du non-déploiement) de leur structure argumentale.

4.2. Les cas de polysémie ‘action’ / ‘objet’

86 Dans le second cas de figure, les Nact manifestent un changement de sens important selon qu’ils apparaissent après type ou après mode. Nous avons eu l’occasion d’illustrer ce phénomène dans notre introduction (ex. 6), avec le nom exercice [282], qui est une forme banale de notre corpus. En (6a), le pluriel et l’inclusion du référent de dissertation dans celui de exercices confirment le sens objectuel de exercices (sens : « devoir »). Le nom exercice est alors une nominalisation achevée facilement pluralisable et sans structure argumentale lexicalisable. Il s’oppose à (6b), où exercice est une nominalisation inachevée qui régit un argument interne et où l’exercice de la liberté renvoie à une action qui n’est pas pluralisable. Dans cet exemple, la commutation de type par mode induit donc un changement de sens qui correspond à une polysémie ACTION/OBJET (§ 2.3.3), polysémie que les noms taxinomiques type et mode permettent de bien mettre en relief.

87 De nombreux autres noms, qu’ils soient plutôt spécifiques de type (36a) ou de mode (36b), fonctionnent selon le même principe (listes non-exhaustives) :

88

(36)
a. Nact-type
établissement [40], armement [41], émission [68], logement [108], installation [227], étude [228], critique [377], déclaration [649], association [915], édition [2298], décharge [1715], jeu [2284], etc.
b. Nact-mode
emploi [4], gouvernement [32], fixation [41], chauffage [66], construction [79], exposition [116], résolution [143], affirmation [283], explication [482], etc.

89 À titre d’illustration, intéressons nous au cas précis de construction, exposition, résolution et armement[24] :

90

(37)
a. [...] (ce type / *ce mode) de construction en stuc a, selon elle, besoin d’être repeint (LM)
b. De façon tout à fait fortuite, (ce mode / *ce type) de construction d’un organisme à partir d’une myriade de cellules spécialisées [...] est né [...] indépendamment [...] dans le règne végétal et chez différents groupes d’algues. (LM)

91

(38)
a. Plus aucun conservateur n’osera à l’avenir réaliser ce (*mode / type) d’exposition. (LM)
b. Il s’est inspirée du (mode / *type) d’exposition dont a usé Spinoza dans son Ethique. (LM)

92

(39)
a. Cela passera par la rédaction d’un « guide de vote en assemblée générale », en fonction (du type / *du mode) de résolution présentée. (LM)
b. [...] la création de la justice de proximité vient empiéter sur (un mode / *un type) de résolution des conflits aussi discret qu’efficace : la conciliation de justice. (LM)

93

(40)
a. Le président a détaillé (le type / *le mode) d’armement que détient Saddam Hussein. (LM)
b. Elle [la télécommande] dispose de 4 fonctions pour choisir (le mode / *le type) d’armement de l’alarme. (Internet)

94 Les exemples sous (a) illustrent l’emploi OBJET des noms : le complément de matière en stuc confirme le caractère concret de construction en (37a) (sens : « bâtiment ») ; le verbe réaliser porte sur un objet dans (38a) ; le contexte juridique et le participe présentée montrent que, dans l’exemple (39a), résolution renvoie à un objet informationnel ; enfin, le verbe détailler fait la liste des armes (objets) dans (40a). Les exemples sous (b) illustrent l’emploi ACTION des noms : en (37b), il s’agit du processus de construction de X (argument interne) ; en (38b), le domaine philosophique et le verbe s’inspirer montrent que l’on est bien dans l’action d’exposer ; en (39b), la résolution des conflits renvoie à l’action qui consiste à résoudre X ; enfin, armement a le sens actionnel de « mettre en fonction » dans (40b). Comme nous l’avons indiqué dans la section 3, la lecture actionnelle de ces noms implique très souvent un complément du nom jouant le même rôle que l’argument interne du verbe correspondant : construire un organisme, exposer l’Éthique, résoudre des conflits, armer une alarme. La lexicalisation de l’argument interne du prédicat nominal bloque la lecture objectuelle du nom polysémique et, par conséquent, l’emploi de type.

