L’intensification des aléas d’origine climatique induit une hausse des risques existentiels pour les populations et, ainsi, des mobilités humaines. L’approche sécuritaire adoptée en Europe, qui perçoit ces mobilités comme une menace et cherche à les contrôler par des politiques restrictives, ne tient pas compte de la complexité des mobilités liées aux changements climatiques. Pourtant, les résultats mis en évidence par la littérature scientifique s’éloignent très largement de l’imaginaire de la « crise » ou de la « vague » migratoire. En effet, volontaires ou forcées, les mobilités en contexte climatique impliquent une variété de facteurs individuels, sociaux, économiques et environnementaux trop peu souvent pris en compte. En outre, les aléas climatiques peuvent constituer des facteurs d’immobilité pour les populations les plus vulnérables, réduisant à la fois les migrations internationales et les déplacements internes.
Climate Change and Human Mobility: The Perception of a Crisis vs. the Challenge of Immobility
The intensification of climate-related hazards is leading to an increase in existential risks for populations and, consequently, human mobility. The security-centric approach adopted in Europe perceives these mobilities as a threat and seeks to control them through restrictive policies, thus failing to consider the complexity of climate-related mobility. Yet, scientific literature highlights findings that diverge significantly from the notion of a migration “crisis” or “wave”. Indeed, whether by choice or coercion, climate-induced mobility involves a variety of individual, social, economic, and environmental factors that are often overlooked. Furthermore, climate hazards can be immobilising factors for vulnerable populations, reducing both international migration and internal displacement.