Notes
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[*]
ANR/DFG Biolographes – FMSH ; GRHis EA3831 .
-
[1]
Pascal Duris et Gabriel Gohau, Histoire des sciences de la vie [1997], Belin, 2011 .
-
[2]
Pascal Jacob, Le cirque, du théâtre équestre aux arts de la piste, Larousse, 2002.
-
[3]
Éric Baratay et Élisabeth Hardouin-Fugier, Zoos. Histoire des jardins zoologiques en Occident (XVIe – XIXe siècles), La Découverte, 1998 et Nigel Rothfels, Savages and beasts, The Birth of Modern Zoo, Baltimore and London, John Hopkins University Press, 2002.
-
[4]
À partir des années 1740, avec les travaux de Charles Bonnet : Jean-Loup d’Hondt, Histoire de la zoologie, Ellipses, 2006, p. 59.
-
[5]
Surtout à partir de la création du Muséum national d’histoire naturelle de Paris et sa volonté d’étendre et de structurer l’enseignement et la pratique de l’histoire naturelle. Voir Claude Blanckaert, Claudine Cohen, Pietro Corsi et Jean-Louis Fischer (sous la direction de), Le Muséum au premier siècle de son histoire, Muséum national d’histoire naturelle, 1997.
-
[6]
Jacob Bates est le premier à utiliser la piste circulaire pour les exercices équestres et Philip Astley fixe le diamètre idéal de la piste à 13 mètres. Voir Pascal Jacob, Le cirque, op. cit., p. 28. Philip Astley est présent à Rouen le 26 novembre 1785. Voir Christian Oger, Antonio Franconi dans la vie et les spectacles à Rouen (1776-1799), Éditions Cirques, 1958, p. 13.
-
[7]
Annonces, affiches et avis divers de la Haute et Basse-Normandie, 41e feuille hebdomadaire du 23 octobre 1778, p. 163.
-
[8]
Pascal Jacob, Le cirque, op. cit., p. 51 .
-
[9]
Les spectacles des Franconi sont très rapidement copiés car en octobre 1810, l’écuyer Grenier exhibe au manège de la rue Duguay-Trouin également un cerf dressé. Voir Journal de Rouen, 21 octobre 1810, no 294, p. 4.
-
[10]
Journal de Rouen, 26 septembre 1813, no 269, p. 4.
-
[11]
Journal de Rouen, 10 septembre 1811 , no 253, p. 4.
-
[12]
Journal de Rouen, 7 octobre 1811 , no 280, p. 4.
-
[13]
Voir L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi de Georges-Louis, Leclerc de Buffon, comprenant de nombreuses visites dans différentes foires ou encore les notes personnelles et notes de cours de F.-A. Pouchet conservées aux Archives du Muséum d’histoire naturelle de Rouen (désormais AMHNR), FAP 6 – 13.
-
[14]
Laura Duprey, « L’idée de chaîne des êtres de Leibniz à Charles Bonnet », Dix-huitième siècle, no 43, 2011 /1 , p. 617 à 637.
-
[15]
Le Constitutionnel, 17 mars 1817, no 76, p. 4.
-
[16]
Selon le Journal de Rouen, il se produit au Théâtre des Arts les 19 et 21 octobre et le 11 novembre, ainsi qu’au Théâtre-Français le 23 octobre. Il est visible dans la maison du port sur le quai des Huîtres du 16 au 22 novembre (Journal de Rouen, 16 novembre 1832, no 321 , p. 4).
-
[17]
Munito est cité dans les notes de F.-A. Pouchet pour illustrer la question de l’intelligence animale (AMHNR, FAP 1303, « L’intelligence animale »).
-
[18]
Christian Lepel-Cointet, « L’assiette de Baucher : recherche iconographique sur la série d’assiettes dite du cirque Franconi », Les Dossiers de la faïence fine, no 28, avril 2010.
-
[19]
Journal de Rouen, 18 septembre 1836, no 262, p. 3.
-
[20]
Pour plus de renseignements : Maryline Cantor, Pouchet savant et vulgarisateur : musée et fécondité, Nice, Z’Éditions, 1994.
-
[21]
AMHNR, FAP 327, carton « Insectes notes diverses ».
-
[22]
Journal de Rouen, 30 septembre 1830, no 273, p. 3.
-
[23]
AMHNR, catalogue d’entrée, 1902-1922, 14 juin 1910.
-
[24]
Journal de Rouen, 26 octobre 1825, no 299, p. 3.
-
[25]
Journal de Rouen, 17 octobre 1823, no 288, p. 4.
-
[26]
Robert Bogdan, Freak Show : Presenting Human Oddities for Amusement and Profit, Chicago, University of Chicago, 1988.
-
[27]
Journal de Rouen, 30 octobre 1825, no 303, p. 3.
-
[28]
Voir, en 1825, une ménagerie qui présente « le véritable Jocko ou l’Homme des Bois » (Journal de Rouen, 26 octobre 1825, no 299, p. 3).
-
[29]
Georges-Louis Leclerc de Buffon, L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi, Imprimerie du roi, 1789, supplément, t. VII, p. 39.
-
[30]
Dans le Journal de Rouen, elle est annoncée en 1873, 1875, 1877, 1901 ou encore 1903. Elle voit successivement à Rouen la ménagerie de Jean-Baptiste, d’Adrien, puis de Gilbert Pézon.
-
[31]
Le négociant en cotonnades Georges Vanier, également érudit local, a laissé un témoignage intéressant sur la foire. Il évoque ainsi le théâtre Corvi, la ménagerie Lorraine, avec la dompteuse Zélie et Fr. Bidel. Voir Georges Vanier, « La vie rouennaise à la fin du XIXe siècle. Souvenirs d’enfance et de jeunesse », Bulletin de la Société libre d’émulation de la Seine-Maritime, 1982, p. 2.
-
[32]
Pour toutes les acquisitions : AMHNR, registre des entrées, 1838-1902 et 1902-1922.
-
[33]
AMHNR, registre des entrées, 1902-1922, fin de l’année 1917, p. 136.
-
[34]
L’inauguration parisienne a eu lieu le 3 avril 1904 ; voir Albert Rancy, Un lion parmi les lions ou la vie aventureuse et passionnée du dompteur Bidel, Courbevoie, Éditions Albert Rancy, 1967, p. 297.
-
[35]
Bibliothèque municipale de Rouen, A.Z., fonds documentaire sur la foire Saint-Romain, affiche publicitaire de la ménagerie Bidel pour la foire Saint-Romain de 1906.
-
[36]
Ibidem.
-
[37]
Albert Rancy, Un lion parmi les lions, op. cit., p. 302.
-
[38]
Archives départementales de la Seine-Maritime (ADSM), 4 T 228, « Muséum d’histoire naturelle de Rouen », délibération du conseil municipal de Rouen du 14 juin 1873.
-
[39]
En 1840, le programme est le suivant : zoologie archéologique, historique des animaux, anatomie physiologique, philosophie zoologique, désordres en zoologie, zooclassie, dénominations et utilité des collections (AMHNR, FAP 7, manuscrits, discours et notes diverses).
-
[40]
Ibidem, p. viii.
-
[41]
Journal de Rouen, 4 janvier 1840, no 4, p. 3.
-
[42]
AMHNR, FAP 1303, carton « Mammifères, généralités », note de Félix-Archimède Pouchet pour la conférence du Cercle rouennais de la Ligue de l’enseignement, 1870.
-
[43]
Georges Pennetier, « Ornithologie de la Seine-Inférieure », Actes du Muséum d’histoire naturelle de Rouen, fascicule VII, Rouen, Lecerf, 1898.
-
[44]
Il publie, entre autres, « L’homme tertiaire », Société des amis des sciences naturelles de Rouen, 8e année, 1872, 2e sem., p. 53-73.
-
[45]
Les débats ont lieu au sein de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen dès 1865. Plusieurs mémoires retranscrivent les propos tenus lors des séances, dont : Georges Pennetier, « Mutabilité des formes organiques » lue au cours de la séance du 7 juin 1866 et publiée (De la mutabilité des formes organiques, Masson, 1866).
-
[46]
Bénédicte Percheron, Les sciences naturelles à Rouen au XIXe siècle : muséographie, vulgarisation et réseaux scientifiques (1789-1923), doctorat d’histoire (sous la direction de Yannick Marec), Université de Rouen, 2014, partie II, chapitre 2.
-
[47]
Georges Pennetier, Notice sur le Demodex folliculorum caninus et la gale folliculaire, Rouen, L. Deshays, 1872.
-
[48]
Georges Pennetier, « Les oiseaux de la ferme », Journal de l’agriculture, Librairie de l’agriculture, 1869, p. 834-838.
-
[49]
Georges Pennetier, Histoire naturelle agricole du gros et petit bétail, zootechnie générale, produits du bétail, zootechnie descriptive, parasites et maladies, législation et police sanitaire, Baudry, 1893.
-
[50]
AMHNR, PEN 18, lettre de Georges Pennetier à Ferdinand Corvi, 26 novembre 1901 .
-
[51]
Pour le récit de la mort de l’animal, voir « L’Éléphant du Muséum d’histoire naturelle de Rouen », Journal de Rouen, 21 janvier 1914, no 21 , p. 2.
