Notes
-
[1]
Allocataire-moniteur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, prépare, sous la direction de Michel Kaplan, une thèse sur Le Pouvoir impérial à l’époque des Paléologues. Liste des abréviations. CFHB = Corpus fontium historiae Byzantinae ; CSHB = Corpus scriptorum historiae Byzantinae ; DOP = Dumbarton Oaks Papers ; PG = Patrologa cursus completus, series Graeca ; REB = Revue des études byzantines.
-
[2]
Pour les descriptions d’entrées impériales par la Porte Dorée, voir Constantin VII Porphyrogénète, « Sur le départ en campagne des empereurs », dans Constantine Porphyrogenitus. Three Treatises on Imperial Military Expeditions, J. Haldon éd., Vienne, 1990, p. 140-150 (CFHB, 28) ; Constantin VII Porphyrogénète, « Livre des cérémonies », dans Constantini Porphyrogeniti imperatoris, de ceremoniis aulae Byzantinae, J. Reiske éd., Bonn, 1829, p. 438-440 (CSHB). Ces entrées traditionnelles sont analysées par A. Berger, « Imperial and Ecclesiastical Processions in Constantinople », dans Byzantine Constantinople. Monuments, Topography and Everyday Life, N. Necipoglu éd., Leyde, 2001, p. 77-85 ; G. Dagron, Empereur et prêtre. Étude sur le « césaropapisme » byzantin, Paris, 1996, p. 93-95 ; M. Mc Cormick, Eternal Victory. Triumphal Rulership in Late Antiquity, Byzantium and the Early Medieval West, Cambridge, 1986, p. 210-220 ; C. Mango, « The Triumphal Way of Constantinople and the Golden Gate », DOP, 54 (2000), p. 173-188.
-
[3]
Georges Akropolitès, « Chronique », dans Georgii Acropolitae opera, A. Heisenberg et P. Wirth éd., Stuttgart, 1978, 2 vol., t. I, p. 186-188 ; Théodore Skoutariotès, « Histoire universelle », dans Mesaiônikè Bibliothèkè, C. Sathas éd., Paris, 1872-1894, 7 vol., t. VII, p. 553-555 ; Georges Pachymère, « Relations historiques », dans Georges Pachymérès. Relations historiques, A. Failler éd., Paris, 1984-2000, 5 vol., t. I, p. 217-219 (CFHB, 23) ; Nicéphore Grégoras, « Histoire romaine », dans Nicephorii Gregorae Byzantina Historia, L. Schopen éd., Bonn, 1829-1855, 3 vol, t. I, p. 87 (CSHB).
-
[4]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 211.
-
[5]
Détails et interprétation des sources dans D. J. Geanakoplos, Emperor Michael Palaelologus and the West, Cambridge (Mass.), 1959, p. 75-114.
-
[6]
Jus Graecoromanum, J. et P. Zépos éd., Athènes, 1931, 8 vol., t. I, p. 659 ; Michel VIII Paléologue, Poème à saint Michel, P. N. Papageorgiu éd., « Zwei iambische Gedichte saec. xiv. und xiii. », Byzantinische Zeitschrift, 8 (1899), p. 676 ; Georges Pachymére, op. cit., t. I, p. 211-213.
-
[7]
Sur les honneurs reçus par Alexis Stratégopoulos, voir Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 233 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 89.
-
[8]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 209-211.
-
[9]
Typikon de Saint-Démétrios, H. Grégoire éd., « Imperatoris Michaelis Palaeologi de vita sua », Byzantion, 29-30 (1959-1960), p. 457.
-
[10]
P. Grierson, Byzantine Coins, Londres, 1982, p. 290-291 et pl. 81, n° 1288-1289.
-
[11]
Georges Pachymère, op. cit., t. IV, p. 541 ; A. Cutler, Transfigurations. Studies in the Dynamics of Byzantine Iconography, University Park (Penn.), 1975, p. 115-119 ; H. Hunger, « Heimsuchung und Schirmherrschaft über Welt und Menschheit : Mètèr Theou Episkepsis », Studies in Byzantine Sigillography, 4 (1995), p. 33-42.
-
[12]
A. Cutler, op. cit., p. 136-139. Sur le rôle protecteur de la Vierge, voir N. H. Baynes, « The Supernatural Defenders of Constantinople », Analecta Bollandiana, 67 (1949), p. 171-177. Le thème se maintient jusqu’à la fin de l’Empire ; Jean Kananos, « Le siège de Constantinople en 1422 », dans Georgius Phrantzes, Ioannes Cananus, Ioannes Anagnostes, E. Bekker éd., Bonn, 1837, p. 473-474 (CSHB).
-
[13]
Michel VIII Paléologue, op. cit., p. 675 et 676.
-
[14]
Typikon de Saint-Démétrios, op. cit., p. 453-455.
-
[15]
D. J. Geanakoplos, « The Byzantine Recovery of Constantinople from the Latins in 1261 », dans Constantinople and the West, Madison (Wisc.), 1989, p. 188.
-
[16]
A.-M. Talbot, « The Restoration of Constantinople under Michael VIII », DOP, 47 (1993), p. 243-245.
-
[17]
Ibid., p. 245-248 ; D. J. Geanakoplos, Emperor Michael Palaeologus and the West, Cambridge (Mass.), 1959, p. 123-124.
