Notes
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[1]
Voir, par exemple, la présentation historiographique de Giulio Bodon, « I manufatti idraulici di età romana nella storia e nella cultura antiquaria », dans Giulio Bodon, Italo Riera et Paola Zanovella, Utilitas necessaria : sistemi idraulici nell’Italia romana, Milano, Quasar, 1994, p. 1-71.
-
[2]
Voir en dernier lieu, sur les aqueducs, les synthèses de Philippe Leveau, « Conduire l’eau et la contrôler : l’archéologie des aqueducs romains », dans Michel Molin (éd.), Archéologie et histoire des techniques du monde romain : continuités, essais, apports à l’époque romaine. Actes du colloque international de la Société Française d’Archéologie Classique (Paris, 18 nov. 2006), à paraître, de Jean-Luc Fiches, « Les aqueducs romains : des objets complexes et singuliers », dans Anne Guimier-Sorbets, Pierre Rouillard et Philippe Soulier (sous la direction de), L’eau : enjeux, usages et représentations (Actes du colloque de la Maison René-Ginouvès, Nanterre, 6-8 juin 2007), à paraître et, sur les réseaux urbains, Gemma C. M. Jansen, « Urban transport and distribution », dans Ö rjan Wikander (ed.), Handbook of ancient water technology, Leiden, Brill, 2000, p. 103-126, avec bibliographie précédente.
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[3]
Ainsi, Alain Malissard, Les Romains et l’eau : fontaines, salles de bains, thermes, égouts, aqueducs, Paris, Les Belles Lettres (Realia), 1994, p. 191-192 (1 100 l./jour/hab.).
-
[4]
Voir les études de Deane R. Blackman, « The volume of water delivered by the four great aqueducts of Rome », Papers of the British School at Rome, no 46,1978, p. 52-72 (600 l./jour/hab.) et de Christer Bruun, « Acquedotti e condizioni sociali di Roma imperiale : immagini e realtà », dans La Rome impériale : démographie et logistique : actes de la table ronde (Rome, 25 mars 1994), Roma, É cole française de Rome (Collection de l’É cole française de Rome, 230), 1997, p. 121-155 (en part. 127-130), qui invitent à une lecture plus modérée du volume d’eau disponible à Rome.
-
[5]
Précisons que seuls les trois quarts de la ville sont excavés à ce jour.
-
[6]
Sur la distribution hydraulique dans l’habitat, pour Rome, on citera principalement les travaux de Gerda De Kleijn, The water supply of ancient Rome : city area, water, and population, Amsterdam, Gieben (Dutch monographs on ancient history and archaeology, no 24), 2001, p. 223-248, proposant une étude de la formation urbaine de Rome à partir de l’examen des conduites de plomb inscrites; pour l’Afrique, Robert É tienne, Le quartier nord-est de Volubilis, Paris, E. de Boccard, 1960, p. 20,53 ; pour la Gaule, Philippe Leveau, « L’eau dans la maison à l’époque romaine », dans La maison urbaine d’époque romaine en Gaule Narbonnaise et dans les provinces voisines : actes du colloque d’Avignon (11-13 novembre 1994), Avignon, Service d’archéologie du conseil général de Vaucluse (Documents d’archéologie vauclusienne, no 6.1 ), 1996, p. 155-167. En ce qui concerne Pompéi, l’ensemble des données présentées ici s’appuient sur une recherche doctorale intitulée : « La distribution de l’eau dans l’architecture domestique de l’Occident romain (Pompéi, Herculanum, Ostie) : formes, usages et mises en scène, du Ier au IVe s. apr. J.-C. », Université de Provence, 2002, en cours de publication (BEFAR).
-
[7]
Sur cette question, Hélène Dessales, « La distribution de l’eau à Pompéi : un cas hors norme ? », dans Contributi di archeologia vesuviana III : La norme à Pompéi ( Ier s. avant – Ier siècle après J.-C.) : colloque organisé par Marie-Odile Charles-Laforge, Centre Jacob Spon, Romanitas, Université Lyon 2,17 nov. 2004), Roma, « L’Erma » di Bretschneider (Monografie della Soprintendenza archeologica di Pompei, no 21 ), 2007, p. 129-138.
-
[8]
Amedeo Maiuri, « Pozzi e condotture d’acqua nell’antica città. Scoperta di un antico pozzo presso Porta Vesuvio », Notizie degli scavi di Antichità, 1931, p. 546-557. Les exemples de puits identifiés remontent principalement aux IVe et IIIe siècles av. J.-C.
-
[9]
Ibid., p. 556.
-
[10]
Pour un exemple, voir Frank Sear, « Cisterns, drainage and lavatories in Pompeian houses, Casa del Granduca (VII.4.56) », Papers of the British School at Rome, no 72,2004, p. 125-166.
-
[11]
En dernier lieu, Christoph Ö hlig, De aquis Pompeiorum : das castellum aquae in Pompeji : Herkunft, Zuleitung und Verteilung des Wassers, Nijmegen, C. Ö hlig (Circumvesuviana, no 4), 2001, sur la succession des deux aqueducs.
-
[12]
Ibid., à partir de l’étude des concrétions calcaires.
-
[13]
C’est le cas également, non loin de Pompéi, de la colonie de Vénafre, doté d’un nouvel aqueduc dont la gestion est indiquée par un édit daté entre 17 et 10 av. J.-C. (Edictum Augusti de aquaeductu Venafrano, CIL, X, 4842). Plus généralement, on se référera à l’étude fondatrice de Philippe Leveau, Jean-Louis Paillet, L’alimentation en eau de Caesarea de Maurétanie et l’aqueduc de Cherchell, Paris, L’Harmattan, 1976 et, sur les monuments des eaux, à la synthèse de Pierre Gros, L’architecture romaine du début du IIIe siècle av. J.-C. à la fin du Haut-Empire : 1. Les monuments publics, Paris, Picard (Manuels d’art et d’archéologie antiques), 1996, p. 388-438. Pour le cas particulier des fontaines, voir l’étude de Sandrine Boularot dans ce même volume.
-
[14]
Pour Rome, Christer Bruun, The water supply of ancient Rome : a study of Roman imperial administration, Helsinki, Societas Scientiarum Fennica (Commentationes Humanarum Litterarum, 93), 1991 et Gerda De Kleijn, The water supply of ancient Rome..., op. cit. En contexte municipal, voir le cas de Vénafre évoqué supra.
