L’arrivée au pouvoir d’un nouveau chancelier en Allemagne, Olaf Scholz, et la réélection du président de la République française, Emmanuel Macron, pourraient créer un contexte favorable à une relance de la relation franco-allemande, d’autant que la guerre en Ukraine, après des hésitations des deux côtés du Rhin sur le rôle de chacun et les possibles initiatives communes, a été l’occasion de se rapprocher, comme l’a montré la visite conjointe à Kyiv, le 16 juin 2022, avec le président du Conseil italien et le président roumain. Dans ce contexte inattendu, et dans le prolongement de la mutation géopolitique que l’Allemagne connaît, le militaire constitue l’un des domaines majeurs d’approfondissement de la coopération franco-allemande, avec l’ouverture d’un dossier sensible, la dissuasion nucléaire, sur lequel le président français a lui-même évolué, et que certains responsables allemands évoquent désormais d’eux-mêmes.
Si avant la guerre en Ukraine, on pouvait considérer qu’une relance franco-allemande pouvait / devait passer par une initiative économique commune, dorénavant la priorité – également dans les opinions publiques – semble aller davantage à la défense. De surcroît, dans le domaine de la coopération économique, le dialogue apparaît délicat. En effet, après la réussite du plan de relance européen de 2020 permettant de soutenir les économies européennes à partir d’une initiative franco-allemande, l’Allemagne a clairement refusé, en 2021, de s’engager sur la voie d’un second plan de relance, comme envisagé par la France et l’Italie…