Hypothèses 2016/1 19

Couverture de HYP_151

Article de revue

Bilinguisme et plurilinguisme dans l’éducation anglaise au xvie siècle

Pages 309 à 320

Notes

  • [1]
    Phrase extraite d’une correspondance privée de Sir Philippe Sydney, qui écrit à son ami Édouard Denny en 1580, dans laquelle il décrit le programme éducatif qu’il recommande pour l’élite sociale.
  • [2]
    Dès 1547, sous le règne d’Édouard VI, le Chantries Act prévoit que toutes les possessions des collèges, des chantreries et des fraternités soient désormais à la Couronne. Jusqu’au milieu du xv e siècle, l’éducation est indissociable des guildes, monastères et autres structures religieuses. À partir de 1536, le roi Henri VIII et surtout le roi Édouard VI entreprennent de restreindre les juridictions ecclésiales, puis de dissoudre tous les monastères. La volonté d’Henri VIII est que l’école cesse d’être la prérogative de l’Église. Petit à petit, l’éducation, sans être totalement laïque, cesse d’être religieuse. Les clercs n’ont plus le monopole de l’éducation.
  • [3]
    Boys were not taught Latin, they were taught in Latin, they were not allowed to utter a single vernacular word while at school. When they were taught to read, they were taught to read Latin; if they were taught to write, they were taught in Latin to write Latin. No teaching of any kind in the vernacular existed anywhere before 1550 or thereabouts. E. P. Goldschmidt, The Printed Book of the Renaissance, Cambridge, 1950, p. 8-9.
  • [4]
    John Colet (1466-1519) est un humaniste anglais qui a été élève d’Oxford. Proche d’Erasme, il a enseigné la théologie et le grec à Oxford. Nommé doyen de St Paul en 1505, il se consacre à la religion (il diffuse les idées de Wyclif) et à l’éducation dans le cadre de l’école de St Paul qu’il crée.
  • [5]
    An Introduction of the Eight Partes of Latine Speache [fragment: from an unidentified edition of William Lily’s, A Short Introduction of Grammar Generally to be used], s. l., 1540, imprimé par Thomas Berthelet.
  • [6]
    « Longue vie au roi Édouard, toute l’Angleterre est heureuse pour toujours. » Cette phrase est remplacée dans la version de 1557 par une autre sur Jules César. I. Green, Humanism and Protestantism in Early Modern English Education, Edinburgh, 2009, p. 146.
  • [7]
    Ces quatre traités sont Acadence, Comparicio, Informacio, Forlumula. N. Orme, Medieval School. From Roman Britain to Renaissance England, New Haven/Londres, 2006.
  • [8]
    Terence, Floures for Latine spekynge selected and gathered oute of Terence, and the same translated in to Englysshe, together with the exposition and settynge forthe as welle of suche latyne wordes, as were thought nedefull to be annoted, as also of dyuers grammatical rules, very profytable [and] necessarye for the expedite knowledge in the latine tongue, Ann Arbor/Oxford, 2006 [en ligne: http://quod.lib.umich.edu/cgi/t/text/text-idx?c=eebo;idno=A13615.0001.001, consulté le 24 mai 2016] (1re éd. Londres, 1534).
  • [9]
    La notion de diglossie a été définie par Charles A. Ferguson dans l’article « Diglossia », Word, 15 (1959), p. 325-340. Pour l’auteur, il s’agit de la concurrence de deux variétés d’une même langue. Le terme a été repris par les sociolinguistes et élargi : « Dans la littérature socio-linguistique américaine, bilinguisme est opposé à diglossie : le premier terme désigne l’usage indistinct de l’une ou de l’autre langue et le passage de l’une à l’autre quels que soient les circonstances et les thèmes abordés, le deuxième la répartition des usages dans chacune des langues selon des circonstances et des thèmes particuliers ». A. Tabouret-­Keller, « Plurilinguisme et interférence », La Linguistique, Guide alphabétique, A. Martinet dir., Paris, 1969, p. 309.
  • [10]
    F. Waquet, Le Latin, ou l’empire d’un signe ( xvi e - xx e  siècle), Paris, 1998, p. 17.
  • [11]
    Érasme, De recta Latini Graecique sermonis pronuntiatione, Paris, 1550 (imprimé à Paris par Robert Estienne).
  • [12]
    F. Waquet, Le Latin…, op. cit., p. 198.
  • [13]
    R. Mulcaster, The first part of the elementarie vvhich entreateth chefelie of the right writing of our English tung, Ann Arbor/Oxford [en ligne : http://name.umdl.umich.edu/A07881.0001.001, consulté le 24 mai 2016] (1re éd. Londres, 1582, impr. Thomas Vautroullier) ; Henry E. Huntington Library and Art Gallery [en ligne sur Early English Books Online : http://eebo.chadwyck.com].
  • [14]
    The Grammar school curriculum: statutes and orders for the government of the free grammar school of Leicester 1576, dans English Historical Documents 1558-1603, I. W Archer et F. D. Price éd., Londres/New York, 2011, p. 629.
  • [15]
    N. Orme, English School Exercices 1420-1530, Oxford, 2013.
  • [16]
    Id., English Schools in the Middle Ages, Londres, 1973.
  • [17]
    Cornelio Vitelli est un humaniste qui a publié plusieurs commentaires de classiques. Il est considéré comme l’un des premiers professeurs de grec en Angleterre.
  • [18]
    J.-M Le Gall, Les Humanistes en Europe, xv e - xvi e siècles, Paris, 2008.
  • [19]
    Cité dans W. H. Woodward, Studies in Education During the Age of the Renaissance 1400-1600, Cambridge, 1906.
  • [20]
    To the sixth form he (the schoolmaster) he shall give thel a lesson in Greek out of Aesop’s Fables or Isocrates’ Paraenesis in Greeek. Statuts de la Grammar School de Leicester, op. cit., n. 13.
  • [21]
    R. Pyson et W. de Worde, A Good Boke to Lerne to Speke French, s. l., s d. Ce petit ouvrage de vingt-quatre pages est totalement bilingue. Les premières pages présentent dans une colonne de gauche les chiffres en anglais et dans une colonne de droite les chiffres en français. Chaque phrase en anglais est ensuite suivie d’une phrase en français. Un exemplaire se trouve à la British Library.
  • [22]
    Les correspondances d’une des filles de la famille Lisle avec sa mère sont précieuses. On voit comment l’enfant s’adapte à une nouvelle famille, à une nouvelle culture et à une nouvelle langue. On observe comment la fillette apprend une nouvelle langue. Celle-ci devient rapidement bilingue, voire, on imagine, trilingue, puisqu’elle doit apprendre le latin. Puis, on constate qu’au fil des années, la jeune fille abandonne dans ses lettres sa langue maternelle, l’anglais, au profit du français. Dans une lettre, la maîtresse de maison confirme d’ailleurs qu’elle commence à oublier l’anglais. The Lisle letters, M. St. Clare Byrne éd., Chicago/Londres, 1981.
  • [23]
    Learning teacheth more in one year than experience in twenty and learning teacheth safely when experience makes more miserable, R. Ascham, The Schoolmaster, Londres/New York/Toronto/Melbourne, 1909, p. 58 [en ligne : http://www.archive.org/details/schoolmaster00aschuoft, consulté le 30 juin 2016].
  • [24]
    T. E. Knight, The Boke Named the Governour, H. Herbert et S. Croft éd., Londres, 1883, p. 50 [en ligne: http://www.archive.org/stream/bokenamedgouerno01elyouoft, consulté le 30 juin 2016].
  • [25]
    F. Waquet, Le Latin…, op. cit., p. 103.
English version
Le latin et le grec sont les trésors du savoir [1].

