Couverture de RISA_741

Article de revue

La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques

Pages 71 à 85

Notes

  • [1]
    Hermann (1963) définit la crise ainsi : la crise est un événement qui possèdent trois caractéristiques : 1-la mise en péril des objectifs prioritaires de l’organisation ; 2-le manque de temps disponible pour y répondre ; 3-la surprise : le côté inattendu ou on anticipé par les décideurs
  • [2]
    Bout (2005) définit ainsi la résilience organisationnelle : « La résilience dont le principe réside dans la capacité à sortir plus fort d’un traumatisme pourrait permettre la mise en évidence de la capacité intrinsèque des organisations à retrouver leur état d’équilibre, soit leur état initial soit un nouvel équilibre, pour fonctionner après un désastre ». Extrait de l’article « De la gestion de crise à la résilience organisationnelle... » Magazine de la communication de crise et sensible, vol 10, 44 p Internet..
  • [3]
    Cette définition est issue de l’article publié dans Administrative Science Quartely, vol 38, n?4, p 628-652 « The collapse of Sensemaking in Organizations : the Mann Gulch Disaster »
  • [5]
    City of Charlotte « Charlotte’s roadmap to change and improving performance management », document téléchargeable sur le site internet de la ville, qui fournit également tous les détails du Balanced Scrorecard.
  • [6]
    Compare statistics : comptage statistique en temps réel. Cet outil va permettre l’organisation de réunions hebdomadaires, généralement à l’improviste, d’évaluation des performances.

1Dans un environnement en mutation, les organisations doivent faire évoluer leurs missions et objectifs ainsi que leur modèle d’activité. Ces mutations sont d’autant plus critiques dans le secteur public que les outils de gestion utilisés pour répondre au changement sont souvent mal adaptés. Les quatre études de cas présentées dans cette étude, permettent de décrire les phénomènes de crises comme potentiellement stratégiques pour piloter l’évolution des organisations publiques. Etymologiquement, le mot crise vient du grec Krisis, décision. L’étude de la crise dans les organisations se retrouve dans la définition de référence de Hermann (1963) [1]. Chacun des cas se révèle aussi être un véritable processus de résilience [2].

2A travers une méthodologie qualitative, conduite sur une analyse inter-cas, nous montrons que ces situations de crises pour les décideurs et organisations publiques, peuvent, sous certaines conditions explicitées ici, se transformer en levier stratégique pour conduire le changement au sein des organisations et rendre l’organisation résiliente face à la crise.

1 – Stratégie de changement dans les organisations publiques: le recours à la résilience organisationnelle

3Le principe même d’une organisation publique est d’être capable de résister aux changements brutaux et aux crises. Mais, dans une perspective évolutionniste, elle doit être aussi capable de co-évolution, soit intégrer un élément nouveau de complexité de l’environnement tout en ayant, en retour une action structurante sur cet environnement. Nous nous rapprochons ici du concept de résilience qui, en gestion, est extrêmement récent. La thèse en cours de Lugdivine Bout sur « la résilience des organisations en situation extrême » prend pour axe que les notions de résilience et d’apprentissage sont indissociables en la développant au niveau organisationnel (Bout, 2004). On retrouve donc le concept « d’organisation apprenante » développé pour l’entreprise par Michel Crozier. L’organisation n’a pas d’autre choix que d’être résiliente face à la crise. La résilience sous-entend cette capacité de se relever après un choc ou une perturbation et de développer de nouvelles capacités propres à l’organisation. A l’origine, la résilience est la faculté d’un matériau à se montrer à la fois élastique et résistant à un choc. Dans notre analyse, c’est l’organisation qui va se déformer le temps du choc pour revenir à un nouvel état stable en se comportant comme un système adaptatif enrichissant sa complexité interne pour faire face à l’accroissement de complexité de l’environnement. Ce processus comporte une phase d’apprentissage qui permette à l’organisation de se remodeler pendant la phase d’apprentissage, phase pendant laquelle l’organisation va acquérir et mettre en œuvre de nouvelles compétences. Elle va sortir gagnante de cette expérience puisque elle aura acquis de nouveaux savoirs qui lui permettront, entre autre, de distinguer de futurs signaux d’une nouvelle crise. Weick ( [3]1993), qui a été un des pionniers de l’analyse de la résilience organisationnelle, la définit ainsi : « la résilience s’entendrait comme la construction d’un système d’actions organisées et sur le maintien de ce système face aux situations ». La recherche sur la résilience permet de mettre en évidence l’importance majeure du fonctionnement cognitif d’adaptation ou de mésadaptation d’une organisation. Il faut noter que la résilience des organisations passe par une pratique systématique de l’évaluation et par une transparence de la gestion de crise.
L’approche développée par Gunderson et Holling (2002) intègre le concept de système adaptatif, soit l’ensemble des dynamiques des systèmes complexes, les effets de non-linéarité, les temps de feed-back face à un changement interne ou externe. Il s’agit donc de la capacité d’un système à absorber les chocs tout en enrichissant ses propriétés internes par apprentissage et auto-organisation, et donc à se préparer à affronter de nouvelles crises plus violentes. On peut représenter cette dynamique par le schéma canonique développé par Gunderson et Holling à partir de l’observation de la résilience des écosystèmes (figue 1):