-
[15]
Sur ce point et sur la question des redevances en échange d’une concession, Hélène Dessales, « Le prix de l’eau dans l’habitat romain : une étude des modes de gestion à Pompéi », dans Ella Hermon (sous la direction de), Gestion intégrée de l’eau dans l’histoire environnementale : savoirs traditionnels et pratiques modernes (Actes du colloque international de Québec, 27-29 octobre 2006), à paraître.
-
[16]
Exemples dans les maisons suivantes : VI, 7 ; VI, 16; VII, 4 (Amedeo Maiuri, « Pozzi e condotture d’acqua... », op. cit., p. 551-552).
-
[17]
Ce double approvisionnement est attesté sur d’autres sites, par exemple à Ostie : Maria Antonietta Ricciardi, Valnea Santa Maria Scrinari (coord.), La civiltà dell’acqua in Ostia antica, Roma, Fratelli Palombi Editori, 1996, vol. 1, p. 81.
-
[18]
Voir sur ce point les différentes contributions présentées dans Thomas Frö hlich, Luciana Jacobelli (hg.), Archä ologie und Seismologie : la zona vesuviana dal 62 al 79 D.C. : problemi archeologici e sismologici (Colloquium, Boscoreale, 26-27 November 1993), Mü nchen, Biering und Brinkmann, 1995.
-
[19]
Pour une synthèse et de nouvelles informations sur les restructurations du réseau au moment de l’éruption, Salvatore Ciro Nappo, « L’impianto idrico a Pompei nel 79 d. C. : nuovi dati », dans Nathalie De Haan, Gemma C.M. Jansen (eds.), Cura aquarum in Campania : proceedings on the history of water management and hydraulic engineering in the Mediterranean region, Leiden, Peeters (Bulletin antieke beschaving, suppl. 4), 1996, p. 37-45.
-
[20]
Voir les dernières contributions réunies dans Pier Giovanni Guzzo, Maria Paola Guidobaldi (a cura di), Nuove ricerche archeologiche a Pompei ed Ercolano, Napoli, Bardi (Studi della Soprintendenza archeologica di Pompei, no 10), 2005, p. 52,165,264-265.
-
[21]
C’est le cas de la Casa delle Vestali (VI, 1,7-25) : Rick Jones, Damian J. Robinson, « Water, wealth and social status at Pompeii : the House of the Vestals in the first century », American Journal of Archaeology, no 109,2005, p. 695-710; Hélène Dessales, « La mise en scène de l’eau à Pompéi », Revue archéologique, no 39,2005, p. 212-217 (en part. p. 214-216).
-
[22]
Première approche dans Hans Eschebach, « Probleme der Wasserversorgung Pompejis », Cronache Pompeiane, no 5,1979, p. 24-60; Hélène Dessales, « Le prix de l’eau... », op. cit., avec bibliographie antérieure.
-
[23]
Sur ces édifices, en dernier lieu, Hélène Dessales, « Le prix de l’eau... », op. cit., p. 130-131, fig. 1-2.
-
[24]
Cette évaluation reste approximative, car la conservation des vestiges ne permet pas toujours d’établir les modalités d’alimentation hydraulique des habitations. Sur la répartition de ces demeures et la possible mise en évidence d’une « géographie sociale » urbaine, Hélène Dessales, « La mise en scène de l’eau... », op. cit, p. 213-214.
-
[25]
Total de 413 domus recensées par Liselotte Eschebach (hg.), Gebä udeverzeichnis und Stadtplan der antiken Stadt Pompeji, Kö ln, Bö hlau, 1993, p. 465. Nous empruntons à cet ouvrage la dénomination des différentes maisons citées.
-
[26]
Voir Eugenia Salza Prina Ricotti, « Cucine e quartiere servili in epoca romana », Rendiconti. Atti della Pontificia accademia romana di archeologia, no 51-52,1978-1980, p. 237-294.
-
[27]
Casa di Caecilius Jucundus, (V, 1,10) et Casa dell’Orso (VII, 2,45).
-
[28]
Voir la synthèse de Marie-Christine Hellmann, « L’eau des citernes et la salubrité : textes et archéologie », dans René Ginouvès et al. (sous la direction de), L’eau, la santé et la maladie dans le monde grec, Athènes, É cole française d’Athènes (Bulletin de Correspondance Hellénique, suppl. 28), 1994, p. 273-282 (en part. p. 274-275). Cf. Vitruve, De architectura, 8,2,1 ; Celse, De medicina, 2,18,12; Columelle, De re rustica, 1,5,3 ; Palladius, Opus agriculturae, 1,17,4. En outre, les auteurs latins recommandent l’usage de conduites de céramique plutôt que de plomb : Vitruve, De architectura, 8,6,10; Pline, Naturalis Historia, 31,47.
-
[29]
Voir Gemma C. M. Jansen, « Private toilets at Pompeii : appearance and operation », dans Sarah E. Bon, Rick Jones (eds.), Sequence and space in Pompeii, Oxford, Oxford University Press (Oxbow Monograph, no 77), 1997, p. 121-134.
-
[30]
Praedia di Julia Felix (II, 4).
-
[31]
Casa delle Nozze d’Argento (V, 2, i). D’autres cas demeurent incertains : Casa del Centenario (V, 1,10); Casa del Fauno (VI, 12,2-5).
-
[32]
En dernier lieu, cf. Nathalie De Haan, « Si aquae copia patiatur : Pompeian private baths and the use of water », dans Ann Olga Koloski-Ostrow (ed.), Water use and hydraulics, Boston, Kendal/Hunt Pub. Co. (AIA Colloquia and Conference Papers, no 3), 2001, p. 41-49.
-
[33]
Voir sur ce point Robert G. Thomas, Andrew Wilson, « Water supply for Roman farms in Latium and South Etruria », Papers of the British School at Rome, no 62,1994, p. 139-196 (en part. p. 158-160) et Wilhelmina M. F. Jashemski, The gardens of Pompeii, Herculaneum and the Villas destroyed by Vesuvius, vol. 1, New Rochelle, Caratzas, 1979, p. 53-54.
-
[34]
Voir les exemples présentés dans Hélène Dessales, « La distribution de l’eau à Pompéi... », op. cit., p. 133-138.