-
[52]
Fondée le 21 janvier 1865 : « Statuts et règlement de la Société des Amis des sciences naturelles », Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, H. Boissel, 1866, p. 1 et ADSM, 4 T 25, dossier sur la société.
-
[53]
Félix-Frédéric, Hébert, « Compte-rendu des travaux de la société pendant l’année 1865 », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, H. Boissel, 1866, p. 15.
-
[54]
« Statuts et règlement de la Société des Amis des Sciences naturelles », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, H. Boissel, 1866, p. 1 et ADSM, 4 T 25, dossier sur la société.
-
[55]
La constitution des comités a été établie grâce au dépouillement des Bulletins de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, Deshays, 1866 à 1923.
-
[56]
Émile Mocquerys, Énumération des insectes coléoptères observés jusqu’alors dans le département de la Seine-Inférieure, Caen, Hardel, 1857.
-
[57]
AMHNR, PEN 29, dossier consacré à Paul Noël.
-
[58]
AMHNR, registre des entrées, 1838-1902, no 2, don du 28 juin 1873, p. 127.
-
[59]
AMHNR, registre des entrées, 1838-1902, no 1316-1395, achat de 80 boîtes d’insectes ayant appartenu à S. Mocquerys, avril 1879, p. 198.
-
[60]
Georges Viret, Catalogue des lépidoptères du département de Seine-Inférieure, 1re partie : rhopalocères, Rouen, L. Deshays, 1874.
-
[61]
BNF, 4 NF 95, portraits de membres de la Société entomologique de France.
-
[62]
Cet Elbeuvien a écrit en 1866 un article intitulé « Insectes des laines », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, 1866, Rouen, Boissel, 1867, p. 289-291 .
-
[63]
Pierre Noury, « Le catalogue complet des oiseaux de la Normandie », Société des Amis des sciences naturelles, 1865, Rouen, Boissel, 1866.
-
[64]
Pierre-Eugène Lemetteil, « Catalogue raisonné des oiseaux de la Seine-Inférieure », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, 1866, Rouen, Boissel, 1867.
-
[65]
Charles-Georges Chesnon, Essai sur l’Histoire naturelle de la Normandie, Bayeux, Groult, 1834.
-
[66]
Henri Gadeau de Kerville, Faune de la Normandie, I, Mammifères, Baillière, 1888.
-
[67]
Charles Darcel, Coup d’œil rétrospectif sur les travaux de la Société centrale d’agriculture du département de la Seine-Inférieure depuis son établissement en 1819, Rouen, A. Péron, 1849, p. 7.
-
[68]
Comme P. Allain, « Observations sur la présence des hannetons, leur reproduction et les circonstances pouvant favoriser ou empêcher leur développement », Extrait des travaux de la Société centrale d’agriculture du département de la Seine-Inférieure, t. XXV, années 1868-1869, Rouen, Boissel, 1870. Voir également les nombreux rapports sur les nuisibles : ADSM, 28 J 31 , études adressées à la Société sur les campagnols et les hannetons, 1844-1889.
-
[69]
J. Philippe, « Rapport sur le service des épizooties dans le département de la Seine-Inférieure en 1889 », Extrait des travaux de la Société centrale d’agriculture du département de la Seine-Inférieure, année 1890, Rouen, Deshays, 1891 .
-
[70]
ADSM, 39 J 4, « Société de médecine vétérinaire de la Seine-Inférieure et de l’Eure », discours d’Albert Richart aux 80 ans de la Société, 6 novembre 1932, p. 4. Voir également Journal de Rouen, 8 novembre 1932, no 313, p. 2.
-
[71]
Idem.
-
[72]
Journal de Rouen, 8 novembre 1932, no 313, p. 2.
-
[73]
Les résultats du rapport ont été délivrés au cours de la séance de la société du 27 octobre 1872 (Journal de Rouen, 31 octobre 1872, no 305, p. 2).
-
[74]
La création de ce service est abordée au cours de cette même séance.
-
[75]
Par exemple : « Concours. Société vétérinaire de la Seine-Inférieure et de l’Eure », Recueil de médecine vétérinaire, vol. 50, Asselin, 1873, p. 560.
-
[76]
Copie de l’arrêté : Bulletin de la Société protectrice des animaux reconnue d’utilité publique, cercle rouennais, no 1 , 1er semestre 1888, Rouen, Lecerf, 1888, p. 7-12. Elle est reconnue d’utilité publique à la suite de l’arrêté municipal du 31 janvier 1885.
-
[77]
Georges Fleury, La belle histoire de la SPA de 1845 à nos jours, Grasset, 2000.
-
[78]
La constitution du bureau et la liste des membres sont tirées des Bulletins du Cercle rouennais de protection des animaux, parution entre 1888 et 1908 (Bibliothèque municipale de Rouen, Nm 1025).
-
[79]
Ibidem, p. 7.
-
[80]
Cinquième bulletin du cercle rouennais de protection des animaux, Rouen, Benderitter, 1896, p. 10.
-
[81]
Bibliothèque municipale de Rouen (désormais BmR), AZ, fonds documentaire sur la Société normande de protection des animaux, R. Hacqueville, « La Société normande de protection des animaux », Liberté-Dimanche, 19 avril 1953.
-
[82]
Almanach de Rouen et des départements de la Seine-Inférieure et de l’Eure, Rouen, Péron, 1913.
-
[83]
D’après le dépouillement du Journal de Rouen.
-
[84]
Procès-verbaux des séances du Conseil municipal, Rouen, Julien Lecerf, 1881 , séance du 5 décembre 1881 , p. 504.
-
[85]
Ibidem.
-
[86]
Ibidem, séance du 16 juin 1882, p. 358.
-
[87]
BmR, 92 N, dossier Jean Delacour, « Les oiseaux n’eurent jamais d’ami plus fervent que Jean Delacour... », Liberté Dimanche, 17 novembre 1985.
-
[88]
BmR, 92 N, discours de réception à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, 30 novembre 1934, p. 2.
-
[89]
Ibidem, p. 3.
-
[90]
BmR, 92 N, dossier Jean Delacour, Albert Pécy, « Foch lui avait dit : « Delacour, après ma mort, je voudrais être un oiseau pour vivre dans vos cages »», Point de vue Images du monde, no 115, 17 août 1950, p. 14.
-
[91]
BmR, 92 N, discours de réception..., op. cit., p. 4.
-
[92]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit., p. 14.
-
[93]
BmR, 92 N, discours de réception...
-
[94]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit., p. 15.
-
[95]
BmR, 92 N, discours de réception...
-
[96]
BmR, 92 N, « Les oiseaux n’eurent jamais... », op. cit.
-
[97]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit, p. 15.
-
[98]
BmR, 92 N, discours de réception..., op. cit., p. 4.
-
[99]
Il voit le jour en 1855 à Avray près de Versailles et décède en 1933 à Harefield en Angleterre. Informations biographiques : Helena Gerrish, « The life of H. Avray Tipping », Bulletin of the Welsh historic gardens trust, no 53, 2008-2009, p. 6-7.
-
[100]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit., p. 15. Néanmoins, celle-ci a entièrement brûlé en 1939, « alors qu’il est en expedition ».
-
[101]
Ibidem.
-
[102]
Jean Delacour et Alain Hennache, Les mémoires d’un ornithologiste, Clères, Muséum national d’histoire naturelle, 2001 , p. 41 .
-
[103]
Ibidem.
-
[104]
Éric Baratay et Élisabeth Hardouin-Fugier, Zoos. Histoire des jardins zoologiques, op. cit., p. 149-156.
-
[105]
Voir Yvette Conry, L’Introduction du darwinisme en France au XIXe siècle, J. Vrin, 1974 et Bénédicte Percheron, Les sciences naturelles, op. cit.
1 Jusqu’au XVIIIe siècle, l’Occidental attribue essentiellement une vocation alimentaire, utilitaire ou encore d’ornement à la faune, mais s’opère un changement au milieu du siècle sur les relations établies entre l’homme et l’animal. Conjointement à l’essor des études zoologiques, sous l’impulsion de naturalistes comme Linné ou Buffon [1] , l’animal devient spectacle, par le dressage [2] et par la fondation de jardins zoologiques [3]. Dans le premier cas, les animaux servent à positionner l’homme [4] par opposition, dans une conception hiérarchisée du monde, tandis que dans le second cas, la thésaurisation animale se déplace par l’adjonction d’une fonction esthétique. Ces mutations, particulièrement visibles à Paris au cours de la seconde partie du XVIIIe siècle [5], peuvent être de même perçues à l’échelle d’une ville de province comme Rouen, dont les rapports entretenus entre la population et les animaux semblent suffisamment originaux ou exemplaires, selon les cas, pour leur consacrer une étude singulière.
