La psychanalyse comme la gestion se sont structurées au cours des années autour de conventions partagées : des paradigmes, des théories, des méthodes et des concepts dont la définition et les contours se sont stabilisés. Ces conventions dessinent des cadres de pensée et facilitent le dialogue non seulement entre experts des deux champs, mais également avec l’ensemble des parties prenantes.
Les années passant, l’exigence de légitimité étant moins pressante, les capacités de jeux et de marges de manœuvre se font plus grandes et on voit apparaître de-ci de-là des recherches, des études, des questionnements sur des thématiques de recherche novatrices et moins « statutaires ».
Comme c’est le cas dans le monde social, entrepreneurial et imaginaire dans lequel elles s’inscrivent : la psychanalyse et la gestion se penchent de plus en plus vers l’ « interstitiel ».
En effet, on peut observer que les comportements des individus dans les organisations s’organisent autour de l’implicite, du « non codifié », de l’éphémère, de l’improvisation.
Il faut alors, pour les chercheurs, repérer ce qui forge ces conduites et qui relève souvent de « non concepts » : on peut noter quelques publications récentes : l’insouciance (Barth, Muller, 2008), la furtivité (Dumazert, 2009), l’improvisation (Barret, 1998), le bricolage (Duymedjian, Rüling, 2010) … qui participent de ce vaste mouvement.
Nous faisons l’hypothèse que ces « phénomènes » sont autant de creusets d’échanges et de dialogue pour la gestion et la psychanalyse…