Couverture de PSYE_551

Article de revue

Attitudes des psychologues français à l'égard de l'homoparentalité

Pages 269 à 292

Notes

  • [1]
    Maître de conférences en psychologie du développement, Laboratoire psyadic (ea 4431), Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense.
  • [2]
    Professeur de psychologie de l’éducation, InterPsy-Sitcom (ea 4432), Université Nancy-II.
  • [3]
    L’« homoparentalité », selon la définition qu’en propose Gross (2003, p. 13), renvoie à « toutes les situations familiales dans lesquelles au moins un adulte qui s’autodésigne comme homosexuel est le parent d’au moins un enfant ».
  • [4]
    P. Festy, directeur de l’ined, a estimé le nombre de ces enfants à 30 000 lors de son audition par la Défenseur des enfants en septembre 2006 (Versini, 2006, p. 10), mais ce chiffre apparaît sans doute bien en deçà de la réalité puisque que l’ined considère les concubins de même sexe avec enfant(s) comme célibataire et famille monoparentale, et n’inclut dans ses chiffres que les personnes qui acceptent de se déclarer homosexuelles. Se fondant sur le croisement de données et des projections issues d’enquêtes plus sectorisées, Gross et Peceyré (2005, p. 24) proposent une fourchette de 250 000 à 300 000 enfants.
  • [5]
    La France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme le 22 janvier 2008 pour le rejet d’une demande d’agrément en vue d’adoption dictée par des considérations tenant à l’orientation sexuelle de la requérante.
  • [6]
    En couple depuis douze ans, bonne réussite professionnelle, aimés de leurs amis et voisins, pas de troubles mentaux, pas de dépendance à la drogue, pas de difficultés financières.
  • [7]
    Les auteurs adressent leurs remerciements à la Fédération française des psychologues et de psychologie pour le soutien matériel apporté dans le cadre de cette étude.
  • [8]
    Items nos 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30, 32, 34, 36, 37, 38, 40 et 42.
  • [9]
    Items nos 24, 25, 27, 28, 29 et 41.
  • [10]
    L’échelle lap n’aborde pas la recomposition homoparentale, le recours à un donneur connu et la coparentalité dans la mesure où ces voies d’accès à la parentalité ne font pas l’objet de dispositions légales spécifiques.
  • [11]
    Pour cette analyse, cette variable a été dichotomisée à partir de sa médiane (4 ans).
  • [12]
    Les participants devaient indiquer leurs cadres de référence théoriques : 67,4 % des 233 participants ayant répondu à cet item ont cité au moins la psychanalyse. Sur cette base, nous avons créé une variable dichotomique indiquant si le participant avait ou non cité la psychanalyse comme cadre de référence.
  • [13]
    Pour cette analyse, cette variable a été dichotomisée en « croyant » vs « non-croyant ».
  • [14]
    Du fait de données manquantes pour les variables incluses dans l’analyse, les résultats ne portent que sur une partie de l’échantillon.

L’homoparentalité

1Dans le cadre des mutations profondes qui marquent la famille contemporaine, en particulier dans les sociétés occidentales, les familles dites « homoparentales » occupent une place spécifique [3]. Elles l’occupent non pas tant par leur nombre, dont l’estimation reste l’objet de discussions [4], que par le débat suscité par la demande des homosexuels à devenir parent et à fonder une famille. Si ce modèle familial prolonge et étend les nouvelles formes de familles déclinées dans les diverses formes de pluriparentalité hétéroparentales (adoption plénière, famille concubine, recomposée, amp), il s’en démarque par une différence fondamentale : « l’impossibilité d’entretenir la vraisemblance d’un “comme si”. Comme si les parents en auraient pu être les géniteurs [...] [portant par le fait même un] coup à un ordre social de l’organisation de la famille fondé sur un ordre symbolique liant alliance (mariage ou concubinage), filiation, procréation et sexualité » (Cadoret, 2007, p. 52).

2L’évolution des représentations de la famille, l’évolution du droit au plan international, l’évolution des pratiques familiales et la connaissance, modeste mais progressive, des conditions de développement des enfants élevés en familles homoparentales contribuent cependant à prendre acte du contexte créé par l’existence de ces nouvelles familles qui ont donné naissance ou qui élèvent des enfants dans un cadre atypique, familles qui de façon explicite, légale ou détournée, prennent place dans les espaces nouveaux de la parentalité (Schneider & Vecho, 2009).

3De ce point de vue, les spécialistes et les intervenants du champ médico-psychosocial occupent à leur tour une place spécifique : en tant que producteurs de données et d’avis publics au regard de leurs compétences particulières, ils contribuent à infléchir nos représentations collectives. Ils interviennent aussi dans des dispositifs d’accompagnement et de soins, et dans ce cadre sont amenés à rencontrer des familles dites « homoparentales » ou les membres de ces familles. Ces spécialistes sont donc à la fois porteurs de l’éclairage théorique et de l’expérience clinique qu’ils mettent en œuvre dans leur expression publique et dans leurs pratiques d’intervention, mais sont tout autant sujets sociaux imprégnés des valeurs de leur époque. L’analyse des représentations de ces spécialistes, au cœur des dynamiques de l’évolution de ces représentations, présente donc un intérêt particulier. Le présent travail s’intéresse de façon ciblée aux psychologues.

