Notes
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[1]
Thèse de doctorat nouveau régime en langue et littérature françaises, soutenue à l’Université de Reims le 26 novembre 2005. Membres du jury : Françoise Gevrey (directrice), Jean-Louis Haquette, François Moureau (Président), Jean-Paul Sermain et Jean Sgard.
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[2]
Voir en particulier Fritz Rau, Zur Verbreitung und Nachahmung des Tatler und Spectator, Heidelberg, Carl Winter, 1980. Cet ouvrage très général traite de la fortune du Spectator et de ses imitations à l’échelle mondiale.
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[3]
Voir notamment les études de Wolfgang Martens, pour le domaine germanophone, et de Pieter Jacob Buijnsters, pour les « spectateurs » rédigés en langue néerlandaise
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[4]
Collectif de Grenoble (Michel Gilot, Robert Granderoute, Denise Koszul, Jean Sgard), « Le journaliste masqué. Personnages et formes personnelles », Le Journalisme d’Ancien Régime. Questions et propositions, Table ronde du CNRS, 12-13 juin 1981, organisée par le Centre d’études du xviiie siècle de l’Université Lyon II, sous la direction de Pierre Rétat et Henri Duranton, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 290.
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[5]
Voir notamment la distinction opérée par Gérard Genette, dans Palimpsestes, entre l’imitation ou la transposition d’un texte antérieur (ou « hypertextualité ») et l’inscription dans un genre littéraire donné (qui relève de ce qu’il nomme l’« architextualité générique »). (Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil, « Poétique », 1982, p. 7-19). Mais Genette souligne, dans le même temps, que les cinq types de « transtextualité » qu’il distingue ne constituent nullement des « classes étanches » (ibid., p. 16).
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[6]
Journaux et œuvres diverses, édition complète de Frédéric Deloffre et Michel Gilot, Paris, Classiques Garnier, 1969, remise à jour en 1988, douzième feuille, p. 172.
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[7]
En 1784, un journal paru à Yverdon – mais ne relevant pas du genre spectatorial – portera justement le titre de Feuille jetée aux vents.
1Peu de journaux, dans l’Europe du xviiie siècle, ont suscité autant de traductions, d’adaptations ou d’imitations que le Spectator de Joseph Addison et de Richard Steele. Ce périodique, fondé à Londres en mars 1711, a d’abord connu en Angleterre un triomphe immédiat et d’une ampleur sans précédent. L’enthousiasme du public anglais a rapidement gagné le continent, et le Spectator a trouvé des lecteurs jusque dans les colonies américaines et en Russie. Ce succès international doit beaucoup à la traduction française du périodique, publiée en Hollande, à partir de 1714, sous le titre Le Spectateur ou le Socrate moderne. Relativement fidèle, documentée, complétée par des préfaces et un solide appareil de notes, cette traduction précoce est aussi demeurée, au cours des décennies suivantes, la plus diffusée à l’échelle européenne. Pourtant, elle témoigne déjà de choix et d’oublis volontaires qui orienteront la réception du journal anglais sur le continent.
2Le Spectateur ou le Socrate moderne inaugure de la sorte un mouvement d’appropriation qui se prolongera, dans toute l’Europe et tout au long du siècle, avec la publication de centaines de périodiques explicitement dérivés du Spectator. Le succès des « spectateurs » est aujourd’hui connu, et ce phénomène a déjà donné lieu à d’ambitieux travaux de synthèse [2], ou à des études convaincantes resserrées sur un pays ou sur une langue. Toutefois, à ce jour, les périodiques francophones du type Spectator ont moins retenu l’attention des chercheurs que leurs équivalents parus en allemand ou en néerlandais [3]. Certes, les « spectateurs » francophones ont fait l’objet d’une étude d’ensemble, parue en 1982 sous le titre « Le journalisme masqué. Personnages et formes personnelles [4] ». Mais ce travail collectif, accompli par une équipe de chercheurs réunie autour de Jean Sgard et de Michel Gilot, est demeuré partiel aux yeux même de ses concepteurs. Et aujourd’hui encore, l’analyse – voire le dépouillement – d’un grand nombre des périodiques recensés par le Collectif de Grenoble reste encore à mener.