Figure 1

Cycle dans l’évolution des systèmes adaptatifs (d’après Gunderson et Holling, 2002)

Figure 1

Cycle dans l’évolution des systèmes adaptatifs (d’après Gunderson et Holling, 2002)

4Ces systèmes se caractérisent par la succession de deux phases, celles dites r, soit les phases de conquête, et celles dites K, soit les phases de conservation. Dans les organisations, par analogie, la phase r cela celle de la croissance et de la conquête et la phase K celle de la consolidation bureaucratique. Gunderson et Holling ajoutent ensuite deux phases : une phase de « destruction créatrice » dite Ω - par analogie avec Schumpeter – caractérisée par une très forte interdépendance des systèmes et une grande vulnérabilité aux chocs externes. Vient ensuite une phase de réorganisation, dite phase α, où se recréent de nouveaux organismes, un nouveau capital organisationnel qui reboucle rapidement sur la phase de croissance r.

5Gunderson et Holling dessinent une analogie explicite avec le processus schumpétérien d’innovation et de destruction créatrice : la phase K est la phase lente de consolidation systémique ou ne survivent que les entreprises qui parviennent à construire leur « lock-in », ou verrouillage systémique qui les rend plus stables que les structures concurrentes. Les systèmes technologiques et organisationnels de la phase K opposent une puissante résistance à l’apparition de nouvelles technologies ou combinaisons organisationnelles, jusqu’à ce qu’ils deviennent inadaptés à la turbulence croissante de l’environnement et entrent en crise. Lors de la phase de réorganisation, il y a perte de substance, par exemple par la perte de compétences clés de l’ancien système, et apport de nouvelles venues de l’extérieur.

6Le problème des organisations est de savoir si, en parvenant à la phase K, elles accumulent autant de capital opérationnel que de rigidités. Plus une organisation se cloisonne, moins elle est capable de variété. L’état maximal de résilience obtenu par le capital interne accumulé va devenir alors le stade ultime de la résistance au changement. Une organisation publique tend plus facilement vers un état K très rigide et hostile au changement, puisque, en pratique, elle n’a que peu d’interaction avec le milieu environnant. Comme le souligne Allen Schick (1999), une administration n’évolue que sous deux contraintes : celle de l’évaluation qui lui envoie un feedback de l’environnement et celle des crises qui surviennent quand l’inadaptation a atteint un point intolérable.

7En l’absence de système d’évaluation suffisamment structuré pour stimuler un processus d’évolution au niveau des organisations, les organisations publiques n’évoluent, au-delà des améliorations incrémentales possibles à système constant, que parvenues au point critique de la crise. Or, « tout apprentissage requiert rupture, tout changement véritable signifie crise pour ceux qui le vivent. Aucun apprentissage ne peut s’effectuer dans le cadre d’une évolution graduelle harmonieuse » (Crozier et Friedberg, 1977 : 346). Soit un processus de scénarisation stratégique gère cette rupture ex-ante, soit la crise génère la rupture et enclenche ex post le processus d’apprentissage. Ainsi, les organisations qui parviennent au stade de la planification stratégique sont celles qui ont pu dépasser le stade de l’innovation incrémentale pour se centrer sur la scénarisation des grands objectifs (Barzelay et Campbell, 2003 : 20-21).
Notre souci est ici de comprendre comment la crise peut être une opportnité pour traiter les blocages que l’innovation au quotidien n’a pu résoudre. La gestion de crise est donc une opportunité d’innovation dans le secteur public. C’est une compétence critique, car si la crise (la phase oméga de perte de cohérence interne) n’est pas gérée, il peut y avoir purement et simplement disparition de l’organisation. Dans le secteur concurrentiel, l’entrepreneur va tendre à stabiliser son environnement par la définition de standards, la maîtrise de parts de marché ou de compétences clés, et progresser vers une nouvelle phase K, où le système verrouille son environnement et accroît sa variété interne. Dans les systèmes publics, il va s’agir de combiner nouveaux modes d’intervention sur un environnement plus complexe et innovation organisationnelle interne, en profitant de la crise pour briser les anciennes rigidités. La question essentielle est la capacité à ne pas enfermer les nouvelles potentialités créées dans de nouvelles rigidités quand le système arrive en phase K.

