Notes
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[*]
Aix-Marseille Université, Fondation A*Midex, TELEMMe - LabexMed alumna.
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[1]
Je remercie A. Luttrell, qui a lu la première version de ce texte, pour ses suggestions précieuses.
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[2]
Anthony Luttrell, Studies on the Hospitallers after 1306. Rhodes and the West, London, Ashgate, 2007 ; Idem, The town of Rhodes : 1306-1356, Rhodes, Office of the Medieval Town, 2003 ; Nicolas Vatin, Rhodes et l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Paris, CNRS, 2001 ; Ródos 2400 chrónia. I póli tis Ródou apó tin ́́dryś́ tis méchri tin katálipsi apó tous Toúrkous (1532), Actes du colloque (Rhodes, 24-29 octobre 1993), 2 vol., Athènes, 1999 ; Albert Gabriel, La cité de Rhodes. 1310-1522, 2 vol., Paris, Boccard, 1923.
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[3]
Les églises extra-urbaines ne seront pas prises en compte : en plus des 27 identifiées, nous avons repéré huit églises.
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[4]
Elias Kollias, The medieval city of Rhodes and the palace of the grand master, 2e éd., Athènes, Archaeological Receipts Fund, 1998, p. 99.
-
[5]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit.
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[6]
Bibliothèque Nationale de Valletta (désormais Malta), Cod. 76, fol. 50, 62, Liber Conciliorum, 21 .V.1480 ; Jean-Bernard de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson du siège de Rhodes de 1480 », Bulletin de la Société de l’Histoire et du Patrimoine de l’Ordre de Malte (désormais BSHPOM), no 28, 2013, p. 12-43.
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[7]
Emma Maglio, « At the periphery of the Empire : urban restructuring and architectural transformation in Ottoman Rhodes », LONAARD Magazine, no 9, 2, 2012, p. 5-20.
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[8]
Les archives de l’Ordre sur Rhodes furent détruites ou abandonnées pendant le siège de 1522 : les textes subsistant furent amenés à Malte. Voir Antonio Zammit Gabarretta et Joseph Mizzi (édité par), Catalogue of the records of the Order of St. John of Jerusalem..., vol. I-VI, Malte, 1964.
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[9]
Archives Départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille (désormais ADMar).
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[10]
Noël Pinzutti, Pierre Tucoo-Chala, « Sur un récit inédit de voyage aux Lieux Saints sous Louis XI », Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, no 1 , 1973, p. 188-204, p. 202.
-
[11]
Jean-Bernard de Vaivre, « Notes sur l’iconographie de Rhodes au temps des Chevaliers », BSHPOM, no 23, 2010, p. 4-44 ; Id., Laurent Vissière, « ‘‘Affin que vous entendez mon intencion de ystoires que je vueil, et des lieux où seront’’. Essai sur le manuscrit de dédicace des œuvres de Guillaume Caoursin à Pierre d’Aubusson », BSHPOM, no 27, 2012, p. 4-106.
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[12]
Le matériel cartographique vient de l’Office for the Conservation of the Medieval Town de Rhodes.
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[13]
À côté de la ville fortifiée byzantine (kastron), le village (khôrion) était sans murs. Voir Patrick Boucheron, Denis Menjot, La ville médiévale. Histoire de l’Europe urbaine 2, Paris, Éditions du Seuil, 2011 , p. 60. Le village de Rhodes n’était donc pas fortifié, du moins jusqu’au XIIIe s. Voir Emma Maglio, « Rhodes byzantine du IVe au XIIIe s. : formation d’une ville chrétienne », dans Problèmes de topographies urbaines à la lumière de nouvelles recherches en Méditerranée byzantine (IVe-XIVe siècles), PUP, Aix-en-Provence (à paraître).
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[14]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 131 .
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[15]
Anna-Maria Kasdagli, Katerina Manoussu-Ntella, « Nées érevvnes stin ochýrosi tis mesaionikís pýlis tou Agíou Ioánni stin póli tis Ródou », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit. p. 327-340, p. 329.
-
[16]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 1 , op. cit., p. 124-147.
-
[17]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa gia ti Ródo kai tis nóties Sporádes apó to Arché́o ton Ioannitón Ippotón (1421-1453), Rhodes, 1995, p. 233.
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[18]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 1 , op. cit., p. 55.
-
[19]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 157-159.
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[20]
Guillaume Caoursin, Obsidionis Rhodiae urbis Descriptio, 1482, Ms. Lat. 6067, fol. 18 et fol. 58, et Jean-Bernard de Vaivre, « Autour du grand siège... », op. cit., p. 44-61.
-
[21]
Michel Balard, « The Urban Landscape of Rhodes as perceived by Fourteenth- and Fifteenth-Century Travelers », dans Benjamin Arbel (sous la direction de), Intercultural contacts in the medieval Mediterranean. Studies in honor of David Jacoby, London, F. Cass, 1996, p. 24-34.
-
[22]
Michele Piccirillo (édité par), Io Notaio Nicola De Martoni. Il pellegrinaggio ai Luoghi Santi da Carinola a Gerusalemme. 1394-1395, Jérusalem, Custodia di Terra Santa, 2003, p. 26-27.
-
[23]
Jacques Heers, Georgette de Groer (édité par), Itinéraire d’Anselme Adorno en Terre Sainte (1470-1471), Paris, CNRS, 1978, p. 367.
-
[24]
N’ayant pas pu accéder au texte original, nous avons utilisé une édition anglaise : Mary Margaret Newett (édité par), Canon Pietro Casola’s Pilgrimage to Jerusalem in the year 1494, Manchester, 1907, cap. VIII, p. 206.
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[25]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 81 .
-
[26]
Jacques Heers, Georgette de Groer, Itinéraire d’Anselme Adorno..., op. cit., p. 363.
-
[27]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 113, p. 242-251 .
-
[28]
Malta, Cod. 77, fol. 137, LC Card. Magisteri P. D’Aubusson, 26.V.1494.
-
[29]
Anthony Luttrell, « Settlement on Rhodes, 1306-1366 », dans Peter Edbury (sous la direction de), Crusade and Settlement, Cardiff, University Press, 1985, p. 273-281 , p. 274.
-
[30]
Lucien Kehren, La route de Samarkand au temps de Tamerlan. Relation du voyage de l’ambassade de Castille à la cour de Timour Beg par Ruy González de Clavijo (1403-1406), Paris, Imprimerie Nationale, 1990, p. 99.
-
[31]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 101 ; Anthony Luttrell, « Feudal tenure and Latin colonization at Rhodes : 1306-1415 », The English Historical Review, no 337, 85, 1970, p. 755-775, p. 755.
-
[32]
Idem, « Settlement on Rhodes... », op. cit., p. 273-274.
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[33]
Idem, The town of Rhodes..., op. cit., p. 95. L’église fut détruite par une explosion en 1856.
-
[34]
Ibidem, p. 201 . L’église fut rénovée plusieurs fois jusqu’au XVIe siècle, voir Malta, Cod. 80, fol. 59v, LC Card. Magisteri P. D’Aubusson, 4. IX.1503.
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[35]
Anthony Luttrell, Studies on the Hospitallers after 1306, op. cit., item XXIII, p. 251 .
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[36]
Idem, The town of Rhodes..., op. cit., p. 110, p. 282.
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[37]
Malta, Cod. 53, fol. 11v-12, LB, 1497 ; Malta, Cod. 82, fol. 102, LC, 7. IX.1513.
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[38]
Angeliki Katsioti, Theodoros Archontopoulos, « To parekklísio tis oikogeneías ton Armenópoulon sti Ródo kai i téchni tou télous tou 12ou aióna sta Dodekánisa », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit. p. 375-386, p. 375 ; Eleni Papavassiliou, Theodoros Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques de Rhodes à travers des fouilles dans la ville médiévale », Corsi di cultura sull’arte ravennate e bizantina, no XXXVIII, 1991 , p. 307-350, p. 343-346.
-
[39]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
-
[40]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 192.
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[41]
Giorgios Ntellas, « Oi stavrotholiakés ekklisíes tis mesaionikís Ródou », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit., p. 351-366, p. 358, fig. 3.
-
[42]
Ce n’est pas l’église Sancti Dimitri nommée. Il reste aussi à découvrir si le nom se référait à une église ou une chapelle : voir Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 386-389.
-
[43]
La coprésence de moines et nonnes dans l’Église grecque, ainsi que l’usage de les enterrer ensemble, se trouvent dès le IVe siècle à Constantinople et en Cappadoce. Voir Giorgio Barone-Adesi, Monachesimo ortodosso d’Oriente e diritto romano nel tardo antico, Milano, Giuffrè, 1990, p. 284-287. Luttrell a fait l’hypothèse d’une attribution latine de cette église (The town of Rhodes..., op. cit., p. 145).
