Intégrer les contextes nationaux pour mieux appréhender les pratiques de la responsabilité sociale de l’entreprise : le cas des pays émergents
Abstract
The social responsibility of companies is a dynamic concept which has given rise to numerous definitions and theoretical models and to a variety of company practices. As if to prove the point, its main advocate considers it to be a concept in the process of definition (Carroll, 1999). The theoretical models that are ’traditionally’ deployed to define the dimensions of CSR or the socially responsible types of behaviour of companies (Carroll, 1979, 1991; Wood, 1991) are rooted in debates as well as in analyses concerning ’western’ organizations (Europe and North America). However, it now seems clear, following the media coverage and recent interest in CSR practices outside these confines that there are important differences in terms of the nature and the content of such practices which cannot be accounted for in these theoretical models. It is true that such differences can be explained by a number of factors directly linked to the field of CSR (the context of emergence, problems of definition, etc.) but they can also be viewed in terms of the social and political context (Matten and Moon, 2008) and of the nature of national institutions. Yet so far, little research has taken into account the influence of national models and proposed a theoretical overhaul in the field. We therefore intend to explore the question of updating the theoretical frameworks with regard to current practices in CSR in order to integrate within them the national models which direct the socially responsible behaviour of companies. This exploration will be based on an analysis of various so-called ’emerging’ countries within the two distinct geographical zones of Asia and Latin America.
Keywords
- corporate social responsibility
- national context
- national institutions
- emerging countries
Résumé
La responsabilité sociale de l’entreprise est un concept dynamique qui a donné lieu à de nombreuses définitions, à de nombreux modèles théoriques et à des pratiques diverses et variées de la part des entreprises. Pour preuve, son principal promoteur le considère comme étant toujours en cours de définition (Carroll, 1999). Les modèles théoriques « classiquement » mobilisés pour appréhender les dimensions de la RSE ou encore les comportements socialement responsables des firmes (Carroll, 1979, 1991 ; Wood, 1991) prennent racine dans les débats ainsi que dans l’analyse des organisations « occidentales » (Europe, Amérique du Nord). Or, il semble désormais clair avec la médiatisation et l’intérêt récent pour les pratiques de RSE en dehors de ces frontières qu’il existe des différences importantes en termes de nature et de contenu de celles-ci que ces modèles théoriques se montrent impropres à appréhender. Certes, de telles différences peuvent s’expliquer par de multiples facteurs liés directement au champ de la RSE (contexte d’émergence, difficultés de définition) mais elles peuvent également s’envisager par rapport au contexte social et politique (Matten and Moon, 2008) et à la nature des institutions nationales. Or, peu de recherches prennent en compte l’influence de ces modèles nationaux et proposent, en conséquence, un renouvellement théorique dans cette perspective. Nous nous intéressons donc à la question de l’actualisation des cadres théoriques au regard des pratiques actuelles de RSE pour y intégrer les modèles nationaux qui orientent le comportement socialement responsable des entreprises. Pour ce faire, nous nous appuierons sur une analyse de différents pays dits « émergents » au sein de deux zones géographiques distinctes : l’Asie et l’Amérique latine.