1Humanisme : On s’accorde pour attribuer les premières critiques de la philosophie des Lumières aux courants hostiles à la Révolution française. Peut-être faut-il, pour introduire votre propos, rappeler de quoi cette critique est faite et nommer les auteurs qui l’ont formulée.
2Le courant anti-Lumières est presque aussi ancien que les Lumières elles-mêmes. Assez tôt au XVIIIe siècle, des auteurs prennent la plume pour tenter de défendre l’autorité de de la foi chrétienne et des institutions d’Ancien Régime contre les coups de boutoir des philosophes. Mais c’est véritablement le déclenchement de la Révolution française, à l’été 1789, et ses premiers effets (abolition des privilèges de la noblesse et du clergé, proclamation des Droits de l’Homme, nationalisation des biens de l’Eglise), qui provoquent les réactions les plus décisives sur le plan idéologique.
3On peut dire que le texte fondateur de la tradition contre-révolutionnaire et conservatrice européenne est Réflexions sur la révolution de France, écrit et publié par l’Anglais Burke dès 1790. Il sera traduit très vite et lu un peu partout sur le vieux continent. Burke considère que les révolutionnaires français sont les dignes héritiers des philosophes qui conspirent depuis des décennies contre l’ordre politique, social et religieux de l’Europe. A ses yeux, le rationalisme et l’universalisme sont contraires à la nature des hommes, qui ne peuvent vivre sans les traditions et les préjugés dans lesquels ils ont toujours vécu. Chaque peuple est pétri par son histoire et ses coutumes particulières : aucun prétendu droit fondamental ne peut s’appliquer toujours et partout car les hommes sont trop différents les uns des autres. De plus, l’ordre collectif des sociétés prime sur les prérogatives individuelles.
4Nulle réforme ne peut donc légitimement instaurer l’égalité juridique entre les individus : les hiérarchies économiques et politiques sont un aspect nécessaire de l’organisation des sociétés, à laquelle personne ne doit toucher, sinon avec d’immenses précautions. Le coup de tonnerre de 1789 et la volonté de ses protagonistes de révolutionner les institutions, de tout refonder sur la base des droits de l’Homme, sont le fait d’athées fanatiques qui pensent pouvoir prendre la place de Dieu en refaçonnant le monde selon une rationalité abstraite. Ils seront punis de leur usurpation et de leur folie des grandeurs par le chaos qu’ils vont immanquablement engendré.
5En son fonds, cette critique conservatrice du rationalisme et de l’universalisme des droits de l’Homme va connaître une postérité remarquable jusqu’à nos jours. De Maistre, Bonald, Chateaubriand, Nietzsche, Taine, Spengler, Heidegger etc. l’actualisent chacun à leur manière.
6Humanisme : Il y a pourtant, très vite, des critiques qui proviennent de la gauche. La principale de ces critiques souligne l’écart qu’il y aurait entre l’affirmation de droits et leur effectivité. Est-elle recevable ?
7En proclamant les droits de l’homme à la face du monde le 26 août 1789, les membres de la première Assemblée nationale venaient de provoquer une onde de choc qu’ils n’avaient pas anticipée. Nombreuses et nombreux étaient ceux qui allaient, dans les mois et les années suivantes, prendre cette Déclaration au pied de la lettre et réclamer leurs droits, bien au-delà de ce que ses rédacteurs avaient prévu et voulu. L’Anglaise Mary Wollstonecraft, après avoir défendu les droits de l’homme contre les critiques de Burke, revendiquera très vite les droits de la femme. Les esclaves de Saint-Domingue, avec à leur tête Toussaint Louverture, mèneront à partir d’août 1791 une lutte acharnée pour conquérir leur dignité d’hommes libres. Enfin, en France même, le mouvement populaire, les sans-culottes demanderont, avec de plus en plus de force, que les droits humains se traduisent également sur le terrain de la subsistance matérielle, avec des garanties sur les prix des produits de première nécessité, la possibilité pour tous de gagner sa vie en travaillant, ou de recevoir l’assistance de l’Etat en cas de maladie, de vieillesse, etc.