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[44]
Ibidem, p. 133.
-
[45]
Éoannis Volanakis, « O naós tou Agíou Spyrídonos sti mesaionikí póli tis Ródou », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit, p. 367-374, p. 372-374.
-
[46]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 129.
-
[47]
ADMar, 56 H 3871 , fol. 19-20, 1 . VI.1497.
-
[48]
Ivi, fol. 25-30v, 10.X.1489. Selon Gabriel, l’église se trouvait dans la rue du marché où il y a aujourd’hui la mosquée Sciadrevan, mais il ne précise pas ses sources. Voir Albert Gabriel, La cité de Rhodes, vol. 2, op. cit., p. 210, p. 231 .
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[49]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 129.
-
[50]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 383.
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[51]
Jacques Heers, Georgette de Groer, Itinéraire d’Anselme Adorno..., op. cit., p. 367.
-
[52]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 179.
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[53]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 248.
-
[54]
Katerina Manoussu-Ntella, Medieval Town of Rhodes : Restoration Works (1985-2000), Rhodes, 2001 , p. 105.
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[55]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 244.
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[56]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 234.
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[57]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 130-131 .
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[58]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 190, p. 192.
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[59]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 132.
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[60]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 435.
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[61]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 131-132.
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[62]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 461 .
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[63]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 132, 289.
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[64]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 200-202.
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[65]
Ibidem, p. 185, 194-196.
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[66]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
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[67]
Elias Kollias, The medieval city of Rhodes..., op. cit., p. 196, pl. VII en confirme le vocable, qui est mis en doute par Luttrell (The town of Rhodes..., op. cit., p. 133).
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[68]
Ibidem, p. 133 ; Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 196. Une chapelle latine dédiée à la sainte existait près de l’hospice, mais les vestiges datent de l’Âge byzantin et Luttrell ne confirme pas cette attestation.
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[69]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 1 , op. cit., p. 62 ; Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
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[70]
Idem, Studies on the Hospitallers after 1306..., op. cit., item XXIV, p. 113.
-
[71]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 104, p. 279-281 .
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[72]
Nous nous référons au fol. 33 du manuscrit de Caoursin. Voir Jean-Bernard De Vaivre, Laurent Vissière, « Affin que vous entendez mon intencion »..., op. cit., p. 31-34.
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[73]
Jacques Heers, Georgette de Groer, Itinéraire d’Anselme Adorno, op. cit., p. 367 ; Jean-Bernard de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson... », op. cit., p. 25.
-
[74]
Ibidem, p. 27, p. 41 .
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[75]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 180 ; Elias Kollias, The medieval city of Rhodes..., op. cit.
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[76]
Jean-Bernard de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson... », op. cit., p. 22-24.
-
[77]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 250.
-
[78]
Ibidem, p. 288 ; Zacharias Tsirpanlis, I Ródos kai oi nóties Sporádes sta chrónia ton Ioannitón ippotón (14os-16os ai.), Rhodes, 1991 , p. 209.
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[79]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit. p. 288 ; Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 328, p. 551.
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[80]
Ibidem, p. 547 ; Malta, Cod. 53, fol. 28, LB, 1497.
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[81]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 428.
-
[82]
ADMar, 56 H 3871 , fol. 25-30v, 10.X.1489.
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[83]
Ibidem. Il s’agit peut-être de la même église citée en 1449 : Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
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[84]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 433.
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[85]
Ibidem, p. 455, p. 553.
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[86]
Id., I Ródos kai..., op. cit., p. 280.
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[87]
Id., Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 102, p. 307.
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[88]
Nous allons considérer les deux phases de l’église des Saints-Apôtres comme deux édifices. Une telle analyse pour les églises grecques est dans Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit. Voir aussi Giorgos Ntellas, « L’architecture des églises médiévales de Rhodes et les influences occidentales », dans Rhodes et les « Chevaliers de Rhodes », Actes du Colloque (Rhodes, 28-29 mai 2010), Académie historique de l’ordre de Malte, p. 101-116.
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[89]
Ibidem, p. 106.
-
[90]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 106-109, p. 128-129.
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[91]
Éoannis Volanakis, « O naós tou Agíou Spyrídonos... », op. cit., p. 369, p. 374.
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[92]
Michel Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 2005, p. 24-29 et Laurence Jean-Marie, Christophe Maneuvrier (sous la direction de), Distinction et supériorité sociale, Moyen Âge et Époque moderne, Actes du Colloque (Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2007), Caen, CRAHM, 2010.
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[93]
Christian Topalov et al. (sous la direction de), L’aventure des mots de la ville. À travers le temps, les langues, les sociétés, Paris, Laffont, 2010, p. 368-374, p. 368-369.
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[94]
Michel Lauwers, « Circuit, cimetière, paroisse. À propos de l’ancrage ecclésial des sites d’habitat (IXe-XIIIe siècle) », dans Jean-Marie Yante, Anne-Marie Bultotverleysen (sous la direction de), Autour du « village ». Établissements humains, finages et communautés rurales entre Seine et Rhin (IVe-XIIIe siècle), Actes du Colloque international (Louvain-la-Neuve, 16-17 mai 2003), Louvain-la-Neuve, 2010, p. 301-324.
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[95]
Élisabeth Zadora-Rio, « Territoires paroissiaux et construction de l’espace vernaculaire », Médiévales, no 49, 2005, p. 105-120, p. 119. Concernant les principaux travaux récents sur la paroisse et sur les territoires ecclésiaux, voir les autres contributions dans Médiévales, no 49, 2005, ainsi que Michel Lauwers, « Territorium non facere diocesim. Conflits, limites et représentation territoriale du diocèse (Ve-XIIIe siècle) », dans Florian Mazel (sous la direction de), L’espace du diocèse dans l’Occident médiéval (Ve-XVIIIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 23-65.
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[96]
Les villes portuaires de Chypres et Crète, par exemple, ont fait l’objet de quelques études à ce sujet : Michael Walsh, Nicholas Coureas, Peter Edbury, Medieval and Renaissance Famagusta : Studies in Architecture, Art and History, London, Ashgate, 2012 ; Maria Georgopoulou, Venice’s Mediterranean Colonies : Architecture and Urbanism, Cambridge, University Press, 2011 .
1 Installés à Rhodes vers 1309, les Hospitaliers ont transformé la capitale de leur principauté ecclésiastique pendant deux siècles [1] . Plusieurs études ont décrit son espace urbain à partir de relevés topographiques [2], il manque toutefois des études clarifiant l’implantation et la transformation des édifices par rapport à l’histoire de l’évolution de la ville. Cet article, proposant une étude de la topographie religieuse de Rhodes, a pour premier but celui de rassembler les données dispersées dans l’historiographie et d’en ajouter de nouvelles [3]. E. Kollias a soutenu qu’il y avait 37 églises urbaines (dont 29 subsistent) et 23 hors les murs durant la période de l’Ordre [4], mais la seule analyse à la lumière des sources a été effectuée par A. Luttrell, qui a identifié 58 églises urbaines et 20 extra-urbaines jusqu’à 1440 [5]. Le second but est de mettre en relation la distribution des églises et la forma urbis, en évaluant les types architecturaux prédominants. Une cartographie des églises grecques et latines permettra de saisir les éléments de continuité et de changement dans la division de l’espace à la suite de l’installation d’une élite catholique latine dans une ville grecque.
2 Rhodes fut la première capitale de l’Ordre, après les installations temporaires à Acre et à Limassol. Une forteresse-monastère fut superposée à la ville byzantine, ainsi que le culte latin au culte grec, mais les modalités de cette opération sont peu connues. La continuité d’usage des lieux et les événements au fil des siècles empêchent souvent de suivre clairement l’histoire des édifices : c’est le cas des séismes de 1366, 1481 et 1513. Pendant le siège de 1480, ensuite, des églises urbaines furent ruinées et d’autres extra-muros furent démolies, afin de ne pas être utilisées pour attaquer la ville [6]. À l’époque ottomane, les églises devinrent mosquées et changèrent de nom [7]. La Seconde Guerre mondiale et les travaux récents en ont modifié enfin l’aspect.
3 Notre analyse s’appuie sur un corpus de sources diverses, en plus des données matérielles. Les manuscrits de l’Ordre nous renseignent sur la localisation des églises par rapport à l’enceinte, qui demeure un organe contraignant majeur de la topographie urbaine : le vocabulaire à ce propos est très explicite, car des formules telles qu’in suburbiis ou extra menia civitatis renvoient à des églises extra-urbaines, par rapport aux expressions in ciuitatis, in burgo ou urbis nostris. L’état lacunaire des documents (presque toutes les archives de Rhodes jusqu’à 1381 ont été perdues [8]) a fait que nous avons consulté en premier lieu les manuscrits publiés et dépouillé ensuite une partie des textes inédits du Liber Bullarum (désormais LB), du Liber Conciliorum (LC) et des Capitula Generalia (CG), ainsi que d’un Livre des fondations en faveur des diverses églises de Rhodes par le Grand-Maître d’Aubusson [9], tous datant de la période 1346-1503.
