Couverture de RIPS1_HS03

Article de revue

Macro ou micro ?

Quelle focale prendre pour agir sur les risques dits « psychosociaux » ?

Pages 173 à 187

Français

Les données épidémiologiques concordent dans la mise en évidence d’une augmentation des problèmes de santé psychique en lien avec l’activité professionnelle. Nous nous interrogerons sur les apports fournis dans la compréhension de cette problématique et sur les pistes d’action en nous situant à deux niveaux : macro et micro. Est-ce que l’entreprise peut se doter de ressources pour aborder les RPS ou ne saurait-elle être qu’une victime collatérale incapable de lutter contre les « lois du marché » ?
Au niveau macro, nous aborderons notamment les apports de l’épidémiologie permettant d’orienter les politiques publiques. Ce niveau d’action vise à proposer de nouvelles lois ou de nouveaux textes règlementaires (par exemple, sur le droit à la déconnexion). Mais ces nouvelles prescriptions sur la thématique de la santé au travail doivent être mises en perspective avec les autres. Certaines sont contradictoires les unes avec les autres. Comment peut-on les gérer  à l’échelle d’une entreprise ? Si renforcer la thématique santé travail sur le plan législatif a pour but d’améliorer les conditions de travail des salariés, une approche non systémique de la problématique aboutit à « ajouter de la prescription à la prescription » au lieu d’ouvrir les espaces de débats nécessaires à la gestion de cette thématique de santé psychique au travail.
Au niveau micro, notre posture de médecin nous a incité à proposer un regard sur quelques actions possibles au niveau des services de santé au travail (SST). Les employeurs ne voient pas toujours les SST comme des ressources utiles. A ce niveau, peuvent être réalisés une mise en perspective du travail et de la santé, par exemple avec l’étayage théorique offert par la clinique de l’activité, en questionnant la place du travail dans l’abord des conflits interpersonnels se jouant dans l’entreprise ; une externalisation hors de l’entreprise des problèmes de santé portés par les salariés ; des propositions de transformations du travail, d’aménagements de poste ; une aide dans les procédures de reconnaissance au titre de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle.
Finalement, dans la perspective qui est la nôtre, ces deux niveaux d’analyse ont fait émerger deux objets d’étude différents (l’emploi à l’échelle macro, le travail à l’échelle micro). Nous défendons ici l’idée qu’emploi et travail apportent un étayage différent, mais pas parfaitement complémentaire, contribuant à appréhender la question des risques dits psychosociaux en entreprise.

Mots-clés

  • travail
  • emploi
  • activité
  • clinique de l’activité
  • clinique médicale du travail
English

Macro or micro? Which one is the most relevant level to prevent psychosocial risks?

Macro or micro? Which one is the most relevant level to prevent psychosocial risks?

Epidemiologic data indicates an increase of work-related mental disorders. Our aim is to study the contributions of both levels – micro and macro – for understanding and acting on psychosocial risks. Is the enterprise able to allocate resources to prevent psychosocial risks or is it only a victim, unable to fight against the market’s laws?
Concerning the macro level, we discuss the contributions of epidemiologic data, which help tailoring public policies. This level allows to write new laws (e.g. on the “right for employees to disconnect”). But these new sources of law have to be linked altogether. Some of these are opposite to some other. How can we cope with these contradictions at the enterprise’s level? If laws may highlight occupational health issues and improve the working conditions for employees, a non-global approach will just product new laws, instead of creating the conditions of a discussion on this topic.
Concerning the micro level, as an occupational physician, we had a look on possibilities offered by occupational health services (OHS). Employers do not really perceive OHS as useful resources. From this level, it is possible to bridge real work and health, using the theoretical frame of clinics of activity. The role played by work-related issues is discussed regarding interpersonal conflicts. Health issues may be externalized. Propositions of tailored improvements on working conditions may be performed. The OHS may help employees to benefit from compensations for their occupational diseases or accidents.
In our way to consider this question, these two levels have raised two different topics: the employment at a macro level, the real work at a micro level. We hereby state that employment and real work bring different elements to better understand psychosocial risks in the enterprises.

Keywords

  • work
  • employment
  • activity
  • clinics of activity
  • clinical occupational medicine

Mots-clés éditeurs : emploi, clinique de l’activité, travail, clinique médicale du travail, activité

Mise en ligne 02/02/2017

https://doi.org/10.3917/rips1.hs03.0173

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