2 – Investigation empirique: vers des processus de changement dans les organisations

8Nous avons choisi d’étudier quatre crises sur des fondements théoriques, correspondant à quatre scénarios dans deux systèmes d’innovation, le système nord américain et le système français, censés représenter les modèles canoniques du système de marché et du système public. Ces quatre cas présentent quatre scénarios de changement organisationnel à partir d’une crise, correspondant aux phases K, α, Ω et r. Les cas français sont issus de données primaires et les cas américains de données secondaires (Miles et Huberman 1994). Le point commun de ces cas est que la crise, quelle que soit son origine, a été endogénisée par le manager public pour en faire un momentum d’un processus de transformation organisationnelle.

9Les deux cas américains sont des cas de référence du changement organisationnel en situation de crise :

  • La réforme du NYPD (la police de New York) a fait l’objet d’une analyse détaillée dans l’ouvrage d’Eli Silverman qui a été approfondie en France par plusieurs chercheurs de l’Institut National des Hautes Etudes de Sécurité (Sébastian Roché, François Dieu...).
  • Le cas de la ville de Charlotte est abondamment documenté par la littérature puisqu’il a permis à Norton et Kaplan d’adapter leur Balanced Scorecard aux organisations publiques et qu’il fait l’objet d’un suivi depuis maintenant une dizaine d’années qui permet d’évaluer la fiabilité du modèle.
Les cas français ont été construits au cours de notre enquête sur les agences en France (X, 2002). Nous avons choisi deux types de crise, l’une concernant un établissement très jeune, la BNF, l’autre très ancien, l’ONF. Ces deux crises ont pour point commun d’avoir permis à des dirigeants faisant preuve de leadership de sortir d’un blocage organisationnel par la stratégie et l’actualisation de leur modèle d’activité.

10La gestion de crise cyclique est un concept différent du management par la crise. La littérature sur le sujet est assez explicite (Shrivastava 1993, Forgues 1993). Notre approche se concentrant uniquement sur la sphère publique fait volontairement l’économie d’une étude parallèle dans le champ de l’entreprise privée. Non que l’objectif ici soit d’ignorer la pertinence de ces études antérieures, mais par soucis de clarté et du fait de la spécificité avérée des organisations du champ public-intérêt général, non-exclusivité, non-rivalité- (Y 2005), nous ne sommes pas convaincus qu’une comparaison directe avec des recherches sur le domaine privé propose ici un apport significatif.

Tableau 1

Scénario de gestion de crise et de reconstruction du système selon les phases de résilience

Tableau 1
K (état initial et état résultant) Ω α r US NYPD Crise provoquée politiquement Réingéniérie des processus Développement de l’intelligence collective par le CompStat - Système bloqué, inefficace et corrompu - Une organisation apprenante basée sur l’initiative sur « flic de rue » Charlotte Faire d’une crise financière conjoncturelle un momentum Empowerment Innovation dans le pilotage organisationnel par l’adaptation du BSC De la croissance bureaucratique à la croissance intelligente FR ONF La catastrophe naturelle est transformée en opportunité stratégique Développement d’une culture commerciale Nouveau modèle d’activité et nouvel organigramme - Déséquilibre financier structurel dû à l’obsolescence du modèle d’activité - Accord de transition avec l’Etat BNF La crise du S.I est transformée en crise institutionnelle Processus de planification stratégique intégrant toutes les parties prenantes TBP (BSC) de facto - Un modèle d’activité incohérent basé sur le prestige - un modèle d’activité cohérent basé sur la création de valeur (Nous noterons ici une sélection des cas suivant la méthode de Eisenhardt en 1989, et une maximisation de critères de différenciation des cas à l’instar de Glaser et Strauss en 1967, notamment)