95 Contrairement aux noms examinés dans la section 4.1, les noms en (38) sont donc des noms qui manifestent une polysémie OBJET/ACTION, polysémie que les noms taxinomiques type et mode permettent de tester de façon systématique. Pour autant, type et mode ne constituent pas un test général pour toute polysémie OBJET/ACTION. Il existe des noms présentant une polysémie ACTION/OBJET (et annotés comme tels dans le Tableau 8) dont les emplois ne se répartissent pas entre type et mode. C’est le cas, par exemple, du nom problème qui a un sens actionnel (Un problème s’est produit lors de la synchronisation des appareils. Internet) et un sens d’objet à contenu informationnel (La Chine résoudra le problème selon lequel certains produits de luxe sont plus chers en Chine qu’à l’étranger. Internet). Or, bien que présentant une polysémie ACTION/OBJET, problème est très spécifique de type (rang 10 au singulier, rang 20 au pluriel) et n’apparaît aucune fois après mode. Cela s’explique aisément : l’emploi objectuel de problème est naturellement spécifique de type et son emploi actionnel l’est également, car il correspond à une nominalisation achevée. Type et mode peuvent donc servir de test linguistique pour discriminer le sens OBJET du sens ACTION d’un nom polysémique, mais, lorsqu’un nom ne peut pas suivre mode (parce qu’il correspond à une nominalisation achevée), alors le test que représentent type et mode se trouve neutralisé [25].

5. BILAN

96 Nos analyses ont montré que les noms type et mode opèrent une sélection sur leur complément nominal en fonction de la saturation / non saturation syntaxique et sémantique du nom. Les noms véritables (noms d’objet) suivent type tandis que les noms d’action peuvent être spécifiques de type (p. ex. opération), de mode (p. ex. fonctionnement) ou relever de formes banales (p. ex. raisonnement). La répartition des Nact entre type et mode se fait en fonction de l’autonomie syntactico-sémantique des noms : le nom sera spécifique de type s’il dénote une situation autonome sémantiquement (il s’agit alors d’une nominalisation achevée ne déployant pas, ou pas totalement, de structure argumentale et se pluralisant aisément) ; au contraire, le nom sera spécifique de mode s’il renvoie à une situation incomplète sémantiquement (il s’agit alors d’une nominalisation inachevée, proche du domaine verbal, possédant une structure argumentale lexicalisable et dont la pluralisation est difficile). Certains noms, dans leur acception actionnelle, peuvent suivre mode ou type. Cela n’a rien d’étonnant, J. Grimshaw comme D. Van de Velde ayant souligné qu’un même nom peut avoir un emploi de nominalisation achevée et un emploi de nominalisation inachevée.

97 En résumé, la répartition des noms après type et mode s’opère selon trois cas de figure :

98

  • le nom a uniquement un sens OBJET : il est spécifique de type et ne connaît aucun emploi avec mode ;
  • le nom a uniquement un sens ACTION :
    • s’il s’agit d’un nom qui réclame le déploiement d’une structure argumentale, alors il sera spécifique de mode,
    • s’il s’agit d’un nom proche des noms véritables, alors il sera spécifique de type,
    • s’il s’agit d’un nom qui a un emploi comme nominalisation achevée et un emploi comme nominalisation inachevée, alors il pourra suivre type et mode sans changement de sens (il sera spécifique de type ou de mode s’il présente une prédilection d’emploi, sinon, ce sera une forme banale) ;
  • le nom est polysémique ACTION/OBJET : le sens objectuel ne pourra être employé qu’avec type, tandis que, pour le sens actionnel, nous sommes renvoyés au 2e cas. Excepté le cas où le nom est spécifique de type dans son acception OBJET et ACTION (parce qu’il correspond à une nominalisation achevée dans les deux cas), type et mode constituent un test satisfaisant pour la polysémie ACTION/OBJET du nom.