2 Ces changements s’effectuent dès les années 1820 avec le succès des spectacles forains et les débuts de l’enseignement de la zoologie. Bien que ces deux faits paraissent totalement se distinguer, ils se recoupent par leur intérêt commun pour les animaux, voire parfois s’alimentent mutuellement. De la fascination pour la nature à la circulation de spécimens, les spectacles forains attirent les naturalistes qui peuvent y observer les animaux vivants et en acquérir de nouveaux. Mais à une échelle plus globale, que nous disent les spectacles animaliers sur le rapport entretenu entre les hommes et les animaux à Rouen ? Comment sont perçues ces représentations par la population, notamment par le monde savant local ? Auteurs des discours sur les animaux, les scientifiques contribuent ainsi à façonner le regard porté sur le règne animal. Il nous faudra ainsi observer également la nature des études zoologiques rouennaises. Enfin, la question de l’évolution de la perception du monde animal prend un tour particulier au cours de la seconde partie du siècle, en raison des sentiments contraires que provoquent les animaux. Des épizooties à l’émergence des sociétés de protection animale en passant par l’acclimatation des animaux, ceux-ci sont tour à tour sources de danger ou, au contraire, de richesse. Face à ces multiplications de faits et de points de vue, peut-on aussi se demander comment et en quoi les différents contacts et expériences entretenus entre les hommes et les animaux ont-ils permis de modifier à Rouen la question de la place de l’homme dans la nature ?
De l’alimentaire aux spectacles
ORIGINE DES SPECTACLES À ROUEN
3 C’est par le biais de l’équitation que le dressage animalier devient une discipline artistique à part entière, sous l’impulsion de deux pionniers anglais, Jacob Bates et Philip Astley [6], qui posent les jalons des premiers spectacles de cirque. Par sa proximité avec la ville de Paris, les Rouennais ont pu assister aux origines de cette pratique. Jacob Bates présente ainsi à Rouen en octobre 1778 son spectacle de dressage de chevaux [7]. Si ce dresseur n’est que de passage, la ville attire par la suite des grands noms de la discipline, comme Antonio Franconi, qui y fonde le premier manège circulaire de France, rue Duguay-Trouin. Dans cette salle, le dresseur y teste ses futures attractions parisiennes [8]. Les premières années, A. Franconi et ses écuyers offrent au public essentiellement des exercices équestres et de voltiges, mais la concurrence dans ce domaine commence à être rude. Pour se démarquer de ses rivaux, ils dressent alors des animaux locaux, mais sauvages, comme des cerfs, puis se spécialisent dans l’exhibition d’animaux exotiques de grande taille, comme l’éléphant. À Rouen, on peut ainsi voir les cerfs dressés Coco et Rubi [9] en septembre et octobre 1813 et l’éléphant Baba, visible dans un enclos installé sur le Quai de Paris, près de la porte Guillaume-Lion [10].
4 Les années 1810 voient s’épanouir les spectacles d’animaux savants à Rouen. Outre les Franconi, des dresseurs et saltimbanques s’établissent pour quelques semaines dans la ville. Le manège Duguay-Trouin semble le lieu de prédilection pour ces compagnies. En septembre 1811 , c’est Rembela qui présente des « chiens et singes dansant sur la corde raide » [11] . Il s’agit avant tout d’anthropomorphismes et non d’études sur l’intelligence animale. Les animaux sont grimés afin de mimer le comportement humain. Le compte rendu du Journal de Rouen du 7 octobre témoigne de la nature de ce spectacle :
« Il faut voir cette chienne affublée d’un costume de vieille : sa démarche cassée annonce la décrépitude ; sa physionomie même porte l’empreinte des ravages du tems [sic] ; et ce chien déserteur, qui reçoit la sentence et le coup de la mort avec un sang-froid remarquable ; et cet autre qui, avec une brouette dont il est chargé, se fraie un passage à travers un nombre considérable de chaises. » [12]
6 Bien que ces représentations semblent éloignées des sciences, elles peuvent soulever des interrogations sur la question de l’intelligence animale, non seulement au sein du public, mais aussi de la communauté scientifique, qui évoque les cas les plus étonnants dans leurs publications ou au cours de leurs enseignements [13]. Si les supercheries sont souvent démontrées rapidement et les exercices relégués au rang de la prestidigitation, les scientifiques demeurent très friands de ces spectacles, car ils témoignent de l’étendue des ressources inexplorées de la nature. Ces spectacles apportent de même des observations et des arguments en faveur de nouvelles classifications ou entraînent des ajustements dans la répartition de l’échelle des êtres encore admise au début du siècle [14], dans une perspective gradualiste plaçant l’homme au-dessus des autres espèces.
7 Les animaux savants européens les plus célèbres de la première partie du XIXe siècle se sont produits à Rouen. Le chien Munito, qui sait « lire, écrire, calculer, jouer aux dominos, distinguer des couleurs et des tours de cartes » [15], exécute ainsi ses numéros pour le compte de son maître, Aubin, en décembre 1822, dans la salle du Cour Martin, au-dessus du Caveau. Toutefois, ce sont les éléphants dressés qui conservent une place de choix dans ce genre de divertissement pendant toute la première partie du XIXe siècle, en raison de leur rareté en France. Après Baba, l’éléphant Kiouny est le personnage d’une pièce en quatre actes mêlés de chants, intitulée Kiouny ou l’Éléphant et le page d’Émile Vanderbuch. Il est visible sur les scènes du Théâtre des Arts et du Théâtre Français aux mois d’octobre et de novembre 1832 [16]. Plus modestement, on peut l’observer dans une maison du port du 16 au 22 novembre. Les éléphants savants sont, durant toute la première partie du siècle, érigés au rang de personnalités. Le nom de ces éléphants devient par ailleurs un terme générique qui annonce les qualités de l’animal. En 1850, un éléphant est ainsi présenté à la foire Saint-Romain sous le nom de Kiouny II. À l’instar de la girafe de la Ménagerie parisienne, les éléphants savants viennent orner des produits dérivés diffusés, comme des assiettes de la Manufacture de Creil-Montereau. L’éléphant Baba et le chien Munito [17], ainsi que toutes les attractions du Cirque olympique, sont ainsi connus partout en France par le biais d’assiettes illustrées [18]. Les animaux les plus exceptionnels deviennent des objets de propagande pour des troupes foraines.
8 Dans les années 1820 et 1830, se met en place un théâtre d’une nature à la fois merveilleuse et mystérieuse. Le cirque, le dressage, le curieux, le théâtre et les sciences naturelles se confondent. L’émergence de ces spectacles sur les scènes des salles spécialisées dans la musique ou le théâtre témoigne d’un syncrétisme fort s’opérant entre les différentes disciplines scientifiques et les arts de la scène. La nature devient un véritable spectacle. Les mises en scène théâtrales et les nouveaux genres de divertissement influencent alors les façons de présenter l’histoire naturelle.
9 Dans les années 1830, il ne s’agit plus uniquement de montrer et de dresser, mais aussi d’opposer afin d’exacerber la férocité de la nature. Les dresseurs mettent ainsi en scène des combats d’animaux de grande taille ou au contraire microscopiques. Le public rouennais a pu ainsi observer, en octobre 1836 [19], le combat de 70 animaux grâce à un microscope solaire installé place des Carmes. Dans cette même veine, les spectacles de puces savantes attirent les foules et intriguent les scientifiques. Le naturaliste rouennais Félix-Archimède Pouchet [20], fondateur du Muséum d’histoire naturelle de la ville, s’émerveille d’une représentation de puces savantes qu’il a pu observer en 1834 rue des Carmes. C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’il relate sa visite. Il est surtout frappé par la mise en scène de cette attraction. Les puces sont tour à tour musiciennes d’orchestre ou poussent des charges beaucoup plus importantes qu’elles [21] . Les combats les plus courants demeurent tout de même ceux de fauves et le spectacle est encore plus attirant lorsque le dresseur enfermé dans la cage avec les fauves est une femme.
EXHIBER LE MARIN
10 La présence du port de Rouen a permis également de présenter au public les prises de pêche les plus rares. Le port se transforme en lieu d’exhibition des animaux marins exceptionnels ou de gabarits remarquables. Ceux-ci sont exposés de façon provisoire dans des baraquements le long des quais ou sur des places publiques de la cité. Ce sont bien souvent des poissons, comme des requins, ou encore des cétacés, qui sont présentés dans des entrepôts privés ou publics de la ville. Souvent pêchés ou échoués le long des cotes, les spécimens sont ramenés à Rouen et exhibés jusqu’à leur décomposition. Par exemple, en septembre 1830 [22], c’est une « baleine gigantesque » qui est exposée au pavillon de la place Saint-Sever. Pour recevoir la carcasse de l’animal, un pavillon spécial est aménagé. Durant tout le siècle, les spectacles de baleines remportent un grand succès. De ces échouages sur les côtes normandes, le Muséum conserve des traces dans ses collections. Le globicéphale de la galerie des mammifères rappelle la capture de quatorze globicéphales réalisée le long des côtes normandes en 1856 [23]. Un autre animal marin, le phoque, appelé aussi « le glouton des mers glaciales » [24], « loup-marin », « veau des mers », « poisson-savant » ou encore « tigre-marin », a de même beaucoup alimenté les fantasmes du public. Sa nature, présentée comme exceptionnelle, et l’étonnement qu’il suscite auprès des visiteurs, ont fait qu’il est de plus en plus courant dans les spectacles animaliers des années 1830 et 1840.
