Multiples sont les définitions attribuées aux « Lumières » selon la perspective adoptée, historiographique, philosophique, idéologique, théologique, littéraire. Nous envisageons ici les Lumières du point de vue de leur réception, comme un héritage que notre société laïque porte en elle et que l’école républicaine transmet.
Les Lumières sont nées de la lutte contre les répressions religieuses, contre les fanatismes, contre l’obscurantisme, en faveur de la liberté de conscience et de la tolérance, cette tolérance dont le sens évolue précisément au XVIIIe siècle. Ce que nous en retenons aujourd’hui, c’est précisément cette liberté de croire et de penser au nom du principe de tolérance. Cela fonde la Constitution de la République française comme le rappelle la « Charte de la laïcité à l’école », diffusée en 2013, dûment commentée dans un document publié par le Ministère de l’Éducation nationale sur Eduscol, destiné à l’usage des enseignants, des élèves, de leurs parents. Les trois premiers articles développent les principes fondamentaux d’égalité, de neutralité et de « liberté de conscience », précisant : « La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. »
Cette liberté de conscience que Bayle, depuis son exil, contribue à diffuser en Europe dès la fin du XVIIe siècle après la révocation de l’Édit de Nantes, est centrale dans la philosophie des Lumières. Tout le XVIIIe siècle sera ponctué par les répressions, par les innombrables conversions forcées, y compris celles des très jeunes enfants…
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