99 Ce principe explicatif, ainsi que ses conséquences sur la synonymie ou la polysémie des noms, ne sont pas directement donnés par les tables de spécificités. Les Tableaux 5, 6 et 7 mélangent au contraire des catégories sémantiques hétérogènes, bien que corrélées (aspectualité, spatialité, etc.), et des actualisations particulières en discours (pluralisation, lexicalisation d’un argument), ce qui fait d’eux des listes composites qu’il faut déconstruire puis reconstruire pour en trouver le principe organisateur. Sans cette analyse linguistique des cooccurrences, sans ce passage des fréquences aux catégories descriptives de la linguistique, les statistiques ne sont d’aucune aide dans la résolution du problème. Dès lors, une question se pose : pourquoi s’embarrasser de telles listes, lorsque l’analyse linguistique s’avère finalement être le seul moyen de parvenir à un résultat ? La réponse à cette question est directement tirée de notre propre expérience des statistiques et de la linguistique de corpus : le principe explicatif que l’on est en mesure d’extraire à partir d’une table de spécificité est généralement beaucoup plus puissant que celui que l’on obtiendrait par simple introspection. La raison à cela tient au fait qu’une table de spécificité est la synthèse d’un nombre considérable de données et qu’elle met en lumière des tendances auxquelles il est impossible d’accéder par d’autres moyens (et surtout pas par des moyens fondés sur l’intuition).

100 Nous conclurons en évoquant la question, souvent débattue, du corpus, de sa limitation intrinsèque et de sa dépendance au genre (journalistique, littéraire, scientifique, etc.). Par exemple, dans notre corpus (LM et FR confondus), on ne trouve aucune occurrence de mode de rassemblement (contre 15 occurrences de type de rassemblement) ou de type de fixation (contre 56 occurrences de mode de fixation). Or, le premier est avéré dans la filière du bois [26], tandis que le second se retrouve dans n’importe quel catalogue de bricolage ou de ski. On pourrait penser que de telles lacunes biaisent l’analyse, et ce serait effectivement le cas si nous nous contentions d’en rester au seul niveau fréquentiel. Cependant, le principe explicatif que nous avons élaboré à partir des tables de spécificité est suffisamment général pour pouvoir être extrapolé à ces exemples. Ainsi, un mode de rassemblement du bois lexicalise un argument interne et ne se pluralise pas (nominalisation inachevée), tandis que un type de rassemblement ne permet pas de lexicaliser l’argument interne spécifique et rassemblement peut se pluraliser sans changement de sens (nominalisation achevée).


Annexes

Tableau 5

Liste des 50 N1 les plus spécifiques de mode de N1 (Nact-mode, FR et LM confondus)

Rang Mot-forme Fréq. après mode de Fréq. après type de Fréquence totale (f) Spécificités
1 vie 3670 28 3698 2657.8954743538
2 scrutin 3061 71 3132 2024.96710205229
3 fonctionnement 1273 21 1294 848.770613305742
4 emploi 941 99 1040 431.747536622337
5 expression 611 13 624 394.477353497129
6 calcul 607 14 621 388.43045716979
7 financement 734 67 801 353.954772988327
8 transport 562 28 590 318.911129974014
9 pensée 482 17 499 291.109833441862
10 élection 477 29 506 258.616590603353
11 désignation 326 1 327 232.174627471183
12 gestion 522 71 593 213.250243385923
13 rémunération 326 12 338 195.416763191145
14 production 480 89 569 164.650483634672
15 garde 214 1 215 150.632870975622
16 transmission 249 15 264 135.419950479461
17 être 197 3 200 130.825215032952
18 consommation 242 22 264 116.901236538484
19 existence 232 22 254 110.459687017982
20 scrutin législatif 119 0 119 86.0713861287841
21 recrutement 186 21 207 83.0179747607728
22 organisation 414 141 555 82.4629291626011
23 communication 238 48 286 77.5466018336463
24 régulation 135 7 142 76.2583922365313
25 paiement 130 8 138 70.6632170849962
26 distribution 135 11 146 67.953027137602
27 sélection 139 13 152 66.7636414824507
28 diffusion 159 21 180 66.4026424385789
29 représentation 145 18 163 62.3933739894406
30 scrutin majoritaire 85 0 85 61.2282488605317
31 scrutin proportionnel 84 0 84 60.5749720984749
32 gouvernement 154 26 180 56.6076569308833
figure im7
33 nomination 72 1 73 48.0859774980093
34 contamination 92 7 99 47.4741549298487
35 déplacement 99 10 109 46.5841811031288
36 attribution 64 0 64 45.9718567183047
37 transports 78 4 82 44.4154805805813
38 perception 61 0 61 43.6844500639045
39 répartition 76 4 80 43.054924957101
40 penser 57 0 57 40.9502764796692
41 fixation 56 0 56 40.1293974103118
42 locomotion 55 0 55 39.4915665402478
43 reproduction 65 3 68 37.8216752886038
44 accès 85 11 96 36.1889644077794
45 fabrication 88 14 102 33.8216070090366
46 propulsion 52 2 54 31.2306762163689
47 action 414 242 656 31.2050939504997
48 développement 164 61 225 29.9081227772594
49 administration 64 7 71 29.4027285779164
50 management 98 26 124 26.3216768656558
figure im8
[a] Du fait de notre méthode, ils correspondent aux N les moins spécifiques de type de (cf. § 2.2).