-
[18]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 251-253 ; D. J. Geanakoplos, op. cit., p. 129-130 ; A.-M. Talbot, op. cit., p. 249.
-
[19]
A.-M. Talbot, op. cit., p. 250.
-
[20]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 213-215.
-
[21]
Théodore Skoutariotès, op. cit., p. 508-509 ; Georges Pachymére, op. cit., t. I, p. 233 ; Grégoire de Chypre, Éloge de Michel Paléologue, J.-P. Migne éd., Paris, 1885, col. 377 (PG, 142) ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 88.
-
[22]
Manuel Holobolos, « Discours », dans Manueli Holoboli orationes, M. Treu éd., Potsdam, 1906-1907, p. 95-97 ; Grégoire de Chypre, op. cit., col. 380-381 ; Georges Pachymére, op. cit., t. II, p. 369 ; S. Mergiali, « L’École Saint-Paul de l’Orphelinat à Constantinople », REB, 49 (1991), p. 237-239 ; S. Mergiali, L’Enseignement et les lettrés pendant l’époque des Paléologues, Athènes, 1996, p. 15-16.
-
[23]
R. Macrides, « From the Komnenoi to the Palaiologoi », dans New Constantities, P. Magdalino éd., Aldershot, 1994, p. 274.
-
[24]
D. J. Geanakoplos, op. cit., p. 125 ; A.-M. Talbot, op. cit., p. 253.
-
[25]
Georges Pachymère, op. cit., t. II, p. 369 ; R. Janin, Les Églises et monastères de Constantinople, 2e éd., Paris, 1969, p. 49 et 307 ; A.-M. Talbot, op. cit., p. 255. Sur le projet de Constantin, voir G. Dagron, op. cit., p. 151-154.
-
[26]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 259-261 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 202. L’empereur précise que la colonne est dédiée à saint Michel : Michel VIII Paléologue, op. cit., p. 676.
-
[27]
A.-M. Talbot, op. cit., p. 259 ; J.-P. Sodini, « Images sculptées et propagande impériale du ive au vie siècle », dans Byzance et les images, A. Guillou et J. Durand dir., Paris, 1994, p. 88. Cette construction est tellement anachronique qu’elle est rarement prise en compte : Cyril Mango estime ainsi que les dernières colonnes datent du début du viie siècle (C. Mango, « The Columns of Justinian and His Successors », dans Studies on Constantinople, Aldershot, 1993, p. 14-17).
-
[28]
A.-M. Talbot, op. cit., p. 260.
-
[29]
R. Macrides, op. cit., p. 271.
-
[30]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 391 ; R. Macrides, « The New Constantine and the New Constantinople – 1261 ? », Byzantine and Modern Greek Studies, 6 (1980), p. 23-24.
-
[31]
Georges Pachymère, op. cit., t. IV, p. 675-677 et n. 91, p. 676.
-
[32]
À l’exception d’un article ancien et en grande partie infirmé par les découvertes postérieures, il n’existe aucune étude sur la famille des Paléologues avant son accession à l’empire : l’ascendance de Michel VIII doit donc être établie à partir de D. Polemis, The Doukai, Londres, 1968 ; et C. Barzos, Hè généalogia tôn Komnènôn, Thessalonique, 1984.
-
[33]
Michel VIII Paléologue, op. cit., p. 676 ; Typikon de Saint-Démétrios, op. cit., p. 449 ; « Typikon de Saint-Michel », dans Opisanie litourgitcheskikh roukopiseï, A. Dmitrievski éd., Kiev, 1895, 3 vol., t. I, p. 770.
-
[34]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 175-177.
-
[35]
Andronic II peut ainsi dire qu’il a été oint dans le ventre de sa mère, alors qu’il était déjà né lors de la prise de pouvoir de son père (Jus Graecoromanum, op. cit., t. I, p. 559).
-
[36]
Georges Akropolitès, op. cit., t. I, p. 158 ; Arsène Autoreianos, Testament, J.-P. Migne éd., Paris, 1887, col. 949 (PG, 140), ; Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 137.
-
[37]
Arsène Autoreianos, op. cit., col. 949 ; Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 141-147.
-
[38]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 225.
-
[39]
Ibid, p. 233.
-
[40]
Arsène Autoreianos, op. cit., col. 956 ; Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 255-257 et 267-269 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 93 ; Pseudo-Sphrantzès, « Chronique », dans Georgios Sphrantzes. Memorii, V. Grecu éd., Bucarest, 1966, p. 164.
-
[41]
Georges Pachymère, op. cit., t. II, p. 413 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 109 ; R. Macrides, op. cit., p. 36-37 ; A. Failler, « La proclamation impériale de Michel VIII et d’Andronic II », REB, 44 (1986), p. 246-247.
-
[42]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 99.
-
[43]
Typikon de Saint-Michel, op. cit., p. 770.
-
[44]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 25-29 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 160.
-
[45]
V. Laurent, « Les grandes crises religieuses à Byzance. La fin du schisme arsénite », Bulletin de la section historique de l’Académie roumaine, 26/2 (1945), p. 251-255.
-
[46]
Georges Pachymère, op. cit., t. II, p. 667 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 154 ; Pseudo-Sphrantzès, op. cit., p. 168.
-
[47]
Georges Pachymère, op. cit., t. IV, p. 675-677.