Homoparentalité : une pluralité de configurations

4L’homoparentalité recouvre de fait une pluralité de configurations familiales où un enfant au moins est élevé par des parents homosexuels. On distingue six modes d’accès à la parentalité pour les gays et les lesbiennes, non exclusives au sein d’une même famille :

  • la recomposition homoparentale : elle renvoie aux situations où un parent, auparavant engagé au sein d’une union hétérosexuelle au cours de laquelle il a eu un ou des enfant(s), choisit de vivre en couple avec une personne du même sexe ;
  • l’adoption : les législations occidentales marquent une ouverture progressive vers l’adoption par des couples gays et lesbiens (Schneider & al., 2009), mais celle-ci reste impossible en France puisque l’adoption plénière est réservée aux célibataires et aux couples hétérosexuels mariés. Dans la mesure où la loi française autorise l’adoption par une personne célibataire, et ce, indépendamment de son orientation sexuelle [5], certain(e)s homosexuel(le)s en couple entreprennent une démarche d’adoption en tant que célibataire soit en faisant état de la réalité conjugale, soit en la dissimulant ;
  • l’insémination artificielle avec donneur anonyme (iad) : cette méthode de procréation médicalement assistée consiste à injecter dans les voies génitales de la femme le sperme d’un donneur qui restera inconnu des parents et de l’enfant. Contrairement à plusieurs pays européens et états américains, les couples de lesbiennes n’ont pas accès à l’iad en France, ainsi beaucoup y ont recours dans les pays frontaliers qui l’autorisent (essentiellement la Belgique et l’Espagne) ;
  • le recours à une mère porteuse : il s’agit d’une Gestation Pour Autrui (gpa) dans le cadre de laquelle une femme porte un fœtus (issu d’un de ses ovules ou de l’ovule d’une donneuse, et du sperme du futur père) et poursuit la grossesse jusqu’à la naissance de l’enfant avec l’intention de transférer tous ses droits et devoirs parentaux au couple demandeur. En France, cette méthode est pour l’heure interdite aux couples homosexuels comme aux couples hétérosexuels, ce qui conduit certains d’entre eux à se rendre dans les pays qui l’autorisent (notamment certains États américains) ;
  • le recours à un donneur connu, hors de tout cadre médical : une femme lesbienne, célibataire ou en couple, sollicite un homme connu d’elle (par exemple un ami hétérosexuel ou homosexuel) pour qu’il soit le géniteur d’un enfant pour lequel il n’accomplira pas d’acte de reconnaissance et auprès duquel il ne remplira pas de fonction parentale ;
  • la coparentalité : un gay et une lesbienne, avec ou sans partenaires respectifs, s’entendent pour donner vie à un enfant, la conception étant réalisée de façon dite « artisanale » (hors d’un cadre médical, le sperme du géniteur étant injecté à la future mère à l’aide d’une seringue).

Les représentations de l’homoparentalité chez les psychologues

5Dans le cadre d’une analyse critique des études empiriques sur le développement des enfants élevés en familles homoparentales (Vecho & Schneider, 2005), nous avons été amenés à recenser les publications de niveau international sur le thème de l’homoparentalité. Nous avions alors recensé 330 articles. Une mise à jour régulière de ce recensement en vue d’une actualisation nous permet de relever, parmi 592 publications nationales et internationales désormais disponibles, 15 études quantitatives sur l’attitude de différents groupes sociaux à l’égard de l’homoparentalité. Ces études conduites à l’aide d’échelles d’attitudes sont parues entre 1995 et 2009 et elles sont américaines, canadiennes ou australiennes. Sept études portent sur l’attitude d’étudiants en psychologie (Claxton-Oldfield & O’Neil, 2007 ; Crawford & Solliday, 1996 ; Fraser, Fish & McKenzie, 1995 ; King & Black, 1999 a ; King & Black, 1999b ; McLeod, Crawford & Zeichmeister, 1999 ; Rowlands & Lee, 2006) et sept autres études explorent l’attitude d’étudiants en travail social (Camilleri & Ryan, 2006), d’étudiants en éducation à la santé (Maney & Cain, 1997), d’étudiants tout-venant (Troilo & Coleman, 2008), de travailleurs sociaux (Jayaratne, Faller, Ortega & Vandervort, 2008 ; Ryan, 2000), d’enseignants du primaire et du secondaire (Bliss & Harris, 1999) et de thérapeutes familiaux (Green, Murphy, Blumer & Palmanteer, 2009). Enfin, une étude a été conduite auprès de psychologues (Crawford, Jordan, McLeod & Zamboni, 1999) et une autre auprès de psychologues scolaires (Choi, Thul, Berenhaut, Suerken & Norris, 2005).