Liste des 50 N1 les plus spécifiques de mode de N1 (Nact-mode, FR et LM confondus)

[a]
Tableau 6

Liste de formes ayant une spécificité comprise entre 1.5 et -1.5 (formes banales) après suppression des N ayant une fréquence totale inférieure ou égale à 10 (FR et LM confondus)

Rang Mot-forme Fréq. après mode de Fréq. après type de Fréquence totale (f) Spécificités
329 cohabitation 8 4 12 1.39154071295282
330 sépulture 8 4 12 1.39154071295282
332 description 9 5 14 1.30289302586112
333 implantation 9 5 14 1.30289302586112
334 propriété 13 8 21 1.30237288937683
335 éclairage 15 10 25 1.22198497266324
446 attaque 18 13 31 1.14246740095276
468 écriture 57 52 109 0.882621992097721
469 révision 7 4 11 0.827075991254111
481 affichage 8 5 13 0.784757234548181
482 explication 17 13 30 0.765671571244321
483 hébergement 36 32 68 0.762861176168429
484 partage 9 6 15 0.754413696485607
485 récit 25 21 46 0.746194417819212
486 transformation 10 7 17 0.732020253243584
494 classification 7 5 12 0.649404665470227
495 combinaison 7 5 12 0.649404665470227
496 jeunes 7 5 12 0.649404665470227
497 infection 8 6 14 0.629943883597678
498 prélèvement 13 11 24 0.590388394990043
499 défense 12 11 23 0.257026063158424
500 comparaison 9 8 17 0.221742112241548
501 vacances 9 8 17 0.221742112241548
502 action politique 7 6 13 0.194739393441943
503 incitation 7 6 13 0.194739393441943
504 contestation 6 5 11 0.179738311434468
505 questionnement 6 5 11 0.179738311434468
908 culture 60 63 123 0.0130504820490429
909 relation 59 62 121 0.00352575483433348
1554 consultation 40 43 83 0
1677 décoration 7 7 14 0
2626 observation 7 8 15 0
figure im9
2752 peuplement 6 7 13 0
3074 relations sociales 11 12 23 0
3480 vente 16 18 34 0
3545 interrogation 10 13 23 - 0.345048690576244
3546 édition 6 8 14 - 0.383631064125821
3547 développement économique 6 8 14 - 0.383631064125821
3548 mise 6 8 14 - 0.383631064125821
3549 pression 8 11 19 - 0.389977705432051
3550 animation 5 7 12 - 0.417331586900727
3551 recours 5 7 12 - 0.417331586900727
3555 décision 59 70 129 - 0.507064663943709
3560 passage 4 7 11 - 0.554230022202477
3561 protection 19 25 44 - 0.574964028029978
3562 jeu 38 46 84 - 0.581158122987915
3570 transaction 12 16 28 - 0.611507919504716
3575 échange 11 15 26 - 0.641530131670034
3576 contrôle 40 50 90 - 0.641759532694058
3606 transfert 6 10 16 - 0.878573241645749
3607 réflexion 18 25 43 - 0.88114345167366
3618 vote 6 11 17 - 1.00690762592931
4358 abonnement 4 8 12 - 1.06048131113973
4361 voyage 10 17 27 - 1.251167314899
4362 collaboration 11 19 30 - 1.30237162289636
4698 sanction 3 8 11 - 1.38724042918478
4701 promotion 8 15 23 - 1.41483243416095
figure im10
[a] Cette liste est tirée de la table de spécificités associée à mode de. On retrouvera la même liste dans la table des spécificités associée à type de, avec une inversion du signe (les spécificités positives deviennent négatives, et inversement) et des valeurs de spécificité légèrement différentes du fait de la différence de taille entre les deux sous-parties.