-
[48]
Philothée de Sélymbria, Discours en l’honneur de saint Agathon, J.-P. Migne éd., Paris, 1886, col. 1237-1240 (PG, 154) ; Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 97 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 167 ; Akolouthia d’Arsène, P. Nikolopoulos éd., « Akolouthia anékdotos eis Arsénion patriarchèn Kônstantinoupoléôs », Épetèris Hétaireias Byzantinôn Spoudôn, 43 (1977-1978), p. 378 et 379 ; G. P. Majeska, « Saint Sophia in the Fourteenth and Fifteenth Centuries : The Russian Travelers on the Relics », DOP, 27 (1973), p. 84 ; R. Macrides, « Saint and Sainthood in the Early Palaiologan Period », dans The Byzantine Saint, S. Hackel dir., Londres, 1981, p. 78.
-
[49]
R. Macrides, op. cit., p. 69-82.
-
[50]
Synodikon de l’orthodoxie, J. Gouillard éd., « Le Synodikon de l’orthodoxie. Édition et commentaire », Travaux et mémoires, 2 (1967), p. 97 et 103-105.
1Dans l’Empire byzantin, le déploiement du pouvoir impérial s’accompagne de nombreux symboles. Michel VIII (1259-1282), fondateur de la dynastie des Paléologues (1261-1453), est celui qui a le plus systématiquement mis en œuvre une politique symbolique. Les circonstances l’y incitaient. La prise de Constantinople par les croisés (1204) a entraîné l’apparition de trois pôles prétendant à l’héritage de l’Empire : les Anges à Arta (le « despotat d’Épire »), les Grands Comnènes à Trébizonde et les Laskarides à Nicée. En 1258, Jean IV Laskaris, âgé de 8 ans, succède à son père. Michel Paléologue s’empare de la régence ; le 1er janvier 1259, il est acclamé empereur et couronné peu après. C’est sous son règne que se produit l’événement tant attendu : le 25 juillet 1261, les troupes de Nicée s’emparent de Constantinople, où Michel VIII entre solennellement le 15 août. Le 25 décembre, il fait aveugler Jean IV afin de l’écarter du pouvoir. Le premier empereur Paléologue est donc confronté à un double problème : il doit, d’une part, transformer une usurpation en pouvoir légitime et, d’autre part, montrer que la parenthèse de l’occupation latine a pris fin. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’affirmer que l’Empire est rétabli dans toute sa majesté et qu’il est le seul digne d’en prendre la tête.
2La reprise de Constantinople est la matrice de toutes les politiques symboliques de Michel VIII. L’empereur a préparé avec soin son entrée dans la capitale : celle-ci a lieu le 15 août, ce qui lui permet de mettre en valeur la Théotokos (mère de Dieu), protectrice traditionnelle de la capitale. Le trajet suivi rappelle les triomphes des anciens empereurs : après avoir franchi la Porte Dorée, le souverain remonte la Mèsè, artère principale de Constantinople, jusqu’à Sainte-Sophie. Ce faisant, il reprend un trajet tombé en désuétude sous les Comnènes [2].
3Cette entrée comporte plusieurs étrangetés. Normalement, l’empereur est accueilli par des louanges chantées par le peuple : ici, un évêque prononce des prières d’action de grâces ; l’empereur ne circule pas à bord d’un char, mais marche à pied, tête nue, derrière une des plus importantes icônes de la Vierge, dite de la Théotokos Hodègètria. Tous les auteurs qui rapportent l’événement insistent sur le fait que Michel VIII n’entre pas comme un empereur, mais comme un croyant remerciant Dieu. Parvenu au monastère du Stoudios, l’empereur laisse l’icône pour finir le trajet à cheval [3].
4Cette entrée fort modeste trouve son explication dans le discours prononcé par l’empereur après l’annonce de la prise de la Ville. Dieu décide si les villes sont prises ou épargnées : il a donné Constantinople aux croisés à cause des péchés des Byzantins, et sa miséricorde la rend à ses anciens maîtres ; un tel cadeau du Ciel implique de la modestie, non de l’arrogance [4].
5Les circonstances de la reprise de Constantinople ne pouvaient en effet que susciter l’étonnement. En 1260, Michel VIII avait mené une vaine démonstration sous les murailles de Constantinople, ce qui l’avait convaincu que la prise de la ville serait difficile. À l’été 1261, Alexis Stratégopoulos, envoyé garder la frontière bulgare avec un petit détachement, apprend que la garnison et la flotte sont parties assiéger la petite île de Daphnousia en mer Noire, et il s’empare de la Ville avec l’aide de ses habitants. En un jour, l’Empire latin s’effondre [5].
6Constantinople est donc récupérée presque par hasard alors que Michel VIII se préparait à un siège terrestre et maritime long et difficile : il n’en faut pas plus pour y voir la main de Dieu. À plusieurs reprises, l’empereur compare la longue attente des Byzantins à Nicée à deux punitions imposées par Dieu aux Hébreux : l’exil à Babylone et le cheminement dans le désert après la sortie d’Egypte [6]. Ce parallèle entre les Byzantins et les Hébreux est classique et sert à rappeler que Dieu décide du sort de son peuple.
7Cette interprétation a aussi un côté pratique : Michel VIII ne pouvait faire une entrée triomphale dans une ville prise par un autre ; en outre, elle lui permet de minimiser les mérites d’Alexis Stratégopoulos. Celui-ci reçoit de nombreux honneurs mais, puisque Dieu est le seul acteur de cette reconquête, le mérite du général n’est pas supérieur à celui de l’empereur [7].
