1L’emprise comportementale désigne deux comportements : d’abord celui de « l’empreneur » qui exerce l’emprise en fournissant « clés en main » un sens, une vision. Ensuite celui de « l’emprené » fortement séduit qui éprouve de l’admiration, restructure sa perception et adhère au sens, à la vision proposée : le lien de l’emprise est du même ordre que le lien de la vocation ou de l’hypnose.
2« Empreneur » et « emprené » peuvent être respectivement une personne physique, une dyade, un groupe, une organisation, voire un pays tout entier : il y a donc 25 sortes d’emprise (5x5). À un bout du continuum un psy peut exercer une emprise sur son patient. À l’autre bout, une religion peut exercer une emprise sur toute une partie du monde.
3Pour maintenir et étendre son emprise, « l’empreneur » doit disposer de canaux de communication de plus en plus puissants : d’abord la conversation, ensuite les réunions, conférences, puis Internet et les réseaux sociaux et enfin les media.
4L’emprise peut servir une excellente cause, comme dans la démocratie élective, si elle est exercée dans l’intérêt général et assure l’efficacité, la cohérence et la survie organisationnelle. Mais l’emprise peut aussi être exercée par un escroc, un pervers narcissique, un gourou sans scrupule et servir une mauvaise cause. Abus de faiblesse, aliénation, escroqueries affectives sur internet, terrorisme, prostitution, massacres religieux, tous procèdent peu ou prou de l’emprise.
5On lutte contre l’emprise grâce à l’entourage familial, l’éducation, les mouvements de jeunes, la formation professionnelle et grâce à certaines disciplines individuelles qui favorisent la prise de conscience, comme le développement personnel, la psychanalyse, le développement de la confiance en soi. On lutte aussi avec des disciplines collectives qui développent le sens des responsabilités comme la morale, le droit ou la philosophie.
6Au niveau managérial, les organisations hiérarchisées sont construites de façon à éviter d’utiliser l’emprise : on sait qui fait quoi, qui peut ordonner quoi et à qui, etc. L’emprise peut toutefois émerger dans les interstices organisationnels notamment par l’intermédiaire de lobbyistes ou de pervers et avoir des conséquences comportementales comme la maladie, le stress, le burn out ou le suicide, du moins sur les sujets les plus fragiles.
7Bonne lecture.