4 Nous avons pris aussi en compte les récits de voyage du XIIe au XXe siècles, en identifiant les parcours des voyageurs et les édifices observés : plus de 60 textes sur Rhodes datent de l’époque de l’Ordre. Une comparaison prudente avec les récits de l’époque ottomane a permis parfois de vérifier certaines données. Toutefois, l’état fragmentaire des récits empêche une étude détaillée de l’espace urbain. Les textes jusqu’au XVe siècle prennent la forme de guides de pèlerinage, donnant une image imparfaite de la ville : pour le burgus, nous ne pouvons tirer que des données partielles, parfois peu précises et erronées, jusqu’à la confusion des vocables des églises. Le discours répétitif reprend souvent les textes plus anciens [10]. L’iconographie, au contraire, comble certaines de ces lacunes et permet d’identifier et de localiser certains édifices. Les images de l’époque de l’Ordre, datant pour la plupart de la fin du XVe siècle [11] , sont plus fécondes que les représentations plus tardives, qui renseignent moins bien la topographie. Le dépouillement des archives photographiques de l’Éphorat grec du milieu du XXe siècle a permis d’identifier des éléments anciens existant dans les édifices religieux. L’analyse topographique de la ville a été réalisée grâce à l’établissement d’un plan numérique de la ville, obtenu depuis une carte aérophotogrammétrique et un plan cadastral au 1 /1100. Les plans des églises y ont été rétablis après une campagne photographique et de relevé, confrontée aux travaux publiés et à une lecture des archives [12] (voir Figure 1).
L’espace urbain fortifié
LA FORME URBAINE
5 À la fin du XIIIe siècle, Rhodes possédait trois aires fortifiées [13]. Cette structure fut conservée par les Chevaliers : au nord se trouvait le castrum de l’Ordre, avec le palais magistral et son enceinte, et au sud le burgus occupé par la population. En marge, une communauté juive était installée à l’est du burgus, dans un quartier nommé giudecca (divisé en deux parties nord et sud) dont nous ne connaissons pas les limites. Si le castrum demeura presque inchangé, le burgus fut élargi jusqu’au XVe siècle. En 1382 la limite ouest, alignée sur les murs du castrum, inclut l’église Saint-Georges et une porte homonyme fut bâtie avant 1431 [14]. Au sud, les murailles furent repoussées à l’extérieur de l’église Saint-Phanuriou, peut-être située près d’une porte, qui fut absorbée dans l’espace urbain derrière une nouvelle enceinte [15]. Après le siège de 1480 et le séisme de 1481 , le Grand-Maître d’Aubusson lança une reconstruction des murailles qui entraîna une nouvelle extension vers le sud-ouest [16]. À l’est, l’enceinte renferma désormais la giudecca : le toponyme demeura mais la présence d’églises grecques en son sein renvoie à une population mixte. En 1422, la giudecca supérieure devait être en partie fortifiée ou sans murs, puisque les pluies se déversant dans le port obligeaient régulièrement les gens à se déplacer vers le sud, suggérant qu’à ce stade il n’y avait pas d’enceinte entre la ville et le port. En revanche, un texte de 1427 cite des maisons situées dans la giudecca supérieure, « in burgo Rhodj » [17]. Ainsi, en quelques années, le quartier fut intégré et doté de la porte Sainte-Catherine au nord-est, et peut-être d’une seconde porte au sud-est [18].
Plan de Rhodes et numérotation des églises localisées
Plan de Rhodes et numérotation des églises localisées
6 Les sources révèlent une architecture peu monumentale et assez hétérogène, ce qui était sans doute dû au projet de créer une austère ville-forteresse. Plusieurs édifices furent bâtis ou adaptés après 1309, dans une continuité de formes et de matériaux. Le tissu urbain du burgus, en particulier, était réduit, riche en maisons et jardins [19]. Dans les vues du XVe siècle, il est peu caractérisé, tandis que les éléments défensifs et productifs sont bien précisés. Par exemple, dans des images de Guillaume Caoursin (1482), l’enceinte est bien décrite et les églises sont signalées par le toit, à deux pans ou à coupole sur tambour, et par la couleur, comme pour souligner les deux cultes : les premières sans doute de rite latin, les autres de rite grec [20]. Dans la vue de Konrad Grünemberg (1486) on reconnaît une église à coupole dans le burgus (Saint-Georges ?) et l’église conventuelle dans le castrum. Pour leur part, les récits attestent également la sobriété architecturale et privilégient les traits logistiques et militaires : ceux du XVe siècle donnent parfois une vue d’ensemble de l’enceinte, mais révèlent peu de données sur le burgus [21] . Le notaire Nicola de Martoni (1394) observa des détails isolés, comme un puits, un moulin et un réservoir pour chaque maison [22]. Le marchand Anselmo Adorno (1470) décrivit des rues larges et des maisons au toit plat [23]. Le religieux Pietro Casola (1494) figurait une ville modeste sans édifices notables [24].
LES AIRES FORTIFIÉES
7 Les édifices de l’Ordre étaient situés dans la Rue des Chevaliers. À l’extrémité est, il y avait la cathédrale latine Sainte-Marie du Château ; de l’autre côté de la rue, le palais magistral et l’église conventuelle Saint-Jean. L’aire où s’établit l’Ordre était nommée castrum, castello ou collachium, ces termes ne désignant apparemment pas la même aire [25]. En fait, bien que dans les textes l’église conventuelle soit dite Saint-Jean Colaci (Collachium) et la cathédrale Sainte-Marie du Château (Castello), nous ne pouvons pas affirmer si les deux termes se réfèrent à deux lieux divers. Ce qui semble certain est l’existence d’une division à l’intérieur du castrum : en trois parties selon le géographe Cristoforo Buondelmonti en 1420, en deux parties selon Adorno en 1470 [26]. L’Ordre organisa le déplacement des Grecs du castrum au burgus, mais il est possible que cette action se déroula lentement ou ne fut jamais achevée : des maisons appartenant à des Grecs et Latins y existaient encore au XVe siècle [27]. Un texte de 1494 décrit l’expulsion d’un groupe de prostituées du castello, ce qui montre que le quartier des Chevaliers n’était pas habité par les seuls membres de l’Ordre [28].
8 En plus d’une double enceinte, le castrum et le burgus étaient séparés par la rue du marché. À l’époque des Hospitaliers, le burgus était habité par une société multiculturelle dont les Grecs étaient la majorité [29]. En 1403, l’ambassadeur Ruy González de Clavijo signala que « la population est grecque et pratique dans sa majorité les rites grecs » [30]. Toutefois, nous ne savons pas si les Latins et les Grecs vivaient dans des aires distinctes.
La topographie religieuse (XIVe-XVIe siècles)
LE CASTRUM
9 Malgré le départ du métropolite après 1309, les églises grecques et latines coexistèrent sous le contrôle du Grand Maître. Après le Concile de Ferrare-Florence (1439), le métropolite fut réadmis et une église métropolitaine fut rétablie dans le burgus : là, les Grecs avaient plusieurs lieux de culte, souvent dotés des biens et confiés à des citoyens chargés du jus patronatus [31] . Nous ne savons pas précisément combien des propriétés privées furent confisquées par l’Ordre, mais certains lieux de culte grecs devinrent latins et prirent peut-être un nouveau vocable [32].
10 Les deux grandes églises latines étaient l’église des frères et la cathédrale latine. La première (voir Figure 1 , no 1) fut fondée sans doute sur le site d’une église ancienne, et devait être déjà consacrée en 1318. Les récits décrivent un édifice riche en reliques et en chapelles funéraires [33]. La cathédrale latine (no 2), fondée au XIIe siècle comme église métropolitaine, fut utilisée en tant qu’église conventuelle, puis comme cathédrale depuis 1322 [34]. Les autres lieux de culte du castrum étaient plus petits. Une église Sancti Dimitri (no 3), sûrement bâtie sur le site d’un autre temple, se trouvait en 1351 près de la porte nord et fut rebâtie en 1499 : elle était sans doute grecque avant d’être convertie [35]. Le long de la Rue des Chevaliers, il y a une chapelle du XIVe s. à titulature inconnue (no 4) : Luttrell suppose qu’elle pourrait être l’église latine Sancti Michaelis existée dans la même rue [36], et citée dans deux textes de 1497 et 1513 comme « Ecclesia Sancti Michaelis Castelli Rhodi prope portam collacii » (peut-être la porte intérieure dans la rue) [37]. Près des remparts du sud, se trouvent les vestiges d’une église paléochrétienne avec un cimetière. Celle-ci fut détruite par le séisme de 515, puis rebâtie et utilisée au moins jusqu’au XIIe siècle : nous ne savons pas si elle fut active également sous les Chevaliers [38]. Enfin, ce qui était sans doute la seule église grecque du castrum, désormais disparue, est l’« ecclesie grecorum Petri et Pauli », située en 1413 dans une contrada homonyme [39]. La date précède le retour du métropolite, donc l’église fut peut-être tenue par la communauté grecque après que l’église mère avait été cédée à l’Ordre.