-
[35]
Pour ces aspects, voir les synthèses fondatrices d’Yvon Thébert, « Vie privée et architecture domestique en Afrique romaine », dans Philippe Ariès et Georges Duby (sous la direction de), Histoire de la vie privée, De l’empire romain à l’an mil, Paris, Seuil (L’Univers historique), 1985, p. 301-397 et Andrew Wallace-Hadrill, « The Social Structure of the Roman House », Papers of the British School at Rome, no 56,1988, p. 43-97 (repris dans Andrew Wallace-Hadrill, Houses and society in Pompeii and Herculaneum, Princeton, Princeton University Press, 1994, p. 3-61 ).
-
[36]
Voir pour Rome la synthèse d’Elio Lo Cascio, « La popolazione », dans Elio Lo Cascio (a cura di), Roma imperiale : una metropoli antica, Roma, Carocci (Studi superiori, no 391 ), 2000, p. 17-69 et Christer Bruun, « Il funzionamento degli aquedotti romani », dans Elio Lo Cascio (a cura di), Roma imperiale..., op. cit., p. 138-172.
-
[37]
Pour les études les plus récentes, Andrew Wallace-Hadrill, « Houses and Households. Sampling Pompeii and Herculaneum », dans Beryl Rawson (ed.), Marriage, divorce and children in ancient Rome, Oxford - New York, Clarendon Press, 1991, p. 191-243 (repris dans Andrew Wallace-Hadrill, Houses and society..., op. cit., p. 91-117) et William Van Andringa, « Autels de carrefours, organisation vicinale et rapports de voisinage à Pompéi », Rivista di Studi Pompeiani, no 11,2000, p. 46-86 (n. 70).
-
[38]
À l’époque romaine, la récupération des eaux pluviales sur les toitures est bien attestée par l’archéologie et les textes juridiques (la servitude de gouttière, servitus stillicidi) : cf. Catherine Saliou, Les lois des bâtiments : voisinage et habitat urbain dans l’Empire romain : recherches sur les rapports entre le droit et la construction privée du siècle d’Auguste au siècle de Justinien, Beyrouth, Institut français d’archéologie du Proche-Orient (Bibliothèque archéologique et historique, no 116), 1994, p. 155-161. Voir, pour un exemple à Pompéi, le cas de l’insula I, 10, traité par Roger Ling, The Insula of the Menander at Pompeii, I : the structures, Oxford, Clarendon Press, 1997, p. 248, fig. 155.
-
[39]
Installations rurales du Latium : Robert G. Thomas, Andrew Wilson, « Water supply... », op. cit., p. 170.
-
[40]
En dernier lieu, ibid., p. 153-154.
-
[41]
Lurdes Burès, « A city without an aqueduct », dans Gemma C.M. Jansen (ed.), Cura aquarum in Sicilia : proceedings of the tenth international congress on the history of water management and hydraulic engineering in the Mediterranean region (Syracuse, 12-22/5/1998), Leiden, Peeters (Bulletin antieke beschaving, suppl. 6), 2000, p. 265-272.
-
[42]
Tsvika Tsuk, « Survey and research of cisterns in the village of Zikrin (Israel) », Mitteilungen. Leichtweiss-Institut fü r Wasserbau der Technischen Universitä t Braunschweig, no 103, 1989, p. 337-343.
-
[43]
Le volume minimum d’eau quotidien par personne est évalué entre 20 et 40 litres (nécessités minimales de boisson, cuisine, nettoyage et hygiène personnelle, usages agricoles et industriels exclus) : pour une vision détaillée, Robert J. Saunders, Jeremy J. Warford, Village Water Supply, Economics and policy in the developing World. Baltimore-Londres, 1976, p. 43-44; Frederick. E. Mc Junkin, Water and Human Health, Washington, D.C, U.S. Agency for international development, 1982; étude conduite auprès de la FAO, Land and Water Departement. C’est la consommation moyenne des pays en voie de développement. Voir par exemple le cas du village mexicain de Xculoc (26,7 l./ jour/pers.) et l’application de cette norme pour évaluer la population maya de cette zone : Pierre Becquelin et Dominique Michelet, « Demografía en la zona puuc : el recurso del método », Latin American Antiquity, no 5 (4), 1995, p. 289-311, p. 304. Actuellement, selon le niveau de vie et le degré d’urbanisation, ce volume varie entre 27 et 200 litres : Sydney Rosen, Jeffrey R. Vincent, Household water ressources and rural productivity in Sub-Saharan Africa : a review of the evidence, Cambridge, Mass., Harvard Institute for International Development (Development discussion papers, no 673), 1999, p. 10. À titre de comparaison, au milieu du XVIIIe s., à Paris, la consommation quotidienne par personne était de 20 l. : Jean-Pierre Goubert, La conquête de l’eau : l’avènement de la santé à l’âge industriel, Paris, Hachette (Pluriel), 1986, p. 50-51.
-
[44]
Point discutable, l’hypothèse de départ se fonde sur une moyenne de précipitations analogue entre les données actuelles et l’époque romaine, ce que semblent valider les analyses météorologiques et les reconstitutions du paysage antique (sur le climat de Pompéi, voir Anna Maria Ciarallo, Verde pompeiano, Roma, « L’Erma » di Bretschneider, 2000, p. 22-25). Précisons que les enregistrements les plus anciens, qui remontent à 1899, coïncident avec les données actuelles.
-
[45]
Pour une présentation synthétique des recherches en cours, voir Les artisans de Pompéi, L’Archéologue. Archéologie nouvelle, no 88,2007.
-
[46]
On applique ici le taux de perte généralement retenu en contexte domestique (entre 20 et 40 %), correspondant à l’évaporation et aux difficultés de ruissellement sur les toitures. Ce taux est plus élevé lorsqu’on raisonne à l’échelle urbaine, de l’ordre de 50 % (risques d’infiltration plus importants, hétérogénéité des surfaces de captation et de leur imperméabilisation selon les types d’édifices) : données DLW, FAO (voir supra, n. 43).
