Issu d’une thèse récente, l’ouvrage d’Agathe Roby s’inscrit dans la lignée des travaux antérieurs de Leah Otis-Cour sur le Languedoc et de ceux, plus généraux, de Jacques Rossiaud, en envisageant la prostitution comme une institution de contrôle social et comme un prisme de la société médiévale dans ses rapports de pouvoir, dans l’organisation spatiale et la structuration de la société urbaine. Loin de se cantonner à une approche générale, l’A. a choisi de centrer son propos sur un Midi toulousain qui, à l’instar du Languedoc voisin, se caractérise pour l’époque médiévale par une institutionnalisation de la prostitution par le biais de bordels publics. On peut en suivre les développements depuis leur apparition à la fin du xive siècle (1372 à Toulouse, 1383 à Albi, 1390 à Castres…) jusqu’à leur fermeture dans les années 1550 sous l’effet conjugué d’un changement des mentalités et d’une dénonciation de plus en plus virulente de la prostitution et de ses effets délétères de la part des prédicateurs comme des membres du parlement de Toulouse. Dès 1520, et sans même attendre la promulgation de l’édit d’Orléans qui, en 1561, interdit les bordels, se produit ce basculement de la prostitution dans la délinquance, révélateur d’un nouvel ordre moral promu par la royauté et qui n’est sans doute pas sans avoir quelque lien avec la propagation des idées de la Réforme. Si cette première partie d’exposition se révèle parfois trop générale et manque un peu de chair – ce qui est paradoxal pour un ouvrage consacré à la prostitution –, on en fera moins le reproche à l’A…
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