6Les études auprès d’étudiants en psychologie convergent vers la mise en évidence d’une représentation relativement déficitaire du modèle homoparental : ils sont moins favorables à l’adoption d’enfants par des gays que par des hétérosexuels (Crawford & al., 1996), de même qu’ils apparaissent réservés lorsqu’il s’agit d’attribuer la garde d’un enfant lorsqu’un parent est homosexuel (Fraser & al., 1995) ; les enfants de parents homosexuels sont perçus comme davantage en détresse psychologique et confus du point de vue de leur identité sexuée et de leur orientation sexuelle (King & al., 1999 a ; Mc Leod & al., 1999) ou ayant des relations sociales plus difficiles que les autres enfants (Bliss & al., 1999).

7Les études les plus récentes semblent montrer que cette représentation déficitaire marque le pas : dans l’étude de Claxton-Oldfield & al. (2007), les familles recomposées de mères lesbiennes sont jugées par les étudiants en psychologie plus sécurisantes que les familles recomposées hétérosexuelles ; dans l’étude de Camilleri et al. (2006), les étudiants en travail social ne montrent pas de différence significative dans leur opinion quant à l’adoption d’enfant par des couples gays, lesbiens ou hétérosexuels ; dans l’étude de Green et al. (2009), les thérapeutes familiaux montrent globalement une attitude positive à l’égard des familles gays et lesbiennes.

8Quant aux facteurs qui « expliquent » en partie les points de vue des personnes interrogées, ils sont multiples : par rapport aux femmes, les hommes présagent plus de problèmes pour les enfants (King & al., 1999 a), ils sont moins favorables à l’adoption par des couples homosexuels (Ryan, 2000) et moins à l’aise dans les interactions avec les familles homoparentales (Maney & al., 1997), notamment féminines (Green & al., 2009) ; les personnes les plus religieuses sont moins favorables aux couples homosexuels (Crawford & al., 1996 ; Maney & al., 1997), tout comme les plus homophobes (Fraser & al., 1995) ; quand les hommes pensent que l’homosexualité est acquise, ils sont moins susceptibles d’accepter de se marier avec une femme dont la mère serait lesbienne que lorsqu’ils pensent que l’homosexualité est innée (King & al., 1999 b) ; les Afro-Américains sont moins favorables que les caucasiens au placement d’un enfant auprès de couples gays ou lesbiens qu’auprès de couples hétérosexuels (Jayaratne & al., 2008 ; Ryan, 2000) ; les personnes qui ont suivi une formation sur l’homoparentalité sont plus favorables que les autres à l’égard de l’adoption par des couples homosexuels (Ryan, 2000).

9L’étude de Crawford et al. (1999) porte sur l’attitude de 388 psychologues américains (âgés de 31 et 77 ans ; 66 % sont des femmes) vis-à-vis de l’adoption par des couples gays et lesbiens. Elle repose sur une méthodologie expérimentale : les auteurs ont soumis le profil d’un couple hétérosexuel [6] candidat à l’adoption à une moitié de l’échantillon, l’autre moitié ayant à évaluer un profil comportant les mêmes informations, à la différence près que le couple présenté était composé de deux hommes ou de deux femmes. À l’intérieur de chacune de ces deux conditions expérimentales, les auteurs ont fait également varier le sexe de l’enfant à adopter. Il est apparu qu’en moyenne les psychologues avaient une attitude plutôt positive à l’égard des couples gays et lesbiens candidats. L’un des résultats les plus intéressants de cette étude concerne la pratique religieuse des participants, puisque les auteurs observent que les psychologues qui ont une pratique régulière de la religion sont significativement plus réservés que ceux qui n’en ont pas ou quasiment pas, et ce, du point de vue de l’apprentissage de valeurs appropriées aux enfants, de la négligence affective des enfants par leurs parents, des abus sexuels subis par ces enfants et de la qualité de parent chez les couples gays et lesbiens. Ainsi, les pratiquants réguliers apparaissent significativement moins susceptibles de recommander l’adoption pour les gays et lesbiennes que les non pratiquants. Un autre résultat important révèle que les participants qui pensent que l’homosexualité est un choix recommandent significativement moins l’adoption pour les couples gays et lesbiens que ceux qui ne le pensent pas, et s’appuieraient, selon les auteurs, sur l’idée que les gays et lesbiennes violeraient sciemment un système de valeur fondé notamment sur l’hétérosexualité.

10L’étude de Choi et al. (2005) a été menée, quant à elle, auprès de 267 psychologues scolaires américains (dont 66 % ont entre 40 et 60 ans, 76 % sont des femmes, 14 % sont intervenus auprès de parents homosexuels et 49 % auprès d’enfants de parents homosexuels). Conduite à l’aide d’échelles d’attitudes à l’égard des parents homosexuels, l’étude indique que les attitudes sont en moyenne plutôt positives, mais les femmes ainsi que les psychologues ayant une expérience professionnelle de moins de cinq ans ont une attitude plus positive envers les parents homosexuels que respectivement les hommes et les psychologues ayant une plus longue expérience, alors que l’âge ne montre pas de lien significatif. Enfin, ceux qui ont déjà suivi une formation ou un enseignement relatif à l’homoparentalité ont une attitude plus positive que ceux qui n’en ont pas bénéficié, et ceux qui ont de l’expérience professionnelle auprès des familles homoparentales ont eux aussi une attitude plus positive que les autres.

