De nombreuses analyses expliquent le rapprochement entre la Turquie et la Russie par la bonne entente personnelle entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, qui seraient tous deux de même tempérament et style politique. Toutefois, ce rapprochement turcorusse n’est pas sans fondements idéologiques anciens, datant des premières années de l’Union soviétique et de la République kémaliste, durant lesquelles les deux jeunes États entretenaient des relations difficiles avec l’Occident. Aussi, la récente réactivation de leur bonne entente doit être replacée dans un contexte nouveau, dans lequel les deux anciennes nations impériales se sentent à nouveau rejetées par un Occident lui-même en manque d’imagination pour gérer ses relations avec ses deux voisins orientaux. Cette entente est cependant fragile et son avenir dépend de l’évolution de la crise syrienne, qui a également joué un rôle crucial dans ce rapprochement entre Ankara et Moscou.
The role of Eurasianism in Turkey and Russia’s rapprochement
Numerous analyses explain the rapprochement between Turkey and Russia by the personal relationship between Vladimir Poutine and Recep Tayyip Erdogan, both having the same temperament and political style. However, this Turkish-Russian reconciliation is based on some old ideological foundations that go back to when the young Soviet Union and Kemalist Republic had difficult relations with the West. Therefore, the renewal of this agreement must be placed in a new context: the two countries now feel once again rejected and the West doesn’t know how to deal with its two Oriental neighbours. However, this agreement is fragile, and its future depends on the evolution of a Syrian crisis that has played a crucial role in the rapprochement between Ankara and Moscow.