-
[47]
Celle de la méthode ethnoarchéologique, utilisée par Andrew Wallace-Hadrill, « Houses and Households... », op. cit., p. 206-209 (7 à 8 personnes pour 270 m2 ). L’analyse des traces de lit et des escaliers donne un chiffre supérieur : Volker Michael Strocka, Casa del Principe di Napoli (VI 15, 7-8), Tü bingen, E. Wasmuth (Häuser in Pompeji, no 1 ), 1984, p. 50 (12 à 20 personnes pour 260 m2 ); Volker Michael Strocka : Casa del Labirinto (VI, 11,8-10), Mü nchen, Hirmer (Häuser in Pompeji, no 4), 1991, p. 135-136 (20 personnes pour 1 500 m2 ).
-
[48]
CIL, IV, 148.
-
[49]
Felix Pirson, Mietwohnungen in Pompeji und Herculaneum, Mü nchen, Bayerische Akademie der Wissenschaften (Studien zur antiken Stadt, no 5), 1999, p. 23-47.
-
[50]
Amedeo Maiuri, « Pompei. Saggi nella ‘‘Casa della Fontana Grande’’ e in altre case pompeiane », Notizie degli scavi di Antichità, 1944-1945, p. 130-159 (en part., p. 142-143). Sur l’évolution de cette maison, Fabrizio Pesando, Domus : edilizia privata e società pompeiana fra III secolo e I secolo a. C., Roma, « L’Erma » di Bretschneider (Monografie della Soprintendenza archeologica di Pompei, no 12), 1997, p. 68-72.
-
[51]
Les dimensions totales des boutiques sont variables, les boutiques 21 et 4 étant liées à une installation artisanale à l’arrière; la plus petite d’entre elles, la no 2, a pour superficie au sol 25 m2.
-
[52]
La proportion entre le volume de la citerne et le volume pluviométrique annuel (1 /5), correspond avec les observations réalisées dans l’habitat urbain de Cosa et l’habitat du Latium. Voir supra.
-
[53]
En supposant que le rez-de-chaussée et la mezzanine puissent être entièrement occupés. Mais il faut préciser que la surface au sol était considérablement réduite par les installations commerciales et artisanales et que seuls les espaces en mezzanine pouvaient réellement être occupés. L’état de conservation des vestiges ne permet pas de restituer de façon exacte la super-ficie de la mezzanine, mais ne serait-ce que par l’aménagement du palier, elle devait être inférieure à celle du sol.
-
[54]
Au risque d’un rapprochement anachronique, il suffit de rappeler comment l’usage de l’eau courante au cours du XIXe siècle entraîna la définition de nouveaux objets et de pièces inconnues dans les appartements de la bourgeoisie parisienne, mais aussi une nouvelle attitude face à l’hygiène : Jean-Pierre Goubert, La conquête de l’eau..., op. cit.
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[55]
Sumiyo Tsujimura, « Ruts in Pompeii : the traffic system in the Roman city », Opuscula Pompeiana, no 1, p. 58-86. Voir également l’étude récente d’Eric E. Poehler, « The circulation of traffic in Pompeii’s Regio VI », Journal of Roman Archaeology, no 19,2006, p. 43-74.
-
[56]
Catherine Saliou, « Les trottoirs de Pompéi : une première approche », Bulletin antieke beschaving, no 74,1999, p. 161-218. Approche complétée récemment par l’étude des banquettes sur les façades de maisons : Jeremy Hartnett, « Si quis hic sederit. Streetside benches and urban society in Pompeii », American Journal of Archaeology, no 112.1,2008, p. 91-120.
-
[57]
William Van Andringa, « Autels de carrefours... », op. cit.
1La tradition historique a toujours valorisé un rôle fondateur de l’eau dans l’urbanisme romain [1], dont on ne saurait discuter le bien-fondé. À l’appui des sources littéraires et épigraphiques, c’est principalement l’analyse des aqueducs et des réseaux de distribution interne qui s’est développée [2], mettant en évidence les performances des constructeurs romains en ce domaine. Cette approche technique des vestiges, envisagés comme des témoins du « génie » romain, a pu alimenter une théorie commune selon laquelle les villes romaines, et tout particulièrement Rome, auraient bénéficié d’autant d’eau disponible que les villes contemporaines [3]. Désormais, les données archéologiques permettent de nuancer une telle vision. En effet, si elles ont pu révéler une gestion extrêmement maîtrisée de l’hydraulique urbaine sur différents sites, elles invitent aussi à une nouvelle évaluation des ressources en eau disponibles, en faisant apparaître des quantités bien plus limitées qu’on n’a pu le formuler pré-cédemment. De nouvelles estimations ont ainsi pu être proposées à partir du cas de Rome et susciter d’autres perspectives démographiques [4].
2Mais c’est surtout sur le site de Pompéi, une ville moyenne de l’Occident romain, que les analyses les plus approfondies peuvent être menées, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la conservation exceptionnelle des élévations, ainsi que leur extension sur une soixantaine d’hectares [5], facilite l’observation des tracés hydrauliques et des composantes architecturales qui leur sont associées, en permettant de suivre le développement et la gestion quotidienne de cette petite cité de Campanie [6]. Ainsi, si l’on peut suivre la répartition des eaux de l’aqueduc entre édifices publics et privés, on peut également se centrer, à plus grande échelle, sur les modes de distribution à l’intérieur de chacune des maisons.
3Par ailleurs, l’autre intérêt de ce site, qui en fait un cas « hors norme » à bien des égards [7], résulte de son exposition au Vésuve et de l’impact des séismes qui ont précédé l’éruption finale de 79, entraînant d’importantes restructurations de l’organisation urbaine et tout particulièrement du réseau hydraulique. Ces dernières années de Pompéi nous permettent aussi de reconstituer une « fabrique » urbaine en pleine reconstruction, associant programmes d’envergure et solutions de fortune adoptées dans l’habitat, vraisemblablement destinées à compenser une distribution devenue chaotique de l’eau courante. Dans cette dernière phase de la ville, les citernes recueillant l’eau pluviale vont alors occuper un rôle central et leur étude volumétrique, en rapport avec la restitution des toitures et du captage des eaux, peut constituer une méthode précieuse pour la connaissance des habitats et de la démographie associée. Afin de mettre en évidence ces modes de gestion hydraulique, trois aspects principaux seront abordés. Tout d’abord, la genèse et les transformations du réseau d’adduction de Pompéi présentent des particularités, qui méritent d’être rappelées dans le cadre de l’évolution urbaine (1). Il s’agira d’envisager ensuite de façon plus précise les conditions de distribution dans l’habitat, en hiérarchisant les différents espaces consommateurs d’eau et leurs dispositifs techniques (2). Pour ces derniers et tout particulièrement pour les citernes alimentées en eau pluviale, peuvent être restitués les volumes d’eau disponibles, qui permettent de proposer des estimations démographiques (3).