8Michel VIII parvient même à détourner l’événement à son profit. Dans le discours qui suit l’annonce de la prise de Constantinople, il signale que la reconquête a eu lieu sous son règne, et sous-entend que Dieu a ainsi montré qui était le plus digne de récupérer la Ville [8]. Il est plus précis dans le typikon (charte de fondation) du monastère de Saint-Démétrios, où il explique que Dieu a rendu Constantinople aux Byzantins par les mains de l’empereur [9].
9La mise en valeur de la reprise de Constantinople est visible dans le monnayage de Michel VIII, dont le type est original [10]. Le droit représente une Vierge orante au-dessus des murs de Constantinople, c’est-à-dire de la ville elle-même. Cette représentation de la Vierge protectrice (Théotokos Épiskèpsis) rappelle l’icône de la Théotokos des Blachernes, considérée comme la gardienne des murailles de la capitale : elle figure sur certains sceaux avant cette utilisation sur les monnaies [11]. Dès son entrée dans la capitale, Michel VIII a choisi de mettre ce thème en valeur en marchant derrière l’autre grande icône protectrice de la Vierge le jour de sa plus grande fête. Ce faisant, il rappelle que la Théotokos est le véritable défenseur de Constantinople [12].
10Le revers de ces monnaies renforce cette atmosphère surnaturelle : le Christ bénit l’empereur agenouillé et présenté par saint Michel. L’archange, chef des armées célestes, est le garant de la sécurité de l’Empire. Michel Paléologue a une dévotion particulière pour saint Michel et rappelle à plusieurs reprises qu’il lui doit ses succès militaires et la reconquête de Constantinople [13].
11Le propos de Michel VIII dépasse donc le simple cadre de la reconquête de la Ville : il cherche à démontrer que la Providence est derrière chacune de ses actions et que Dieu l’a choisi pour être son agent. Lorsqu’il évoque son accession à l’empire dans le typikon de Saint-Démétrios, l’empereur ne mentionne ni acclamation ni couronnement, mais simplement que Dieu l’a élevé, et qu’il a dû céder à la contrainte venue du Ciel [14]. Ce lien privilégié se manifeste par l’onction de l’empereur lors du couronnement. Le geste est une référence à l’Ancien Testament, dans lequel l’oint du Seigneur est un agent de la volonté divine, ce qui fait de l’empereur le chef du nouveau peuple élu : Michel VIII est couramment qualifié de nouveau Moïse, nouveau David ou nouveau Zorobabel [15].
12Restaurer l’Empire, c’est aussi reconstruire sa capitale : l’analogie était trop évidente pour ne pas être exploitée. En 1261, Constantinople est en piteux état. Les événements de 1203-1204 ont entraîné la destruction d’un sixième à un tiers de la ville [16]. Cinquante-sept ans d’occupation latine n’ont rien arrangé car les Latins n’ont jamais été assez nombreux pour compenser le départ des élites laïques et ecclésiastiques, accompagnées par une bonne partie de la population. Ils n’ont pas eu non plus les moyens de tout entretenir : nombre d’églises et de palais sont laissés à l’abandon, et une partie des matériaux récupérés. Les auteurs byzantins cherchent à donner l’image d’une ville outragée, martyrisée par l’occupant latin, mais la plupart des dégâts relèvent du défaut d’entretien plus que du vandalisme [17].
13Michel VIII lance un programme de reconstructions pour que l’antique capitale retrouve tout son éclat. Une des priorités de l’empereur est la remise en état des murailles, afin de rendre à Constantinople son caractère inexpugnable, ce qui se traduit symboliquement par les nombreuses références à la Vierge [18]. Il fait aussi restaurer le palais des Blachernes, rendu inhabitable par la façon de vivre des Latins : les travaux prennent dix ans, pendant lesquels il habite dans le grand palais qui, par la suite, est laissé à l’abandon [19]. L’aristocratie est réinstallée par l’empereur : Michel VIII s’approprie les palais de Constantinople au nom du droit de conquête, les fait remettre en état et procède à leur redistribution [20].
14L’empereur procède aussi à la remise en état des églises et monastères de la capitale, notamment ceux qui ont été réaménagés en fonction du rite latin [21]. Il relève notamment l’église Saint-Paul et l’Orphelinat, fondation pieuse qui y est attachée : le rétablissement de ce centre d’enseignement secondaire financé par l’empereur doit être le prélude à la restauration de l’éducation, mais Michel VIII ne parvient pas à remettre sur pied l’enseignement supérieur qui était dispensé au palais [22]. La seule restauration administrative qu’on puisse lui attribuer avec certitude est la reconstitution du tribunal impérial, avec un aspect symbolique important : l’empereur ne le désigne pas avec les termes habituels (bèma ou basilikon dikastèrion), mais avec un terme renvoyant à la période protobyzantine (sékréton) [23].
15Un certain nombre de travaux d’urbanisme sont menés pour relever les bâtiments publics et réaménager places et portiques. Cette œuvre de restauration est difficile à évaluer, car elle est décrite en des termes très généraux dans les éloges faits à l’empereur [24].