1 Alors qu’au xvie siècle l’anglais devient la langue dominante de l’Angleterre tant dans les conversations que dans les discours ou la littérature, l’apprentissage du latin demeure le cœur de l’éducation. Bien qu’une même dynastie, celle des Tudor, règne de 1485 à 1603, la période n’est pas marquée par une même dynamique politique et religieuse, puisque Henri VIII rompt avec l’Église catholique, et que progressivement le protestantisme s’installe.

2 Le terme d’éducation sera compris comme instruction scolaire et nous nous attacherons plus particulièrement à l’enseignement et l’apprentissage des langues. Ici, le bilinguisme et le plurilinguisme ne sont pas des situations naturelles, mais l’objectif premier de l’école en Angleterre. La notion est prise dans son acception la plus large. L’enfant bilingue peut maîtriser parfaitement deux idiomes et en user indifféremment, ou, plus simplement, être en contact avec plusieurs langues, dans un contexte particulier, l’école. Dans ce cas, l’enfant a une langue dominante, le vernaculaire, et doit travailler une autre langue pour créer un équilibre. Ainsi, au cours de ses années d’étude, l’enfant passe d’un bilinguisme balbutiant à un bilinguisme théoriquement total, pour ensuite commencer l’apprentissage d’une autre langue. On parle alors de plurilinguisme dans l’éducation.

3 Trois types de population constituent notre objet d’étude : les humanistes (notamment les savants et les auteurs de traités) les professeurs (les schoolmasters) et les élèves. Au xvi e siècle, l’enseignement des langues est réservé aux membres de l’élite : la nobility et la gentry. Le bilinguisme en latin et en anglais est donc un marqueur identitaire fort. L’apprentissage des langues, et en particulier du latin, fait partie intégrante de l’éducation anglaise de la première modernité. Future élite politique, ces enfants, à l’issue de leur cursus scolaire, doivent savoir lire, écrire et parler le latin, langue de la culture et de la diplomatie.