8Ces revendications ne sont pas conçues comme des critiques des droits de l’homme ou des Lumières, mais au contraire, comme leur seule véritable traduction politique. Babeuf, par exemple, en qui l’on peut voir le père fondateur du communisme moderne, se place explicitement dans la filiation de Mably, Rousseau et de Robespierre pour réclamer ce qu’il considère comme l’application concrète des droits de l’homme. Il n’y a pas rupture mais continuité. Les militants de la gauche égalitariste, antiesclavagiste et féministe veulent mener la Révolution française jusqu’à sa destination naturelle, qu’ils voient dans le triomphe de l’égalité réelle.
9Humanisme : Dans le mouvement ouvrier, le marxisme, mais aussi l’anarcho-syndicalisme, vont exercer cette critique. Avec quel « succès » ?
10La critique marxienne n’a pas toujours été bien comprise. Dans Sur la question juive (1844), le jeune Marx critique essentiellement l’inachèvement de l’émancipation politique incarné par la Révolution française. Mais à aucun moment il n’entend revenir sur ce qui demeure, à ses yeux, un progrès sur la voie de l’émancipation humaine. La meilleure preuve en est que, dans le débat sur les droits politiques des Juifs en Allemagne, qui constitue la toile de fond de Sur la question juive, il se prononce, dès 1845, en faveur de l’accession de la minorité juive aux droits civils et politiques.
11Fondamentalement, Marx entend réconcilier émancipation politique et émancipation humaine, à travers la suppression définitive de la propriété bourgeoise et l’avènement d’une société communiste. La tradition anarchiste originelle, celle d’un Proudhon, d’un Bakounine ou d’un Kropotkine, ne rompt pas fondamentalement avec cette démarche. Pour tous ces auteurs, 1789 est le point de départ d’un processus d’émancipation qu’il convient d’approfondir, de prolonger, en complétant les conquêtes politiques par la conquête de l’égalité sociale. Au XIXe siècle, le mouvement ouvrier dans sa diversité s’est constitué son identité en s’affirmant comme l’héritier du rationalisme, de l’universalisme et du progressisme issu des Lumières, qu’il considère comme une œuvre que la bourgeoisie a initiée, et qu’il s’agit désormais de continuer sans elle, et contre elle. Marxistes et anarchistes veulent détruire l’Etat de la bourgeoisie par la révolution, mais c’est toujours au nom de la véritable démocratie et des besoins fondamentaux des êtres humains. D’un certain point de vue, on ne change pas de paradigme.
12Humanisme : Plus largement, peut-on cerner le moment où la triple critique des Lumières – la raison déraisonne, le progrès fait des dégâts, l’universalisme est un leurre – trouve ses sources dans l’univers idéologique de la gauche ?