16Dans cette politique de reconstruction, on ne trouve aucune trace d’un mausolée familial : après la mort de Michel VIII, son épouse relève le monastère de Lips dans ce but. Il est possible que l’empereur ait pensé à l’église des Saints-Apôtres, construite par Constantin le Grand dans ce but, et dont il a réinstallé le clergé [25].
17À la fin de son règne, Michel VIII donne une traduction matérielle à son rôle de restaurateur en faisant ériger, devant l’église des Saints-Apôtres, une colonne au sommet de laquelle il est représenté agenouillé et offrant une miniature de Constantinople à saint Michel [26]. Les colonnes surmontées de statues ne sont pas rares dans la ville, mais on n’en a pas construit depuis le viie siècle ; c’est aussi la première fois depuis cette époque qu’on élève des statues plus grandes que nature [27]. Michel VIII choisit donc de faire revivre la statuaire protobyzantine en imitant une mosaïque du vestibule de Sainte-Sophie sur laquelle Constantin offre une miniature de la Ville à la Théotokos. Toutefois, l’attitude de l’empereur évoque plutôt la situation de Théodore Métochitès offrant le monastère de Chora au Christ. Le parallèle entre Constantin le fondateur et Michel VIII le restaurateur est évident, au point qu’un siècle plus tard, les voyageurs étrangers sont persuadés qu’il s’agit d’une statue de Constantin [28].
18Le rôle de restaurateur vaut à Michel VIII une épithète particulièrement prestigieuse, celle de nouveau Constantin, mentionnée par des documents variés (sceaux, actes, inscriptions) [29]. Le développement de ce thème atteint son apogée sous le patriarcat de Germain III (1265-1266), qui passe pour être le premier à avoir ainsi qualifié l’empereur [30]. Le patriarche fait installer à Sainte-Sophie une grande étoffe sur laquelle est brodé un portrait de Michel VIII portant la mention « nouveau Constantin » [31].
19Tenir Constantinople est un avantage considérable, car le pouvoir appartient à celui qui est maître de la capitale, mais Michel VIII va plus loin : en étant salué nouveau Constantin et en utilisant des thématiques anciennes, il cherche à s’insérer symboliquement dans la série des empereurs qui ont régné à Constantinople depuis Constantin.
20Cette insertion est rappelée par l’ascendance de l’empereur. Son nom de famille officiel, Doukas Ange Comnène Paléologue, indique qu’il appartient aux familles qui ont dirigé l’Empire depuis le xie siècle [32]. À plusieurs reprises, Michel VIII insiste sur cette filiation, réelle, et en tire une conclusion simple : Dieu a préparé son accession à l’empire en le faisant descendre de familles illustres [33]. La prise de pouvoir est donc justifiée, car le sang l’appelle à l’empire.
21Le lien avec les empereurs qui l’ont précédé n’est pas uniquement filial, comme le montre un épisode survenu en 1260. Dans un monastère en ruine, des familiers de Michel VIII trouvent le cadavre de Basile II le Bulgaroctone (976-1025) sorti de son sarcophage et victime des plaisanteries douteuses des habitants de la région. Michel VIII, saisi de pitié, fait inhumer l’empereur dans un autre monastère avec tous les honneurs possibles [34]. En honorant la mémoire et la dépouille d’un empereur avec lequel il n’a aucun lien familial, Michel VIII montre bien qu’être empereur n’est pas simplement se rattacher à une famille impériale, c’est créer un lien avec le groupe des souverains qui se sont succédé à la tête de l’Empire.
22Michel VIII veut transmettre l’Empire à sa descendance, car le maintien au pouvoir des Paléologues serait un signe de l’agrément divin [35]. C’est pourquoi il pose très tôt la question de l’association de son fils, Andronic. La manœuvre est délicate, car associer Andronic à l’empire c’est, à terme, écarter Jean IV Laskaris : or Michel VIII, lors de son couronnement en 1259, a prêté serment de ne rien tenter contre l’empereur mineur [36].
23Michel VIII décide de procéder à rebours en commençant par exclure Jean IV du pouvoir impérial, ce qui doit rendre l’association d’Andronic inévitable. En 1259, il est couronné seul alors qu’un double couronnement était initialement prévu : de ce fait, Jean IV n’est pas considéré comme empereur à part entière [37]. L’empereur mineur ne participe pas à la cérémonie du 15 août 1261, et son nom n’est même pas mentionné ; du reste, il n’est jamais question de le faire venir dans la capitale. Par la suite, Michel VIII considère que cette absence justifie la mise à l’écart de Jean IV, car le pouvoir est à celui qui tient la capitale [38]. C’est probablement la raison pour laquelle Michel VIII est une nouvelle fois couronné en septembre-octobre 1261, ce qui est très rare : il s’agit de couronner à Sainte-Sophie le souverain de l’Empire restauré, comme si la parenthèse ouverte par les Laskarides à Nicée était close [39]. Michel VIII estime alors être en mesure d’écarter Jean IV, qu’il fait aveugler le 25 décembre 1261 [40].
24La problématique de la succession change alors, et Michel VIII peut associer Andronic à l’empire. Ce faisant, il rétablit une pratique abandonnée par les Laskarides, mais avec une nouveauté, la disjonction de la proclamation impériale et du couronnement : Andronic II est proclamé empereur vers 1265, à l’âge de 7 ans, et couronné le 8 novembre 1272 [41]. La présence de la famille sur le trône est confortée par l’association du fils d’Andronic II, Michel IX, proclamé empereur en 1281 à l’âge de 4 ans [42].