3La critique n’a pas non plus suffisamment envisagé, nous semble-t-il, l’influence exercée par les périodiques de Marivaux sur les imitateurs français du Spectator. Pourtant, depuis quelques décennies, l’ensemble formé par Le Spectateur français, L’Indigent philosophe et Le Cabinet du philosophe ne peut plus être considéré comme le parent pauvre de la recherche sur Marivaux. L’édition critique procurée par Michel Gilot et Frédéric Deloffre en 1969, puis la thèse soutenue par Michel Gilot en 1974, sont en effet à l’origine d’un profond renouveau de la recherche sur les travaux journalistiques de Marivaux. Mais les liens entre Le Spectateur français et les autres « spectateurs » d’expression française n’ont pas encore fait l’objet d’une étude systématique à ce jour. Or, le lancement du premier journal de Marivaux en 1721 représente à l’évidence une date importante, sinon fondatrice, dans l’histoire des périodiques de ce type. Au reste, dès le xviiie siècle, le Spectator et Le Spectateur français sont souvent cités conjointement dès lors qu’il est question du phénomène spectatorial. Nous nous sommes donc proposé d’étudier le rôle exact joué par Marivaux dans la naissance, puis dans l’envol des « feuilles de Spectateur » d’expression française. Nous aurions souhaité mesurer cette influence tout au long du siècle, mais prendre en compte l’ensemble des « spectateurs » francophones parus jusqu’à la Révolution aurait, à l’évidence, largement excédé les limites d’un tel travail. Nous avons donc choisi, sans nous interdire des renvois à des journaux ultérieurs, de consacrer notre étude à la période s’étendant du lancement du Spectator en 1711 à la parution du dernier journal de Marivaux, Le Cabinet du philosophe, en 1734. Si elles ne constituent pas une durée suffisante pour juger du devenir des « spectateurs » à long terme, ces deux décennies apparaissent comme particulièrement riches : elles voient la naissance des premiers journaux français dérivés du Spectator, la parution des trois périodiques de Marivaux et, à partir de 1722, la floraison de « feuilles volantes » qui s’inspirent à la fois du Spectateur français et de son modèle anglais.
4Nous nous sommes efforcé, dans un premier temps, de définir les contours du phénomène spectatorial. Un regard superficiel sur l’histoire de ces journaux peut donner l’impression d’un foisonnement désordonné. Dès le xviiie siècle, plusieurs commentateurs ont d’ailleurs souligné l’hétérogénéité des « spectateurs » et ont parlé du succès de ces périodiques comme d’une simple vogue, promise à un rapide essoufflement. Ce point de vue sera démenti par les faits, puisque des imitations du Spectator continueront à paraître jusqu’au début du xixe siècle. Mais de telles critiques n’en sont pas moins révélatrices de la difficulté à identifier les « spectateurs » méritant ce nom. Ni le titre ni les déclarations des journalistes ne constituent en effet des critères discriminants : le succès du Spectator et de sa traduction sont tels que de nombreux auteurs cherchent seulement à profiter du prestige du journal anglais en se réclamant de lui. De simples libelles, n’ayant aucun lien véritable avec la tradition inaugurée par Addison et Steele, porteront par exemple le titre Spectateur au cours de la période étudiée.
5Il serait cependant réducteur de ne voir dans les « spectateurs » qu’un ensemble composite, dépourvu de toute cohérence. Ainsi, il nous a semblé possible d’intégrer ces périodiques dans une typologie de la presse ancienne, en nous appuyant sur des indications stables telles que la présentation matérielle, la périodicité, l’énonciation ou les thèmes abordés par ces journaux. Notre enquête nous a mené à la conclusion que les « spectateurs » ne constituent pas à proprement parler une catégorie de journaux autonome. Ils participent plutôt d’un mouvement qui les dépasse, et dont ils sont probablement l’une des manifestations les plus abouties et les plus élaborées. Les imitations du Spectator partagent en effet avec d’autres périodiques le recours au support de la feuille, la mise en avant d’un auteur réel ou fictif et la volonté affichée d’aborder tous les sujets avec une grande liberté de ton. Ce journalisme d’expression individuelle acquiert progressivement son indépendance à l’égard de la presse d’institution, et il se construit même en grande partie par opposition à cette dernière.