LA FOIRE SAINT-ROMAIN
11 C’est surtout à la foire Saint-Romain que les espèces animales exotiques peuvent être essentiellement observées. Dès les années 1820, de grandes ménageries commencent à s’y installer systématiquement. Celles-ci comprennent la nécessité de présenter des « vedettes » au public. En 1823 [25], la ménagerie de Madame Tournier offre aux Rouennais la possibilité d’observer le seul rhinocéros actuellement visible en Europe. En transit entre Paris et Londres, les ménageries semblent désormais organiser leur venue en fonction des dates des grandes foires européennes. Des montreurs londoniens comme Drake viennent exhiber leurs animaux. Initiateurs de la notion de « Freak show » [26], les Anglais sont à Rouen les premiers à proposer des mélanges des genres. Drake présente ainsi une collection de serpents exotiques, à côté de la tête d’un indien esquimau « bien conservée et [...] tatouée à la manière de ces peuples » [27]. La confusion des termes trahit aussi un sensationnalisme visant à dérouter le public. Les grands singes, spécifiquement les orangs-outangs, sont de fait annoncés sous le nom d’« hommes des bois » [28]. Le terme, qui déjà chez Buffon désignait des singes [29], est mis en avant une grande partie du XIXe siècle par les ménageries et la presse.
12 Au début du siècle, les ménageries sont essentiellement constituées de félins, comme des tigres et des lions, ou encore de hyènes. Elles possèdent de même quelques singes et de nombreux reptiles. Dans les années 1850 et 1860, les ménageries deviennent beaucoup plus conséquentes et atteignent facilement une soixantaine de spécimens. C’est la diversité qui importe. À Rouen, il faut attendre la ménagerie des Indes de Leprince et Herbert en 1846 pour voir une ménagerie de grande taille revenir régulièrement. Des années 1870 à la Seconde Guerre mondiale, c’est la ménagerie Pezon qui anime fréquemment la foire [30]. Deux attractions reviennent cependant presque chaque année : la ménagerie toulousaine de Poisson, qui est présente à partir de 1884, et la ménagerie Bidel [31] . Cette dernière est la plus importante de la fin du XIXe siècle à Rouen. Elle est dirigée par le dompteur François Bidel. Cette ménagerie vend ou lègue à partir des années 1870 de nombreux spécimens, notamment une girafe en 1875, puis des félins ou encore des singes, au Muséum d’histoire naturelle de Rouen. La présence de ces forains a été à Rouen une véritable manne pour cette institution qui s’est bien souvent empressée d’acquérir les cadavres des animaux auprès de leur propriétaire.
13 Outre Bidel, la ménagerie Coudol et Pezon a permis l’acquisition par achat ou par don de nombreuses espèces, dont en 1873, un jeune lion mort, des tatous-cabassous, un python, une autruche, un chacal, un sanglier ou encore une grue cendrée [32]. En 1882, Pezon vend au Muséum le cadavre d’un zèbre qui est à la fois monté en peau et en squelette directement au sein des laboratoires de l’institution. Parmi les fournisseurs, il faut encore mentionner la ménagerie Roussel en 1876, le théâtre Corvi et ses singes savants en 1880, la ménagerie Lorraine en 1888 ou encore la ménagerie Poisson en 1909.
14 Les ménageries s’improvisent, de même, fournisseurs en temps de crise. Durant les guerres, les problèmes financiers rencontrés par les propriétaires de ménageries provoquent la mort, accidentelle ou volontaire, de très nombreux animaux. Au cours de la Première Guerre mondiale, le Muséum d’histoire naturelle de Rouen acquiert un couple de lions auprès du directeur de la ménagerie franco-belge de la rue de Cat rouge. Incapable de nourrir ses animaux, le propriétaire Camille Rigeard s’est décidé à les faire tuer à l’aide de la strychnine par le vétérinaire Durieu en 1917. Le Muséum hérite alors d’un couple de lions en décembre de cette même année [33].
15 Les ménageries gagnent aussi en fonction pédagogique avec l’avancement dans le siècle. François Bidel, après avoir proposé une nouvelle vision du domptage en présentant des fauves qui ne sont pas affamés, invente le théâtre cinéma-zoologique en 1904 [34]. Sur l’affiche rouennaise de 1906, le spectacle est présenté comme un « enseignement par les yeux, d’utilité publique pour ses leçons de choses en histoire naturelle et psychologique » [35]. Il « réunit le critérium de l’Art du dressage, la Zoologie, l’Éthnologie, la Géographie, l’Océanographie [...] » [36]. Le spectacle débute alors par un film montrant un transatlantique quittant le port du Havre. Des images animées dévoilent par la suite des chalutiers, des icebergs, puis « l’écran s’enroul[e] et démasqu[e] la cage. Là, dans un décor de glace, un groupe de huit ours blancs évolu[e] sous les ordres du dompteur Blondel, costumé en Esquimau » [37]. La traversée de l’Asie et de l’Afrique s’effectue de même sur le principe de l’alternance entre les images et les exercices de domptage.
Étudier les animaux à Rouen au XIXe siècle
16 Devant les capacités des animaux, notamment ceux visibles dans les foires, et la prise de conscience de la très vaste étendue de la nature, la zoologie connaît un essor important au XVIIIe siècle. À Rouen, c’est Félix-Archimède Pouchet qui ouvre véritablement l’étude de la zoologie dans la ville. En effet, lors de sa nomination le 28 octobre 1828 [38], un cours d’histoire naturelle comprenant l’enseignement de la zoologie est ajouté aux cours publics de botanique. Il est alors chargé de constituer des collections municipales pour illustrer ses cours. Il s’agit d’un enseignement alliant à la fois la classification, l’anatomie, la physiologie et l’éthologie [39].
17 C’est la classification naturelle d’Henri-Marie Ducrotay de Blainville que Félix-Archimède Pouchet enseigne et qu’il reprend dans son ouvrage Zoologie classique ou Histoire naturelle du règne animal, publié en 1841 . Le choix de cette méthode s’est imposé selon lui « parce qu’elle [...] semble la plus facile à appliquer, et qu’elle offre l’avantage de ne réunir dans chacune de ses classes que des êtres dont les analogies sont incontestables » [40]. Pour H.-M. Ducrotay de Blainville, le règne animal peut être divisé en trois sous-règnes : les zygozoaires (les animaux qui offrent deux côtés semblables), les actinozoaires (les animaux rayonnés) et les hétérozoaires (ceux qui ont des formes irrégulières). Le zoologiste divise ces règnes en types, puis en classes, en ordres, en familles et enfin en genres.
18 Il oriente également son enseignement sur « l’histoire de tous les animaux qu’il est utile à l’homme de connaître, soit à cause du commerce important dont ils sont l’objet, soit par les services qu’ils rendent aux arts et à la médecine » [41] . Il s’agit ainsi de leçons appliquées aux besoins locaux. Mais F.-A. Pouchet s’est de même beaucoup interrogé sur l’intelligence animale. Il concède de l’intelligence parfois très développée aux animaux. À ce propos, en 1870, il affirme dans une conférence consacrée à ce sujet :
« Moi, en tant que savant, sans aucune préoccupation, je veux restituer à l’homme sa dignité biologique et son essence intellectuelle suprême et sans craindre d’affronter les tempêtes à placer les animaux dans une sphère plus élevée que n’en font quelques naturalistes. » [42]
20 Son principal successeur, Georges Pennetier, s’est lui aussi intéressé à la zoologie. Il a particulièrement étudié l’ornithologie, en raison de l’importante collection d’oiseaux du muséum local. Il est l’auteur à ce propos de plusieurs recherches et inventaires ornithologiques, notamment d’un fascicule intitulé L’ornithologie de la Seine-inférieure [43] en 1898, qui est en réalité le catalogue des oiseaux du département conservés dans les vitrines du muséum. À travers la lecture des publications de G. Pennetier se profile un nouveau domaine de recherche se développant essentiellement à partir des années 1870 et qui tend à faire évoluer la fonction du Muséum d’histoire naturelle de Rouen : la zoologie agricole. Cependant l’action la plus remarquable du naturaliste demeure celle entreprise en faveur de la diffusion des recherches préhistoriques [44], naissantes dans les années 1860, et de l’introduction du darwinisme dans sa ville. Dès 1865, il soutient l’idée de l’évolution des espèces face aux fixistes rouennais [45]. Dès sa prise de fonction à la tête du Muséum d’histoire naturelle, il prend soin d’organiser les collections préhistoriques et d’évoquer l’apparentée des hommes et des singes. En 1900, c’est un orang-outang qui accueille un visiteur dans le vestibule de l’institution [46].
21 Micrographe, il produit plusieurs recherches sur les parasites des animaux de la ferme, comme en 1872 une Notice sur le Demodex folliculorum caninus et la gale folliculaire [47]. Vulgarisateur, il s’attache de même à publier des leçons de zoologie agricole, comme celle sur Les oiseaux de la ferme [48], qui a servi de leçon d’ouverture pour son cours dispensé à l’École départementale d’agriculture de la Seine-Inférieure. Dans ce domaine, il a surtout laissé un ouvrage à portée encyclopédique, Histoire naturelle agricole du gros et petit bétail [49] (1893), dans lequel il propose une vaste synthèse de 780 pages des connaissances en zootechnie agricole. Il s’agit d’un grand manuel destiné aussi bien aux éleveurs qu’à tous les acteurs de l’industrie agro-alimentaire.