Objectifs de cette étude

11Nous proposons ici d’examiner trois types de questions visant les représentations qu’en France les psychologues se font de l’homoparentalité :

  • dans quelle mesure se montrent-ils favorables aux différents modes d’accès à la parentalité ? Nous avons ici distingué deux types de questions : le degré d’ouverture aux modes d’accès qui, sous certaines conditions, sont autorisés légalement en France (adoption, iad) ; l’évaluation d’un « risque perçu » pour chacun des six modes d’accès théoriquement possibles ;
  • quelle est leur orientation d’attitude (positive vs négative) concernant le développement supposé des enfants élevés en contexte homoparental, les capacités éducatives des « homoparents » et les évolutions de la législation concernant leur accès à la parentalité ?
  • Quels facteurs influencent ces attitudes ?
Nous examinerons ici l’effet de cinq variables : la durée de l’expérience professionnelle en tant que psychologue, l’expérience professionnelle auprès de familles homoparentales, la sensibilisation à l’homoparentalité dans le cadre d’une formation ou d’un travail de recherche, le cadre de référence théorique, la croyance religieuse.

12Notre analyse, dans le présent article, n’a pas pris en compte d’autres variables disponibles, car elles sont apparues sans lien avec les dimensions de l’attitude explorées ici ou parce que leur prise en compte aurait conduit à une réduction de l’échantillon statistique du fait de données manquantes : le sexe, l’âge, la taille de la commune de résidence, le fait de vivre ou non en couple, le fait d’avoir ou non des enfants, le cadre d’exercice professionnel, la présence de gays/lesbiennes, parents gays/lesbiens et enfants de familles homoparentales dans l’entourage proche.

Méthodologie

Participants et procédure

13Les participants ont été sollicités de deux façons : le questionnaire a été remis aux 1 500 participants au colloque francophone « Psychologie et psychopathologie de l’enfant : 30 ans de clinique, de recherches et de pratiques » organisé en octobre 2007 par la Fédération française des psychologues et de psychologie (ffpp) [7] ; d’autre part, le questionnaire a été envoyé sur la liste de diffusion de la ffpp à laquelle sont, pour l’essentiel, inscrits des psychologues exerçant en France, qu’ils soient ou non adhérents de la ffpp. Les questionnaires distribués lors du colloque, une fois complétés, étaient soit déposés dans l’une des deux urnes disposées à l’accueil du colloque jusqu’à sa clôture, soit renvoyés par courrier postal. Les participants contactés par le biais de la liste de diffusion renvoyaient le questionnaire par courrier postal. Tous les participants ont répondu de façon anonyme.

14Le questionnaire a été rempli par 296 psychologues français(e)s. Afin de conserver les mêmes critères de sélection que dans les études antérieures, notre échantillon final a été restreint aux 275 psychologues se déclarant hétérosexuel(le)s. Ils ont entre 22 et 64 ans (m = 35,67 ans ; e-t = 10,27), 90 % sont des femmes, ils exercent en moyenne depuis 7,25 ans (e-t = 8,49), certains étant juste diplômés au moment où ils ont rempli le questionnaire ; 27 % sont célibataires, 73 % sont en couple ; 45 % sont parents ; 30 % vivent dans des villes de moins de 10 000 habitants, 36 % dans des villes comptant entre 10 000 et 200 000 habitants, et 34 % dans des villes de plus de 200 000 habitants ; 67 % sont non croyants, 25 % sont uniquement croyants et 8 % sont pratiquants.

Mesure

15Les données ont été recueillies grâce à un questionnaire créé pour cette étude. Ce questionnaire se compose de trois parties :