L’ANCIEN BURGUS
11 Dans l’aire occupée par les burgus avant l’expansion, les églises étaient nombreuses et de petite taille. Parmi les grecques, à l’ouest nous trouvons Sainte-Parascève (XVe siècle, Figure 1 , no 5) [40]. Au début de la route du marché se trouve Saints-Apôtres (Figure 1 , no 6), datant du milieu du XVe siècle et bâtie sur le site d’une église du XIVe siècle [41] . Elle figure dans deux documents de 1440 et 1445 comme « ecclesia prope Sanctu Dimitrium » et fut agrandie par un Grec [42]. L’église appartenait à un couvent où les moines et les nonnes étaient enterrés ensemble : à partir de ces données, nous supposons qu’il s’agissait d’un couvent grec [43]. À l’est se trouve Saints-Constantin-et-Hélène (Figure 1 , no 7), qui correspond peut-être à une église Saint-Constantin située dans la « contracta de metropoli » en 1395 et « in borgo » en 1415 [44]. Au sud-est, à côté de l’église Saint-Artemius (XIIIe siècle, no 8) se trouve Saint-Spyridon (no 9), dont le premier édifice remonte au VIe siècle [45]. Non loin, se dressent les ruines de l’église métropolitaine (no 10) : une titulature à Sainte-Marie vient d’un texte de 1446 citant une « contrata beate Marie de Metropoli », bien qu’une « ecclesie metropolitane grecorum » soit mentionnée depuis 1348 [46]. En 1497 des messes « secundum catholicum ecclesie orientalis ritum » y furent établies [47]. Dans la partie nord du burgus, dès l’arrivée des Chevaliers s’érigeait l’église supposée grecque Saint-Sébastien, aujourd’hui disparue : elle figure dans des textes de 1435 et 1446, tandis qu’un manuscrit de 1489 mentionne une « ecclesie sancti sebastian in contrata platee rhodi », sans en préciser le rite [48]. Plus au sud, près de la limite de l’ancien burgus, se trouve Saint-Phanuriou (no 11) : le vocable actuel est tardif car il date de 1946, mais le bâtiment existait avant 1309 [49]. En 1440, l’église Saint-Georges des Maronites syriens se trouvait près du « conuentui Sancti Augustinj » [50].
12 Concernant les églises latines, Adorno signalait en 1470 Saint-Nicolas et Saint-Augustin [51] . Les Augustins avaient une fondation religieuse au cœur du burgus dès 1339 [52] : une chapelle Saint-Nicolas appartenant à Dragonetto Clavelli y existait en 1427 [53]. Aujourd’hui il n’y a pas de traces de cette église, et la seule Saint-Nicolas dans le burgus (no 12) possède deux nefs avec des pièces autour d’une cour, où se trouve la trace d’un couvent [54]. Adorno parle de deux églises distinctes, mais leur emplacement et le manque de traces d’autres édifices font penser qu’elles n’en formèrent qu’une : l’actuelle Saint-Nicolas aurait été bâtie sur le site de la première église. La titulature, qui ne se serait imposée qu’après le départ des Augustins, peut se référer tant à la chapelle de Clavelli qu’à l’église entière.
LIEUX DE CULTE DEVENUS URBAINS
13 Avec l’expansion, certaines églises furent intégrées et d’autres disparurent. À l’ouest, au moins cinq églises grecques situées dans une aire occupée par des vergers et des moulins furent incorporées. La première est Saint-Georges (XIVe siècle, no 13) : jusqu’à 1348 elle était extra-urbaine, mais en 1382 elle devint urbaine et fut rebâtie, sans doute sous la forme actuelle [55]. D’après un texte de 1423, il y avait deux églises urbaines dans la même aire, « Sancte Margarite et Sancti Sozi, prope portam Sancti Georgij » [56]. La quatrième, « Sanctum Firisi », attestée en 1382, correspond peut-être à Saint-Phloros qui fut incorporée dans l’enceinte au sud-ouest de l’église Saint-Georges [57]. La cinquième, « Ayos Sotiros » citée en 1522, se trouvait sans doute près de l’actuelle mosquée Hamza Bey, à l’ouest de Sainte-Parascève. Proche de la porte Saint-Georges, enfin, se trouve l’église Saint-Marc (XIVe siècle, no 14), devenue elle-même urbaine : tenue pour grecque par Gabriel, elle fut le siège des Franciscains au moins jusqu’à 1490 [58].
14 L’expansion vers le sud causa la disparition de nombre d’églises extra-urbaines, sans doute toutes de petite taille. Dans le coin sud-ouest, près de la porte du même nom, se trouve l’église grecque aujourd’hui nommée Saint-Athanase (no 15), dont l’édifice actuel date du XVIe s. Une église urbaine avec ce vocable, ainsi qu’une contrada homonyme, sont citées en 1366 ; la même année, l’église grecque Saint-Jean bucadane (Chrysostome ?) existait près de la contrada Saint-Athanase et d’une porte homonyme. En 1413, Saint-Athanase se trouvait dans le burgus près d’une chapelle « Sancta Maria Virginis », tandis qu’en 1429 l’église grecque Saint-Jean Chrysostome, vraisemblablement la même que celle citée en 1366, se trouvait près de la porte et de la contrada Saint-Athanase. En 1440, Saint-Athanase en tant qu’« ecclesiam parochialem » et Saint-Jean Chrysostome (nommée Oris Aurei) étaient actives près de la porte Saint-Athanase, sans doute la porte actuelle, dans la contrada homonyme. On a supposé que l’église actuelle Saint-Athanase avait occupé le site de l’ancienne Saint-Athanase ou de Saint-Jean Chrysostome [59]. L’une des deux, donc, disparut, comme la chapelle de la Vierge. Enfin, un texte de 1445 cite l’église urbaine « Sotiros », peut-être située près des murailles défendues par la Langue d’Auvergne ou d’Espagne [60]. Compte tenu du fait que « Ayos Sotiros », nommée par Jacques de Bourbon en 1522, se trouvait au nord de Saint-Athanase, et que ce site pouvait être proche de sa contrada, il est possible que l’église attestée en 1445 corresponde à celle de 1522.
15 Près de la porte Saint-Jean, une église du même nom (XIVe siècle, no 16), dédiée au Baptiste, est surmontée par l’escalier du chemin de ronde. Les sources aident à comprendre son emplacement dans la contrada Patella ou Padella, qui abritait cinq églises grecques, dont trois disparues sans doute au cours de l’expansion. La première, l’église patrimoniale « Virgo Maria Calisteni », est attestée en 1358 et nommée également en 1382 avec une église Saint-Jean Baptiste « in suburbiis civitatis » : fort probablement, les deux se trouvaient près de la porte actuelle et furent incorporées dans la nouvelle enceinte [61] . On a supposé que Saint-Jean avait été détruite et que la première avait pris sa titulature : en effet, un texte de 1447 se réfère à une église « Quira Alistheni et Ayos Johannis » dans la contrada Patella « infra moenia civitatis ». Il s’agit vraisemblablement de la chapelle qui avait subsisté, avec le double vocable [62]. Dans le même lieu, les manuscrits citent les églises Sainte-Marie Damascène (1440), « Sancti Augini » (1413) et Christ Anthiphonitis (1444) [63]. Près de la supposée limite sud de l’ancien burgus, enfin, trois églises grecques devenues urbaines ne sont pas datées avec certitude : Saint-Michel (no 17), Sainte-Dimanche (no 18) et Saint-Théodore (no 19) [64]. Toutes ces églises étaient modestes : il s’agissait de lieux de culte fondés dans les faubourgs proches de Rhodes, donc d’une physionomie plus rurale. L’inclusion dans la ville ne détermina pas leur agrandissement mais, en revanche, amena à sacrifier plusieurs d’entre eux pendant les travaux.