Liste de formes ayant une spécificité comprise entre 1.5 et -1.5 (formes banales) après suppression des N ayant une fréquence totale inférieure ou égale à 10 (FR et LM confondus)

[a]
Tableau 7

Liste des 50 N1 les plus spécifiques de type de N1 (Nact-type, FR et LM confondus)

Rang Mot-forme Fréq. après mode de Fréq. après type de Fréquence totale (f) Spécificités
1 produits 0 238 238 157.033897651604
2 opération 11 248 259 128.184505727555
3 situation 0 182 182 119.849387311268
4 société 3 188 191 112.071718965563
5 contrat 0 161 161 105.904016052503
6 produit 0 154 154 101.336016969667
7 opérations 2 158 160 95.9590889268271
8 armes 0 135 135 88.7254060605107
9 mesures 0 122 122 80.0783038291444
10 problèmes 0 120 120 78.7582914511695
11 actions 5 140 145 75.5735732508165
12 programmes 0 113 113 74.0682520852545
13 activités 0 111 111 72.7485980915558
14 appareil 1 115 116 71.4183394631269
15 sociétés 1 113 114 70.1160134340725
16 services 1 112 113 69.3940060271357
17 homme 0 102 102 66.8841413204189
18 affaires 0 97 97 63.5148975537951
19 appareils 0 96 96 62.9286731224961
20 problème 0 96 96 62.9286731224961
21 démarche 0 95 95 62.1963864941033
22 activité 35 203 238 62.1511640427487
23 matériel 0 92 92 60.2924838523028
24 emplois 0 86 86 56.1836604173961
25 contrats 0 85 85 55.606274886414
26 films 0 82 82 53.5478130895353
27 questions 0 81 81 52.9714559566588
28 informations 0 76 76 49.5953955148019
29 émissions 0 75 75 49.0206789631683
30 véhicule 0 75 75 49.0206789631683
31 accord 2 84 86 48.0817043559146
32 service 0 72 72 46.9614257579966
33 entreprise 4 89 93 46.1963837754546
figure im11
34 programme 0 70 70 45.6447554362989
35 projet 0 70 70 45.6447554362989
36 avions 0 69 69 45.0718114999951
37 entreprises 0 68 68 44.328306083554
38 comportement 15 119 134 44.0393611395507
39 véhicules 0 65 65 42.4404074910976
40 établissement 13 110 123 42.1360562162753
41 armement 0 63 63 41.1250884527495
42 femme 0 63 63 41.1250884527495
43 affaire 0 59 59 38.30908100386
44 placement 15 106 121 37.1319982365637
45 initiative 0 57 57 36.9931553602191
46 structures 0 57 57 36.9931553602191
47 arguments 0 56 56 36.4348453554033
48 clientèle 0 56 56 36.4348453554033
49 discours 5 76 81 36.160694979889
50 expérience 3 68 71 35.5797628026091
figure im12
[a] Du fait de notre méthode, ils correspondent aux N les moins spécifiques de mode de (cf. § 2.2).

Liste des 50 N1 les plus spécifiques de type de N1 (Nact-type, FR et LM confondus)

[a]
Tableau 8

Liste des 20 N (occurrences > 10) les plus spécifiques de mode de (hors états, FR et LM confondus) annotation sémantique et morphologique

Rang N1 Spécificités Fréquence ap. mode de Fréquence totale Morpho Sémantique[a]
2 scrutin 2657.895 3061 3132 simple ACT
3 fonctionnement 848.770 1273 1294 déverbal ACT
4 emploi 431.747 941 1040 convert ACT
5 expression 394.477 611 624 déverbal ACT / OBJ
6 calcul 388.430 607 621 convert ACT / OBJ
7 financement 353.954 734 801 déverbal ACT / OBJ
8 transport 318.911 562 590 convert ACT
9 pensée 291.109 482 499 convert ACT / OBJ
10 élection 258.616 477 506 déverbal ACT
11 désignation 232.174 326 327 déverbal ACT
12 gestion 213.250 522 593 déverbal ACT
13 rémunération 195.416 326 338 déverbal ACT / OBJ
14 production 164.650 480 569 déverbal ACT / OBJ
15 garde 150.632 214 215 convert ACT / OBJ
16 transmission 135.419 249 264 déverbal ACT
18 consommation 116.901 242 264 déverbal ACT / OBJ
20 scrutin législatif 86.071 119 119 simple ACT
21 recrutement 83.017 186 207 déverbal ACT
22 organisation 82.462 414 555 déverbal ACT / OBJ
23 communication 77.546 238 286 déverbal ACT / OBJ
figure im13
[a] ACT est mis pour « nom dénotant une action » et OBJ est mis pour « nom dénotant un objet ».