Le fonctionnement d’un réseau d’adduction urbain : le cas de Pompéi
4É tabli sur une ancienne coulée de lave, le premier établissement pompéien, qui remonte au VIIe siècle av. J.-C., dépendait exclusivement de ses puits et ses citernes [8]. La ville atteint son extension maximale dès le début du IIe siècle av. J.-C., sous la domination samnite, alors qu’elle était alimentée exclusivement par la nappe phréatique et l’eau pluviale. C’est cette dernière qui semble avoir été privilégiée, en raison de la mauvaise qualité et des difficultés d’accès de la nappe, qui n’était parfois accessible qu’à plus 35 mètres de profondeur [9]. Ainsi, chaque maison était dotée d’une citerne au moins [10], dont le volume était compris entre 15 et 70 m3. Convertie en colonie romaine à l’issue de la guerre sociale, Pompéi béné-ficie vraisemblablement de la construction d’un premier aqueduc vers 80 av. J.-C., puis d’un second sous le principat d’Auguste, probablement vers 12 av. J.-C. [11]. C’est alors une dérivation qui alimente Pompéi, la branche principale de ce nouvel aqueduc étant destinée aux implantations urbaines côtières de plus grande importance, Naples, Misène, Pouzzoles, Baies et Cumes. Suivant le tracé du précédent, l’aqueduc aboutissait sur le point le plus haut de Pompéi, au niveau de la Porta del Vesuvio, dans un nouveau château d’eau qui assurait la répartition des eaux (fig. 1). Lors de cette deuxième phase, le volume d’eau disponible était annuellement inférieur à celui que distribuait le premier aqueduc, dans la mesure où Pompéi ne disposait plus désormais d’un approvisionnement exclusif et autonome, mais il était en revanche plus régulier au cours des saisons [12].
5Si on les envisage à l’échelle du monde romain, ces transformations s’inscrivent dans un plus vaste contexte, le principat augustéen marquant le début d’une politique hydraulique pour ainsi dire généralisée en Italie et dans les provinces conquises. Aqueducs, fontaines monumentales et édifices thermaux marquent désormais de façon presque systématique le paysage urbain comme autant de symboles de l’urbanitas [13]. Au-delà des progrès techniques, se définissent également de nouvelles structures administratives et fonctionnelles, chargées de centraliser la distribution des eaux et d’en garantir l’efficacité [14]. Un tel effort d’élargissement et de mise en valeur de l’eau courante n’est pas sans incidence sur l’évolution de l’habitat, comme nous le verrons plus avant. En effet, si l’eau de l’aqueduc restait le privilège des demeures de l’aristocratie locale à l’époque républicaine, elle devient désormais plus facilement accessible, pouvant pénétrer les demeures des catégories inférieures, celles d’une « classe moyenne » enrichie par le commerce et l’artisanat. Ce sont ainsi les demeures de taille moyenne (entre 200 et 350 m2 ) qui rassemblent les proportions les plus élevées de jeux d’eau décoratifs [15].
Pompéi. Plan de répartition des installations publiques.
Pompéi. Plan de répartition des installations publiques.
6On peut s’interroger sur le devenir des anciens modes d’alimentation, puits et citernes, lors de l’introduction de l’eau sous pression de l’aqueduc. Alors que la majorité des puits sont abandonnés [16], les citernes restent presque toujours en fonction. C’est dire que les deux systèmes – eau courante de l’aqueduc et eau pluviale stockée – apparaissent donc complémentaires [17]. Le tremblement de terre de 62 ap. J.-C. constitue de toute évidence un tournant important dans l’évolution du réseau hydraulique, d’autant qu’il sera suivi d’autres séismes avant l’éruption finale [18]. Il ne saurait s’agir de revenir ici sur son état de fonctionnement en 79, objet d’amples controverses [19]. Les fouilles réalisées au cours de ces dernières années à Pompéi ont apporté sur ce point des informations quelque peu contradictoires, révélant certaines parties de la ville parfaitement connectées au réseau de l’aqueduc [20], alors que d’autres, sans doute pour des raisons topographiques, en étaient désormais privées [21].
7Dans son organisation d’ensemble [22], le réseau ne semble pas avoir subi de modifications importantes. Du château d’eau principal de la Porta del Vesuvio, au débouché de l’aqueduc, trois conduites de plomb d’important débit (deux présentant un diamètre de 25 cm, une de 30 cm) alimentaient les différentes zones de la partie découverte de la cité. À l’intérieur de chaque quartier, quatorze châteaux d’eau secondaires permettaient de réguler la pression et assuraient une distribution capillaire de l’eau, vers les différents points connectés, les fontaines publiques (49 au total), les complexes thermaux (trois au total, dont un inachevé au moment de l’éruption), et les implantations artisanales (principalement les ateliers textiles, forts consommateurs d’eau courante), commerciales (principalement boulangeries et établissements alimentaires) et domestiques [23] (fig. 1).
8C’est plus particulièrement au cas des demeures bénéficiant de l’eau sous pression de l’aqueduc que nous nous intéresserons à présent, au total une centaine d’unités de propriété [24], sur les 400 environ recensées dans la partie excavée de la ville [25].
Distribution de l’eau courante et organisation des espaces domestiques
9Si, à l’échelle urbaine, l’étude de la distribution de l’eau fait donc apparaître une gestion et un contrôle municipaux, à l’échelle domestique peut être précisée la relation entre les modalités d’approvisionnement hydraulique et l’organisation des espaces domestiques desservis. Nous envisagerons successivement les espaces consommateurs d’eau et les structures alimentées, quelle qu’en soit la raison d’être, des nécessités pratiques aux ambitions décoratives : cuisines, latrines, fontaines décoratives, thermes.