22 Il est intéressant de relever qu’il a mené au cœur même du Muséum d’histoire naturelle de Rouen des tentatives d’acclimatation de singes, le taux de mortalité des animaux exotiques étant très élevé. Pour mieux comprendre l’origine de ce phénomène, il a procédé à des autopsies d’animaux décédés à la foire Saint-Romain. L’autopsie qu’il réalise en novembre 1901 sur un mandrill révèle les conditions déplorables de détention et de traitement des animaux. Décédé d’une congestion pulmonaire, comme une grande partie des espèces exotiques qui meurent lors de la foire, l’animal avait également souffert de maltraitance [50]. Le froid est bien souvent responsable de la mort des animaux exotiques. Il est aussi à l’origine de la mort de l’éléphant d’Asie de la galerie des mammifères du Muséum en 1911 dans un cirque stationné à Rouen [51] .
23 Jusque dans les années 1860, toutes les études naturalistes sont menées soit par les personnalités du muséum rouennais, soit par quelques amateurs éclairés mais isolés. En 1865, la création de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen propose de structurer la recherche des amateurs et des professionnels [52]. Elle est essentiellement « destinée à [...] favoriser l’étude et les progrès [des sciences naturelles], à centraliser tous les faits qui peuvent s’y rattacher, à mettre en relation toutes les personnes qui, de près ou de loin, s’intéressent à ses travaux, à préparer enfin, pour l’avenir, les documents complets de l’histoire naturelle de notre pays » [53]. Selon ses statuts, « elle a pour but l’étude et les progrès des sciences naturelles, plus particulièrement en ce qui concerne la Seine-Inférieure et les départements voisins » [54]. Constituée et dirigée par plusieurs botanistes, elle s’attache tout d’abord à compléter les inventaires de la flore locale, mais quelques-uns de ses membres s’intéressent à la faune normande. C’est tout d’abord l’entomologie qui fédère le plus la recherche en zoologie à Rouen, car cette discipline permet, à moindres frais, d’acquérir de très nombreux spécimens. Dans ce domaine, les travaux deviennent plus efficaces grâce à la constitution de comités mis en place en 1874 [55]. Les recherches sont alors réparties par ordre zoologique. Présidé initialement par Le Bouteiller, il regroupe pour l’étude des coléoptères, entre autres, Jules Bourgeois, Henri Gadeau de Kerville, Albert Gascard ou encore ses plus anciens spécialistes Simon et Émile Mocquerys. Cette communauté de scientifiques œuvre alors à compléter le travail initié par cette famille et complète l’ouvrage Coléoptères de la Seine-Inférieure [56] d’Émile Mocquerys publié en 1857. À Rouen, ces deux naturalistes ont fait de nombreux émules et ont formé des entomologistes reconnus comme Paul Noël [57]. Une partie de la collection Simon Mocquerys des coléoptères du département est par ailleurs entrée dans la collection du Muséum d’histoire naturelle de la ville, par don en 1873 [58], puis par achat en avril 1879 [59]. Un autre comité traite uniquement de la question des lépidoptères. Un des grands spécialistes de ces insectes est Georges Viret qui propose dès 1874 un Catalogue des lépidoptères du département de Seine-Inférieure [60]. Par la suite, les membres du comité ajoutent de nombreux suppléments à cette première publication. Il faut noter que dans le domaine de l’entomologie, deux personnalités de la société sont aussi membres de la Société entomologique de France [61] : Henri Gadeau de Kerville et Alexandre Levoiturier [62].
24 Parmi les comités fondés en 1874, un est consacré à l’ornithologie. Il est présidé par Pierre-Eugène Lemetteil, qui est à cette époque le plus grand spécialiste rouennais des oiseaux. Au début de la création de la société, l’ornithologie n’est pourtant pas en reste puisqu’elle publie Le catalogue complet des oiseaux de la Normandie [63] de l’Elbeuvien Pierre Noury dès 1865. L’année suivante, Pierre-Eugène Lemetteil fait publier un Catalogue raisonné des oiseaux de la Seine-Inférieure [64]. Parmi les membres de ce comité, on retrouve des entomologistes et des botanistes. On y croise ainsi Jules Bourgeois, Paul Noël, Emmanuel Blanche ou encore Henri Gadeau de Kerville.
25 C’est par ailleurs cette dernière personnalité qui procède au plus grand inventaire de la faune de Normandie. Dans ce domaine, seules quelques études ponctuelles existaient. Il n’y avait en effet guère que l’Essai sur l’Histoire naturelle de la Normandie [65] de Charles-Georges Chesnon daté de 1834. De 1887 à sa mort, H. Gadeau de Kerville travaille à l’édification d’un grand inventaire entièrement consacré à la faune normande. Ce travail est nécessaire pour lui, car les travaux zoologiques sur les espèces que l’on peut observer en Normandie sont lacunaires. Il entreprend cette œuvre tout d’abord en faisant publier un premier fascicule au second semestre de l’année 1887 dans les Bulletins de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen entièrement consacré aux mammifères [66]. Le second fascicule regroupe les oiseaux (carnivores, omnivores, insectivores et granivores) au 1er semestre 1889. Le troisième fascicule, paru au second semestre 1891 , propose de clôturer l’étude par l’inventaire des pigeons, gallinacés, échassiers et palmipèdes. Enfin, le quatrième fascicule est entièrement consacré aux reptiles, batraciens et poissons et voit le jour au second semestre 1896. Au final, seule sa partie sur les vertébrés est parue.
Perceptions animales : épizooties, protection et acclimatation
ÉPIZOOTIES
26 Toutefois, les naturalistes professionnels et amateurs ne sont pas les seuls acteurs de la recherche zoologique à Rouen au XIXe siècle. Les sociétés agricoles ont contribué de même à faire évoluer les connaissances sur cette question, néanmoins souvent sous un rapport économie ou technique. Dans les années 1820, la société centrale d’agriculture de Seine-Inférieure publie essentiellement des travaux sur l’espèce bovine, afin d’améliorer la rentabilité agricole, mais aussi de façon générale sur les animaux des fermes. Elle fournit entre autres « de nombreuses instructions sur les maladies qui les frappent, sur les meilleures conditions à observer dans la construction des écuries, des bergeries et des étables ; sur la nourriture et l’engraissement, sur le choix des aliments » [67]. Dans les années 1830, c’est l’oviculture qui mobilise singulièrement les membres de la société, mais aussi la sériculture, pour ses relations avec l’industrie locale. Après les bovins et les ovins, les chevaux attirent l’attention des vétérinaires locaux qui multiplient les publications sur la question. Au milieu du siècle, les grands débats portent sur la question de la destruction des hannetons [68]. À la fin du siècle, la société participe à la lutte contre les épidémies, en publiant, entre autres, les rapports du service des épizooties. Des études sont menées sur les maladies présentes en Seine-inférieure : la morve, le farcin, la rage, la fièvre aphteuse, la péripneumonie, le charbon et la tuberculose bovine [69]. La société prodigue des conseils et propose des mesures de police à la Préfecture pour lutter contre la propagation des maladies.
27 Parallèlement, dans les années 1850, quelques vétérinaires de la Seine-Inférieure décident de fonder la Société de médecine vétérinaire de Seine-Inférieure pour diffuser les connaissances, la lutte contre les épizooties et les pratiques propres à leur profession. Dès ses débuts, la compagnie regroupe les 25 vétérinaires du département [70], mais elle n’est créée officiellement qu’en 1852 [71] . Le but de la société est de resserrer « les liens de confraternité, [de] défendre les intérêts de la profession, [ou encore de] v[enir] en aide à la détresse imméritée de certains de ses membres » [72]. Dès le début, elle s’est surtout attachée à l’éradication des épidémies. Dans les années 1870, elle renforce cette mission pour éviter la propagation aux humains. En 1872 [73], elle se préoccupe, entre autres, de la propagation du typhus et crée le service des épizooties [74]. Elle organise également des concours pour favoriser la recherche dans le domaine de la médecine vétérinaire [75].
PROTECTION
28 Mais avec l’émergence de la bactériologie, l’animal est de plus en plus perçu comme un péril potentiel pour l’homme. L’idée de protéger les animaux peut ainsi difficilement émerger du milieu scientifique ou des sociétés professionnelles agricoles ou vétérinaires. C’est d’ailleurs d’autres catégories socioprofessionnelles qui s’emparent de cette question. À Rouen, une société de protection animale voit pourtant le jour le 30 novembre 1884 [76]. Sous le nom de Société protectrice des animaux (groupe rouennais), elle se greffe sur le projet lancé à Paris par la Société protectrice des animaux fondée en 1845, initialement pour veiller aux bons soins des chevaux [77].