25L’association permet de choisir la date du couronnement, et les Paléologues font se dérouler la cérémonie un jour de fête lui donnant un relief particulier : Michel VIII choisit ainsi de couronner son fils le jour de la Saint-Michel, ce qui évoque le nom de l’empereur principal et rappelle le lien fort entre l’archange et le souverain [43].
26Les efforts de Michel VIII rencontrent le déploiement des politiques symboliques de l’Église. L’empereur entre en conflit avec deux de ses patriarches. Arsène (1255-1259 et 1261-1265) l’excommunie pour parjure après l’aveuglement de Jean IV, et une partie de l’Église suit Joseph (1266-1275 et 1282-1283) dans son refus de l’union avec l’Église romaine après le second concile de Lyon (1274). Ces deux schismes créent des troubles importants, mais l’empereur est toujours en mesure d’imposer son point de vue : Arsène est déposé, et Joseph, qui avait entre-temps relevé l’empereur de l’excommunication prononcée par son prédécesseur, est poussé à la démission.
27Andronic II (1282-1328) estime néanmoins nécessaire de réduire ces dissensions au sein de l’Église après la mort de Michel VIII. Le nouvel empereur dénonce l’union avec Rome peu après la mort de son père, ce qui met fin au schisme joséphite [44]. Le schisme arsénite est formellement réduit en 1310, mais la faveur dont jouit Arsène montre qu’une partie de l’Église se défie des Paléologues [45].
28Michel VIII subit une véritable damnatio memoriae. Après sa mort en Thrace, il est transporté dans un monastère voisin, de nuit et dans la plus grande discrétion, c’est-à-dire sans le faste dû à son rang ; par la suite, il n’est jamais question de transférer la dépouille à Constantinople [46]. Dans la même perspective, le patriarche Athanase (1289-1293 et 1303-1309) transforme le portrait de l’empereur à Sainte-Sophie en portrait de Constantin le Grand [47]. Au xive siècle, Philothée, métropolite de Sélymbria, écrit qu’on peut voir que le cadavre de Michel VIII est boursouflé à cause de son hérésie et de l’excommunication prononcée par Arsène. À l’inverse, les reliques d’Arsène, transférées à Sainte-Sophie sous Andronic II, font des miracles, et le corps de l’ancien patriarche est parfaitement préservé, signes évidents de sainteté [48]. Du reste, la sainteté a pris une dimension politique, et tous les saints de cette période se sont opposés aux deux péchés de Michel VIII – la mise à l’écart de Jean IV et l’union avec Rome [49].
29L’aspect le plus formel de la condamnation de Michel VIII se trouve dans le Synodikon de l’orthodoxie, qui célèbre la mémoire des empereurs, de leurs épouses et des patriarches, et dans lequel l’inscription est pour ainsi dire automatique, sauf en cas de déviance grave. Michel VIII n’y figure pas et, des cinq patriarches qu’il a connus, seuls Arsène et Joseph sont mentionnés [50].
30La reconquête de Constantinople est au cœur des politiques symboliques de Michel VIII Paléologue. L’événement, présenté comme miraculeux, témoigne de la faveur divine. Comme il tire sa légitimité d’un lien direct avec le Ciel, Michel VIII peut écarter l’héritier des Laskarides. En outre, le retour à Constantinople est le prélude à une restauration de l’Empire, ce dont témoigne, sur le plan matériel, la reconstruction de la capitale. Une parenthèse semble se clore : Michel VIII ne crée pas un nouvel Empire, il rétablit l’Empire d’avant 1204 en créant de fortes continuités avec les périodes précédentes. Pourtant, ces politiques symboliques se heurtent à la réalité, et les Paléologues ne parviennent pas à effacer les effets de la quatrième croisade. Surtout, la politique de Michel VIII entraîne la réprobation de ses sujets, ce qui fragilise le pouvoir impérial : d’abord nouveau Constantin, il devient l’empereur parjure, criminel, hérétique, condamné par l’Église, renié par son fils, haï par son peuple. D’une certaine manière, la restauration de l’Empire par Michel Paléologue est un faux départ.
Notes
-
[1]
Allocataire-moniteur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, prépare, sous la direction de Michel Kaplan, une thèse sur Le Pouvoir impérial à l’époque des Paléologues. Liste des abréviations. CFHB = Corpus fontium historiae Byzantinae ; CSHB = Corpus scriptorum historiae Byzantinae ; DOP = Dumbarton Oaks Papers ; PG = Patrologa cursus completus, series Graeca ; REB = Revue des études byzantines.
-
[2]
Pour les descriptions d’entrées impériales par la Porte Dorée, voir Constantin VII Porphyrogénète, « Sur le départ en campagne des empereurs », dans Constantine Porphyrogenitus. Three Treatises on Imperial Military Expeditions, J. Haldon éd., Vienne, 1990, p. 140-150 (CFHB, 28) ; Constantin VII Porphyrogénète, « Livre des cérémonies », dans Constantini Porphyrogeniti imperatoris, de ceremoniis aulae Byzantinae, J. Reiske éd., Bonn, 1829, p. 438-440 (CSHB). Ces entrées traditionnelles sont analysées par A. Berger, « Imperial and Ecclesiastical Processions in Constantinople », dans Byzantine Constantinople. Monuments, Topography and Everyday Life, N. Necipoglu éd., Leyde, 2001, p. 77-85 ; G. Dagron, Empereur et prêtre. Étude sur le « césaropapisme » byzantin, Paris, 1996, p. 93-95 ; M. Mc Cormick, Eternal Victory. Triumphal Rulership in Late Antiquity, Byzantium and the Early Medieval West, Cambridge, 1986, p. 210-220 ; C. Mango, « The Triumphal Way of Constantinople and the Golden Gate », DOP, 54 (2000), p. 173-188.