  • la première comportait une série d’items relatifs à diverses informations sociodémographiques telles que le sexe, l’âge, le statut marital, le statut de parent, mais aussi la croyance religieuse, l’expérience professionnelle auprès des familles homoparentales ;
  • la deuxième partie était composée de 25 items pour partie inspirés des études ayant antérieurement exploré l’attitude des psychologues à l’égard de l’homoparentalité. Pour chaque item, le répondant devait indiquer son degré d’accord avec l’assertion présentée, à partir d’une échelle de type Likert en 5 points (de 1 = « pas du tout d’accord » à 5 = « complètement d’accord ») ;
  • la troisième partie était notamment composée d’items relatifs à l’existence de difficultés développementales spécifiques aux enfants élevés dans ce contexte, ainsi qu’à l’existence de risques spécifiques aux différents modes d’accès à la parentalité pour les gays et les lesbiennes. Un encart permettait enfin au participant de laisser un commentaire libre relatif au questionnaire ou à l’homoparentalité.
Avant de procéder à l’analyse de la structure factorielle des 25 items de la deuxième partie du questionnaire, le codage de 14 d’entre eux [8] a été inversé de façon à ce qu’un score élevé à chacun des 25 items représente une attitude positive à l’égard de la dimension considérée. L’ensemble de ces items a ensuite été soumis à une analyse en composantes principales (acp) avec rotation oblique qui a révélé que six items [9] étaient insuffisamment corrélés avec les facteurs (r < 0,40) ou n’étaient pas corrélés avec le facteur attendu. Une nouvelle acp, conduite sans ces six items, a permis de mettre en évidence une structure en quatre facteurs :
  • un facteur « Développement de l’enfant » (de) représentant les croyances à l’égard du développement des enfants élevés au sein d’une famille homoparentale (exemple : « Les enfants de couples homosexuels ont du mal à se situer par rapport à la différence des sexes ») ; il est composé de six items [nos 20, 26, 30, 32, 36, 38], explique 24,57 % de la variance totale, et son homogénéité interne, mesurée à l’aide de l’Alpha de Cronbach, est satisfaisante avec ? =0,92 ;
  • un facteur « Légalisation de l’accès à la parentalité » (lap) représentant l’attitude à l’égard de la légalisation de l’accès à l’adoption, à l’iad et à la gpa pour les couples gays et lesbiens [10] (exemple : « Lorsque les enquêtes préliminaires donnent lieu à un avis favorable, un couple d’hommes gays doit pouvoir adopter ») ; il est composé de 5 items (nos 21, 23, 31, 33, 35), explique 18,94 % de la variance totale et son homogénéité interne est satisfaisante avec ? =0,88 ;
  • un facteur « Aptitude parentale » (ap) représentant l’attitude à l’égard de l’aptitude parentale des parents gays ou lesbiens (exemple : « Le mode de vie des parents homosexuels ne leur permet pas d’être attentifs aux besoins de leurs enfants ») ; il est composé de cinq items (nos 18, 34, 39, 40, 42), explique 12,90 % de la variance totale et son homogénéité interne est assez satisfaisante avec ? = 0,69 ;
  • un facteur « Homosexualité » représentant l’attitude à l’égard de l’homosexualité (exemple : « L’homosexualité est un comportement pathologique ») ; il est composé de trois items (nos 19, 22, 37), explique 12,90 % de la variance totale, mais son homogénéité interne n’est pas satisfaisante avec ? = 0,52, ce qui nous a conduits à écarter cette échelle dans nos analyses.
Pour chacune de ces échelles, plus le score est élevé, plus l’attitude des participant(e)s est positive à l’égard de la dimension considérée. Les items composant chacune de ces échelles sont présentés en annexe (tableau 4).

Résultats

La position des psychologues français concernant les modes d’accès à la parentalité

16L’analyse spécifique des items relatifs à la légalisation des modes d’accès à la parentalité révèle que 65 % des participants sont favorables à l’adoption par des lesbiennes (it. 23) et 64 % à l’adoption par des gays (it. 21), 38 % sont favorables à l’ouverture de l’iad aux couples de lesbiennes (it. 33 et 35) et 15 % à la gestation pour autrui (it. 31).

17Ces données sont cohérentes avec la perception des risques spécifiques éventuels pour les enfants au regard du mode d’accès à la parentalité choisi par les gays et les lesbiennes : 15 % des répondant(e)s estiment qu’ils sont nuls, 19 % déclarent ne pas avoir d’opinion et 66 % pensent que l’un ou plusieurs de ces modes d’accès peut entraîner des risques spécifiques. Le tableau 1 ci-après indique que pour chaque mode d’accès, moins de la moitié des répondant(e)s estiment que la situation est spécifiquement à risque pour l’enfant. Par ailleurs, il apparaît que la situation considérée comme la moins à risque est l’adoption, et que la plus à risque est celle du recours à une mère porteuse.

Tableau 1

Pourcentages des participants percevant un risque spécifique pour les enfants, en fonction du mode d’accès à la parentalité

Tableau 1

Pourcentages des participants percevant un risque spécifique pour les enfants, en fonction du mode d’accès à la parentalité

L’attitude des psychologues concernant le développement supposé des enfants, les capacités éducatives des parents et les évolutions de la législation concernant l’accès à la parentalité pour les homosexuel(le)s

18Le tableau 2 ci-après indique que, en moyenne, l’attitude des participant(e)s est positive sur chacune des trois dimensions (voire très positive en ce qui concerne la représentation de l’aptitude parentale chez les couples gays ou lesbiens), puisque les scores se situent en moyenne au-dessus de 3 sur une échelle continue de 1 à 5.

Tableau 2

Minimum, maximum, moyennes et écart-types aux échelles d’attitudes à l’égard de l’homoparentalité

Tableau 2

Minimum, maximum, moyennes et écart-types aux échelles d’attitudes à l’égard de l’homoparentalité

19Une Anova à un facteur intrasujet a permis de mettre en évidence un effet élevé du type de dimension dans laquelle l’attitude est évaluée (F [2,544] = 418,65, p < 0,001, ?2 = 0,61). Un test post-hoc révèle d’une part que les participants ont une attitude significativement plus positive à l’égard de l’aptitude parentale que du développement de l’enfant et de la légalisation de l’accès à la parentalité, et que d’autre part l’attitude est significativement plus positive à l’égard du développement de l’enfant qu’à l’égard de la légalisation de l’accès à la parentalité (hsds, p < 001).

Quels facteurs influencent l’attitude des psychologues ?