29 En étudiant cette société, il est remarquable de ne retrouver aucune personnalité issue des sciences naturelles de la ville au sein de son Bureau, voire parmi la liste de ses membres. Les fondateurs sont bien plus issus du commerce ou de l’industrie. En 1884 [78], son président est Paul Drouet, un commerçant et plieur de Rouenneries. Absent des autres sociétés savantes et étranger au monde agricole, l’implication de ce personnage dans ce projet peut faire penser à une personne sensible au bien-être animal. Dans ses statuts, la société indique qu’elle a pour but avant tout de participer à « l’amélioration, par tous les moyens possibles, du sort des animaux, principalement des animaux domestiques, les plus utiles auxiliaires de l’homme » [79]. La lecture de ses bulletins, publiés à partir de 1888, indique que l’animal qui mérite le plus de soin est le cheval. Pour inciter au bon comportement des citoyens, cette structure a recours à plusieurs actions. La première touche les commerçants qui utilisent les voitures à chevaux pour l’acheminement de leur marchandise. La société souhaite inciter un meilleur comportement des personnes travaillant directement avec les animaux par le biais de la distribution de prix et par la diffusion d’idées ciblées. Très vite, la société a également compris l’importance de s’intéresser à la vulgarisation scientifique et a cherché à tenir un discours moralisateur auprès des plus jeunes en organisant chaque année un grand concours auprès des instituteurs du département chargés de diffuser des informations relatives à la protection des nids et à la destruction des nuisibles. Outre la prévention, la société a tout de même le pouvoir, de façon indirecte, de faire exercer la loi Grammont du 2 juillet 1850. À la fin du siècle, la société affirme qu’elle souhaite avant tout porter sa protection sur les animaux qui « par leur caractère, leur intelligence, leurs fonctions, prêtent leur appui à l’homme dans sa lutte pour la vie » [80]. La liste comprend désormais le cheval, le chien et les petits oiseaux. Il faut noter que les chats ne font pas partie de la liste, car ils ne sont pas considérés comme travailleurs.
30 L’absence des personnalités les plus importantes des sciences naturelles de la ville aux travaux de la société est notable. Elle témoigne d’une divergence de buts et d’intérêts entre les naturalistes et les membres de cette compagnie. Pour les scientifiques, les animaux sont avant tout des sujets d’étude dont il faut se détacher pour pouvoir étudier plus amplement leur anatomie, leur physiologie, voire leur comportement.
31 En 1911 , une nouvelle société protectrice généraliste voit le jour dans les environs de Rouen : la Société normande de protection des animaux [81] . Cette société est cependant plus pratique que moralisatrice. Il est intéressant de relever que dans les années 1910, les sociétés protectrices se spécialisent en fonction des espèces. C’est la sympathie accordée aux chiens qui provoque la création de plusieurs groupements spécialisés, dont la création d’un Club normand du chien pratique en 1912, qui s’intéresse surtout au ratier, un allié de l’hygiène publique. L’Annuaire de Rouen signale de même en 1913 l’existence de la Société canine de Normandie [82]. L’idée de protéger la diversité animale est encore très loin d’être admise. Elle a cependant émergé lentement par les questions afférentes à l’acclimatation.
ACCLIMATATION
32 Contrairement à Paris, où les initiatives se développent depuis la Révolution française, l’acclimatation à Rouen au XIXe siècle relève du domaine privé. Les petites annonces de la presse locale du début du siècle laissent percevoir les animaux les plus précieux pour les Rouennais. Si les annonces de chiens perdus sont courantes depuis les origines de la presse rouennaise, celles relatives aux perroquets égarés, voire volés, se multiplient à partir des années 1810 [83]. Toutefois, faute de sources, il est difficile de connaître ainsi les espèces vivantes acclimatées à Rouen. Les donations au Muséum d’histoire naturelle de Rouen nous informent de l’existence de quelques singes ou de perroquets, mais les animaux décèdent bien souvent précocement. La question d’acquérir des collections publiques vivantes et la création d’un jardin zoologique émergent en 1881 [84]. Ce projet intègre un plan de rénovation du Jardin des Plantes de la ville. Le but serait de faire de celui-ci « un lieu de récréation instructive par excellence, une promenade attrayante pour toute [la] population » [85].
33 Le 16 juin 1882 [86], le conseil municipal rejette définitivement le projet, après une enquête poussée auprès des autres villes françaises qui possèdent sur leur territoire ce type d’institution. Dans les autres cités françaises, outre la ménagerie nationale, les jardins zoologiques sont privés. La municipalité rouennaise a ainsi estimé qu’elle n’avait pas à subventionner un tel projet privé sur un terrain communal. Le projet est donc abandonné, dans l’attente de l’initiative d’un entrepreneur particulier. Il faut attendre une quarantaine d’années pour qu’un parc animalier voit le jour dans la région rouennaise. Ce projet se concrétise à Clères en 1919 par le travail et les libéralités d’un riche ornithologue passionné, Jean Delacour.
34 Cet ornithologiste distingué a vu le jour le 26 septembre 1890 à Paris [87]. Il grandit dans la propriété familiale de Villers-Bretonneaux dans la Somme. Enfant, il se passionne pour l’observation de la nature et précise à ce propos lors de son entrée à l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Rouen le 30 novembre 1934, que « le goût des choses de la nature, inné chez [lui], s’[es]t fait jour dès l’âge de cinq ans, sinon plus tôt » [88]. Enfant, il commence déjà à se constituer une collection d’animaux et de plantes [89]. Grâce à l’aisance financière de ses parents, riches industriels picards, J. Delacour peut s’adonner à sa passion [90]. Il rapporte lui-même, qu’« à dix ans, avec l’argent qui [lui est] donné en récompense lorsqu’[il a] été le premier de [s]a classe, il ach[ète] déjà des oiseaux et des orchidées » [91] . Son père demande ainsi à son jardinier de lui concevoir un petit jardin avec des plantes exotiques et des jets d’eau [92]. À l’âge de 15 ans, il possède plusieurs serres de plantes exotiques, ainsi que des volières [93]. Après l’obtention de son baccalauréat, il suit à la Sorbonne les cours de zoologie, mais perd son père à cette époque. Celui-ci lui lègue une fortune qui le met à l’abri des besoins jusqu’à la fin de ses jours [94]. Avant 1914, la propriété possède déjà de grandes collections botaniques et zoologiques, mais pendant la guerre, Foch puis Weygand y installent un poste de commandement. La dernière offensive allemande détruit définitivement le château de ses parents au mois d’avril 1918 [95]. Le jeune zoologiste songe alors immédiatement à reconstituer ses serres et ses collections animalières. En 1919, rendant visite à son ami le naturaliste Eugène Boullet établi à Canteleu, il découvre la grande propriété du château de Clères et l’acquiert auprès de la duchesse de Choiseul-Praslin [96].
35 À son arrivée, J. Delacour décide de le remanier et de rénover les bâtisses du château. Il fait rectifier des détails architecturaux dénaturés par des restaurations antérieures malheureuses [97]. Sont aussi conçus en même temps les jardins, les clôtures et les volières [98]. Il souhaite cependant conserver l’allure anglaise du parc qui l’a séduit lors de son achat et fait ainsi appel à l’architecte britannique Henry Avray Tipping [99]. Afin d’alimenter ses collections, J. Delacour constitue un vaste réseau scientifique, comprenant « des correspondants dans les pays les plus reculés (...). Il entretient avec eux, comme avec les zoos de Londres, Berlin, Paris et New-York (dont il devient le pourvoyeur n[uméro un] en oiseaux), une formidable correspondance » [100]. De cette façon, en 1926, il reçoit des gibbons de la part du gouverneur de Cochinchine, Cognacq, alors que son parc contient seulement des collections ornithologiques vivantes. Il décide de les laisser vivre librement dans le parc, mais élisent finalement domicile sur l’île du lac. À la suite de cette introduction inopinée de mammifères dans son domaine, il amène d’autres espèces, notamment des kangourous, des cerfs, des antilopes et des gazelles [101] . Pour des raisons d’acclimatation, il n’a pu cependant introduire d’autres spécimens, car « la riche herbe de la Normandie est fatale à beaucoup d’animaux des steppes africaines ou asiatiques » [102]. Il a cherché aussi à sélectionner des espèces qui ne soient pas nuisibles pour les arbres. Parallèlement à ces modes d’acquisition, J. Delacour conduit lui-même des missions scientifiques, non seulement pour étudier la faune et la flore exotique, mais aussi pour enrichir ses propres collections. En dix ans, il participe à huit voyages d’études qui le conduisent essentiellement en Amérique centrale et en Asie [103].