-
[3]
Georges Akropolitès, « Chronique », dans Georgii Acropolitae opera, A. Heisenberg et P. Wirth éd., Stuttgart, 1978, 2 vol., t. I, p. 186-188 ; Théodore Skoutariotès, « Histoire universelle », dans Mesaiônikè Bibliothèkè, C. Sathas éd., Paris, 1872-1894, 7 vol., t. VII, p. 553-555 ; Georges Pachymère, « Relations historiques », dans Georges Pachymérès. Relations historiques, A. Failler éd., Paris, 1984-2000, 5 vol., t. I, p. 217-219 (CFHB, 23) ; Nicéphore Grégoras, « Histoire romaine », dans Nicephorii Gregorae Byzantina Historia, L. Schopen éd., Bonn, 1829-1855, 3 vol, t. I, p. 87 (CSHB).
-
[4]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 211.
-
[5]
Détails et interprétation des sources dans D. J. Geanakoplos, Emperor Michael Palaelologus and the West, Cambridge (Mass.), 1959, p. 75-114.
-
[6]
Jus Graecoromanum, J. et P. Zépos éd., Athènes, 1931, 8 vol., t. I, p. 659 ; Michel VIII Paléologue, Poème à saint Michel, P. N. Papageorgiu éd., « Zwei iambische Gedichte saec. xiv. und xiii. », Byzantinische Zeitschrift, 8 (1899), p. 676 ; Georges Pachymére, op. cit., t. I, p. 211-213.
-
[7]
Sur les honneurs reçus par Alexis Stratégopoulos, voir Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 233 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 89.
-
[8]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 209-211.
-
[9]
Typikon de Saint-Démétrios, H. Grégoire éd., « Imperatoris Michaelis Palaeologi de vita sua », Byzantion, 29-30 (1959-1960), p. 457.
-
[10]
P. Grierson, Byzantine Coins, Londres, 1982, p. 290-291 et pl. 81, n° 1288-1289.
-
[11]
Georges Pachymère, op. cit., t. IV, p. 541 ; A. Cutler, Transfigurations. Studies in the Dynamics of Byzantine Iconography, University Park (Penn.), 1975, p. 115-119 ; H. Hunger, « Heimsuchung und Schirmherrschaft über Welt und Menschheit : Mètèr Theou Episkepsis », Studies in Byzantine Sigillography, 4 (1995), p. 33-42.
-
[12]
A. Cutler, op. cit., p. 136-139. Sur le rôle protecteur de la Vierge, voir N. H. Baynes, « The Supernatural Defenders of Constantinople », Analecta Bollandiana, 67 (1949), p. 171-177. Le thème se maintient jusqu’à la fin de l’Empire ; Jean Kananos, « Le siège de Constantinople en 1422 », dans Georgius Phrantzes, Ioannes Cananus, Ioannes Anagnostes, E. Bekker éd., Bonn, 1837, p. 473-474 (CSHB).
-
[13]
Michel VIII Paléologue, op. cit., p. 675 et 676.
-
[14]
Typikon de Saint-Démétrios, op. cit., p. 453-455.
-
[15]
D. J. Geanakoplos, « The Byzantine Recovery of Constantinople from the Latins in 1261 », dans Constantinople and the West, Madison (Wisc.), 1989, p. 188.
-
[16]
A.-M. Talbot, « The Restoration of Constantinople under Michael VIII », DOP, 47 (1993), p. 243-245.
-
[17]
Ibid., p. 245-248 ; D. J. Geanakoplos, Emperor Michael Palaeologus and the West, Cambridge (Mass.), 1959, p. 123-124.
-
[18]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 251-253 ; D. J. Geanakoplos, op. cit., p. 129-130 ; A.-M. Talbot, op. cit., p. 249.
-
[19]
A.-M. Talbot, op. cit., p. 250.
-
[20]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 213-215.
-
[21]
Théodore Skoutariotès, op. cit., p. 508-509 ; Georges Pachymére, op. cit., t. I, p. 233 ; Grégoire de Chypre, Éloge de Michel Paléologue, J.-P. Migne éd., Paris, 1885, col. 377 (PG, 142) ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 88.
-
[22]
Manuel Holobolos, « Discours », dans Manueli Holoboli orationes, M. Treu éd., Potsdam, 1906-1907, p. 95-97 ; Grégoire de Chypre, op. cit., col. 380-381 ; Georges Pachymére, op. cit., t. II, p. 369 ; S. Mergiali, « L’École Saint-Paul de l’Orphelinat à Constantinople », REB, 49 (1991), p. 237-239 ; S. Mergiali, L’Enseignement et les lettrés pendant l’époque des Paléologues, Athènes, 1996, p. 15-16.
-
[23]
R. Macrides, « From the Komnenoi to the Palaiologoi », dans New Constantities, P. Magdalino éd., Aldershot, 1994, p. 274.