13Les critiques du machinisme et des conditions de travail dans les usines modernes sont aussi vieilles que la Révolution industrielle. Mais au XIXe siècle, elles ne font pas l’objet d’une systématisation par ceux qui les formulent. Elles ne sont pas érigées en théorie générale anti-progrès. Il me semble que la rupture a lieu au début du XXe siècle avec l’évolution du petit groupe d’intellectuels anarcho-syndicalistes regroupés autour de la figure de Georges Sorel. Ces militants ont, dans un premier temps, soutenu la politique d’alliance du camp socialiste avec la bourgeoisie libérale afin de sauver la République, au tournant du siècle, contre les forces monarchistes, nationalistes et antisémites déchaînées par l’Affaire Dreyfus. Au lendemain de cette séquence, le gouvernement républicain recommence à réprimer le mouvement ouvrier, fait tirer sur les ouvriers en grève et pourchasse les syndicalistes. L’écoeurement face à cette trahison des alliés de la veille provoque une violente réaction idéologique contre tout ce que ces anciens alliés incarnent : la République, l’héritage des Lumières, le progressisme bourgeois. Sorel et ses camarades se mettent à théoriser une rupture du mouvement syndicaliste révolutionnaire avec cet héritage hypocrite et perverti. Les deux textes de Sorel les plus représentatifs de cette évolution sont les Réflexions sur la violence et Les illusions du progrès, dont le titre même est éloquent. Pour l’auteur, il n’y a plus rien à sauver de l’héritage des Lumières ; le prolétariat doit abandonner toute foi dans la raison, la démocratie ou le progrès. Son succès passe par une lutte héroïque, la grève générale érigée en mythe mobilisateur. Les ouvriers doivent incarner le surhomme nietzschéen, qui déploie sa volonté de puissance collective et impose un ordre nouveau sans se soucier de la démocratie ni des droits de l’Homme, produits d’une civilisation décadente. Ce n’est pas par hasard si Mussolini, lui-même ancien socialiste, s’est revendiqué de Sorel et de Nietzsche comme sources d’inspiration majeures. Sorel et ses camarades venaient de créer un précédent, même si la plupart d’entre eux salueront, dès 1917, la Révolution russe, revenant ainsi dans le giron de la tradition socialiste.
14Humanisme : Ce qui frappe, chez les auteurs que vous appelez à la barre, c’est leur extrême diversité. Quels types de liens s’établissent, par exemple, entre les critiques d’un Georges Sorel et ses Illusions du progrès, d’un Edouard Berth et ses Méfaits des intellectuels, d’une part, et, d’autre part, les critiques d’un Théodore Adorno et sa Dialectique de la raison ?
15Je ne crois pas qu’il faille chercher une cohérence politique ou philosophique dans la galerie de portraits des anti-Lumières « de gauche » que j’esquisse dans mon ouvrage. Contrairement aux courants socialistes, communistes et anarchistes qui plongent leurs racines dans les Lumières et la Révolution française, contrairement aussi au conservatisme qui naît de la réaction à cette Révolution, les figures de la gauche anti-Lumières ne constituent pas une « tradition ». Leurs tentatives théoriques ou politiques successives correspondent à des périodes de crise de la gauche, assez différentes les unes des autres. Sorel et Berth expriment, à leur manière, la crise que traverse le socialisme français au moment où une partie de ses représentants s’intègre à l’Etat républicain en acceptant de participer à des gouvernements de coalition avec des politiciens bourgeois. Adorno et Horkheimer incarnent de leur côté le désespoir des intellectuels de gauche allemands en pleine guerre mondiale, alors que les espoirs d’émancipation collective semblent plus lointains que jamais. Dans ces moment-là, la tentation est forte de jeter le bébé avec l’eau du bain. Cette tendance est perceptible dans la crise globale de la gauche que nous traversons en ce moment. A mon sens, ces rejets radicaux de l’héritage des Lumières de la part d’auteurs de gauche ne peuvent avoir de cohérence entre eux, ne serait-ce que parce que leur démarche n’a pas, comme j’essaie de le montrer dans mon livre, de cohérence interne. Ces tentatives de repenser l’émancipation des opprimés sur la base de présupposés philosophiques propres à la tradition conservatrice sont par essence, voués à l’inconsistance et à l’échec.
16Humanisme : Dans ce mouvement de remise en cause des Lumières vous faites peser une lourde responsabilité sur les tenant de la philosophie « déconstructiviste », Deleuze, Derrida… et, surtout, sur « l’antihumanisme » d’un Michel Foucault. Quelles parts respectives leur reviennent ?
17La philosophie poststructuraliste puis postmoderne des années 60-80 constitue une troisième résurgence de rejet des Lumières par la gauche, après les soréliens puis Adorno et Horkheimer dans les années 40. Historiquement, elle correspond à une prise de distance par rapport à l’idéologie des partis socialiste et communiste français, jugés trop compromis avec l’ordre établi en général et le colonialisme en particulier. Notons que, jusqu’en 1968, une telle démarche critique ne concerne que de petits cercles d’intellectuels venus de la gauche, alors que le PCF est à son apogée malgré sa solidarité avec l’URSS de Staline.
