« Deux ans pour sauver la planète » : c’est ainsi que Simon Stiell, secrétaire général de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a intitulé son intervention le 10 avril 2024, dans le cadre d’un événement organisé par Chatham House, le Royal Institute of International Affairs, à Londres. L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, et avril 2024 a été le onzième mois consécutif à battre un record mondial de chaleur. Le temps presse. Chaque dixième de degré de réchauffement compte. Et ce n’est un secret pour personne : les gouvernements sont très loin d’honorer les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris en 2015 afin de rester sous + 2 °C de hausse des températures mondiales par rapport aux niveaux préindustriels, et si possible + 1,5 °C. Pour l’instant, les plans climat – appelés contributions déterminées au niveau national (CDN) – mis sur la table par les gouvernements nous placent sur une trajectoire de réchauffement de + 2,5 °C à + 2,9 °C d’ici 2100.
Alors, est-ce déjà trop tard ? Faut-il se résigner face aux efforts bien trop limités voire à l’inaction climatique des gouvernements ? Est-ce peine perdue de vouloir susciter un virage à 180 degrés des pays du G20 responsables de près 76 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ? À ces questions, les sociétés civiles du « Sud global » et du « Nord global », dans toute leur diversité – organisations non gouvernementales (ONG) environnementales, syndicats, représentantes et représentants des peuples autochtones, mouvements de jeunes, organisations de défense des droits humains et des droits des femmes –, répondent par la négative et ne cessent de demander des comptes aux gouvernements, malgré une fenêtre d’opportunité de plus en plus réduite…