Scénario de gestion de crise et de reconstruction du système selon les phases de résilience

La crise accueillie, la BNF :

11La crise : La Bibliothèque Nationale de France (BNF) est le fruit d’un grand projet où l’effet d’affichage politique et de prestige a prévalu sur la recherche de fonctionnalité et de création de valeur sociale, ainsi que l’analyse un de ses anciens directeurs (Stasse, 2002). Le service rendu aux lecteurs s’est vite montré déficient. Les conditions de travail n’ont pas été prises en compte dans la conduite de l’investissement et, notamment, le système d’information n’a pas pris en compte les conditions de travail, notamment celles des personnels venant de l’établissement de la Rue de Richelieu où l’informatisation était rudimentaire. Cette non-prise en compte, l’absence d’ergonomie des postes de travail, les défaillances du système, dans un établissement agrégeant des personnels provenant de cultures organisationnelles différentes et qui avait besoin de se créer son identité, entraîne un conflit social majeur en 1998, peu après l’ouverture au public.

12La crise provient d’une mauvaise gestion technique classique du projet due à la prédominance de « l’arrogance politique et technique » (Stasse, 2002) dans la conception même du projet, de l’absence de maîtrise d’ouvrage et d’une maîtrise d’œuvre laissée à son goût pour la sophistication technique. Elle aurait pu être un échec complet, imposant de nouveaux investissements, mais la grève générale crée une opportunité de changement. Ce projet pourrait être un archétype du projet « façonné pour échouer », mais a pu être remis sur les rails par la mise en place d’une démarche stratégique.

13La sortie de crise : En 1999, l’équipe dirigeante met en place une délégation à la stratégie dont la mission la plus immédiate est de sortir de la crise. Des groupes de travail, composés de l’administration et de représentants du personnel, se forment afin d’identifier les problèmes les plus urgents.
Les deux objectifs sous-jacents du Projet d’Etablissement sont de :

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  • Gommer les antagonismes, en créant un système de communication interne et un environnement de travail jusque-là absents.
  • Assurer une gestion de sortie de crise cohérente, en redéfinissant clairement la stratégie et les missions de la BNF.
Le projet d’établissement va permettre de fédérer les personnels et d’ouvrir la bibliothèque sur l’extérieur, de mobiliser l’encadrement et de clarifier la mission de l’établissement avec les tutelles et l’ensemble des parties prenantes. Des groupes de travail sont mis en place dans tous les départements. Ultérieurement, ils intégreront des lecteurs et des représentants de la profession. Le caractère participatif de ce processus, au sein d’un conseil de projet, va permettre de casser l’image arrogante de l’établissement et l’ensemble des propositions va permettre de dégager les objectifs stratégiques.
La stratégie de sortie de crise a donc consisté en un double mouvement participatif :

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  • Une élaboration ascendante de la stratégie qui associe largement les parties prenantes à l’élaboration du projet d’établissement, qui sera légitimé par le contrat avec le ministère de tutelle.
  • Un déploiement descendant de conception d’un système de pilotage opérationnel à partir du projet d’établissement.
Au final, le bilan global est largement positif : De grandes avancées ont été réalisées, notamment dans le domaine social, dans l’ampleur et la qualité des services offerts aux publics, ainsi que dans la gestion de la numérisation de la bibliothèque. Le fait d’avoir opté pour une concertation, d’avoir été à l’écoute des attentes d’un grand nombre de parties prenantes a permis de rétablir un climat de confiance, la définition claire des objectifs, l’implication de la majorité des agents de la BNF dans le changement et le suivi régulier des avancées du projet ont permis de donner une ligne directrice claire aux personnels de l’établissement.
Les enseignements La BNF a été l’archétype du projet « façonné pour échouer » tel qu’il apparaît dans la littérature de management de projet : conçu pour le prestige et la sophistication technologique comme vitrine, le projet initial a ignoré les fonctionnalités du métier de bibliothécaire, les utilisateurs, les lecteurs et surtout le personnel. Le remplacement d’une direction générale technocratique par une direction managériale a permis, par la mobilisation des personnels autour des grands enjeux stratégiques et de la qualité de service au public, de faire du système d’information un levier d’innovation par l’usage pour créer une architecture de services à valeur ajoutée, à coûts constants,. Le système a ainsi construit sa résilience, autour d’une finalité explicite et partagée, par un processus participatif qui a permis de créer du lien au sein de l’organisation.