18Ces intellectuels ne vont pas se contenter de remettre en question le stalinisme ou le réformisme des sociaux-démocrates. Ils vont chercher à « déconstruire » jusqu’aux fondements mêmes de la gauche depuis 1789 : l’humanisme, le rationalisme, le progressisme. Le paradoxe est que, pour produire une telle déconstruction, ils vont aller largement puiser dans l’argumentaire de Nietzsche et/ou de Heidegger, deux penseurs notoirement connus pour leurs positions anti-démocratiques, hostiles à l’idée d’égalité humaine, et même eugénistes (pour Nietzsche) ou nazies (pour Heidegger). Rétrospectivement, cette démarche des intellectuels français paraît un peu surréaliste.
19Michel Foucault, qui claque la porte du PCF dès les années 50, est emblématique de cette posture. Contrairement à d’autres, il ne fait pas (toujours) mystère de son hostilité radicale à l’humanisme, à la tradition socialiste, et même à toute proposition d’émancipation collective, qu’il accuse de reconduire de nouvelles formes de domination. Le tour de force de Foucault, c’est d’avoir fait passer pour radicalement subversives la dénonciation de la nature « despotique » de la raison et la nécessité de s’opposer par principe à toute discipline comme coercitive. En réalité, ses positions hypercritiques conduisent à une impasse. Si chacun n’est occupé qu’à rejeter toute obéissance et toute autorité, fût-ce celle de la décision démocratique à la majorité, alors plus aucun projet collectif n’est vraiment possible.
20Humanisme : Vous faites un sort particulier aux critiques de la notion de progrès développées par Jean-Claude Michéa. Où situez-vous la faille qui, selon vous, invalide ses thèses ?
21Deux choses me posent problème chez cet auteur. D’abord, il procède à une reconstruction qui ne correspond pas à la réalité historique, en prétendant que le mouvement ouvrier originel aurait été « perverti » par son alliance avec la gauche parlementaire à partir de l’Affaire Dreyfus. En réalité, mouvement ouvrier et gauche républicaine ont des rapports bien plus complexes, faits de périodes d’alliance et de périodes d’affrontements, depuis la Révolution française. En outre, cette lecture mythifiée sert un but politique assez clair : il s’agit de désolidariser le mouvement ouvrier français des objectifs « progressistes », notamment les luttes contre les discriminations raciales, sexuelles, etc., comme si elles ne le concernaient pas vraiment mais au contraire, le détournait de son véritable but : l’égalité sociale et rien qu’elle. Pour ma part, je pense qu’il est contre-productif d’opposer les combats pour l’égalité. Antiracisme, féminisme et égalitarisme social doivent aller de pair, sans quoi la division voire la concurrence s’instaure entre ceux qui luttent pour leur émancipation.
22Humanisme : On découvre - plus précisément, j’ai découvert – grâce à vous, l’existence d’un idéologue influent, Talal Asad. Anthropologue, professant dans les plus grandes universités américaines, cet auteur est le contempteur le plus décidé de l’universalisme. Il s’appuie d’ailleurs sur Hannah Arendt qui, sur le tard, retrouvait des accents « burkiens » pour dénoncer la tromperie des « droits de l’homme ». Comment expliquer cette influence ?