36 Le rapport des Rouennais aux animaux au cours du XIXe siècle semble ainsi partagé entre fascination et méfiance. Les animaux sont avant tout un bien économique qui doit être le plus rentable possible. L’exemple de la Société protectrice des animaux (groupe rouennais) est saisissant à ce propos. Il faut prendre soin des animaux, car, bien portant, ils produisent plus et coûtent moins cher. Pour les scientifiques, ils sont de même du matériel de laboratoire et sont des sujets d’étude qui permettent de mieux positionner l’homme dans la classification du vivant. Le siècle est aussi celui de la mise en commun des connaissances relevant des sciences naturelles au sein de sociétés savantes spécialisées. Les inventaires du vivant et du minéral ne sont plus désormais menés solitairement, mais structurés et mutualisés au sein de comités de naturalistes. À la fin du siècle, une véritable défiance à l’égard des animaux se renforce, car ils sont vecteurs d’épidémies. Les animaux deviennent également de véritables allégories des colonies [104]. Ils montrent la richesse des conquêtes françaises et parfois leurs dangerosités. Le changement de perception des humains sur les animaux à Rouen s’opère dans les années 1860 avec l’introduction du darwinisme, tout d’abord dans le milieu naturaliste, puis au sein des muséums et des programmes scolaires. La cité normande a eu, par ailleurs, la spécificité d’avoir eu parmi ses naturalistes certains des premiers défenseurs de la théorie de l’évolution (Georges Pennetier et Georges Pouchet) [105], paradigme essentiel de l’incorporation de l’homme à la nature. Mais la question de l’évolution des espèces ne découle pas des contacts accrus des hommes avec les animaux à Rouen au XIXe siècle, mais de débats, scientifiques et philosophiques, menés depuis le siècle précédent à une échelle internationale. Les naturalistes ne s’emparent pas par ailleurs de la question du bien-être animal. Cependant, par la volonté d’acclimater les espèces, celle de la conservation s’est posée.
Notes
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[*]
ANR/DFG Biolographes – FMSH ; GRHis EA3831 .
-
[1]
Pascal Duris et Gabriel Gohau, Histoire des sciences de la vie [1997], Belin, 2011 .
-
[2]
Pascal Jacob, Le cirque, du théâtre équestre aux arts de la piste, Larousse, 2002.
-
[3]
Éric Baratay et Élisabeth Hardouin-Fugier, Zoos. Histoire des jardins zoologiques en Occident (XVIe – XIXe siècles), La Découverte, 1998 et Nigel Rothfels, Savages and beasts, The Birth of Modern Zoo, Baltimore and London, John Hopkins University Press, 2002.
-
[4]
À partir des années 1740, avec les travaux de Charles Bonnet : Jean-Loup d’Hondt, Histoire de la zoologie, Ellipses, 2006, p. 59.
-
[5]
Surtout à partir de la création du Muséum national d’histoire naturelle de Paris et sa volonté d’étendre et de structurer l’enseignement et la pratique de l’histoire naturelle. Voir Claude Blanckaert, Claudine Cohen, Pietro Corsi et Jean-Louis Fischer (sous la direction de), Le Muséum au premier siècle de son histoire, Muséum national d’histoire naturelle, 1997.
-
[6]
Jacob Bates est le premier à utiliser la piste circulaire pour les exercices équestres et Philip Astley fixe le diamètre idéal de la piste à 13 mètres. Voir Pascal Jacob, Le cirque, op. cit., p. 28. Philip Astley est présent à Rouen le 26 novembre 1785. Voir Christian Oger, Antonio Franconi dans la vie et les spectacles à Rouen (1776-1799), Éditions Cirques, 1958, p. 13.
-
[7]
Annonces, affiches et avis divers de la Haute et Basse-Normandie, 41e feuille hebdomadaire du 23 octobre 1778, p. 163.
-
[8]
Pascal Jacob, Le cirque, op. cit., p. 51 .
-
[9]
Les spectacles des Franconi sont très rapidement copiés car en octobre 1810, l’écuyer Grenier exhibe au manège de la rue Duguay-Trouin également un cerf dressé. Voir Journal de Rouen, 21 octobre 1810, no 294, p. 4.
-
[10]
Journal de Rouen, 26 septembre 1813, no 269, p. 4.
-
[11]
Journal de Rouen, 10 septembre 1811 , no 253, p. 4.
-
[12]
Journal de Rouen, 7 octobre 1811 , no 280, p. 4.
-
[13]
Voir L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi de Georges-Louis, Leclerc de Buffon, comprenant de nombreuses visites dans différentes foires ou encore les notes personnelles et notes de cours de F.-A. Pouchet conservées aux Archives du Muséum d’histoire naturelle de Rouen (désormais AMHNR), FAP 6 – 13.
-
[14]
Laura Duprey, « L’idée de chaîne des êtres de Leibniz à Charles Bonnet », Dix-huitième siècle, no 43, 2011 /1 , p. 617 à 637.
-
[15]
Le Constitutionnel, 17 mars 1817, no 76, p. 4.
-
[16]
Selon le Journal de Rouen, il se produit au Théâtre des Arts les 19 et 21 octobre et le 11 novembre, ainsi qu’au Théâtre-Français le 23 octobre. Il est visible dans la maison du port sur le quai des Huîtres du 16 au 22 novembre (Journal de Rouen, 16 novembre 1832, no 321 , p. 4).
-
[17]
Munito est cité dans les notes de F.-A. Pouchet pour illustrer la question de l’intelligence animale (AMHNR, FAP 1303, « L’intelligence animale »).
-
[18]
Christian Lepel-Cointet, « L’assiette de Baucher : recherche iconographique sur la série d’assiettes dite du cirque Franconi », Les Dossiers de la faïence fine, no 28, avril 2010.
-
[19]
Journal de Rouen, 18 septembre 1836, no 262, p. 3.
-
[20]
Pour plus de renseignements : Maryline Cantor, Pouchet savant et vulgarisateur : musée et fécondité, Nice, Z’Éditions, 1994.
-
[21]
AMHNR, FAP 327, carton « Insectes notes diverses ».
-
[22]
Journal de Rouen, 30 septembre 1830, no 273, p. 3.
-
[23]
AMHNR, catalogue d’entrée, 1902-1922, 14 juin 1910.
-
[24]
Journal de Rouen, 26 octobre 1825, no 299, p. 3.
-
[25]
Journal de Rouen, 17 octobre 1823, no 288, p. 4.
-
[26]
Robert Bogdan, Freak Show : Presenting Human Oddities for Amusement and Profit, Chicago, University of Chicago, 1988.
-
[27]
Journal de Rouen, 30 octobre 1825, no 303, p. 3.
-
[28]
Voir, en 1825, une ménagerie qui présente « le véritable Jocko ou l’Homme des Bois » (Journal de Rouen, 26 octobre 1825, no 299, p. 3).
-
[29]
Georges-Louis Leclerc de Buffon, L’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi, Imprimerie du roi, 1789, supplément, t. VII, p. 39.
-
[30]
Dans le Journal de Rouen, elle est annoncée en 1873, 1875, 1877, 1901 ou encore 1903. Elle voit successivement à Rouen la ménagerie de Jean-Baptiste, d’Adrien, puis de Gilbert Pézon.
-
[31]
Le négociant en cotonnades Georges Vanier, également érudit local, a laissé un témoignage intéressant sur la foire. Il évoque ainsi le théâtre Corvi, la ménagerie Lorraine, avec la dompteuse Zélie et Fr. Bidel. Voir Georges Vanier, « La vie rouennaise à la fin du XIXe siècle. Souvenirs d’enfance et de jeunesse », Bulletin de la Société libre d’émulation de la Seine-Maritime, 1982, p. 2.
-
[32]
Pour toutes les acquisitions : AMHNR, registre des entrées, 1838-1902 et 1902-1922.
-
[33]
AMHNR, registre des entrées, 1902-1922, fin de l’année 1917, p. 136.
-
[34]
L’inauguration parisienne a eu lieu le 3 avril 1904 ; voir Albert Rancy, Un lion parmi les lions ou la vie aventureuse et passionnée du dompteur Bidel, Courbevoie, Éditions Albert Rancy, 1967, p. 297.
-
[35]
Bibliothèque municipale de Rouen, A.Z., fonds documentaire sur la foire Saint-Romain, affiche publicitaire de la ménagerie Bidel pour la foire Saint-Romain de 1906.
-
[36]
Ibidem.
-
[37]
Albert Rancy, Un lion parmi les lions, op. cit., p. 302.
-
[38]
Archives départementales de la Seine-Maritime (ADSM), 4 T 228, « Muséum d’histoire naturelle de Rouen », délibération du conseil municipal de Rouen du 14 juin 1873.
-
[39]
En 1840, le programme est le suivant : zoologie archéologique, historique des animaux, anatomie physiologique, philosophie zoologique, désordres en zoologie, zooclassie, dénominations et utilité des collections (AMHNR, FAP 7, manuscrits, discours et notes diverses).
-
[40]
Ibidem, p. viii.
-
[41]
Journal de Rouen, 4 janvier 1840, no 4, p. 3.
-
[42]
AMHNR, FAP 1303, carton « Mammifères, généralités », note de Félix-Archimède Pouchet pour la conférence du Cercle rouennais de la Ligue de l’enseignement, 1870.
-
[43]
Georges Pennetier, « Ornithologie de la Seine-Inférieure », Actes du Muséum d’histoire naturelle de Rouen, fascicule VII, Rouen, Lecerf, 1898.
-
[44]
Il publie, entre autres, « L’homme tertiaire », Société des amis des sciences naturelles de Rouen, 8e année, 1872, 2e sem., p. 53-73.