La crise fortuite: la ville de Charlotte, Caroline du Nord

16La ville de Charlotte en Caroline du Nord (Etats-Unis) se considère aujourd’hui [5] comme une « organisation stratégique » dont la gestion est orientée vers des résultats. Le point de départ n’a rien eu de systématique ni de conscient. Ce fut une crise budgétaire classique où la ville a dû apprendre à faire « plus avec moins » en recourrant à quelques principes de base du management. A posteriori, les animateurs de la réforme considèrent que le facteur clé de succès a été de définir une nouvelle vision pour Charlotte et de mobiliser le personnel autour de l’alignement de l’organisation sur cette vision.

17La crise En 1991 et 1992, l’Etat de Caroline du Nord ne donne pas de crédits à la ville (9,4 M$) et Charlotte entre en crise budgétaire. Cette crise sera le momentum pour enclencher la transformation de l’organisation municipale. Les recrutements et certains services sont gelés, mais le point clé, à notre sens, est de ne pas avoir cédé aux propositions du downsizing (donc de licenciements) préconisées par le NPM mais d’avoir choisi la voie du rightsizing, ce qui va permettre la mobilisation du personnel.

La sortie de crise

18L’organisation de la ville doit être allégée, axée vers les citoyens, décentralisée, compétitive, intégrant rapidement les innovations technologiques, et orientée vers les résultats par la pratique du pilotage stratégique. Neuf unités opérationnelles sont définies : transports aériens, transports terrestres, ingénierie et gestion immobilière, incendie, police, ordures ménagères, polices et « utilités » (services divers), et 4 fonctions support : budget et évaluation, ressources humaines, services aux entreprises, finances. Les équipes deviennent autonomes et capables de prendre les décisions opérationnelles les concernant directement. On passe alors d’une logique budgétaire à une logique d’organisation. La mission définit la raison d’être de l’administration de la ville :. « Public service is our business ».

19En 1995, elle franchit une étape supplémentaire dans son dispositif de pilotage stratégique en adoptant, avec l’aide Norton et Kaplan, le tableau de bord prospectif (TBP), qui sera, à cette occasion, acclimaté au secteur public. L’objectif fonctionnel du TBP est ici du même ordre que celui de la LOLF en France : permettre un véritable pilotage stratégique par les élus en rendant visible le lien entre impacts et décision budgétaire.

Les enseignements

20Charlotte était un cas assez classique de structure prématurément vieillie par le phénomène du « mille-feuilles administratif » qui fait s’accumuler les couches de services au fur et à mesure des problèmes rencontrés. Au bout du compte, la structure n’a plus aucune souplesse adaptative. Le facteur-clé de succès est ici de ne pas avoir procédé par rationalisation technocratique, qui aurait consisté à supprimer massivement des emplois, rendant le personnel responsable d’une situation qui n’était due qu’à la carence du management. Celui-ci, au contraire, a engagé un processus d’apprentissage qui a permis de combiner création de valeur pour la société, performances de gestion et développement de la capacité des organisations. Le TBP a ici été à la fois un outil de conception de la stratégie mobilisant l’ensemble du personnel permettant de concevoir une organisation plus souple et adapté à la complexité de ses missions, et un outil de pilotage une fois le nouveau niveau de résilience atteint.

La crise bienvenue : l’Office National des Forets

21L’ONF est un EPIC (Etablissement Public Industriel et commercial) dont le personnel – cas unique – a le statut de fonctionnaire. En 1998, il doit se doter d’une nouvelle ligne stratégique: d’une part, se conformant aux objectifs de la gestion durable des forêts, et d’autre part, gagnant en productivité sur un marché s’ouvrant à la concurrence. Le problème est alors de développer une culture commerciale parmi les employés.

La crise

22En 1998, un plan stratégique est adopté, mais qui ne rencontre pas l’adhésion du personnel. La tempête de décembre 1999 va accélérer le processus en bouleversant le modèle économique de l’Office : l’excédent d’exploitation provenant du domaine de l’Etat disparaît, ne permettant plus de compenser les pertes d’exploitation sur les domaines des collectivités locales. Simultanément, le personnel fournit un intense effort pour venir à bout des dégats dans les forêts, ce qui renforce le sentiment d’appartenance à l’entreprise.