Liste des 20 N (occurrences > 10) les plus spécifiques de mode de (hors états, FR et LM confondus) annotation sémantique et morphologique

Tableau 9

Liste des 20 N (occurrences > 10) les plus spécifiques de type de (hors états, FR et LM confondus), annotation sémantique et morphologique

Rang N1 Spécificités Fréquence ap. type de Fréquence totale Morpho Sémantique
1 produits 157.033 238 238 convert OBJ
2 opération 128.184 248 259 déverbal ACT
3 situation 119.849 182 182 déverbal ACT
4 société 112.071 188 191 simple OBJ
5 contrat 105.904 161 161 simple ACT / OBJ
6 produit 101.336 154 154 convert OBJ
7 opérations 95.959 158 160 déverbal ACT
8 armes 88.725 135 135 convert OBJ
9 mesures 80.078 122 122 convert ACT / OBJ
10 problèmes 78.758 120 120 simple ACT / OBJ
11 actions 75.573 140 145 déverbal ACT
12 programmes 74.068 113 113 convert OBJ
13 activités 72.748 111 111 convert ACT
14 appareil 71.418 115 116 convert OBJ
15 sociétés 70.116 113 114 simple OBJ
16 services 69.394 112 113 convert ACT / OBJ
17 homme 66.884 102 102 simple OBJ
18 affaires 63.514 97 97 convert ACT / OBJ
19 appareils 62.928 96 96 convert OBJ
20 problème 62.928 96 96 simple ACT / OBJ
figure im14

Liste des 20 N (occurrences > 10) les plus spécifiques de type de (hors états, FR et LM confondus), annotation sémantique et morphologique

Références

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Mots-clés éditeurs : /, ACTION, statistiques textuelles, nominalisation d’événements simples, noms taxinomiques, nominalisations d’événements complexes, polysémie nominale, OBJET