6Nous nous sommes aussi interrogé sur la place occupée par les « spectateurs dans l’histoire des formes littéraires. Peuvent-ils ou non être regardés comme un genre ou un sous-genre littéraire ? La cohésion de ces journaux est peut-être trop fragile pour l’affirmer et il va de soi qu’un phénomène d’imitation, quelle que soit son ampleur, ne coïncide pas forcément avec l’avènement d’un genre [5]. Deux propriétés spécifiques, qui peuvent être considérées comme des critères d’ordre générique, unifient néanmoins les périodiques de type Spectator que nous avons étudiés. Les auteurs de ces journaux mettent ainsi en place un mode d’interlocution bien particulier, puisqu’ils imaginent un échange entre un rédacteur prétendu, instance aux caractéristiques récurrentes d’un périodique à l’autre, et le public auquel il prétend s’adresser. À ce critère énonciatif s’ajoute celui de l’intention morale : dans le Spectator comme dans les « spectateurs » d’expression française, l’auteur supposé se donne en effet pour mission d’éduquer ses semblables et de réformer leurs mœurs.
7La seconde partie de notre travail est consacrée aux premiers « spectateurs » parus en français et, plus particulièrement, à l’effort de Marivaux pour acclimater le modèle du Spectator. Il n’est pas le premier imitateur francophone du journal de Steele et d’Addison, puisque trois « spectateurs » d’expression française ont paru en Hollande au cours des années 1710. Le premier d’entre eux est Le Misanthrope, lancé à La Haye dès le mois de mai 1711, à une époque où le Spectator est encore inconnu du public continental. Son auteur, Juste Van Effen, ne révèle à aucun moment sa dette à l’égard du périodique anglais, mais il emprunte à son modèle inavoué la plupart de ses caractéristiques. La réussite du Misanthrope, coup d’essai d’un journaliste débutant, contribuera de toute évidence au succès rapide des périodiques du type Spectator en Hollande. Toutefois, les autres « spectateurs » d’expression française créés au cours de cette décennie sont loin de rencontrer un accueil aussi favorable. Le Censeur, qui paraît trois ans après Le Misanthrope dans la même ville, s’adresse d’ailleurs surtout au public de La Haye, et son auteur préfère souvent la critique ad hominem à la peinture de types universels. Van Effen tente pour sa part de renouer avec l’écriture d’un « spectateur » en 1718, avec le lancement d’un journal intitulé La Bagatelle. Ce périodique suscite une relative indifférence mais il donne à son auteur l’occasion d’innover, en se livrant pour la première fois à des emprunts directs au Spectator et au Guardian. Van Effen s’interroge en outre avec malice, au cœur même des numéros de son journal, sur la pertinence et la légitimité de ces reprises littérales.
8Si Marivaux n’est pas le premier imitateur francophone du Spectator, la fermeté et l’audace de ses choix contrastent avec les tâtonnements de ses prédécesseurs hollandais. Certes, l’auteur du Spectateur français multiplie dans son premier journal les jeux de réécriture. Mais, à la différence de Van Effen dans La Bagatelle, il ne se contente jamais de traduire ou de plagier les numéros du Spectator. Il se livre plutôt à un travail de combinaison ou de montage, et propose de nombreuses variations à partir de récits ou de lettres codés, qui possèdent des équivalents à la fois dans le journal anglais et dans les premiers « spectateurs » franco-bataves. Marivaux est par ailleurs parvenu, avec bien plus d’aisance que ses prédécesseurs immédiats, à préserver les spécificités du type de journal inauguré par le Spectator. Le personnage du Spectateur français ressemble ainsi beaucoup à celui qu’il nomme « son confrère, le Spectateur anglais [6] ». Comme lui, il se présente sous les traits d’un observateur détaché, qui demeure en marge du monde qu’il contemple mais cherche à instruire ses contemporains dans le cadre de ses écrits. Comme lui, il accorde une très grande importance à la relation qu’il veut nouer avec le public, et entretient avec ses prétendus lecteurs un dialogue sans cesse relancé.