23La sortie de crise L’objectif, formalisé par un contrat avec la direction du budget, est de revenir à l’équilibre en 2006. Trois domaines de progrès sont identifiés : La définition des prévisions de récolte, l’identification des gains de productivité possibles, et la définition des marges de développement au regard des besoins de financement. Durant l’été 2001, un schéma directeur de l’organisation des services est publié. La définition des objectifs est réaliste et négociée et gérée comme un outil pédagogique pour comprendre le nouveau modèle d’activité. La décentralisation du fonctionnement permet d’introduire la notion d’efficacité économique et la contractualisation permet d’apprendre en faisant. Sans la tempête, il aurait fallu suivre un schéma de développement incrémental de reingéniérie des processus, cela aurait été sans doute moins efficace, moins radical et moins rapide. La gestion des suites de la tempête a provoqué une intense mobilisation au sein de l’office et une réelle prise de conscience de la réalité économique et des coûts de gestion. La conjugaison de la crise et de la logique contractuelle a permis de réévaluer les relations avec les collectivités locales : les conditions financières des prestations ont été rééquilibrées, une comptabilité analytique introduite et les collectivités se sont au final montrées très favorables à la réforme. En interne, de gros investissements dans les systèmes d’information ont permis l’implantation d’un contrôle de gestion et de connaître le coût des actes de gestion, favorisant le développement d’une culture de gestion. Pour boucler le processus, un nouvel organigramme, aplati, est publié avec appel à candidatures. Malgré un appel au boycott des syndicats, 70% du personnel répondra favorablement, ce qui équivaut à un référendum en faveur de la réforme.

24Les enseignements L’ONF devait faire évoluer son modèle d’activité sous une double contrainte : introduire le développement durable dans ses objectifs et ses process, et développer une culture commerciale dans ses relations avec ses partenaires pour rééquilibrer son portefeuille d’activité. C’est donc le cœur du modèle d’activité qui était visé par cette évolution.
Il a pu être tiré profit de la crise parce que le modèle de changement stratégique préexistait dans la tête de l’encadrement. La conduite du changement s’est faite grâce à mobilisation du personnel à la faveur de la lutte contre les dégâts de la tempête. L’organisation a ainsi pu passer d’un système résistant à un système résilient, selon de nouvelles règles qui se sont construites par la pratique.

La crise provoquée : la police de New York

25La réforme de la police de New York offre une illustration d’un changement radical, de la conception de la politique à la transformation de l’organisation. La réussite de cette réforme repose sur une révolution managériale au sein du département de police (NYPD), portée par un leader visionnaire, William Bratton. Lorsque ce dernier prend la direction du NYPD en 1994, il succède à un style de management très différent principalement centré sur la lutte contre la corruption. L’erreur était évidente : ne pas s’appuyer sur l’engagement du « flic de rue », les innovations provoquant par la même une scission entre traditionalistes et innovateurs. A son arrivée, Bratton, qui était un adepte de la vogue du reengineering de cette époque, adopte une démarche stratégique innovante : forte direction stratégique du sommet accompagnée d’une forte décentralisation de l’initiative et de la mise en œuvre impliquant le « flic de rue ».

26La crise Un jour avant l’entrée en fonction de Bratton et huit jours après l’élection du nouveau maire, Rudolf Giuliani, un incident permet de lancer le processus de réforme. La nouvelle mission est fixée : « Réduire le crime, la peur et le désordre », en organisant une refonte de toute l’organisation, la reingéniérie du NYPD et le développement du pilotage stratégique à l’aide d’un outil, le CompStats [6]. Après un mois de présence, de nombreux responsables sont remplacés par des cadres intermédiaires représentatifs d’une culture d’innovation et de prise de risque.

27L’objectif pour 1994 est la réduction du crime de 10%. 12 équipes de réingéniérie sont mises en place, impliquant 300 personnes à tous les niveaux de l’organisation. 600 propositions en sont issues dont 160 seront mises en œuvre. Chaque commissariat doit établir son nouveau plan de progrès. Des focus groups sont créés pour faire remonter du terrain les informations nécessaires. Il va ressortir de ce processus dix thèmes stratégiques.