10Tout d’abord, la constitution d’un espace réservé à la cuisine dans la maison romaine, qui semble remonter au IIe siècle av. J.-C., implique la construction d’un foyer, d’une paillasse, ainsi que l’installation de dispositifs de nettoyage et d’évacuation des eaux usées [26]. À Pompéi, l’alimentation de cuisines par l’eau de l’aqueduc n’est pour l’instant attestée que dans deux maisons [27]. C’est de toute évidence l’eau pluviale stockée dans une citerne, ou sinon à proximité dans l’atrium, qui semble donc avoir été privilégiée. Un tel choix ne s’explique sans doute pas par la volonté d’économiser l’eau sous pression de l’aqueduc, mais par des pratiques traditionnelles. En témoignent les sources écrites, notamment les traités médicaux qui, pour la consommation quotidienne, recommandent l’eau de pluie, considérée comme plus légère et salutaire [28].
11Les latrines sont généralement associées à l’espace culinaire [29]. Cette proximité, qui pourrait heurter la pudeur et les préoccupations hygié-niques contemporaines, se justifie par la proximité d’un point d’eau stockée et par l’utilisation d’un même dispositif d’évacuation. Dans certains cas, l’eau utilisée pour le drainage peut également provenir du trop-plein de structures alimentées en eau courante, comme les bassins de fontaines et de thermes. À Pompéi, seules deux latrines privées sont directement approvisionnées en eau courante, mais elles constituent d’autant plus un cas exceptionnel qu’elles ne sont pas associées à un espace culinaire et délimitent un espace autonome, l’une dans un édifice dont la fonction reste imprécise, associant complexe thermal et appartements [30], l’autre dans une des plus grandes demeures aristocratiques de la ville [31].
12En revanche, grands consommateurs d’eau, les bains privés, au total trente identifiés à Pompéi, dépendent de l’eau sous pression de l’aqueduc. Il faut toutefois préciser qu’un tiers d’entre eux se trouvaient abandonnés au moment de l’éruption, différentes raisons pouvant expliquer leur mise à l’écart, une désorganisation du réseau suite aux tremblements de terre ou encore une évolution de la pratique thermale privée, les propriétaires ayant pu préférer les bains publics aux installations privées, devenues dans certains cas trop vétustes [32].
13Autres structures privilégiées, les fontaines ornant les espaces de dégagement (atrium, jardin-péristyle) sont alimentées par l’eau de l’aqueduc dans 80 % des cas. Le trop-plein des fontaines était principalement utilisé pour l’irrigation des jardins, facilitant l’introduction de plantes plus fragiles au rôle décoratif [33]; il n’est que rarement redirigé vers les citernes stockant l’eau pluviale. Précisons en outre que les bassins des fontaines, sauf cas exceptionnels, présentent généralement des volumes limités (de 0,50 à 5 m3 ) et que des vannes permettaient de réguler les jets d’eau qui ne fonctionnaient probablement pas en continu [34] (fig. 2 et 3).
14Cette rapide approche des espaces consommateurs en eau révèle donc une nette bipartition – eau pluviale pour les cuisines et latrines, eau courante pour les thermes et principalement les fontaines domestiques – qui reflète la hiérarchie interne du monde domestique, entre zone de service et zone de réception [35]. Au fil de l’eau : des estimations démographiques
Casa di Trebius Valens (III, 2,1) : plan d’ensemble. Le bassin de fontaine présente un volume de 4,5 m3.
Casa di Trebius Valens (III, 2,1) : plan d’ensemble. Le bassin de fontaine présente un volume de 4,5 m3.
Casa di C. Cornelius Rufus (VIII, 4,15/30) : organisation du bassinfontaine de l’atrium.
Casa di C. Cornelius Rufus (VIII, 4,15/30) : organisation du bassinfontaine de l’atrium.
15Dans l’organisation interne de l’habitat, la distinction de ces diverses installations permet donc de préciser les priorités de la gestion hydraulique, à partir des conditions d’accès définies pour chacune d’entre elles et du mode d’alimentation choisi. À cette analyse pour ainsi dire qualitative des eaux domestiques peut être associée l’analyse quantitative des besoins d’une maison. Quel volume pouvait être nécessaire au fonctionnement annuel d’une domus et de ses habitants ? C’est poser le problème épineux, et à ce jour non résolu, des normes démographiques applicables à l’habitat romain [36]. Dans le cas de Pompéi même, l’évaluation totale de la population demeure incertaine, les hypothèses oscillant entre 5 000 et 20 000 habitants, même si le nombre de 10 000 habitants est le plus communément retenu [37]. Par bien des aspects, la consommation de l’eau domestique peut nous permettre de le préciser. Sachant qu’à la suite des divers séismes la cité se trouvait dans une situation de crise et dépendait plus fortement de ses ressources en eau pluviale, deux méthodes de calcul différentes peuvent être appliquées, afin d’établir les quantités d’eau disponible en fonction du volume pluviométrique annuel : d’une part, à partir du volume de la citerne; d’autre part, à partir de la superficie recueillant les eaux pluviales [38].
16En contexte urbain romain, peu d’expériences ont pu être conduites selon la première méthode, en se fixant pour objectif de définir la proportion entre le volume de la citerne et le volume pluviométrique annuel [39]. Dans la cité de Cosa par exemple [40], cette proportion varie entre 1/3 et 1/8. Une étude de ce type s’avère difficile à Pompéi, dans la mesure où bien peu de citernes ont été totalement excavées.
17Avec la seconde méthode, deux tentatives de restitution peuvent être citées : l’une dans la cité d’Ampurias [41], l’autre dans l’établissement byzantin de Horvat Zikrin, en Israël [42]. En partant du postulat que la moitié de la superficie urbaine pouvait capter l’eau de pluie et en retenant un coefficient de perte de 0,5, est appliquée la formule suivante : (superficie urbaine : 2)× (volume pluviométrique annuel : 2) = quantité d’eau disponible annuelle. On divise alors le résultat obtenu par la norme minimale de 25 litres nécessaires par personne et par jour [43], afin d’obtenir une estimation de la population totale. Ainsi, sur la base des 64 ha inclus dans la muraille urbaine de Pompéi et des 800 mm de pluie annuelle [44], on obtient le résultat suivant : (640 000 m2 : 2)× (0,8 : 2) = 128 000 m3. En supposant que chaque habitant nécessitait en moyenne 25 l. par jour, la population de la ville pouvait donc atteindre 14 000 habitants. Il s’agit donc là d’un chiffre de population maximale, établi à partir des seules ressources en eau pluviale, sans tenir compte des possibilités de l’aqueduc dans le dernier état de la ville. Il va sans dire qu’il est probablement surévalué, dans la mesure où ne sont pas pris en compte les besoins artisanaux, relativement intensifs, que présentait Pompéi [45], mais il permet de définir un ordre de grandeur.