LA PARTIE EST DU BURGUS
16 Les églises étaient ici pour la plupart grecques. Un édifice près de Saint-Jean, devenu une maison, fut décrit en 1923 comme chapelle grecque datant du XIVe siècle. À proximité se trouve l’église Sainte-Marine (no 20), qui n’a pas été datée. Plus au nord, l’église grecque Sainte-Trinité (XVe siècle, no 21) est riche en fresques et tombes [65]. L’église Sainte-Barbara se trouvait en 1427 dans la « contrata judeca superiori » [66]. Une église grecque, que l’on suppose dédiée à Sainte-Catherine (XIVe-XVe siècles, no 22), est au sud de Sainte-Trinité [67] ; une seconde église, aujourd’hui réduite à des vestiges (no 23) près de l’hospice Sainte-Catherine, avait sans doute la même titulature [68]. Enfin, un document de 1445 nomme une église grecque Sainte-Catherine à proximité de l’enceinte, près de la porte vers le môle des Moulins, qui est connue avec la titulature à la sainte depuis 1465 [69].
17 Deux églises latines existaient dans cette aire de la ville. La paroisse Sainte-Marie du Bourg (no 24), qui consiste aujourd’hui en quelques vestiges, fut bâtie avant 1346 sur le site d’une église extra-muros associée à un hospice [70]. Elle est nommée « Beate Marie » (1436) et « Sancte Marie Misericordie » (1449) [71] . On l’a identifiée avec une église figurée par Caoursin : un bâtiment au toit en bâtière, avec une nef centrale et un oculus en façade [72]. La seconde appartenait au couvent franciscain bâti après 1480. Les frères s’installèrent à Rhodes dans l’église Saint-Marc en 1457, mais un deuxième édifice existait hors les murs : Adorno signale un petit couvent (1470), tandis que le franciscain Paul de Güglingen (1482) observe « ‘‘devant la cité’’ un assez bon et agréable monastère, mais que les Turcs ont détruit » ; les frères vivaient donc « en ville, dans un site étroit et une petite église, antérieurement grecque » [73]. Le nouveau couvent, bâti pour célébrer la victoire contre les Turcs, fut complété au plus tard en 1493 : d’après un texte de 1497, son église était « sancte marie de victoria », dotée de plusieurs chapelles, parmi lesquelles celles de la Vierge et de Saint-Pantaléon [74]. Les chercheurs distinguent deux églises (Notre-Dame de la Victoire et Saint-Pantaléon), fondées dans le coin nord-est près de la porte Sainte-Catherine, où aujourd’hui nous trouvons la paroisse orthodoxe Saint-Pantaléon (no 25) et les vestiges d’un édifice à trois nefs près des remparts (no 26) [75]. J.-B. de Vaivre a ouvert une piste nouvelle, en supposant que l’église avait été bâtie plus au sud, près de la Tour d’Italie, où s’était produit l’assaut ottoman et où l’on voit les restes d’un édifice absidal près des murailles (no 27) [76]. Par conséquent, Saint-Pantaléon près de la porte fut bâtie sans doute à un moment incertain, indépendant de la victoire de 1480 : il reste à savoir à quoi se réfèrent les vestiges de l’église à trois nefs au nord de celle-ci. Or, l’église Sainte-Catherine devait se trouver près de la porte en 1445. Puisque les documents ne témoignent pas d’une grande concentration de lieux de culte dans cette aire, et que les restes actuels ne se réfèrent pas à une chapelle, ces vestiges pourraient correspondre à l’église citée par le manuscrit.
LIEUX DISPARUS, D’UNE LOCALISATION DOUTEUSE
18 Nombre d’églises grecques disparues ne sont connues que par leur vocable : les indications in burgo et in ciuitatis sont trop vagues pour autoriser un essai de localisation. L’église Sainte-Hypatie existait en 1351 , associée à un hôpital [77]. Trois églises, Saint-Pantokratoras, Saint-Firisi et Sainte-Padelemona, sont citées en 1395 et 1405 [78]. Les textes nomment également les églises Saint-Michel et « Ecclesia dicti Rotondo » (1409), Saint-Georges (1415), Saint-Vaxilli (1416) et Saint-Georges Cambioti (1421). Quelques années plus tard, un texte de 1428 cite la contrada « Beate Marie Caritomenj », sans signaler le lieu de culte éponyme qui devait s’y trouver ; il y avait aussi l’église Sainte-Anastasie (1435) et l’« ecclesia dicta Blasii » (1437) ; deux textes citent l’« ecclesiam siue capellam » Sainte-Marie Paramithia (1438 et 1450) [79]. L’« ecclesiam siue capellam Sancti Simeonis » existait en 1441 [80], et l’église « Matris Marie Nerochoritissa » en 1444 [81] . Dans une autre église à la même titulature, citée en 1489, on célébrait « latino sermone » [82]. Le même texte signale l’église « beate marie misericordie » dans une contrada homonyme [83]. Les sources attestent ensuite l’« ecclesiam siue capelam Fgolitisem » [84], l’église « nostre beate Marie Vlaquironjtisse » (1445) et une « capellam siue ecclesiam Sancti Elefterij » en 1450 [85]. Enfin, d’autres lieux de culte existaient, dont le rite n’est pas précisé mais dont la titulature semble grecque : le couvent « Sancti Johannis Prodromu » (1452) [86] ; Sainte-Yconone (1453) et Sainte-Irène, Sainte-Marie Cliviotissa et Sainte-Marine (1511 ) [87].
19 Notre premier constat est que les églises étaient subordonnées au pouvoir laïc : elles n’influencèrent guère la structure urbaine, mais elles conservèrent une valeur administrative et religieuse. Après l’expansion de la ville vers le sud, notamment, plusieurs petits édifices devenus urbains ne firent pas l’objet de réédifications mais gardèrent l’aspect d’églises rurales : c’est le cas de Saint-Michel, Sainte-Dimanche et Saint-Théodore. D’autres églises disparurent et leur vocable fut parfois conservé, d’autres encore, comme Saint-Jean et Saint-Athanase, furent incorporées dans l’enceinte ou bien y furent accolées. Aujourd’hui subsistent 27 églises, intactes ou ruinées, qui forment la moitié de celles qui ont été localisées. Elles permettent une étude quantitative, ainsi qu’une réflexion sur le plan et les traits architecturaux [88] (Figure 2).
20 Huit églises se réfèrent au type à nef unique : six sont grecques et devinrent urbaines au XVe s. On dénombre ensuite quatre édifices à nef unique avec des pièces latérales, dont trois sont grecs et se trouvent dans l’ancien burgus. Des sept églises à croix libre, six sont grecques et trois sont situées dans l’ancien burgus ; des trois églises à croix inscrite, deux sont grecques et se trouvent dans le burgus originaire. Enfin, il y a une église quadrilobée et quatre basiliques. Les églises montrent généralement une sobriété architecturale et une petite taille : dans les églises à nef unique, nous signalons une augmentation progressive du plan, de celles du XIVe s. (10×5 m) aux plus tardives (15×6 m). Parmi les églises cruciformes, les plus tardives ont un plan uniforme. Les basiliques étaient modestes (47×15 m) par rapport aux cathédrales gothiques, s’apparentant plutôt à des églises grecques et chypriotes [89].
21 Le mélange d’éléments byzantins et gothiques est assez évident. Les premiers concernent surtout les églises à nef unique et cruciformes, qui ont des voûtements en berceau plein cintre, une abside semi-circulaire au profil extérieur polygonal et une coupole sur tambour (à l’exception de quelques cas de voûtes d’arêtes ou en berceau). Parfois, nous trouvons une niche et un tambour décorés, suggérant qu’on employa là davantage de ressources et de maçons qualifiés : dans l’église Saint-Georges, l’entrée est surmontée d’une niche en ogive à la corniche moulurée, et le tambour circulaire est divisé en 20 niches cintrées par des faisceaux de demi-colonnes, comme c’était aussi dans l’église métropolitaine Sainte-Marie (Figure 3). Les éléments gothiques, quant à eux, se trouvent souvent dans les basiliques : des voûtements en berceau ogival (à l’exception de l’église conventuelle) ou nervés et un fronton triangulaire en façade sont très diffusés. Compte tenu du fait que les basiliques ont pour la plupart disparu, les vestiges de Sainte-Marie du Bourg sont très précieux, avec les trois absides au profil trilatéral et les voûtes en ogive nervées bien conservées (Figure 4).
types d’églises urbaines subsistantes
Nef unique et pièces latérales
partie de
Saints-
Saint-
Saint-
Saint-Michel Saint-Théodore Saint-Jean
Sainte-
Sainte-
Sainte-
Saint-Athanase
Saints-
Notre-Dame
Constantin
Saint-Nicolas
Michel ?
(XVe s.)
(XVe s.?)
(XIVe s.)