4 De ce fait, bien que l’éducation ne soit plus la prérogative de l’Église à partir du Chantries Act[2] , et que les Grammar Schools se multiplient et se démocratisent, l’apprentissage du latin ne décline pas. La rupture avec l’Église catholique n’a pas ébranlé les fondements de l’enseignement de la langue latine en Angleterre. Par ailleurs, les élèves, tout comme les professeurs, ont un niveau social élevé, ce qui permet de dire que ce bilinguisme ne caractérise qu’un groupe particulier. Ainsi, peut-on parler de domination sociale par l’acquisition et la maîtrise du latin. La question de la traduction fait également partie intégrante de notre étude. L’apprentissage des langues passe essentiellement par des exercices de versions et de thèmes. En cette période marquée par l’essor de l’imprimerie, les humanistes multiplient les publications à l’usage des professeurs et des élèves, soulignant l’importance de l’apprentissage et de l’enseignement des langues, et notamment du latin.

5 Comment se caractérise l’apprentissage des langues en Angleterre ? Apprend-on différemment le latin d’une autre langue ? La rupture avec Rome a-t-elle une influence sur l’apprentissage des langues ? En quoi l’éducation anglaise se démarque-t-elle dans l’usage des langues comparée à celle de ses voisins européens ? Autant de questions qui nous intéressent ici.

La place des langues étrangères dans l’enseignement

6Qu’il aille à l’école ou qu’il reçoive des cours d’un précepteur privé, l’enfant de l’élite apprend le latin, la langue de la diplomatie et de la littérature. Roger Asham, qui a été le précepteur d’Élisabeth 1re, explique que le latin est la clef de l’apprentissage. Il domine tous les autres enseignements, si bien que certains historiens, comme Ernst Philip Goldschmidt, ont parlé d’enseignement en latin et non d’enseignement du latin [3].

7 Les traités d’éducation se multiplient avec l’essor de l’imprimerie. Quatre, largement diffusés au xvi e siècle prônent l’enseignement du latin : The Boke Named the Governour (1531) de Thomas Elyot, The Scholemaster de Roger Asham (1570), Positions (1581) et The First Part of the Elementarie (1582) de Richard Mulcaster. Écrits à différentes périodes (ce qui permet de voir comment le contexte religieux influe sur les esprits), ils ont pour caractéristique commune de décrire comment les intellectuels du temps s’imaginent l’impact de l’apprentissage du latin sur la formation des esprits.

8 L’Angleterre moderne produit aussi de nombreux manuels à l’usage des enfants. De nouvelles propositions d’enseignement surgissent ainsi. Le précis de grammaire latine le plus étudié demeure celui de William Lily. En 1513, John Colet lui commande un manuel de syntaxe pour le collège de St Paul [4]. Ce manuel, qui connaît deux cents éditions en Europe, est largement diffusé dans les écoles, si bien qu’il devient la grammaire officielle sous Henri VIII. Écrit en fait par plusieurs auteurs, il est couramment appelé La Grammaire de Lily ou porte aussi le nom évocateur de Grammaire royale[5]. La première partie de l’ouvrage s’adresse à des novices. Le style est simple et les explications semblent claires. Au début, l’auteur explique les fondements de la grammaire et de la conjugaison. Il explique les notions essentielles de grammaire indispensables à l’apprentissage d’une langue, à l’exemple de la définition du nom : « un nom est une chose qui peut être vue, ressentie, entendue ou comprise ; le nom maison se dit domus, le nom bonté se dit bonitas ». Lily introduit progressivement des mots et leur traduction latine. Quatre verbes (aimer, enseigner, lire, écouter) sont conjugués à tous les temps et les modes tant en anglais qu’en latin. L’enseignement bilingue permet à l’enfant de maîtriser les subtilités de la langue latine, mais aussi celles de la langue vernaculaire. En effet, les explications de Lily laissent entendre que l’enfant ne connaît pas non plus la grammaire anglaise. L’ouvrage comporte deux parties bien distinctes. La première se termine par un texte entièrement en latin. Dans la seconde, les textes, sont plus longs, entièrement en latin et tirés des auteurs classiques. Cela laisse entendre que l’enfant est désormais bilingue. On passe d’un manuel de novice à un manuel d’expert. On peut penser que l’enseignement a été complété par le maitre par d’autres exercices, car le peu de vocabulaire de la première partie ne semble pas permettre une maîtrise totale de la langue. La grammaire de Lily évolue au fil des éditions et on peut y lire des références au monde contemporain, comme une allusion au roi Édouard VI dans la version de 1549 [6].

9 D’autres manuels, écrits au xv e siècle par John Leland ou dans le style de Leland ont survécu et sont encore utilisés et publiés tout au long du xvi e siècle [7]. Ils sont brefs, et les auteurs semblent plus conscients que Lily des difficultés rencontrées par les écoliers. Une multitude d’autres manuels de latin voient leur apparition tout au long du xvi siècle comme celui de Nicholas Udall qui se présente sous la forme de petites phrases en anglais juxtaposées à leur traduction en latin [8].

