Ce récent rapport de la Cour des comptes sur la Protection de l’enfance est accablant, tant sur l’évaluation quantitative que qualitative de la politique en cette matière pourtant reconnue comme primordiale dans les discours officiels.
Sur le plan quantitatif le rapport souligne l’augmentation considérable du nombre de mineurs confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) depuis son précédent rapport qui date de 2009 : 328 000 mineurs étaient confiés à l’ASE en 2018, soit une hausse de 12 % de ce nombre entre 2009 et 2018. Un tiers de cette augmentation est dû au nombre croissant de mineurs non accompagnés, dont on sait qu’ils sont souvent issus de l’immigration. Le nombre d’enfants et de jeunes majeurs placés en famille d’accueil était de 75 800. Contrairement à l’intention du législateur 75 % des mesures d’aide à l’enfance sont d’origine judiciaire, alors qu’on aurait voulu dé-judiciariser au maximum ces mesures. Autre nombre impressionnant : selon l’INSEE : 23 % des sans domicile fixe sont d’anciens mineurs confiés à l’Aide Sociale.
Les psychanalystes et psychothérapeutes que nous sommes ne peuvent rester indifférents devant ces données catastrophiques. Les causes de cette situation calamiteuse de la protection de l’enfance sont multiples : l’immigration de mineurs non accompagnés, mais aussi la dissociation de plus en plus fréquente des familles, dissociation qui engendre un nombre croissant de familles monoparentales trop souvent dépassées par la tâche d’assurer la sécurité et l’éducation des enfants ou des adolescents…