-
[45]
Les débats ont lieu au sein de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen dès 1865. Plusieurs mémoires retranscrivent les propos tenus lors des séances, dont : Georges Pennetier, « Mutabilité des formes organiques » lue au cours de la séance du 7 juin 1866 et publiée (De la mutabilité des formes organiques, Masson, 1866).
-
[46]
Bénédicte Percheron, Les sciences naturelles à Rouen au XIXe siècle : muséographie, vulgarisation et réseaux scientifiques (1789-1923), doctorat d’histoire (sous la direction de Yannick Marec), Université de Rouen, 2014, partie II, chapitre 2.
-
[47]
Georges Pennetier, Notice sur le Demodex folliculorum caninus et la gale folliculaire, Rouen, L. Deshays, 1872.
-
[48]
Georges Pennetier, « Les oiseaux de la ferme », Journal de l’agriculture, Librairie de l’agriculture, 1869, p. 834-838.
-
[49]
Georges Pennetier, Histoire naturelle agricole du gros et petit bétail, zootechnie générale, produits du bétail, zootechnie descriptive, parasites et maladies, législation et police sanitaire, Baudry, 1893.
-
[50]
AMHNR, PEN 18, lettre de Georges Pennetier à Ferdinand Corvi, 26 novembre 1901 .
-
[51]
Pour le récit de la mort de l’animal, voir « L’Éléphant du Muséum d’histoire naturelle de Rouen », Journal de Rouen, 21 janvier 1914, no 21 , p. 2.
-
[52]
Fondée le 21 janvier 1865 : « Statuts et règlement de la Société des Amis des sciences naturelles », Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, H. Boissel, 1866, p. 1 et ADSM, 4 T 25, dossier sur la société.
-
[53]
Félix-Frédéric, Hébert, « Compte-rendu des travaux de la société pendant l’année 1865 », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, H. Boissel, 1866, p. 15.
-
[54]
« Statuts et règlement de la Société des Amis des Sciences naturelles », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, H. Boissel, 1866, p. 1 et ADSM, 4 T 25, dossier sur la société.
-
[55]
La constitution des comités a été établie grâce au dépouillement des Bulletins de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, Rouen, Deshays, 1866 à 1923.
-
[56]
Émile Mocquerys, Énumération des insectes coléoptères observés jusqu’alors dans le département de la Seine-Inférieure, Caen, Hardel, 1857.
-
[57]
AMHNR, PEN 29, dossier consacré à Paul Noël.
-
[58]
AMHNR, registre des entrées, 1838-1902, no 2, don du 28 juin 1873, p. 127.
-
[59]
AMHNR, registre des entrées, 1838-1902, no 1316-1395, achat de 80 boîtes d’insectes ayant appartenu à S. Mocquerys, avril 1879, p. 198.
-
[60]
Georges Viret, Catalogue des lépidoptères du département de Seine-Inférieure, 1re partie : rhopalocères, Rouen, L. Deshays, 1874.
-
[61]
BNF, 4 NF 95, portraits de membres de la Société entomologique de France.
-
[62]
Cet Elbeuvien a écrit en 1866 un article intitulé « Insectes des laines », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, 1866, Rouen, Boissel, 1867, p. 289-291 .
-
[63]
Pierre Noury, « Le catalogue complet des oiseaux de la Normandie », Société des Amis des sciences naturelles, 1865, Rouen, Boissel, 1866.
-
[64]
Pierre-Eugène Lemetteil, « Catalogue raisonné des oiseaux de la Seine-Inférieure », Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, 1866, Rouen, Boissel, 1867.
-
[65]
Charles-Georges Chesnon, Essai sur l’Histoire naturelle de la Normandie, Bayeux, Groult, 1834.
-
[66]
Henri Gadeau de Kerville, Faune de la Normandie, I, Mammifères, Baillière, 1888.
-
[67]
Charles Darcel, Coup d’œil rétrospectif sur les travaux de la Société centrale d’agriculture du département de la Seine-Inférieure depuis son établissement en 1819, Rouen, A. Péron, 1849, p. 7.
-
[68]
Comme P. Allain, « Observations sur la présence des hannetons, leur reproduction et les circonstances pouvant favoriser ou empêcher leur développement », Extrait des travaux de la Société centrale d’agriculture du département de la Seine-Inférieure, t. XXV, années 1868-1869, Rouen, Boissel, 1870. Voir également les nombreux rapports sur les nuisibles : ADSM, 28 J 31 , études adressées à la Société sur les campagnols et les hannetons, 1844-1889.
-
[69]
J. Philippe, « Rapport sur le service des épizooties dans le département de la Seine-Inférieure en 1889 », Extrait des travaux de la Société centrale d’agriculture du département de la Seine-Inférieure, année 1890, Rouen, Deshays, 1891 .
-
[70]
ADSM, 39 J 4, « Société de médecine vétérinaire de la Seine-Inférieure et de l’Eure », discours d’Albert Richart aux 80 ans de la Société, 6 novembre 1932, p. 4. Voir également Journal de Rouen, 8 novembre 1932, no 313, p. 2.
-
[71]
Idem.
-
[72]
Journal de Rouen, 8 novembre 1932, no 313, p. 2.
-
[73]
Les résultats du rapport ont été délivrés au cours de la séance de la société du 27 octobre 1872 (Journal de Rouen, 31 octobre 1872, no 305, p. 2).
-
[74]
La création de ce service est abordée au cours de cette même séance.
-
[75]
Par exemple : « Concours. Société vétérinaire de la Seine-Inférieure et de l’Eure », Recueil de médecine vétérinaire, vol. 50, Asselin, 1873, p. 560.
-
[76]
Copie de l’arrêté : Bulletin de la Société protectrice des animaux reconnue d’utilité publique, cercle rouennais, no 1 , 1er semestre 1888, Rouen, Lecerf, 1888, p. 7-12. Elle est reconnue d’utilité publique à la suite de l’arrêté municipal du 31 janvier 1885.
-
[77]
Georges Fleury, La belle histoire de la SPA de 1845 à nos jours, Grasset, 2000.
-
[78]
La constitution du bureau et la liste des membres sont tirées des Bulletins du Cercle rouennais de protection des animaux, parution entre 1888 et 1908 (Bibliothèque municipale de Rouen, Nm 1025).
-
[79]
Ibidem, p. 7.
-
[80]
Cinquième bulletin du cercle rouennais de protection des animaux, Rouen, Benderitter, 1896, p. 10.
-
[81]
Bibliothèque municipale de Rouen (désormais BmR), AZ, fonds documentaire sur la Société normande de protection des animaux, R. Hacqueville, « La Société normande de protection des animaux », Liberté-Dimanche, 19 avril 1953.
-
[82]
Almanach de Rouen et des départements de la Seine-Inférieure et de l’Eure, Rouen, Péron, 1913.
-
[83]
D’après le dépouillement du Journal de Rouen.
-
[84]
Procès-verbaux des séances du Conseil municipal, Rouen, Julien Lecerf, 1881 , séance du 5 décembre 1881 , p. 504.
-
[85]
Ibidem.
-
[86]
Ibidem, séance du 16 juin 1882, p. 358.
-
[87]
BmR, 92 N, dossier Jean Delacour, « Les oiseaux n’eurent jamais d’ami plus fervent que Jean Delacour... », Liberté Dimanche, 17 novembre 1985.
-
[88]
BmR, 92 N, discours de réception à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, 30 novembre 1934, p. 2.
-
[89]
Ibidem, p. 3.
-
[90]
BmR, 92 N, dossier Jean Delacour, Albert Pécy, « Foch lui avait dit : « Delacour, après ma mort, je voudrais être un oiseau pour vivre dans vos cages »», Point de vue Images du monde, no 115, 17 août 1950, p. 14.
-
[91]
BmR, 92 N, discours de réception..., op. cit., p. 4.
-
[92]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit., p. 14.
-
[93]
BmR, 92 N, discours de réception...
-
[94]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit., p. 15.
-
[95]
BmR, 92 N, discours de réception...
-
[96]
BmR, 92 N, « Les oiseaux n’eurent jamais... », op. cit.
-
[97]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit, p. 15.
-
[98]
BmR, 92 N, discours de réception..., op. cit., p. 4.
-
[99]
Il voit le jour en 1855 à Avray près de Versailles et décède en 1933 à Harefield en Angleterre. Informations biographiques : Helena Gerrish, « The life of H. Avray Tipping », Bulletin of the Welsh historic gardens trust, no 53, 2008-2009, p. 6-7.
-
[100]
Albert Pécy, « Foch... », op. cit., p. 15. Néanmoins, celle-ci a entièrement brûlé en 1939, « alors qu’il est en expedition ».
-
[101]
Ibidem.
-
[102]
Jean Delacour et Alain Hennache, Les mémoires d’un ornithologiste, Clères, Muséum national d’histoire naturelle, 2001 , p. 41 .
-
[103]
Ibidem.
-
[104]
Éric Baratay et Élisabeth Hardouin-Fugier, Zoos. Histoire des jardins zoologiques, op. cit., p. 149-156.
-
[105]
Voir Yvette Conry, L’Introduction du darwinisme en France au XIXe siècle, J. Vrin, 1974 et Bénédicte Percheron, Les sciences naturelles, op. cit.