10 Au début de l’apprentissage, l’enfant traduit et comprend des phrases courtes et simples. On distingue deux niveaux, l’enfant maîtrise sa langue vernaculaire, l’anglais, mais n’est pas encore totalement capable de saisir toutes les subtilités du latin. L’enfant est dans un contexte bilingue, puisqu’il est en contact à l’école avec deux langues. On parle vraiment de bilinguisme dès lors qu’il est capable d’écrire et de tenir une conversation dans les deux langues.

11Les deux langues ne sont pas pratiquées indifféremment par les écoliers. Leur usage du latin se restreint au milieu scolaire. Ainsi, possèdent-ils une langue du quotidien, le vernaculaire, l’anglais, et une langue de culture, le latin. On peut alors parler dans ce cas de diglossie. Il y a en effet une différence de prestige entre les deux langues maîtrisées par le petit Anglais [9].

12L’omniprésence du latin dans l’éducation n’est pourtant pas une spécificité anglaise. Partout en Europe, les enfants de l’élite apprennent le latin. Françoise Waquet parle de « profonde unité du monde scolaire occidental sous le signe d’un latin tout aussi fortement qu’uniformément présent [10] ». On peut parler de modèle culturel hégémonique. Apprendre le latin est la marque d’un univers intellectuel et moral commun. Cela s’observe par la diffusion d’ouvrages étrangers en latin, y compris des manuels comme celui de Mathurin Cordier, Colloquia Scholastica (1579), d’abord publié à Genève, largement diffusé dans toutes les villes d’Europe, comme Londres et Cambridge. On peut penser qu’il existe une langue latine, commune à l’Occident. En fait, les écrits latins des Anglais sont spécifiques au pays. Bien que les schoolsmasters tentent de se référer au modèle classique, on remarque que le style, la syntaxe et le vocabulaire sont parfois anglicisés. L’orthographe est alors dans certains cas un calque de l’anglais. C’est ce que note James W. Binns qui fait l’examen de la production latine de 1530 à 1640. Dès lors, on comprend pourquoi Roger Asham insiste pour que le schoolmaster parle et écrive un latin parfait afin de ne pas transmettre une forme anglaise et modifiée du latin. Il y a une volonté d’uniformisation de la langue latine. De plus, la diffusion de ces manuels dans de nombreux pays montre que tous ceux qui ont accès à l’éducation le comprennent, ce qui illustre qu’il existe un latin littéraire commun à tout l’Occident. Le latin, comme langue transnationale serait donc indispensable aux membres de l’élite.

13 Si l’usage de l’écriture latine est un code de l’éducation occidentale de la première modernité, qu’en est-il de l’oral ?

14 La question de l’accent pose problème si bien que, dès la fin du Moyen Âge, les Italiens souhaitent une uniformisation de la prononciation latine. En 1528, Érasme publie un ouvrage dans lequel il explique quelle est la prononciation correcte [11]. En Angleterre, la prononciation réformée est introduite par John Cheke et Thomas Smith, deux jeunes professeurs de Cambridge vers 1540. Mais en 1542, un décret du chancelier interdit cette prononciation, de nouveau autorisée jusqu’en 1554, date à laquelle un nouveau décret réitère l’interdiction [12]. Sans parler de plurilinguisme, puisque c’est une même langue, il faut donc tout de même distinguer des variantes du latin. Même s’il est exagéré de prétendre que le latin d’Angleterre puisse être considéré comme une sorte de dialecte, puisqu’il demeure une langue transnationale, les accents influent tout de même sur la compréhension.

15 Si la question de l’accent apparaît dans les traités d’éducation, cela signifie que le latin est une langue vivante aussi bien écrite que parlée. Le latin parlé prend une place aussi importante que le latin écrit dans l’éducation. Les conversations en latin entre les élèves sont encouragées dans certaines écoles, là où dans d’autres, elles sont obligatoires. L’anglais peut être interdit jusque dans la cour de récréation. Thomas Elyot et Roger Asham insistent sur la nécessité de ne parler que le latin. Richard Mulcaster pense que le latin ne doit pas primer sur l’anglais : « J’aime Rome, mais je préfère Londres ; j’aime l’Italie, mais j’aime encore plus l’Angleterre, j’ai du respect pour la langue latine, mais vénère l’anglais [13]. » Si l’importance attachée au latin dans l’éducation n’est pas remise en cause avec la Réforme, on commence à observer dans la période élisabéthaine un changement de la place de l’anglais.

La traduction, l’essence de l’apprentissage du latin

16Pour apprendre le latin, les enfants ont des exercices divers allant de la simple récitation aux exercices de traduction, jusqu’à la composition en prose et en vers. Durant les deux premières années, les élèves apprennent les bases du latin : la grammaire, la syntaxe, les déclinaisons, au travers notamment d’exercices écrits et particulièrement des traductions. Les textes à traduire s’allongent à mesure que les enfants acquièrent les subtilités de la langue.