-
[24]
D. J. Geanakoplos, op. cit., p. 125 ; A.-M. Talbot, op. cit., p. 253.
-
[25]
Georges Pachymère, op. cit., t. II, p. 369 ; R. Janin, Les Églises et monastères de Constantinople, 2e éd., Paris, 1969, p. 49 et 307 ; A.-M. Talbot, op. cit., p. 255. Sur le projet de Constantin, voir G. Dagron, op. cit., p. 151-154.
-
[26]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 259-261 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 202. L’empereur précise que la colonne est dédiée à saint Michel : Michel VIII Paléologue, op. cit., p. 676.
-
[27]
A.-M. Talbot, op. cit., p. 259 ; J.-P. Sodini, « Images sculptées et propagande impériale du ive au vie siècle », dans Byzance et les images, A. Guillou et J. Durand dir., Paris, 1994, p. 88. Cette construction est tellement anachronique qu’elle est rarement prise en compte : Cyril Mango estime ainsi que les dernières colonnes datent du début du viie siècle (C. Mango, « The Columns of Justinian and His Successors », dans Studies on Constantinople, Aldershot, 1993, p. 14-17).
-
[28]
A.-M. Talbot, op. cit., p. 260.
-
[29]
R. Macrides, op. cit., p. 271.
-
[30]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 391 ; R. Macrides, « The New Constantine and the New Constantinople – 1261 ? », Byzantine and Modern Greek Studies, 6 (1980), p. 23-24.
-
[31]
Georges Pachymère, op. cit., t. IV, p. 675-677 et n. 91, p. 676.
-
[32]
À l’exception d’un article ancien et en grande partie infirmé par les découvertes postérieures, il n’existe aucune étude sur la famille des Paléologues avant son accession à l’empire : l’ascendance de Michel VIII doit donc être établie à partir de D. Polemis, The Doukai, Londres, 1968 ; et C. Barzos, Hè généalogia tôn Komnènôn, Thessalonique, 1984.
-
[33]
Michel VIII Paléologue, op. cit., p. 676 ; Typikon de Saint-Démétrios, op. cit., p. 449 ; « Typikon de Saint-Michel », dans Opisanie litourgitcheskikh roukopiseï, A. Dmitrievski éd., Kiev, 1895, 3 vol., t. I, p. 770.
-
[34]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 175-177.
-
[35]
Andronic II peut ainsi dire qu’il a été oint dans le ventre de sa mère, alors qu’il était déjà né lors de la prise de pouvoir de son père (Jus Graecoromanum, op. cit., t. I, p. 559).
-
[36]
Georges Akropolitès, op. cit., t. I, p. 158 ; Arsène Autoreianos, Testament, J.-P. Migne éd., Paris, 1887, col. 949 (PG, 140), ; Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 137.
-
[37]
Arsène Autoreianos, op. cit., col. 949 ; Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 141-147.
-
[38]
Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 225.
-
[39]
Ibid, p. 233.
-
[40]
Arsène Autoreianos, op. cit., col. 956 ; Georges Pachymère, op. cit., t. I, p. 255-257 et 267-269 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 93 ; Pseudo-Sphrantzès, « Chronique », dans Georgios Sphrantzes. Memorii, V. Grecu éd., Bucarest, 1966, p. 164.
-
[41]
Georges Pachymère, op. cit., t. II, p. 413 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 109 ; R. Macrides, op. cit., p. 36-37 ; A. Failler, « La proclamation impériale de Michel VIII et d’Andronic II », REB, 44 (1986), p. 246-247.
-
[42]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 99.
-
[43]
Typikon de Saint-Michel, op. cit., p. 770.
-
[44]
Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 25-29 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 160.
-
[45]
V. Laurent, « Les grandes crises religieuses à Byzance. La fin du schisme arsénite », Bulletin de la section historique de l’Académie roumaine, 26/2 (1945), p. 251-255.
-
[46]
Georges Pachymère, op. cit., t. II, p. 667 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 154 ; Pseudo-Sphrantzès, op. cit., p. 168.
-
[47]
Georges Pachymère, op. cit., t. IV, p. 675-677.
-
[48]
Philothée de Sélymbria, Discours en l’honneur de saint Agathon, J.-P. Migne éd., Paris, 1886, col. 1237-1240 (PG, 154) ; Georges Pachymère, op. cit., t. III, p. 97 ; Nicéphore Grégoras, op. cit., t. I, p. 167 ; Akolouthia d’Arsène, P. Nikolopoulos éd., « Akolouthia anékdotos eis Arsénion patriarchèn Kônstantinoupoléôs », Épetèris Hétaireias Byzantinôn Spoudôn, 43 (1977-1978), p. 378 et 379 ; G. P. Majeska, « Saint Sophia in the Fourteenth and Fifteenth Centuries : The Russian Travelers on the Relics », DOP, 27 (1973), p. 84 ; R. Macrides, « Saint and Sainthood in the Early Palaiologan Period », dans The Byzantine Saint, S. Hackel dir., Londres, 1981, p. 78.
-
[49]
R. Macrides, op. cit., p. 69-82.
-
[50]
Synodikon de l’orthodoxie, J. Gouillard éd., « Le Synodikon de l’orthodoxie. Édition et commentaire », Travaux et mémoires, 2 (1967), p. 97 et 103-105.