La postmodernité a entraîné le remaniement de certains invariants qui structurent l'inconscient. Par exemple, la place du père dans la société a changé et la paternité se légitime de moins en moins grâce à des croyances religieuses plus ou moins laïcisées. Il en procède un remaniement des complexes familiaux, d'ailleurs largement positif du point de vue de la libération des femmes et de l'allègement du carcan patriarcal. Certes, les structures psychiques n'ont pas changé, et l'on retrouvera toujours les répartitions psychiques entre psychose, névrose et perversion. Toutefois, la place de certains symptômes a incontestablement été modifiée : en témoigne l'inflation de la boulimie, de l'anorexie, des toxicomanies, de certains troubles sexuels, etc. S'agissant d'un remaniement de l'image du père lié à la baisse d'influence des religions et des idéaux, il est inévitable que la postmodernité engendre de nouveaux rapports à l'enfant. Ce sont ces nouveaux rapports, contrastés en positif et en négatif, qui sont interrogés dans ce numéro.