28CompStats est devenu un outil de management, il va également devenir un outil de communication, via le site web du NYPD, au vu des résultats probants de la stratégie de Bratton. Progressivement, il devient un outil de pilotage de la performance : sept à dix compStats meetings par an permettent de compléter les données quantitatives par des données qualitatives et de confronter les stratégies aux résultats obtenus. Le CompStats a permis de passer d’une organisation faiblement managée à une organisation basée sur un management décentralisé avec une direction stratégique forte du sommet (O’Connell, 2001).
En somme, la réforme du NYPD est l’application pratique des principes clés de management suivants :

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  • le leadership stratégique du dirigeant jouissant d’un mandat politique clair ;
  • la rupture avec un passé lourd et le remplacement de hauts responsables ;
  • la mobilisation de l’ensemble des personnels ;
  • la décentralisation des responsabilités opérationnelles ;
  • le développement de l’imputabilité à tous les niveaux ;
  • le recours aux systèmes d’information pour développer le pilotage stratégique ;
  • une politique active de communication de la performance.
Les enseignements Une évaluation de l’effectivité des réformes a été entreprise en 1996 pour vérifier l’adéquation de la nouvelle image du NYPD à la réalité (Lardner, 2000), en suivant le parcours d’une jeune recrue: il est apparu que la police avait profondément changé tant du point de vue de l’organisation que de la culture professionnelle des agents. Les conditions de recrutement étaient devenues plus strictes, la formation consistante, les méthodes d’action efficaces, la paperasserie réduite. Il régnait au NYPD une plus grande sévérité en matière d’éthique et de comportement, une responsabilisation accrue et une plus grande autonomie et une plus grande fierté d’appartenir au NYPD.
Les éléments négatifs ne doivent pas être pour autant ignorés : le coût financier est élevé tant par l’augmentation directe du budget que par l’indemnisation des « bavures ». De même, la pratique du « délit de faciès » reste présente. Mais ces dérives, note François Dieu, ne sont pas propres à New York et ne sont pas une conséquence de la politique Giuliani - Bratton.

Enseignements de ces quatre cas

30Les organisations publiques sont transformables. Ces études de cas n’ont qu’une portée analytique, elles montrent la possibilité de transformation radicale d’organisations publiques sous l’effet d’une crise, sous divers scénarios dont on peut dégager quelques invariants :

  • Les crises doivent être gérées et le point commun de chacun des scénarios est de faire de la crise, dont l’origine peut être très diverses, un momentum pour la transformation organisationnelle.
  • Dans tous les cas, un facteur-clé de succès est l’existence préalable chez les managers d’un nouveau modèle stratégique.
  • Si la question « quoi » de la finalité stratégique est essentielle, la question « comment » l’est beaucoup moins.
Dans les quatre cas, l’investissement dans les technologies de l’information et leur appropriation par les métiers de l’organisation autour d’une problématique de création de valeur par l’usage et de transformation des métiers joue un rôle central dans l’innovation organisationnelle: pilotage stratégique par le TBP à Charlotte, contrôle de gestion à l’ONF, service au client à la BNF et scénarisation stratégique par le CompStats au NYPD.

31Le processus d’apprentissage par la pratique (le learning by doing) a permis d’actualiser les paradigmes organisationnels de chaque structure, en intégrant les nouveaux éléments de l’environnement économique et social. Il y a eu feedback sur la base de connaissance et actualisation des modèles mentaux des collaborateurs de l’organisation. Ce feedback et cette mutation de la base de connaissance sont un exemple d’évolution des « contraintes informelles » dont North souligne qu’elles sont la base de toute évolution des contraintes formelles. Il ne suffit pas de créer de l’extérieur de nouvelles contraintes formelles si les contraintes informelles n’évoluent pas de l’intérieur par mutation de la base de connaissance.

Conclusion

32Nous comprenons ici comment une organisation peut parvenir au stade de la crise et comment celle-ci peut devenir le momentum d’un processus d’apprentissage qui permettra au système de parvenir à un état supérieur d’équilibre. Les organisations durables sont celles qui parviennent à parcourir ce cycle en quatre phases. Toutefois, la dynamique des systèmes est régie par l’indétermination et la non-linéarité. Aussi, si les crises offrent des opportunités pour faire évoluer des systèmes où la résistance est trop forte, elles sont de peu d’utilité en tant que telles.