9S’il a su comprendre et exploiter les ressources de ce nouveau type de journal, Marivaux se refuse néanmoins à toute inféodation. Il s’affranchit même de manière très nette de la tutelle du Spectator dans Le Cabinet du philosophe et dans L’Indigent philosophe. Dans son second périodique, il donne ainsi la parole à un gueux rejeté de ses semblables, un exclu qui contemple l’humanité à distance, à la manière d’un Spectateur, mais se comporte en guetteur hostile plutôt qu’en observateur souriant. Contrairement à l’Indigent, le personnage du Philosophe s’inscrit dans la lignée de « Mr Spectator » et du Spectateur français. Mais l’attitude de Marivaux est tout aussi subversive dans son dernier journal, puisqu’il choisit cette fois d’opposer et d’imbriquer deux principes d’organisation, le fragment et la feuille volante. Il serait inexact, en outre, de prétendre que Marivaux a voulu, dans L’Indigent philosophe et dans Le Cabinet du philosophe, transgresser des règles qu’il avait respectées avec une parfaite minutie dans Le Spectateur français. Son premier journal traduisait déjà, en effet, la revendication d’une esthétique du plaisir et de la spontanéité, en même temps que la volonté de jouer avec la figure solennelle du Spectateur. La contestation du modèle du Spectator n’est cependant jamais gratuite dans ces trois journaux : la démarche de Marivaux est plutôt, selon nous, celle d’un expérimentateur désireux d’éprouver les limites de la forme dont il a hérité, et qu’il s’efforce d’acclimater en France.
10Nous avons voulu, dans un troisième et dernier temps, mesurer l’apport immédiat de Marivaux au phénomène spectatorial. À défaut de connaître le même retentissement que le périodique londonien, Le Spectateur français a exercé une influence évidente sur les « spectateurs » francophones parus au cours de la décennie suivante. Du Spectateur suisse à La Spectatrice, en passant par Le Spectateur inconnu, Le Nouveau Spectateur français et Le Spectateur littéraire, cinq journaux l’ont abondamment mentionné, cité et commenté. Certes, l’exhibition d’une parenté avec le journal de Marivaux n’est parfois qu’un effet d’annonce et quelques-unes de ces tentatives ne présentent, en réalité, que des similitudes superficielles avec Le Spectateur français. D’autres journalistes, en revanche, ont réellement tenu compte des inflexions introduites par Marivaux, et en particulier de la relation critique qu’il a su nouer avec son modèle anglais. En donnant la parole à une vieille fille condamnée à la marginalité, et qui s’adresse à son lecteur avec une violence mêlée de fascination, l’auteur supposé de La Spectatrice se rapproche même plus encore de L’Indigent philosophe que du Spectateur français.
11Toutefois, Marivaux constituait sans doute un modèle trop singulier pour être parfaitement compris et suivi. Ses trois journaux représentaient en effet, pour des auteurs désireux d’exprimer une pensée morale homogène, une rupture dérangeante avec le modèle du Spectator : tout en ayant recours à un type de publication synonyme de discontinuité, les auteurs du périodique londonien n’avaient pas renoncé à satisfaire une exigence de clarté et de méthode. Ils avaient, en outre, conféré à l’énonciateur principal la posture avantageuse d’un observateur respecté et clairvoyant. En dépit de la modestie et de la désinvolture qu’ils affichent, les auteurs de « spectateurs » postérieurs au Spectateur français ont presque toujours manifesté une préférence analogue pour l’univocité et pour la continuité. Marivaux a su quant à lui, bien mieux que l’ensemble de ses devanciers et de ses successeurs, tirer parti des possibilités offertes par la feuille volante. Il n’hésite pas en particulier à morceler le contenu de ses journaux et à faire se rencontrer les discours les plus contradictoires, au point de rendre son propre point de vue très difficile à repérer. La liberté et la hardiesse de son entreprise expliquent certainement qu’il n’ait pas eu d’héritier à sa mesure.
