En novembre dernier, Airbnb devenait sponsor officiel des jeux Olympiques pour les neuf prochaines années. Ce partenariat a sonné comme un désaveu pour la Ville de Paris, qui avait placé la lutte contre la plate-forme de location au cœur de sa politique du logement, et témoigne d’une forme d’impuissance des maires face aux nouveaux géants du numérique. Non seulement ceux-ci ont été capables de séduire des millions d’usagers en moins de deux décennies, mais leur surface financière leur permet de se rendre incontournables.
Alors que ces plates-formes transforment de plus en plus le fonctionnement des territoires, que peuvent les maires pour réguler ces nouveaux entrants ? L’objectif de cet article est d’abord d’explorer la manière dont ces acteurs se déploient, et, à partir des exemples emblématiques d’Airbnb et Uber, de comprendre les causes de leurs frictions croissantes avec les élus des grandes villes. Nous cherchons ensuite à souligner la diversité des plates-formes et de leurs effets territoriaux. A trop prendre Airbnb et Uber comme boucs émissaires, deux risques existent. Le premier est de passer à côté des impacts intéressants qu’apportent les nouveaux acteurs du numérique sur certains territoires, un autre risque est de sous-estimer la menace que peuvent représenter des entreprises comme Google qui utilisent l’arme du gratuit pour se rendre discrètement incontournables. Enfin, nous interrogeons la possibilité pour les élus locaux de « faire avec » ces nouveaux entrants sans pour autant les « laisser faire »…