Marine
Catherine
Dimanche
Démétrius
(XVIe s.)
de la Victoire ?
et Hélène
Apôtres
(XIVe s.)
(XIVe s.)
(XVe s.)
(1351, 1499)
(1374)
(XVe s.)
(après 1480)
(1493)
(1395 ?)
Croix libre
Croix inscrite
Sainte-Parascève
Saint-
Saint-
Saint-Pantaléon
Sainte-
Saint-
Sainte-Trinité
Saint-Spyridon
Sainte-Marie
Sainte-Marie du Château
Phanuriou
(XVe s.)
Artemius
(XVIe s.)
(XVe s.)
Catherine ?
(XVe s.)
Marc
(XIVe s.)
(XIIe s.)
(XIIIe s.)
(XIIIe s.)
(1356)
(XIVe s.)
Quadrilobée
Basilicale
Saint-Georges de Cappadoce
Saint-Jean du Collachium
Sainte-Catherine ?
Sainte-Marie du Bourg
Saints-Apôtres
(XIVe s.)
(1318 ?)
(1445)
(1346)
(XIVe s.)
0
10
20
30 m
types d’églises urbaines subsistantes
Rhodes, église Saint-Georges, tambour et niche au-dessus de l’accès
Rhodes, église Saint-Georges, tambour et niche au-dessus de l’accès
22 Nous supposons que les Hospitaliers effacèrent sensiblement le culte grec dans le castrum et réoccupèrent les églises existantes, à l’exception de l’église conventuelle qui fut refondée. L’église grecque Saints-Pierre-et-Paul subsista peut-être pour un temps. La plupart des églises du burgus demeurèrent grecques, hormis celles qui étaient associées aux couvents et la paroisse Sainte-Marie du Bourg. Peu d’églises furent réutilisées pour le culte latin, ce qui indiquerait une communauté catholique peu nombreuse. Ainsi, sur les 54 églises urbaines grecques, 27 étaient localisées dans le burgus sur les 39 lieux de culte en total, mais 27 autres demeurent non localisées (Figure 5). L’Ordre concentra donc le culte latin dans le castrum et maintint un status quo presque inchangé dans la ville, où d’autres stratégies de contrôle furent adoptées, comme la gestion des biens et la nomination des papas. D’après les sources, les ecclesie prévalaient dans la ville, tandis qu’un plus grand nombre de capelle se trouvaient hors les remparts, où il y avait sans doute des lieux de culte privés. Pour les chapelles, toutefois, nous ne savons pas si elles étaient privées ou publiques, ou si l’appellation venait de leur petite taille. Parfois, les textes citent une « ecclesia sive capella » : édifices qui ont peut-être changé de statut, mais que l’on continuait à nommer autrement par coutume ou par reconnaissance.
Latines (paroisses) | Grecques (paroisses) | non identifiées | Églises | Chapelles | non identifiées | |
castrum | 4 (1) | 1 | – | 5 | – | – |
burgus (localisées) | 6 (1) | 27 (2) | 6 | 36 | 2 | 1 |
burgus (non localisées) | – | 27 | – | 22 | 5 | – |
total | 10 | 55 | 6 | 63 | 7 | 1 |
23 Parmi ces lieux de culte, cinq appartenaient aux ordres réguliers. Les couvents grecs étaient Saints-Apôtres, connu depuis le XIVe s., et Saint-Jean Prodrome, nommé en 1452 mais non localisé. Pour les couvents latins, en plus de l’église des Augustins, attestée sur le site de l’actuelle Saint-Nicolas dès 1339, il y a eu deux sièges franciscains : Saint-Marc jusqu’en 1490 et Sainte-Marie de la Victoire à partir de 1493. Nous connaissons mal leur emprise au sol : la première église Saints-Apôtres occupait une surface de 125 m2, puis fut remplacée par un édifice modeste (17 m2) ; Saint-Marc occupe seulement 10 m2. Les données sur les sépultures dans les églises à Rhodes, quant à elles, sont très fragmentaires. Les fouilles menées par l’Éphorat ont identifié des tombes dans 14 églises urbaines, toutefois une campagne systématique, ainsi qu’une étude typologique et chronologique, restent à faire. Dans neuf églises, des sépultures étaient présentes à l’intérieur, tandis que dans six autres les tombes étaient à l’extérieur. En particulier, dans l’église métropolitaine et dans la cathédrale latine les deux pratiques d’inhumation coexistaient [90] ; dans Saint-Spyridon, des inhumations depuis l’époque paléochrétienne jusqu’à 1522 ont été découvertes, en plus de la tombe des fondateurs [91] ; dans l’église paléochrétienne près du rempart sud du castrum et dans l’église Sainte-Trinité, enfin, il y avait à la fois des sépultures à l’intérieur de l’édifice, un baptistère et un cimetière attenant. Ce premier aperçu inspire plusieurs questions : quelle population était inhumée et selon quelles hiérarchies sociales et quelle organisation spatiale ? Quelles sources nous renseignent sur le droit de sépulture à Rhodes à la période de l’Ordre ? Et encore, comment décrire à Rhodes le processus d’association entre église, espace funéraire et habitat ? Une riche historiographie porte sur les phénomènes de territorialisation du sacré dans l’Occident médiéval : des cimetières furent réalisés progressivement à côté des églises dès le VIIIe s. et, même si l’inhumation à l’intérieur des lieux de culte était interdite, des sépultures pour les hauts dignitaires et pour les fondateurs y existaient à partir de cette période [92]. L’exemple de Rhodes, en ce cas, devrait être revisité à la lumière de ce processus et dans le contexte de l’Église orientale.
24 À Rhodes, les sources nous signalent un grand nombre de lieux de culte mais peu d’églises paroissiales. Dans le burgus existaient la paroisse latine Sainte-Marie du Bourg et la paroisse grecque Saint-Athanase, mais y avait-il des paroisses dans le castrum ? Sainte-Marie du Bourg n’y avait sans doute pas d’influence. Compte tenu du fait que l’église conventuelle était réservée aux frères, la cathédrale aurait pu être aussi paroisse. De plus, à l’image de l’aspect lacunaire des sources, l’historiographie est muette sur l’existence de paroisses grecques. Saint-Athanase, en particulier, est citée en tant que paroisse depuis 1440, un an après le concile de Ferrare-Florence et à un moment où l’expansion urbaine était en cours : il est probable que l’inclusion d’un plus grand nombre d’habitants entraîna la création d’une paroisse au cœur de cette aire. Toutefois, nous ne savons pas s’il y avait d’autres paroisses grecques avant cette date : l’église métropolitaine peut avoir eu ce rôle au cœur du burgus, mais cela reste à vérifier.
25 Dans les manuscrits, une indication topographique revient souvent : les églises se trouvent dans une contrada, dont le nom est toujours celui d’un lieu de culte. Ce lien nous amène à une réflexion plus large, à laquelle l’historiographie ne s’est pas encore mesurée, sur la toponymie de la ville des Chevaliers et sur ses subdivisions ecclésiastiques et administratives. Le nom contrada, en usage dans les villes italiennes depuis le Moyen Âge, renvoie notamment au concept de rue, mais aussi aux notions de quartier, région et territoire : à Sienne et à Florence, le mot se rapportait aux quartiers urbains, tandis qu’à Gênes il désignait des communautés de voisinage. Une équivalence avec le terme parrocchia (paroisse), ensuite, se trouve à Viterbe et Padoue. À Venise, la subdivision en circonscriptions civiles (sestieri) fut accompagnée d’une subdivision en paroisses (contrade). Le terme contrada désignait donc un lieu physique de la ville (rue ou quartier), une circonscription ecclésiastique et une zone politique, militaire ou fiscale, mais on ne sait pas si elle avait des limites définies [93]. Concernant Rhodes, nous ne pouvons pas établir la correspondance entre le terme contrada et la définition de l’espace paroissial. Toutefois, deux considérations nous semblent cruciales. En premier lieu, dans les villages byzantins la paroisse (paroikia) avait une valeur territoriale, plus que de communauté humaine, et désignait le diocèse et la communauté chrétienne sous son contrôle. Dans l’Occident médiéval, le processus de territorialisation de la paroisse à partir du IXe siècle s’acheva vers 1250, quand elle fut définie pour la première fois comme cadre de vie, ainsi que comme espace délimité par un « droit », notamment la dîme et la sépulture [94]. La paroisse en tant qu’encadrement religieux et entité territoriale associée à une église, en ce sens, se configurait en tant qu’espace « en négociation permanente » et aux fluctuations nombreuses [95]. De plus, étant donné qu’à Rhodes les églises paroissiales connues étaient au nombre de deux et que la contrada avait le nom d’un lieu de culte, nous supposons que le terme désignait la rue où se trouvait l’église ou la paroisse éponyme : un lieu de référence visuelle et symbolique. En conclusion, il est peu probable qu’à chaque contrada de Rhodes correspondait une paroisse, comme c’était le cas à Venise par exemple, mais le terme représentait peut-être soit une circonscription ecclésiastique, soit un découpage administratif.
