Françoise Sironi est maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologique à l’Université Paris 8. Elle a été experte psychologue auprès de la Cour d’Appel de Paris et est actuellement experte psychologue à la Cour pénale de La Haye. À l’occasion de son passage à Bordeaux pour présenter son dernier livre, Françoise Sironi a accepté d’être interviewée pour la revue L’autre. Ce fut un moment de plaisir, comme souvent avec elle. Le travail de cette psychothérapeute exceptionnelle est important pour nombre de ses contemporains, notamment pour ceux qui soignent les victimes de la torture, mais également les bourreaux - ce qui est une expérience plus rare. La pensée et les écrits de Françoise Sironi sont alors très inspirants. Sa liberté intellectuelle et son audace deviennent des guides. Interroger Françoise Sironi, c’est aussi avoir accès à une histoire française, celle de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle, avec leurs rencontres, leurs idées, leurs engagements et les conflits qui les ont construites.L’autre : Comment es-tu devenue la thérapeute que tu es ? Quelles sont tes influences intellectuelles et ton histoire personnelle ?Françoise Sironi : Tout d’abord, je partirai de la notion d’engagement, je souhaitais faire de la psychologie engagée. Quand j’étais étudiante en psychologie, je me suis toujours dit que je ne voulais pas soigner « les névroses à mémère » (rire). C’était l’expression que j’utilisais quand j’avais 20 ans. J’avais l’idée de faire en sorte que la psychologie serve, qu’elle soit utile au plus grand nombre, et pas que dans le huis-clos d’un cabinet feutré…
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