17 L’enseignement du latin apparaît jusque dans les statuts des écoles, à l’exemple de statuts de la Grammar School de Leicester en 1576. Le programme des élèves y est précisé pour chaque jour. Sept niveaux constituent les classes de cette école. Les auteurs, les textes et les jours sont précisés ne laissant aucune latitude aux professeurs. Tout l’enseignement est règlementé :

18

Le lundi et le mardi, les élèves du cinquième niveau doivent traduire en anglais les leçons qu’ils ont eues le matin même. Le mercredi et le jeudi, les élèves doivent écrire des lettres. Et le vendredi et le samedi, ils doivent exposer aux autres élèves des textes en latin qu’ils ont eux-mêmes écrits [14] .

19 Les exercices changent en fonction du niveau, le plus courant étant celui des doubles traductions. Il consiste à traduire dans un premier temps une phrase d’un auteur classique en anglais ; puis à reprendre cette phrase sans voir le modèle de base et à la traduire en latin. La version latine est ensuite comparée à l’originale. L’enfant peut ainsi voir ses lacunes. Les élèves doivent aussi composer de la prose et des vers en latin.

20 Sur la méthode d’apprentissage, notamment sur celle de la traduction, les humanistes s’opposent. On rencontre deux courants de pensée. Il y a ceux qui pensent que l’enfant doit d’abord avoir une solide connaissance des règles grammaticales avant de pouvoir commencer à lire et à traduire les classiques, le premier pas dans l’exercice de traduction étant alors l’analyse grammaticale de la phrase anglaise. Ainsi, dans les Rudimenta, Lily décrit sa méthode de travail lorsqu’il doit traduire une phrase de l’anglais au latin : dans un premier temps, il répète la phrase deux à trois fois, puis regarde le verbe, le sujet, et le complément d’objet. À l’inverse, Roger Asham et Richard Mulcaster pensent qu’il ne faut pas pervertir l’esprit des enfants avec des textes triviaux. De facto, les enfants doivent commencer le latin par les classiques et, selon leur niveau, les exercices de traduction sont totalement différents : les plus jeunes traduisent des phrases simples tirées de situations quotidiennes et leurs ainés des passages d’auteurs classiques. Le niveau de langage et la difficulté des exercices varient également selon l’école [15].

21 Pour les aider dans leur long apprentissage du latin, les enfants peuvent compter sur de nouveaux outils. C’est au xv e siècle que les premiers dictionnaires bilingues latin/anglais sont publiés : Medulla Grammatica (la moelle de la grammaire) et Ortus Vocabulorum (le jardin des mots). Imprimés en 1500, ces dictionnaires sont réédités jusque dans les années 1530. En revanche, les dictionnaires anglais/latin apparaissent plus tard, l’orthographe anglaise ayant été unifiée tardivement. Richard Mulcaster, dans The first part of the Elementarie, émet d’ailleurs le projet de la création d’un dictionnaire anglais dans lequel l’usage et la définition des mots seraient expliqués.

22 D’autres dictionnaires s’adressent directement aux jeunes enfants à l’exemple de l’ouvrage Vocabula de John Stanbridge. Cette liste de mots usuels classés par thèmes, publiée pour la première fois en 1496, est plus facile à manier qu’un dictionnaire. La forme est reprise par John Withale dans son Shorte Dictionnarie for Yonge Beginners (1556) qui est largement diffusé dans les écoles anglaises comme de nombreux dictionnaires bilingues destinés à ce même public, et ce, dès les années 1550. Richard Huloet publie en 1552 son Abecedarium Anglico-Latinum, repris et élargi par John Higgins qui y inclut des mots en français sur le modèle du Dictionariolum Puerorum Tribus Linguis, Latina, Anglica et Gallica et Conscriptum (1552) de John Veron. Toutefois, l’ouvrage de Huloet a une forme spécifique, puisqu’il consiste à présenter des phrases en anglais et en latin. L’intérêt pour les dictionnaires se constate tant dans leur diffusion que dans la reprise et l’élargissement de ceux déjà existants, à l’image de l’Alveare de John Baret, un dictionnaire trilingue anglais/latin/français, incluant des termes grecs, repris et élargi par Abraham Fleming en 1580 [16].

Le plurilinguisme ou l’idéal humaniste

23L’apprentissage du latin n’est pas une spécificité de l’ère moderne, puisque déjà, dans l’Angleterre médiévale – certes, avec des méthodes différentes et sans supports imprimés –, les enfants reçoivent comme enseignement majeur celui du latin. En revanche, la Renaissance se distingue par la diffusion d’une autre langue. Avec notamment la redécouverte des classiques, le grec s’impose peu à peu dans les programmes scolaires, en parallèle du latin. On passe alors du bilinguisme à l’école au plurilinguisme.