26 Il convient donc de poursuivre l’étude de la géographie urbaine de Rhodes. La réalisation de la nouvelle enceinte ne fut pas sans effet sur le tissu urbain et sur les faubourgs, en agissant sur les lieux de culte. Certains d’entre eux furent effacés, d’autres subsistèrent dans leur vocable, d’autres furent remaniés ou rebâtis, en réutilisant souvent les matériaux existants. Une étude supplémentaire des sources écrites pourrait permettre d’étudier la politique urbaine de l’Ordre et les acteurs sociaux multiples engagés dans les chantiers. L’étude architecturale serait saisie dans une étude plus large d’histoire de l’évolution urbaine, en approfondissant les éléments matériels et les superpositions de traces historiques dans les édifices. Une autre piste possible concerne la distribution des biens ecclésiastiques, les dynamiques de fondation et de refondation et l’appropriation de l’espace urbain par l’Église latine par rapport à l’Église grecque, ainsi que la création et la transformation des pratiques d’inhumation. D’où la nécessité d’étudier un sujet encore peu exploré : l’organisation de la ville en unités administratives et religieuses. Enfin, comme d’autres villes portuaires en Méditerranée orientale, Rhodes est hybride en ce qui concerne l’architecture et les pratiques urbaines, en raison de la circulation des hommes entre le Moyen Âge et la période moderne [96]. Cela ouvre donc sur une étude plus large de la ville et de ses dynamiques sociales, religieuses et culturelles. S’il est vrai que les édifices civils sont peu connus, les sources nous permettraient néanmoins d’amorcer une comparaison entre ces territoires « en marge » par rapport à l’architecture religieuse et militaire, qui garde une plus forte continuité historique.
Notes
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[*]
Aix-Marseille Université, Fondation A*Midex, TELEMMe - LabexMed alumna.
-
[1]
Je remercie A. Luttrell, qui a lu la première version de ce texte, pour ses suggestions précieuses.
-
[2]
Anthony Luttrell, Studies on the Hospitallers after 1306. Rhodes and the West, London, Ashgate, 2007 ; Idem, The town of Rhodes : 1306-1356, Rhodes, Office of the Medieval Town, 2003 ; Nicolas Vatin, Rhodes et l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Paris, CNRS, 2001 ; Ródos 2400 chrónia. I póli tis Ródou apó tin ́́dryś́ tis méchri tin katálipsi apó tous Toúrkous (1532), Actes du colloque (Rhodes, 24-29 octobre 1993), 2 vol., Athènes, 1999 ; Albert Gabriel, La cité de Rhodes. 1310-1522, 2 vol., Paris, Boccard, 1923.
-
[3]
Les églises extra-urbaines ne seront pas prises en compte : en plus des 27 identifiées, nous avons repéré huit églises.
-
[4]
Elias Kollias, The medieval city of Rhodes and the palace of the grand master, 2e éd., Athènes, Archaeological Receipts Fund, 1998, p. 99.
-
[5]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit.
-
[6]
Bibliothèque Nationale de Valletta (désormais Malta), Cod. 76, fol. 50, 62, Liber Conciliorum, 21 .V.1480 ; Jean-Bernard de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson du siège de Rhodes de 1480 », Bulletin de la Société de l’Histoire et du Patrimoine de l’Ordre de Malte (désormais BSHPOM), no 28, 2013, p. 12-43.
-
[7]
Emma Maglio, « At the periphery of the Empire : urban restructuring and architectural transformation in Ottoman Rhodes », LONAARD Magazine, no 9, 2, 2012, p. 5-20.
-
[8]
Les archives de l’Ordre sur Rhodes furent détruites ou abandonnées pendant le siège de 1522 : les textes subsistant furent amenés à Malte. Voir Antonio Zammit Gabarretta et Joseph Mizzi (édité par), Catalogue of the records of the Order of St. John of Jerusalem..., vol. I-VI, Malte, 1964.
-
[9]
Archives Départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille (désormais ADMar).
-
[10]
Noël Pinzutti, Pierre Tucoo-Chala, « Sur un récit inédit de voyage aux Lieux Saints sous Louis XI », Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, no 1 , 1973, p. 188-204, p. 202.
-
[11]
Jean-Bernard de Vaivre, « Notes sur l’iconographie de Rhodes au temps des Chevaliers », BSHPOM, no 23, 2010, p. 4-44 ; Id., Laurent Vissière, « ‘‘Affin que vous entendez mon intencion de ystoires que je vueil, et des lieux où seront’’. Essai sur le manuscrit de dédicace des œuvres de Guillaume Caoursin à Pierre d’Aubusson », BSHPOM, no 27, 2012, p. 4-106.
-
[12]
Le matériel cartographique vient de l’Office for the Conservation of the Medieval Town de Rhodes.
-
[13]
À côté de la ville fortifiée byzantine (kastron), le village (khôrion) était sans murs. Voir Patrick Boucheron, Denis Menjot, La ville médiévale. Histoire de l’Europe urbaine 2, Paris, Éditions du Seuil, 2011 , p. 60. Le village de Rhodes n’était donc pas fortifié, du moins jusqu’au XIIIe s. Voir Emma Maglio, « Rhodes byzantine du IVe au XIIIe s. : formation d’une ville chrétienne », dans Problèmes de topographies urbaines à la lumière de nouvelles recherches en Méditerranée byzantine (IVe-XIVe siècles), PUP, Aix-en-Provence (à paraître).
-
[14]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 131 .
-
[15]
Anna-Maria Kasdagli, Katerina Manoussu-Ntella, « Nées érevvnes stin ochýrosi tis mesaionikís pýlis tou Agíou Ioánni stin póli tis Ródou », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit. p. 327-340, p. 329.
-
[16]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 1 , op. cit., p. 124-147.
-
[17]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa gia ti Ródo kai tis nóties Sporádes apó to Arché́o ton Ioannitón Ippotón (1421-1453), Rhodes, 1995, p. 233.
-
[18]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 1 , op. cit., p. 55.
-
[19]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 157-159.
-
[20]
Guillaume Caoursin, Obsidionis Rhodiae urbis Descriptio, 1482, Ms. Lat. 6067, fol. 18 et fol. 58, et Jean-Bernard de Vaivre, « Autour du grand siège... », op. cit., p. 44-61.
-
[21]
Michel Balard, « The Urban Landscape of Rhodes as perceived by Fourteenth- and Fifteenth-Century Travelers », dans Benjamin Arbel (sous la direction de), Intercultural contacts in the medieval Mediterranean. Studies in honor of David Jacoby, London, F. Cass, 1996, p. 24-34.
-
[22]
Michele Piccirillo (édité par), Io Notaio Nicola De Martoni. Il pellegrinaggio ai Luoghi Santi da Carinola a Gerusalemme. 1394-1395, Jérusalem, Custodia di Terra Santa, 2003, p. 26-27.
-
[23]
Jacques Heers, Georgette de Groer (édité par), Itinéraire d’Anselme Adorno en Terre Sainte (1470-1471), Paris, CNRS, 1978, p. 367.
-
[24]
N’ayant pas pu accéder au texte original, nous avons utilisé une édition anglaise : Mary Margaret Newett (édité par), Canon Pietro Casola’s Pilgrimage to Jerusalem in the year 1494, Manchester, 1907, cap. VIII, p. 206.
-
[25]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 81 .
-
[26]
Jacques Heers, Georgette de Groer, Itinéraire d’Anselme Adorno..., op. cit., p. 363.
-
[27]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 113, p. 242-251 .
-
[28]
Malta, Cod. 77, fol. 137, LC Card. Magisteri P. D’Aubusson, 26.V.1494.
-
[29]
Anthony Luttrell, « Settlement on Rhodes, 1306-1366 », dans Peter Edbury (sous la direction de), Crusade and Settlement, Cardiff, University Press, 1985, p. 273-281 , p. 274.
-
[30]
Lucien Kehren, La route de Samarkand au temps de Tamerlan. Relation du voyage de l’ambassade de Castille à la cour de Timour Beg par Ruy González de Clavijo (1403-1406), Paris, Imprimerie Nationale, 1990, p. 99.
-
[31]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 101 ; Anthony Luttrell, « Feudal tenure and Latin colonization at Rhodes : 1306-1415 », The English Historical Review, no 337, 85, 1970, p. 755-775, p. 755.
-
[32]
Idem, « Settlement on Rhodes... », op. cit., p. 273-274.