Date de mise en ligne : 13/05/2015

https://doi.org/10.3917/lang.197.0069

Notes

  • [1]
    Nous remercions Francine Gerhard-Krait, Richard Huyghe, Estelle Moline, Dejan Stosic et Danièle Van de Velde, ainsi que les relecteurs de la revue Langages, pour leurs relectures et leurs remarques.
  • [2]
    Ce n’est cependant pas toujours le cas : cf. Gerhard-Krait & Vassiliadou (2014).
  • [3]
    Voir Flaux & Moline (2009), Stosic (2009), Gréa & Moline (2013).
  • [4]
    Cf. section 2.2.
  • [5]
    Par exemple : le mode de sépulture chrétienne fut toujours celui des juifs (Le Monde)
  • [6]
    Notre corpus contient quelques noms dénotant des situations statives. Nous les aborderons occasionnellement et sans les traiter de façon spécifique. Plusieurs raisons nous conduisent à faire ce choix : le manque d’espace pour traiter ensemble les situations dynamiques et les situations statives, le manque de critères positifs pour décrire les situations statives, les problèmes de polysémie entre situation stative et objet et, enfin, le nombre trop restreint de noms statifs dans la partie haute de notre base (seuls 34 noms ont été repérés comme statifs sur les 704 noms présents plus de 10 fois dans nos corpus). Ainsi ont été exclus, entre autres, vie, existence, être, connaissance, gouvernance, conscience, propriété, émotion, intelligence, beauté, délinquance, etc.
  • [7]
    Scheer (2013) fait la même analyse.
  • [8]
    Cf. Lafon (1980) qui explicite cette méthode et l’illustre en calculant les spécificités de dix discours de Robespierre. Depuis, de nombreuses méthodes ont vu le jour : cf. l’article de Desagulier (2015, ce volume).
  • [9]
    L’implémentation qui suit est réalisée sous R, selon une méthode élaborée par Bernard Desgraupes (Modal’X, Paris-Ouest Nanterre La Défense) et Sylvain Loiseau (Paris 13).
  • [10]
    Afin de ne pas gêner la lecture, les Tableaux 5 à 9 sont en annexe de l’article.
  • [11]
    Dans ce travail, nous avons tenu compte du seuil suivant : une forme est une spécificité positive d’une construction lorsque sa valeur est supérieure à 23.026. Cela correspond à une probabilité cumulée inférieure ou égale à 1e-10.
  • [12]
    Lafon (1980 : 152) parle de forme de base.
  • [13]
    Est pertinent pour nos analyses le caractère potentiellement aspectuel des noms. Il est connu que les noms en lien morphologique avec des verbes présentent volontiers des propriétés aspectuelles (cf. § 4). C’est pourquoi, nous distinguons les noms en lien avec un verbe (converts et déverbaux) des noms simples. Nous rangeons abusivement dans cette catégorie tous les noms sans lien avec un verbe, même s’il peut s’agir de noms construits sur des adjectifs (p. ex. collectivité) ou sur d’autres noms (p. ex. architecture).
  • [14]
    L’orientation de ces noms est problématique, difficile, voire impossible à déterminer (cf. Tribout 2010).
  • [15]
    Pour une discussion récente à propos de la frontière EVENEMENT/OBJET (cf. Huyghe 2012).
  • [16]
    Nous ne disons pas que tous les noms simples dénotent des objets, ni que tous les objets sont exprimés par des noms simples, les contre-exemples sont nombreux, mais les chiffres trouvés confirment l’intuition croftienne d’un rapport prototypique entre morphologie simple et dénotation d’objet. À propos de la dénotation des noms non prototypiques que sont les converts et les déverbaux, cf. Kerleroux (2012).
  • [17]
    Cf. entre autres, Gross & Kiefer 1995 ; Godard & Jayez 1996 ; Gross 1996 ; Van de Velde 1997 ; Flaux & Van de Velde 2000 ; Gaatone 2004 ; Peeters 2005 ; Jacquey 2006 ; Anscombre 2007 ; Huyghe & Marín 2008 ; Haas 2009 ; Arnulphy, Tannier & Vilnat 2011.
  • [18]
    Le test (14) doit être manipulé avec précaution puisque l’on peut effectuer un portrait (nom iconique). Par prudence, mieux vaut le doubler d’un second test. Pour l’application du test (15), l’utilisation du partitif et l’équivalence sémantique avec un verbe sont importantes pour ne pas conclure que gâteau dénote une action dans Il a fait un gâteau pour le dessert.
  • [19]
    Dans les exemples qui suivent, les chiffres entre crochets renvoient au rang du nom dans les tables de spécificité. Lorsque l’on parle de Nact-mode, il faut consulter le Tableau 5 ; et lorsqu’il s’agit de Nact-type, il faut consulter le Tableau 7.
  • [20]
    Dans le cas de accord, débat, conflit et alliance, l’on doit introduire les compléments à l’aide de prépositions (débat sur X entre Y et Z, conflit entre X et Y, alliance entre X et Y) ce qui laisse penser que nous n’avons pas affaire à de véritables arguments syntaxiques, mais à de simple participants.
  • [21]
    Mode d’emploi pose un problème spécifique dans la mesure où il correspond à une unité lexicale complexe. Dans mode d’emploi du magnétoscope, du magnétoscope est l’argument de mode d’emploi, et non de emploi.
  • [22]
    Cette précision est importante car type accepte la lexicalisation d’un argument interprété de manière générique : ce type de fonctionnement de la société, ce type de nomination des fonctionnaires, ce type de garde d’enfants, ce type de transport de troupe (dans les deux derniers cas, l’absence de déterminant nous ramène à la question du figement, cf. § 3.1).
  • [23]
    Nous remercions Dejan Stosic qui nous a indiqué cette possibilité.
  • [24]
    Le raisonnement est identique pour les autres noms de (36).
  • [25]
    En revanche, lorsqu’un nom ne peut pas suivre type on peut conclure qu’il n’a pas d’acception OBJET.
  • [26]
    « Le moisage (on dit aussi moisement) est un terme désignant un mode de rassemblement de pièces de bois (souvent des poutres). » (Wikipedia). Cet emploi est confirmé par le dictionnaire terminologique EuroTermBank (sous l’entrée rassemblement du bois).

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