24 Dès le xv siècle, un vif intérêt pour la langue grecque apparaît au sein des membres de l’élite. Cornelio Vitelli vient à Oxford [17], entre 1470 et 1490, pour instruire les premiers hellénistes comme William Grocyn [18]. La maîtrise du grec est essentielle et complète celle du latin dans le processus humaniste de réappropriation du savoir antique. Pour Philippe Melanchton, « Un monde dans lequel les monuments de la connaissance grecque sont inconnus est un monde où les hommes sont restés des enfants, ou pour le dire autrement perdent leur chemin dans un aveuglant brouillard [19]. »

25 Alors que dans les statuts des écoles l’apprentissage du grec passe après le latin, certains intellectuels recommandent l’apprentissage simultané des deux langues. Dans les statuts de la Grammar School de Leicester, le grec n’est enseigné qu’à partir du sixième niveau. Les élèves commencent alors à apprendre les règles de la grammaire grecque. Pour ce faire, ils ont, comme pour le latin, quelques manuels à disposition comme celui de Clenardus (imprimé pour la première fois à Louvain en 1530). Une fois les règles de grammaire acquises, ils commencent à lire leurs premiers textes en grec comme les fables d’Ésope ou le Paranaesis d’Isocrate [20].

26 Pour Érasme, il est préférable d’apprendre plusieurs langues simultanément afin d’opérer des comparaisons. Thomas Elyot va jusqu’à dire qu’il n’y a pas de hiérarchie entre le latin et le grec. Les enfants peuvent selon lui apprendre le grec et le latin en même temps, voire commencer par le grec avant le latin. Dans certaines écoles, on encourage à avoir un niveau aussi élevé en grec qu’en latin. Toutefois, l’enseignement du grec demeure secondaire. Alors que le latin est présent dans les écoles dès leur ouverture, le grec apparaît comme un enseignement à part entière plus tardivement. Son enseignement se développe à partir de la seconde partie du xvi e siècle, sous le règne d’Élisabeth Ire ; on peut le vérifier dans les statuts du Collège d’Eton, où le grec n’est pas au programme avant 1560.

27 Troisième langue sapientiale, l’hébreu connaît aussi un regain d’intérêt au xvi e siècle. En 1511, John Fisher demande que l’hébreu soit enseigné dans les statuts de Saint John College de Cambridge. Considéré comme la langue originelle de l’humanité, cette langue parfait l’enseignement des langues sapientiales. Le jeune adulte, en entrant à l’université ou dans une école de droit, devrait être un homo trilinguis. Cependant, l’enseignement de l’hébreu apparaît moins dans les statuts que le grec. Et les humanistes, s’ils sont d’accord sur l’importance de l’hébreu, en réservent l’apprentissage aux élèves les plus âgés et déjà perfectionnés en latin et en grec. Les enfants évoluent dans un contexte multilingue, mais avec des degrés de connaissance des langues différents.

28 Jusqu’au milieu des années 1450, le français domine l’anglais dans différents usages écrits en Angleterre. Il demeure la langue du droit jusqu’au xviii e siècle tout en étant réservé à une élite. Dans ce domaine encore, on voit comment l’imprimerie révolutionne l’expansion des manuels pour apprendre les langues. Ainsi, les imprimeurs Richard Pyson et Wynkyn de Worde ont publié, entre 1497 et 1500, un livre pour apprendre le français constitué de petites phrases de courtoisie [21]. À partir de 1500, bien que le français soit devenu, depuis longtemps, une langue étrangère, il reste l’une des langues les plus apprises par les Anglais, au moins jusqu’à la Réforme.

29 L’apprentissage des langues est largement recommandé en Angleterre. Dans la première partie du xvi e siècle, les voyages sont encouragés pour se familiariser avec une langue étrangère. Souvent, les enfants des élites sont envoyés dans des familles extérieures et parfois à l’étranger à l’exemple des enfants de la famille Lisle, envoyés en France [22] : c’est la pratique du fosterage, qui fait partie de la culture anglaise. La seconde moitié du siècle marque une rupture dans la méthode d’apprentissage des langues étrangères. Les voyages dans les pays papistes, comme la France et l’Italie, autrefois fréquents, sont vivement déconseillés. On craint que les esprits des enfants soient pervertis. L’ère élisabéthaine est caractérisée par un enseignement des langues purement scolaire. Richard Mulcaster se concentre sur les problèmes linguistiques que peuvent rencontrer les enfants. Selon lui, on peut intéresser ces derniers en rendant l’étude des langues plus ludique et plus simple par l’usage parallèle du vernaculaire.