20Afin de vérifier nos hypothèses, nous avons conduit une Manova avec en variables dépendantes les scores aux échelles de (développement de l’enfant), ap (aptitude parentale) et lap (légalisation de l’accès à la parentalité), et en variables indépendantes : (1) le nombre d’années d’expérience professionnelle en tant que psychologue [11], (2) l’expérience professionnelle auprès de familles homoparentales, (3) la sensibilisation à l’homoparentalité (enseignements, participation à des recherches ou des groupes de réflexion), (4) le recours à la psychanalyse dans la pratique professionnelle [12] et (5) la croyance religieuse [13].

21En ce qui concerne les variables (2) et (3), nous avons interrogé les participant(e)s sur leur familiarité avec l’homosexualité et l’homoparentalité. Ainsi, (variable 2) 31 % affirment avoir déjà eu une expérience professionnelle auprès d’une famille homoparentale (dont 77 % dans le cadre d’une aide ou d’un soin et 23 % dans le cadre d’une expertise), et (variable 3) 8 % ont déjà suivi une formation sur l’homoparentalité.

22Le tableau 3 révèle deux effets significatifs mais très faibles selon les critères de Cohen (1988) [14] :

  • les participants ayant déjà eu une expérience professionnelle avec des familles homoparentales présentent une attitude légèrement plus positive que ceux n’ayant jamais eu une telle expérience (respectivement m = 4,72, e?t = 0,45 et m = 4,69, e?t = 0,41 ; f(1,183) = 4,211, p < 0,05). On aurait pu pointer un biais possible : les psychologues ayant déjà eu une expérience professionnelle avec des familles homoparentales ou ayant des familles de ce type dans leur entourage ont-ils été davantage enclins à participer de façon à témoigner de leur expérience, ce qui aurait alors pu expliquer les pourcentages élevés d’attitude positive à l’égard de l’homoparentalité, mais le faible écart obtenu entre les groupes au regard de ce facteur minimise largement ce risque ;
  • Les participants ayant recours à la psychanalyse dans leur pratique professionnelle ont une attitude un peu moins optimiste à l’égard du développement des enfants que les participants n’ayant pas recours à la psychanalyse (respectivement m = 3,99, e?t = 0,90 et m = 4,14, e?t = 0,69 ; f(1,183) = 6,356, p < 0,05).

Tableau 3

Lien entre les scores aux échelles DE, AP et LAP et 5 facteurs liés à la pratique professionnelle et à la croyance religieuse(*)

Tableau 3

Lien entre les scores aux échelles DE, AP et LAP et 5 facteurs liés à la pratique professionnelle et à la croyance religieuse(*)

Note. A chaque foi, ddl=1,190
(*) p<.05

Discussion

23Nous proposons ici de résumer et discuter nos résultats à partir de deux grandes voies :

  • considérer d’abord la position globalement favorable des psychologues à l’égard des capacités éducatives parentales ou du parcours développemental des enfants, mais en questionnant ces résultats par leur mise en perspective avec les recherches précédentes et en interrogeant la spécificité de la population « psychologue » au regard de son inscription plus générale dans une évolution sociétale des représentations à l’égard de l’homoparentalité ;
  • considérer ensuite les positions différenciées quant à la référence aux modes d’accès à la filiation.

Une acceptation qui progresse et qui s’affirme

24Retenons donc d’abord la représentation positive des psychologues à l’égard des capacités éducatives des parents et, bien qu’à un degré légèrement inférieur, à l’égard des risques supposés quant au développement des enfants. Nous pouvons faire l’hypothèse que la diffusion de résultats de travaux de recherche sur ces familles, la diversification et la nuance progressive des points de vue des « spécialistes » sur les enjeux posés par ces familles homoparentales, voire les répercussions des modifications de la législation de nombreux pays étrangers ou de décisions de justice (même si partielles) en France ont touché de façon élective les psychologues en tant que champ professionnel spécialisé. On peut considérer que ces facteurs ont contribué à déstigmatiser les familles homoparentales : elles n’apparaissent plus comme des familles marginales portées par le seul désir égoïste d’adultes en mal d’enfant ou dont la « dangerosité » est suspectée tels que les premiers paradigmes de recherche le laissaient implicitement supposer (Vecho & al., 2005). Nous indiquions en introduction, à l’examen des enquêtes de ces dix dernières années, que la représentation « déficitaire » des enfants marquait le pas. Ce constat se trouve ici confirmé. Pour autant, les modalités d’accès à la parentalité suscitent davantage débat, et nous y revenons plus loin.

Quelle spécificité du groupe des psychologues ?

25Il est bien évidemment légitime d’interroger quelques points méthodologiques relatifs à cette enquête : hétérogénéité du contexte de recueil des données (dans le cadre d’un colloque vs par courrier), déséquilibre femmes/hommes (90 % vs 10 %) parmi les répondants, caractère partiellement construit de la variable « référents théoriques », impossibilité d’analyser l’effet de certaines variables du fait du faible nombre de répondants dans quelques catégories. Nous pouvons cependant retenir ici un résultat prudemment conforté par les recherches précédentes : l’effet à la fois modeste et positif sur les représentations de l’expérience professionnelle des psychologues avec les familles homoparentales (cf. Choi & al., 2005 ; Green & al., 2009 ; Ryan, 2000). Certaines études (Choi & al., 2005 ; King & al., 1999 a ; Ryan, 2000 ; Maney & al., 1997) relevaient une attitude plus positive des femmes à l’égard de l’homoparentalité que nous ne retrouvons pas ici.