18Des restitutions similaires peuvent être proposées à l’échelle de chaque maison. Afin d’apporter plus de validité à cette approche, nous avons sélectionné les habitations privées d’adduction de l’aqueduc, pour appliquer la formule suivante : (surface de la maison : 2)× (pluviométrie annuelle× 0,7) [46] = quantité d’eau disponible annuelle. Ainsi, pour une maison moyenne de Pompéi de 250 m2 de superficie, 7 à 8 personnes pouvaient être alimentées sur la base de 25 l./jour/personne. Ces données concordent avec les évaluations démographiques issues d’autres méthodes [47]. Selon ces calculs, une maison de 100 m2 pouvait être occupée par 3 personnes, une de 1 000 m2 par 30. On entrevoit cependant les limites d’une telle approche, dans la mesure où la superficie d’une habitation ne peut refléter de façon exactement proportionnelle un nombre d’habitants.
19Un exemple précis nous permettra toutefois de percevoir l’intérêt de ce type de recherche pour la restitution de la gestion quotidienne d’une habitation de Pompéi. Il s’agit de la Casa di Pansa ou Insula Arriana Polliana (VI, 6,1), un complexe de près de 1 930 m2, qui était proposé en location au moment de l’éruption, comme nous l’indique une inscription sur sa façade [48]. Il se compose de différents noyaux : une maison aristocratique (domus), différents appartements locatifs indépendants et boutiques ouvrant sur la rue (avec logement en mezzanine) et d’autres appartements locatifs au premier étage [49] : fig. 4). Les sondages réalisés en 1943 permettent de saisir le réseau hydraulique interne, conçu dans la première phase de la maison (140-120 av. J.-C.), bien avant la construction de tout aqueduc, et qui comporte deux citernes aménagées simultané-ment [50]. Tout d’abord, une grande citerne s’étend entre le vestibule et les six boutiques ouvrant sur la rue (fig. 5, no 21,22,23,2,3,4; superficie au sol des cellules en façade, entre 25 et 30 m2 ). D’un volume de 80 m3, elle était alimentée par le versant de la partie sud de l’habitation, présentant une surface de captation restituée de 400-500 m2, qui pouvait donner un volume annuel d’eau pluviale compris entre 224 et 280 m3, soit environ trois remplissages annuels de la citerne, permettant d’approvisionner entre 24 et 30 habitants. Selon cette évaluation, pouvaient donc coexister dans chacune des boutiques 4 à 5 personnes. Chaque boutique, pourvue d’une mezzanine, présentait un accès individualisé à la citerne inférieure [51].
Casa di Pansa (VI, 6,1 /12) : plan d’après F. Mazois, Les ruines de Pompéi : seconde partie, Paris, Firmin Didot, 1824, pl. XLII.
Casa di Pansa (VI, 6,1 /12) : plan d’après F. Mazois, Les ruines de Pompéi : seconde partie, Paris, Firmin Didot, 1824, pl. XLII.
20Dans l’espace proprement dit de la domus (superficie au sol : 1 150 m2 ), deux citernes symétriques, construites sous le jardin-péristyle, d’une capacité totale de 75 m3, recueillaient les eaux de toiture du portique, ainsi que des pièces au nord et probablement à l’ouest (sur une surface de captation restituée de 450-510 m2 ), pouvant atteindre 250-280 m3 annuels. C’est alors entre 27 et 30 personnes qui pouvaient être approvisionnées, réparties entre la vingtaine de pièces de la maison et des espaces communicants [52]. Si le chiffre est probablement quelque peu supérieur à la réalité, il permet cependant de conclure que les habitants de la domus pouvaient, par la récupération des eaux de toiture, suffire largement à leurs besoins.
Casa di Pansa (VI, 6,1 /12) : axonométrie interprétée d’après F. Pirson, Mietwohnungen in Pompeji und Herculaneum, Mü nchen, Bayerische Akademie der Wissenschaften (Studien zur antiken Stadt, 5), 1999, fig. 2.
Casa di Pansa (VI, 6,1 /12) : axonométrie interprétée d’après F. Pirson, Mietwohnungen in Pompeji und Herculaneum, Mü nchen, Bayerische Akademie der Wissenschaften (Studien zur antiken Stadt, 5), 1999, fig. 2.
21Cet exemple fait apparaître ainsi un partage des eaux de toiture, entre la domus aristocratique du propriétaire (27 à 30 personnes pour 1 150 m2 au sol, soit environ 40 m2 par personne) et un habitat locatif indépendant mais de plus forte densité (4 à 5 personnes pour 25 m2 au sol ou 50 m2 au plus avec mezzanine, soit au plus 10 m2 par personne [53], plus vraisemblablement 5 m2 env.) (fig. 5). La comparaison entre les volumes d’eau disponibles, du reste confortée par l’équivalence volumétrique entre les citernes des deux complexes, révèle donc une nette différence dans la quantité d’espace disponible par personne, le second paraissant quatre à huit fois plus peuplé que le premier. On peut ainsi mesurer de façon très pratique, au sein d’un même îlot, les écarts de densité entre un habitat modeste, lié à des implantations commerciales et artisanales, et une résidence aristocratique.
22Au terme de cette brève présentation, on espère avoir pu laisser entrevoir combien l’étude des structures hydrauliques peut s’intégrer à part entière à l’histoire de l’habitat urbain romain, en révélant sa distribution interne et ses modes d’occupation. Bien d’autres points auraient pu être abordés, comme la transformation des espaces domestiques suite à l’introduction de l’eau courante et, par là-même, l’évolution des comportements quotidiens [54]. À ce titre, cette contribution s’avère largement influencée par la nouvelle dynamique de la recherche sur Pompéi et l’urbanisme romain, où l’étude des témoignages les plus triviaux, comme les traces d’ornière [55], les trottoirs [56] ou encore les sanctuaires de carrefour [57] permet de mettre en évidence la structure sociale d’une ville, des relations de voisinage aux rythmes les plus journaliers.