-
[33]
Idem, The town of Rhodes..., op. cit., p. 95. L’église fut détruite par une explosion en 1856.
-
[34]
Ibidem, p. 201 . L’église fut rénovée plusieurs fois jusqu’au XVIe siècle, voir Malta, Cod. 80, fol. 59v, LC Card. Magisteri P. D’Aubusson, 4. IX.1503.
-
[35]
Anthony Luttrell, Studies on the Hospitallers after 1306, op. cit., item XXIII, p. 251 .
-
[36]
Idem, The town of Rhodes..., op. cit., p. 110, p. 282.
-
[37]
Malta, Cod. 53, fol. 11v-12, LB, 1497 ; Malta, Cod. 82, fol. 102, LC, 7. IX.1513.
-
[38]
Angeliki Katsioti, Theodoros Archontopoulos, « To parekklísio tis oikogeneías ton Armenópoulon sti Ródo kai i téchni tou télous tou 12ou aióna sta Dodekánisa », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit. p. 375-386, p. 375 ; Eleni Papavassiliou, Theodoros Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques de Rhodes à travers des fouilles dans la ville médiévale », Corsi di cultura sull’arte ravennate e bizantina, no XXXVIII, 1991 , p. 307-350, p. 343-346.
-
[39]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
-
[40]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 192.
-
[41]
Giorgios Ntellas, « Oi stavrotholiakés ekklisíes tis mesaionikís Ródou », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit., p. 351-366, p. 358, fig. 3.
-
[42]
Ce n’est pas l’église Sancti Dimitri nommée. Il reste aussi à découvrir si le nom se référait à une église ou une chapelle : voir Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 386-389.
-
[43]
La coprésence de moines et nonnes dans l’Église grecque, ainsi que l’usage de les enterrer ensemble, se trouvent dès le IVe siècle à Constantinople et en Cappadoce. Voir Giorgio Barone-Adesi, Monachesimo ortodosso d’Oriente e diritto romano nel tardo antico, Milano, Giuffrè, 1990, p. 284-287. Luttrell a fait l’hypothèse d’une attribution latine de cette église (The town of Rhodes..., op. cit., p. 145).
-
[44]
Ibidem, p. 133.
-
[45]
Éoannis Volanakis, « O naós tou Agíou Spyrídonos sti mesaionikí póli tis Ródou », dans Ródos 2400 chrónia..., op. cit, p. 367-374, p. 372-374.
-
[46]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 129.
-
[47]
ADMar, 56 H 3871 , fol. 19-20, 1 . VI.1497.
-
[48]
Ivi, fol. 25-30v, 10.X.1489. Selon Gabriel, l’église se trouvait dans la rue du marché où il y a aujourd’hui la mosquée Sciadrevan, mais il ne précise pas ses sources. Voir Albert Gabriel, La cité de Rhodes, vol. 2, op. cit., p. 210, p. 231 .
-
[49]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 129.
-
[50]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 383.
-
[51]
Jacques Heers, Georgette de Groer, Itinéraire d’Anselme Adorno..., op. cit., p. 367.
-
[52]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 179.
-
[53]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 248.
-
[54]
Katerina Manoussu-Ntella, Medieval Town of Rhodes : Restoration Works (1985-2000), Rhodes, 2001 , p. 105.
-
[55]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 244.
-
[56]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 234.
-
[57]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 130-131 .
-
[58]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 190, p. 192.
-
[59]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 132.
-
[60]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 435.
-
[61]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 131-132.
-
[62]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 461 .
-
[63]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 132, 289.
-
[64]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 200-202.
-
[65]
Ibidem, p. 185, 194-196.
-
[66]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
-
[67]
Elias Kollias, The medieval city of Rhodes..., op. cit., p. 196, pl. VII en confirme le vocable, qui est mis en doute par Luttrell (The town of Rhodes..., op. cit., p. 133).
-
[68]
Ibidem, p. 133 ; Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 196. Une chapelle latine dédiée à la sainte existait près de l’hospice, mais les vestiges datent de l’Âge byzantin et Luttrell ne confirme pas cette attestation.
-
[69]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 1 , op. cit., p. 62 ; Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
-
[70]
Idem, Studies on the Hospitallers after 1306..., op. cit., item XXIV, p. 113.
-
[71]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 104, p. 279-281 .
-
[72]
Nous nous référons au fol. 33 du manuscrit de Caoursin. Voir Jean-Bernard De Vaivre, Laurent Vissière, « Affin que vous entendez mon intencion »..., op. cit., p. 31-34.
-
[73]
Jacques Heers, Georgette de Groer, Itinéraire d’Anselme Adorno, op. cit., p. 367 ; Jean-Bernard de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson... », op. cit., p. 25.
-
[74]
Ibidem, p. 27, p. 41 .
-
[75]
Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit., p. 180 ; Elias Kollias, The medieval city of Rhodes..., op. cit.
-
[76]
Jean-Bernard de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson... », op. cit., p. 22-24.
-
[77]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 250.
-
[78]
Ibidem, p. 288 ; Zacharias Tsirpanlis, I Ródos kai oi nóties Sporádes sta chrónia ton Ioannitón ippotón (14os-16os ai.), Rhodes, 1991 , p. 209.
-
[79]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit. p. 288 ; Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 328, p. 551.
-
[80]
Ibidem, p. 547 ; Malta, Cod. 53, fol. 28, LB, 1497.
-
[81]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 428.
-
[82]
ADMar, 56 H 3871 , fol. 25-30v, 10.X.1489.
-
[83]
Ibidem. Il s’agit peut-être de la même église citée en 1449 : Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 289.
-
[84]
Zacharias Tsirpanlis, Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 433.
-
[85]
Ibidem, p. 455, p. 553.
-
[86]
Id., I Ródos kai..., op. cit., p. 280.
-
[87]
Id., Anékdota éngrafa..., op. cit., p. 102, p. 307.
-
[88]
Nous allons considérer les deux phases de l’église des Saints-Apôtres comme deux édifices. Une telle analyse pour les églises grecques est dans Albert Gabriel, La cité de Rhodes..., vol. 2, op. cit. Voir aussi Giorgos Ntellas, « L’architecture des églises médiévales de Rhodes et les influences occidentales », dans Rhodes et les « Chevaliers de Rhodes », Actes du Colloque (Rhodes, 28-29 mai 2010), Académie historique de l’ordre de Malte, p. 101-116.
-
[89]
Ibidem, p. 106.
-
[90]
Anthony Luttrell, The town of Rhodes..., op. cit., p. 106-109, p. 128-129.
-
[91]
Éoannis Volanakis, « O naós tou Agíou Spyrídonos... », op. cit., p. 369, p. 374.
-
[92]
Michel Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 2005, p. 24-29 et Laurence Jean-Marie, Christophe Maneuvrier (sous la direction de), Distinction et supériorité sociale, Moyen Âge et Époque moderne, Actes du Colloque (Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2007), Caen, CRAHM, 2010.
-
[93]
Christian Topalov et al. (sous la direction de), L’aventure des mots de la ville. À travers le temps, les langues, les sociétés, Paris, Laffont, 2010, p. 368-374, p. 368-369.
-
[94]
Michel Lauwers, « Circuit, cimetière, paroisse. À propos de l’ancrage ecclésial des sites d’habitat (IXe-XIIIe siècle) », dans Jean-Marie Yante, Anne-Marie Bultotverleysen (sous la direction de), Autour du « village ». Établissements humains, finages et communautés rurales entre Seine et Rhin (IVe-XIIIe siècle), Actes du Colloque international (Louvain-la-Neuve, 16-17 mai 2003), Louvain-la-Neuve, 2010, p. 301-324.
-
[95]
Élisabeth Zadora-Rio, « Territoires paroissiaux et construction de l’espace vernaculaire », Médiévales, no 49, 2005, p. 105-120, p. 119. Concernant les principaux travaux récents sur la paroisse et sur les territoires ecclésiaux, voir les autres contributions dans Médiévales, no 49, 2005, ainsi que Michel Lauwers, « Territorium non facere diocesim. Conflits, limites et représentation territoriale du diocèse (Ve-XIIIe siècle) », dans Florian Mazel (sous la direction de), L’espace du diocèse dans l’Occident médiéval (Ve-XVIIIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 23-65.
-
[96]
Les villes portuaires de Chypres et Crète, par exemple, ont fait l’objet de quelques études à ce sujet : Michael Walsh, Nicholas Coureas, Peter Edbury, Medieval and Renaissance Famagusta : Studies in Architecture, Art and History, London, Ashgate, 2012 ; Maria Georgopoulou, Venice’s Mediterranean Colonies : Architecture and Urbanism, Cambridge, University Press, 2011 .