26Mais il apparaît dès lors pertinent de s’interroger sur la spécificité du groupe interrogé. Nous ne disposons pas ici de groupe comparatif, en particulier dans la population tout-venant. Nous avons pointé plus haut, à titre d’hypothèse explicative, des facteurs qui nous semblaient pouvoir rendre compte de l’évolution des représentations, en particulier parce que les psychologues semblaient devoir y être plus sensibles que d’autres groupes. Mais certains arguments peuvent donner lieu à une lecture inverse : sans doute les psychologues sont-ils mieux informés sur les recherches réalisées que la population tout-venant, mais pour autant ils peuvent être marqués par des positions théoriques réservées ou opposées à l’homoparentalité telles qu’on peut en trouver en particulier chez un certain nombre de psychanalystes (voir Schneider & al., 2009, pour mention de certains d’entre eux ou, par exemple, Winter, 2010, dans une actualité plus récente). Nous observons de fait dans nos propres résultats la position faiblement plus « réservée » des psychologues dont l’orientation est référée à la psychanalyse, mais on constate aussi des positions plus ouvertes dès lors qu’une expérience directe au contact des familles homoparentales (ou de leurs membres) est avérée. Il est donc vraisemblable que l’on doive considérer tant une variation intergroupe (les psychologues vs autres professionnels/spécialistes et population tout-venant) qu’une variation intragroupe. Finalement, la spécificité des psychologues ne repose peut-être pas tant sur leur position en valeur absolue au regard de l’homoparentalité qu’en tant qu’elle permet de mettre au jour les facteurs dynamiques en jeu dans l’évolution des représentations. Un certain nombre de témoignages (Vecho & Schneider, publication en préparation) en commentaires libres rendent compte de ces oscillations entre connaissances théoriques, expériences et croyances. Une recherche comparative avec des psychologues du Québec est actuellement en cours (en collaboration avec l’équipe de D. Julien à l’université du Québec à Montréal) et devrait sur ce plan, du fait d’un contexte culturel marqué par des proximités et des dissemblances, en particulier au plan des référents théoriques des praticiens moins marqués outre-Atlantique par la psychanalyse, apporter des informations intéressantes. Les psychologues sont donc eux-mêmes inscrits dans un débat sociétal qui à la fois les déborde et les inclut. Mentionnons quelques pièces importantes de la période la plus récente pour la France : condamnation de la France par la cedh pour refus d’agrément en vue d’adoption, projet de statut du beau-parent, révision des lois bioéthiques. Par ailleurs, l’évolution générale de la « tolérance » à l’égard des familles homoparentales est patente : dans leur enquête sur la sexualité des Français, Bajos, Bozon et Beltzer (2008) rapportent que si 53 % des femmes et 46 % des hommes sont favorables au fait que deux femmes élèvent un enfant, 46 % des femmes et 34 % des hommes sont favorables au fait que deux hommes élèvent un enfant (p. 270) ; deux sondages de l’ifop illustrent l’acceptation grandissante de l’homoparentalité : ils indiquent qu’en 1996 33 % des Français se disaient favorables à l’adoption par des couples gays ou lesbiens, contre 57 % en 2009.

Des positions différenciées au regard du mode d’accès à la filiation

27Au-delà d’une position à tendance globalement et progressivement favorable à la reconnaissance des capacités éducatives parentales et au devenir des enfants du point de vue d’un « risque psychosocial » référé à la position sexuée des adultes-parents, la seconde série de résultats qui apparaît importante à retenir porte la prise en compte du rapport croisé entre situation « à risque » pour l’enfant et « légalisation de l’accès à la parentalité » en fonction du mode d’accès à la filiation : l’adoption apparaît la situation perçue comme la moins à risque et donc pour laquelle la modification de la législation est la plus attendue ; les iad suivent ensuite ; et enfin le recours aux mères porteuses est la solution la moins bien acceptée. Notons d’ailleurs qu’il ne suffit pas qu’une situation soit évaluée comme « sans risque spécifique » pour que le souhait de modification de la législation suive le même taux de réponse. Les situations de recomposition familiale apparaissent à taux de risque intermédiaire entre l’adoption et l’iad. Les situations de coparentalité sont perçues comme à risque équivalent aux pma. Ce n’est donc pas tant, ou ce n’est plus, la question de la « différence des sexes » qui semble être le point nodal du débat pour les psychologues, mais celle de la filiation et de sa « vérité » au regard du biologique. Ce n’est pas ici « faire parent » qui semble poser problème, c’est faire parent en copiant ou non la « nature », ou tout au moins favoriser des montages qui semblent plus « à risques » psychiques et de ce point de vue, les dispositions retenues, législatives et médicales, par exemple dans le cadre de l’iad, s’avèrent majeures (Ducousso-Lacaze, 2008). Nous rappelions en introduction (cf. Cadoret, 2007) les questions fondamentales que posait l’apparition des familles homoparentales dans le champ des pluriparentalités contemporaines. Ce « regard » des psychologues vient soutenir cette transformation normative de la conception de la parentalité où l’engagement dans une fonction parentale prime sur l’identité/l’identification sexuée au sein d’un couple comme fondement de la parentalité. Reprenons la question en jeu dans le paragraphe précédent : celle de la spécificité des psychologues.