30 L’étude des langues, à partir de manuels et de cours, est considérée comme primordiale et prévaut sur les voyages, comme l’affirme Roger Ascham : « On enseigne plus en un an qu’avec une expérience de vingt ans. Cet enseignement est plus sûr. [23] » Cette conception est largement influencée par le contexte religieux. En effet, encore dans la première partie du règne d’Henri VIII, les voyages sont recommandés aux adolescents et aux étudiants pour apprendre notamment le français, langue de la Common Law et donc des élites. En 1531, Thomas Elyot, dans The Boke Named the Governour, explique que l’expérience est essentielle et l'emporte sur les livres : « Il n’y a pas meilleur auteur, comme exemple à suivre, que l’expérience quotidienne [24]. » Après la Réforme, les liens entre l’Angleterre et les pays papistes sont rompus. Dans son traité, Roger Ascham fait une longue diatribe contre l’Italie. Il prévient les jeunes contre le danger des voyages, des livres italiens et de la religion catholique. Le français demeure toutefois une exception, puisque les étudiants en droit sont contraints de l’apprendre pour des raisons professionnelles. Le schisme n’a pas eu d’influence sur les traditionnelles écoles de droit, les Inns of Court, où le français reste la langue principale. Mais là encore, il ne s’agit pas du français parlé en France, mais d’une espèce d’anglo-normand, probablement peu compréhensible pour les Français.

31 Alors que le latin et les langues sapientiales ont une importance centrale dans l’éducation anglaise, on remarque une contradiction en examinant les impressions en Angleterre. Les impressions latines entre 1530 et 1640 ne représentent que 10 % de la production des imprimés [25]. Il y existe une volonté moderne de rendre accessible la culture, qui n’est plus limitée à l’élite. L’usage du latin reste donc un marqueur social. L’évolution dans un contexte multilingue est caractéristique des membres de l’élite. Le xvi e siècle est celui des humanités en Angleterre et voit l’apparition de nouveaux outils à destination des enfants de l’élite, afin que ceux-ci se perfectionnent dans les langues. Comme au Moyen Âge, le latin demeure l’essence même de l’éducation. Cependant les enseignants se recentrent sur la découverte des anciens, créant une culture commune aux enfants de l’élite destinés à être dans un premier temps bilingues, puis polyglottes. Entre repli insulaire et ouverture sur le monde, le xvi e siècle anglais montre une réelle dichotomie qui s’observe jusque dans l’éducation. L’Angleterre promeut la langue vernaculaire, tout en la considérant comme secondaire dans les relations politiques. Bien que la rupture avec les pays papaux soit entamée, le français reste la langue du droit, et le latin conserve une fonction politique, contraignant l’élite à un plurilinguisme de droit et de fait.