33Les théories du management ont souvent mésusé de la théorie du chaos, concluant qu’il suffirait de mettre un système en déséquilibre pour le faire évoluer. Le chaos est un processus déterministe qui suppose des conditions initiales stables qui n’existent pas dans un environnement ouvert. Aussi, les cas présentés ici nous montrent qu’aucun cycle de développement n’est le même : certains sont peu adaptatifs, il y a plusieurs états futurs possibles d’équilibre et les risques de glisser vers un état d’équilibre très sous-optimal ou non désirable est sévère (Holling CS, Gunderson L. and alii, 2000).

34La recherche d’un nouvel état d’équilibre nécessite de la part du système organisationnel de modeler son environnement dans un processus adaptatif renforçant sa résilience.

35La clé de l’évolution d’une organisation d’un état à un autre, plus complexe, est l’apprentissage. Non seulement l’apprentissage en double boucle (Argyris and Schon, 1978) qui permet de réviser les hypothèses de départ d’une stratégie, mais surtout une mutation dans la base épistémique de la connaissance organisationnelle au travers de la pratique de résolution de problèmes complexes permettant de modéliser les interactions de nombreuses variables. Dans tous les cas, l’introduction des technologies de l’information a été une clé pour stimuler ce processus. Le changement de paradigme technologique est ainsi endogénisé pour permettre un changement de paradigme socio-organisationnel.

36La faiblesse fondamentale du courant de la nouvelle gestion publique (New Public Management, NPM) est qu’il s’est contenté de se concentrer sur la connaissance empirique par l’apprentissage de nouvelles recettes empiriques et non de stimuler le « travail adaptatif » qui permet le feedback sur la base de connaissance épistémique (Mokyr, 2003). Dans le secteur concurrentiel, la recherche montre que l’innovation organisationnelle ne provient pas de l’application d’une connaissance prescriptive que sont les recettes de management, mais de l’acquisition de nouvelles capacités organisationnelles (les capabilities), soit la création d’une nouvelle connaissance.

37On distingue quel peut être l’ordre du jour de la formation des managers publics au leadership et à l’innovation organisationnelle, alors que le paradigme wébérien dominant dans leur formation est encore qu’aucun changement ne peut survenir sans changement préalable de l’environnement légal et réglementaire ou un changement dans les allocations de ressources.
Un travail de conceptualisation est nécessaire pour créer de la nouvelle connaissance managériale qui pourra être implantée par la formation systématique, initiale et continue, des managers publics, afin de remplacer la culture technocratique actuelle. Mais au-delà se pose la question du leadership politique du changement. La question est relativement simple dans le secteur concurrentiel où il n’existe pas de dyarchie, politique et administrative, dans la direction de l’entreprise. Dans le secteur public, il pose la question de l’articulation entre changement organisationnel et changement institutionnel qui en est la condition. Nous touchons là au domaine de l’évolution des idées dominantes qui évoluent de manière autonome par rapport aux grands cycles socio-économiques (Rochet, 2007) et qui ne relève plus de la compétence managériale.

Bibliographie

Références bibliographiques

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Notes

  • [1]
    Hermann (1963) définit la crise ainsi : la crise est un événement qui possèdent trois caractéristiques : 1-la mise en péril des objectifs prioritaires de l’organisation ; 2-le manque de temps disponible pour y répondre ; 3-la surprise : le côté inattendu ou on anticipé par les décideurs
  • [2]
    Bout (2005) définit ainsi la résilience organisationnelle : « La résilience dont le principe réside dans la capacité à sortir plus fort d’un traumatisme pourrait permettre la mise en évidence de la capacité intrinsèque des organisations à retrouver leur état d’équilibre, soit leur état initial soit un nouvel équilibre, pour fonctionner après un désastre ». Extrait de l’article « De la gestion de crise à la résilience organisationnelle... » Magazine de la communication de crise et sensible, vol 10, 44 p Internet..
  • [3]
    Cette définition est issue de l’article publié dans Administrative Science Quartely, vol 38, n?4, p 628-652 « The collapse of Sensemaking in Organizations : the Mann Gulch Disaster »
  • [5]
    City of Charlotte « Charlotte’s roadmap to change and improving performance management », document téléchargeable sur le site internet de la ville, qui fournit également tous les détails du Balanced Scrorecard.
  • [6]
    Compare statistics : comptage statistique en temps réel. Cet outil va permettre l’organisation de réunions hebdomadaires, généralement à l’improviste, d’évaluation des performances.
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