23Il n’y a pas de hasard. En général, ceux qui s’engagent dans une critique radicale des fondements idéologiques de la modernité (le sécularisme, le rationalisme, le progressisme, l’universalisme des droits de l’Homme) finissent par tomber dans le même genre d’ornières idéologiques. A une conception de l’homme (et de la femme) comme être doué de raison et doté de prérogatives fondamentales, qu’il ou elle peut légitimement faire valoir contre tout pouvoir arbitraire, toute coutume oppressive, les anti-Lumières opposent la plupart du temps une conception qui subordonne l’individu et ses prérogatives aux traditions et aux règles du groupe religieux, ethnique ou national dont il est issu. Il n’y a pas beaucoup de contre-exemples dans l’histoire des idées. En l’occurrence, Talal Asad s’appuie sur Arendt, mais également sur Foucault pour présenter le sécularisme comme un particularisme occidental, qui ne peut s’exporter en Orient sans faire violence aux musulmans. Comme si le monde musulman était par nature imperméable à la modernité… Asad propose une lecture essentialiste de l’islam, qui est présenté comme un rapport à la transcendance figé depuis l’origine, identique sous toutes les latitudes, et bien évidemment incompatible avec le sécularisme hérité de l’histoire de l’Europe. Cet Orient inaltérable n’existe pas : dans les pays musulmans comme partout, les forces conservatrices s’opposent aux progressistes. En revanche, la lecture rétrograde de l’islam par Asad correspond à celle que les conservateurs musulmans veulent imposer partout où ils sont en position de force.
24Humanisme : L’assaut contre les « Lumières » semble être lancé, aujourd’hui, de toute part. Le féminisme de la guerre des sexes, le communautarisme racisé, l’écologie apocalyptique, l’islam radical… Cet hétéroclisme est-il une force ou une faiblesse ?
25Nous vivons une période de crise inédite du projet socialiste. L’effondrement de l’URSS, les déceptions provoquées par les social-démocraties au pouvoir en Europe depuis les années 1980 n’ont pas été surmontées ; les mutations profondes du monde social et du monde du travail ces quarante dernières années, les menaces que le réchauffement climatique font peser sur notre avenir n’ont pas trouvé, jusqu’ici, de véritable réponse politique du côté de la gauche. Les tentations anti-Lumières de ce côté du champ politique sont un effet du désarroi collectif qui résulte de cette situation d’impuissance. D’une manière générale, les conservatismes occupent volontiers l’espace idéologique laissé vacant par la forte rétraction des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier, partis et syndicats réunis. Même si je ne prétends certainement pas avoir la réponse à tous les problèmes, je cherche à montrer dans mon livre que la gauche n’a rien à gagner, mais au contraire tout à perdre, à renier ses propres fondements. Ses errements renforcent de plusieurs manières différentes, mais efficacement, le camp des conservateurs, et il n’y aura pas de changement réel du rapport de forces tant que ces errements n’auront pas pris fin.
26Humanisme : Pour résister politiquement à ce mouvement, pour faire face à ces dangers, vous en appelez, en exergue de votre livre et dans votre conclusion, à Jean Jaurès. Quel secours peut-on attendre, aujourd’hui, du grand tribun ?
27Jaurès est une figure tutélaire de la gauche française, et un ardent défenseur de l’universalisme et du progressisme. Je pense que la gauche a besoin de se souvenir de son histoire et de ce qui a fait sa force par le passé pour retrouver son identité. De nombreux défis sont à relever dans la conjoncture actuelle : renouer le lien avec un monde du travail qui a beaucoup changé depuis l’ère des grandes usines et des grandes concentrations ouvrières ; offrir des réponses progressistes à la crise écologique majeure dans laquelle nous sommes entrés ; surmonter les problèmes posés par la forme-parti traditionnelle tout en renouvelant les moyens d’un agir en commun ; résoudre la crise de l’école républicaine, etc. Nous ne reviendrons pas au statu quo ante, et je n’ai pas pour celui-ci de nostalgie particulière, dans la mesure où les partis et les syndicats traditionnels se sont révélés impuissants jusqu’ici à surmonter les difficultés que nous connaissons. Toutefois, le rationalisme, le progressisme et l’universalisme me semblent le socle commun sur lequel toutes les forces de gauche peuvent et doivent se remettre d’accord : ce socle permet le débat argumenté, ouvre un horizon commun par-delà les divergences doctrinales. Il peut seul nous mettre en situation d’imaginer la suite et de préparer les combats de l’avenir.