Notes

  • [1]
    Phrase extraite d’une correspondance privée de Sir Philippe Sydney, qui écrit à son ami Édouard Denny en 1580, dans laquelle il décrit le programme éducatif qu’il recommande pour l’élite sociale.
  • [2]
    Dès 1547, sous le règne d’Édouard VI, le Chantries Act prévoit que toutes les possessions des collèges, des chantreries et des fraternités soient désormais à la Couronne. Jusqu’au milieu du xv e siècle, l’éducation est indissociable des guildes, monastères et autres structures religieuses. À partir de 1536, le roi Henri VIII et surtout le roi Édouard VI entreprennent de restreindre les juridictions ecclésiales, puis de dissoudre tous les monastères. La volonté d’Henri VIII est que l’école cesse d’être la prérogative de l’Église. Petit à petit, l’éducation, sans être totalement laïque, cesse d’être religieuse. Les clercs n’ont plus le monopole de l’éducation.
  • [3]
    Boys were not taught Latin, they were taught in Latin, they were not allowed to utter a single vernacular word while at school. When they were taught to read, they were taught to read Latin; if they were taught to write, they were taught in Latin to write Latin. No teaching of any kind in the vernacular existed anywhere before 1550 or thereabouts. E. P. Goldschmidt, The Printed Book of the Renaissance, Cambridge, 1950, p. 8-9.
  • [4]
    John Colet (1466-1519) est un humaniste anglais qui a été élève d’Oxford. Proche d’Erasme, il a enseigné la théologie et le grec à Oxford. Nommé doyen de St Paul en 1505, il se consacre à la religion (il diffuse les idées de Wyclif) et à l’éducation dans le cadre de l’école de St Paul qu’il crée.
  • [5]
    An Introduction of the Eight Partes of Latine Speache [fragment: from an unidentified edition of William Lily’s, A Short Introduction of Grammar Generally to be used], s. l., 1540, imprimé par Thomas Berthelet.
  • [6]
    « Longue vie au roi Édouard, toute l’Angleterre est heureuse pour toujours. » Cette phrase est remplacée dans la version de 1557 par une autre sur Jules César. I. Green, Humanism and Protestantism in Early Modern English Education, Edinburgh, 2009, p. 146.
  • [7]
    Ces quatre traités sont Acadence, Comparicio, Informacio, Forlumula. N. Orme, Medieval School. From Roman Britain to Renaissance England, New Haven/Londres, 2006.
  • [8]
    Terence, Floures for Latine spekynge selected and gathered oute of Terence, and the same translated in to Englysshe, together with the exposition and settynge forthe as welle of suche latyne wordes, as were thought nedefull to be annoted, as also of dyuers grammatical rules, very profytable [and] necessarye for the expedite knowledge in the latine tongue, Ann Arbor/Oxford, 2006 [en ligne: http://quod.lib.umich.edu/cgi/t/text/text-idx?c=eebo;idno=A13615.0001.001, consulté le 24 mai 2016] (1re éd. Londres, 1534).
  • [9]
    La notion de diglossie a été définie par Charles A. Ferguson dans l’article « Diglossia », Word, 15 (1959), p. 325-340. Pour l’auteur, il s’agit de la concurrence de deux variétés d’une même langue. Le terme a été repris par les sociolinguistes et élargi : « Dans la littérature socio-linguistique américaine, bilinguisme est opposé à diglossie : le premier terme désigne l’usage indistinct de l’une ou de l’autre langue et le passage de l’une à l’autre quels que soient les circonstances et les thèmes abordés, le deuxième la répartition des usages dans chacune des langues selon des circonstances et des thèmes particuliers ». A. Tabouret-­Keller, « Plurilinguisme et interférence », La Linguistique, Guide alphabétique, A. Martinet dir., Paris, 1969, p. 309.
  • [10]
    F. Waquet, Le Latin, ou l’empire d’un signe ( xvi e - xx e  siècle), Paris, 1998, p. 17.
  • [11]
    Érasme, De recta Latini Graecique sermonis pronuntiatione, Paris, 1550 (imprimé à Paris par Robert Estienne).
  • [12]
    F. Waquet, Le Latin…, op. cit., p. 198.
  • [13]
    R. Mulcaster, The first part of the elementarie vvhich entreateth chefelie of the right writing of our English tung, Ann Arbor/Oxford [en ligne : http://name.umdl.umich.edu/A07881.0001.001, consulté le 24 mai 2016] (1re éd. Londres, 1582, impr. Thomas Vautroullier) ; Henry E. Huntington Library and Art Gallery [en ligne sur Early English Books Online : http://eebo.chadwyck.com].
  • [14]
    The Grammar school curriculum: statutes and orders for the government of the free grammar school of Leicester 1576, dans English Historical Documents 1558-1603, I. W Archer et F. D. Price éd., Londres/New York, 2011, p. 629.
  • [15]
    N. Orme, English School Exercices 1420-1530, Oxford, 2013.
  • [16]
    Id., English Schools in the Middle Ages, Londres, 1973.
  • [17]
    Cornelio Vitelli est un humaniste qui a publié plusieurs commentaires de classiques. Il est considéré comme l’un des premiers professeurs de grec en Angleterre.
  • [18]
    J.-M Le Gall, Les Humanistes en Europe, xv e - xvi e siècles, Paris, 2008.
  • [19]
    Cité dans W. H. Woodward, Studies in Education During the Age of the Renaissance 1400-1600, Cambridge, 1906.
  • [20]
    To the sixth form he (the schoolmaster) he shall give thel a lesson in Greek out of Aesop’s Fables or Isocrates’ Paraenesis in Greeek. Statuts de la Grammar School de Leicester, op. cit., n. 13.
  • [21]
    R. Pyson et W. de Worde, A Good Boke to Lerne to Speke French, s. l., s d. Ce petit ouvrage de vingt-quatre pages est totalement bilingue. Les premières pages présentent dans une colonne de gauche les chiffres en anglais et dans une colonne de droite les chiffres en français. Chaque phrase en anglais est ensuite suivie d’une phrase en français. Un exemplaire se trouve à la British Library.
  • [22]
    Les correspondances d’une des filles de la famille Lisle avec sa mère sont précieuses. On voit comment l’enfant s’adapte à une nouvelle famille, à une nouvelle culture et à une nouvelle langue. On observe comment la fillette apprend une nouvelle langue. Celle-ci devient rapidement bilingue, voire, on imagine, trilingue, puisqu’elle doit apprendre le latin. Puis, on constate qu’au fil des années, la jeune fille abandonne dans ses lettres sa langue maternelle, l’anglais, au profit du français. Dans une lettre, la maîtresse de maison confirme d’ailleurs qu’elle commence à oublier l’anglais. The Lisle letters, M. St. Clare Byrne éd., Chicago/Londres, 1981.
  • [23]
    Learning teacheth more in one year than experience in twenty and learning teacheth safely when experience makes more miserable, R. Ascham, The Schoolmaster, Londres/New York/Toronto/Melbourne, 1909, p. 58 [en ligne : http://www.archive.org/details/schoolmaster00aschuoft, consulté le 30 juin 2016].
  • [24]
    T. E. Knight, The Boke Named the Governour, H. Herbert et S. Croft éd., Londres, 1883, p. 50 [en ligne: http://www.archive.org/stream/bokenamedgouerno01elyouoft, consulté le 30 juin 2016].
  • [25]
    F. Waquet, Le Latin…, op. cit., p. 103.
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