12Cette étude sera complétée, au cours des années qui viennent, par des travaux portant sur les « spectateurs » publiés à une date ultérieure. Nous espérons cependant avoir mis en lumière, dans le cadre de ce travail, l’intérêt et la richesse des périodiques de type Spectator parus dans le premier tiers du xviiie siècle. Certes, à l’exception de Marivaux, les auteurs de ces journaux résistent difficilement à la tentation de délivrer des leçons de morale normatives. Beaucoup d’entre eux, tel Van Effen, aspirent même à délaisser le support périssable de la feuille pour accéder à la dignité de l’ouvrage continu. Pourtant, ce même Van Effen fait la preuve, dans les « spectateurs » qu’il a successivement lancés, d’un sens aigu du journalisme et d’un véritable talent de feuilletoniste. De manière plus générale, la plasticité de cette nouvelle forme de journalisme explique sans nul doute, pour une large part, l’exceptionnelle longévité du phénomène inauguré à Londres, en mars 1711, par Joseph Addison et Richard Steele. Ces feuilles fragiles, « jetées au vent [7] », ont été critiquées tout au long de la période étudiée en raison de leur caractère éphémère et de leur apparence dérisoire ; mais, pour le lecteur d’aujourd’hui, la force de ces périodiques semble précisément résider dans leur malléabilité sans égal.
Notes
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[1]
Thèse de doctorat nouveau régime en langue et littérature françaises, soutenue à l’Université de Reims le 26 novembre 2005. Membres du jury : Françoise Gevrey (directrice), Jean-Louis Haquette, François Moureau (Président), Jean-Paul Sermain et Jean Sgard.
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[2]
Voir en particulier Fritz Rau, Zur Verbreitung und Nachahmung des Tatler und Spectator, Heidelberg, Carl Winter, 1980. Cet ouvrage très général traite de la fortune du Spectator et de ses imitations à l’échelle mondiale.
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[3]
Voir notamment les études de Wolfgang Martens, pour le domaine germanophone, et de Pieter Jacob Buijnsters, pour les « spectateurs » rédigés en langue néerlandaise
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[4]
Collectif de Grenoble (Michel Gilot, Robert Granderoute, Denise Koszul, Jean Sgard), « Le journaliste masqué. Personnages et formes personnelles », Le Journalisme d’Ancien Régime. Questions et propositions, Table ronde du CNRS, 12-13 juin 1981, organisée par le Centre d’études du xviiie siècle de l’Université Lyon II, sous la direction de Pierre Rétat et Henri Duranton, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1982, p. 290.
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[5]
Voir notamment la distinction opérée par Gérard Genette, dans Palimpsestes, entre l’imitation ou la transposition d’un texte antérieur (ou « hypertextualité ») et l’inscription dans un genre littéraire donné (qui relève de ce qu’il nomme l’« architextualité générique »). (Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil, « Poétique », 1982, p. 7-19). Mais Genette souligne, dans le même temps, que les cinq types de « transtextualité » qu’il distingue ne constituent nullement des « classes étanches » (ibid., p. 16).
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[6]
Journaux et œuvres diverses, édition complète de Frédéric Deloffre et Michel Gilot, Paris, Classiques Garnier, 1969, remise à jour en 1988, douzième feuille, p. 172.
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[7]
En 1784, un journal paru à Yverdon – mais ne relevant pas du genre spectatorial – portera justement le titre de Feuille jetée aux vents.