28La comparaison avec une population élargie se justifierait à nouveau pleinement pour mieux saisir les évolutions en cours des représentations : retrouverait-on une bonne tolérance quand les configurations familiales s’appuient sur la création de relations qui « imposent » clarification (l’adoption), mais plus de réserves quant aux dispositifs qui exposent davantage aux contournements de la vérité psychologique ? Delaisi de Parceval, en tant qu’« à la fois psychanalyste et anthropologue », analyse la différence entre adoption et procréation en tant que la première fait « circuler les enfants d’une personne qui en a trop (ou qui n’en veut pas) vers un couple ou une personne qui n’en a pas » alors que dans la procréation, « l’enfant est engendré à partir d’un élément au moins du corps de ses géniteurs », mais elle considère ces deux situations comme des « greffes de filiation » avec « pour seule véritable question celle de savoir si la greffe est susceptible de prendre » […] ou « si l’enfant court le risque de devenir […] un enfant instrumentalisé pour réparer le narcissisme blessé des parents » (2008, p. 67-68).

Conclusion

29Une conclusion essentielle à l’ensemble de ces questions est qu’il apparaît de plus en plus difficile de parler de « familles homoparentales » comme d’un tout, illustré ici par le fait que les réserves observées par les psychologues ne sont que très partiellement (ou pas) liées à l’homoparentalité mais à la homoparentalité. La notion même d’homoparentalité comme catégorie de situations a permis aux familles concernées d’être reconnues sur la scène publique, mais cette notion en tant que catégorie de pensée fait en partie obstacle à la réflexion qui accompagne l’évolution des formes de familles contemporaines.

30Automne 2010


Annexe
Tableau 4

Liste des items par échelle(*)

Tableau 4

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(*) items recordes a l’inverse

Bibliographie

Références

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Mots-clés éditeurs : psychologues, attitude, homosexualité, famille, homoparentalité

Date de mise en ligne : 31/07/2012.

https://doi.org/10.3917/psye.551.0269

Notes

  • [1]
    Maître de conférences en psychologie du développement, Laboratoire psyadic (ea 4431), Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense.
  • [2]
    Professeur de psychologie de l’éducation, InterPsy-Sitcom (ea 4432), Université Nancy-II.
  • [3]
    L’« homoparentalité », selon la définition qu’en propose Gross (2003, p. 13), renvoie à « toutes les situations familiales dans lesquelles au moins un adulte qui s’autodésigne comme homosexuel est le parent d’au moins un enfant ».
  • [4]
    P. Festy, directeur de l’ined, a estimé le nombre de ces enfants à 30 000 lors de son audition par la Défenseur des enfants en septembre 2006 (Versini, 2006, p. 10), mais ce chiffre apparaît sans doute bien en deçà de la réalité puisque que l’ined considère les concubins de même sexe avec enfant(s) comme célibataire et famille monoparentale, et n’inclut dans ses chiffres que les personnes qui acceptent de se déclarer homosexuelles. Se fondant sur le croisement de données et des projections issues d’enquêtes plus sectorisées, Gross et Peceyré (2005, p. 24) proposent une fourchette de 250 000 à 300 000 enfants.
  • [5]
    La France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme le 22 janvier 2008 pour le rejet d’une demande d’agrément en vue d’adoption dictée par des considérations tenant à l’orientation sexuelle de la requérante.
  • [6]
    En couple depuis douze ans, bonne réussite professionnelle, aimés de leurs amis et voisins, pas de troubles mentaux, pas de dépendance à la drogue, pas de difficultés financières.
  • [7]
    Les auteurs adressent leurs remerciements à la Fédération française des psychologues et de psychologie pour le soutien matériel apporté dans le cadre de cette étude.
  • [8]
    Items nos 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30, 32, 34, 36, 37, 38, 40 et 42.
  • [9]
    Items nos 24, 25, 27, 28, 29 et 41.
  • [10]
    L’échelle lap n’aborde pas la recomposition homoparentale, le recours à un donneur connu et la coparentalité dans la mesure où ces voies d’accès à la parentalité ne font pas l’objet de dispositions légales spécifiques.
  • [11]
    Pour cette analyse, cette variable a été dichotomisée à partir de sa médiane (4 ans).
  • [12]
    Les participants devaient indiquer leurs cadres de référence théoriques : 67,4 % des 233 participants ayant répondu à cet item ont cité au moins la psychanalyse. Sur cette base, nous avons créé une variable dichotomique indiquant si le participant avait ou non cité la psychanalyse comme cadre de référence.
  • [13]
    Pour cette analyse, cette variable a été dichotomisée en « croyant » vs « non-croyant ».
  • [14]
    Du fait de données manquantes pour les variables incluses dans l’analyse, les résultats ne portent que sur une partie de l’échantillon.
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