Notes
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[1]
Voir, par exemple, la présentation historiographique de Giulio Bodon, « I manufatti idraulici di età romana nella storia e nella cultura antiquaria », dans Giulio Bodon, Italo Riera et Paola Zanovella, Utilitas necessaria : sistemi idraulici nell’Italia romana, Milano, Quasar, 1994, p. 1-71.
-
[2]
Voir en dernier lieu, sur les aqueducs, les synthèses de Philippe Leveau, « Conduire l’eau et la contrôler : l’archéologie des aqueducs romains », dans Michel Molin (éd.), Archéologie et histoire des techniques du monde romain : continuités, essais, apports à l’époque romaine. Actes du colloque international de la Société Française d’Archéologie Classique (Paris, 18 nov. 2006), à paraître, de Jean-Luc Fiches, « Les aqueducs romains : des objets complexes et singuliers », dans Anne Guimier-Sorbets, Pierre Rouillard et Philippe Soulier (sous la direction de), L’eau : enjeux, usages et représentations (Actes du colloque de la Maison René-Ginouvès, Nanterre, 6-8 juin 2007), à paraître et, sur les réseaux urbains, Gemma C. M. Jansen, « Urban transport and distribution », dans Ö rjan Wikander (ed.), Handbook of ancient water technology, Leiden, Brill, 2000, p. 103-126, avec bibliographie précédente.
-
[3]
Ainsi, Alain Malissard, Les Romains et l’eau : fontaines, salles de bains, thermes, égouts, aqueducs, Paris, Les Belles Lettres (Realia), 1994, p. 191-192 (1 100 l./jour/hab.).
-
[4]
Voir les études de Deane R. Blackman, « The volume of water delivered by the four great aqueducts of Rome », Papers of the British School at Rome, no 46,1978, p. 52-72 (600 l./jour/hab.) et de Christer Bruun, « Acquedotti e condizioni sociali di Roma imperiale : immagini e realtà », dans La Rome impériale : démographie et logistique : actes de la table ronde (Rome, 25 mars 1994), Roma, É cole française de Rome (Collection de l’É cole française de Rome, 230), 1997, p. 121-155 (en part. 127-130), qui invitent à une lecture plus modérée du volume d’eau disponible à Rome.
-
[5]
Précisons que seuls les trois quarts de la ville sont excavés à ce jour.
-
[6]
Sur la distribution hydraulique dans l’habitat, pour Rome, on citera principalement les travaux de Gerda De Kleijn, The water supply of ancient Rome : city area, water, and population, Amsterdam, Gieben (Dutch monographs on ancient history and archaeology, no 24), 2001, p. 223-248, proposant une étude de la formation urbaine de Rome à partir de l’examen des conduites de plomb inscrites; pour l’Afrique, Robert É tienne, Le quartier nord-est de Volubilis, Paris, E. de Boccard, 1960, p. 20,53 ; pour la Gaule, Philippe Leveau, « L’eau dans la maison à l’époque romaine », dans La maison urbaine d’époque romaine en Gaule Narbonnaise et dans les provinces voisines : actes du colloque d’Avignon (11-13 novembre 1994), Avignon, Service d’archéologie du conseil général de Vaucluse (Documents d’archéologie vauclusienne, no 6.1 ), 1996, p. 155-167. En ce qui concerne Pompéi, l’ensemble des données présentées ici s’appuient sur une recherche doctorale intitulée : « La distribution de l’eau dans l’architecture domestique de l’Occident romain (Pompéi, Herculanum, Ostie) : formes, usages et mises en scène, du Ier au IVe s. apr. J.-C. », Université de Provence, 2002, en cours de publication (BEFAR).
-
[7]
Sur cette question, Hélène Dessales, « La distribution de l’eau à Pompéi : un cas hors norme ? », dans Contributi di archeologia vesuviana III : La norme à Pompéi ( Ier s. avant – Ier siècle après J.-C.) : colloque organisé par Marie-Odile Charles-Laforge, Centre Jacob Spon, Romanitas, Université Lyon 2,17 nov. 2004), Roma, « L’Erma » di Bretschneider (Monografie della Soprintendenza archeologica di Pompei, no 21 ), 2007, p. 129-138.
-
[8]
Amedeo Maiuri, « Pozzi e condotture d’acqua nell’antica città. Scoperta di un antico pozzo presso Porta Vesuvio », Notizie degli scavi di Antichità, 1931, p. 546-557. Les exemples de puits identifiés remontent principalement aux IVe et IIIe siècles av. J.-C.
-
[9]
Ibid., p. 556.
-
[10]
Pour un exemple, voir Frank Sear, « Cisterns, drainage and lavatories in Pompeian houses, Casa del Granduca (VII.4.56) », Papers of the British School at Rome, no 72,2004, p. 125-166.
-
[11]
En dernier lieu, Christoph Ö hlig, De aquis Pompeiorum : das castellum aquae in Pompeji : Herkunft, Zuleitung und Verteilung des Wassers, Nijmegen, C. Ö hlig (Circumvesuviana, no 4), 2001, sur la succession des deux aqueducs.
-
[12]
Ibid., à partir de l’étude des concrétions calcaires.
-
[13]
C’est le cas également, non loin de Pompéi, de la colonie de Vénafre, doté d’un nouvel aqueduc dont la gestion est indiquée par un édit daté entre 17 et 10 av. J.-C. (Edictum Augusti de aquaeductu Venafrano, CIL, X, 4842). Plus généralement, on se référera à l’étude fondatrice de Philippe Leveau, Jean-Louis Paillet, L’alimentation en eau de Caesarea de Maurétanie et l’aqueduc de Cherchell, Paris, L’Harmattan, 1976 et, sur les monuments des eaux, à la synthèse de Pierre Gros, L’architecture romaine du début du IIIe siècle av. J.-C. à la fin du Haut-Empire : 1. Les monuments publics, Paris, Picard (Manuels d’art et d’archéologie antiques), 1996, p. 388-438. Pour le cas particulier des fontaines, voir l’étude de Sandrine Boularot dans ce même volume.
-
[14]
Pour Rome, Christer Bruun, The water supply of ancient Rome : a study of Roman imperial administration, Helsinki, Societas Scientiarum Fennica (Commentationes Humanarum Litterarum, 93), 1991 et Gerda De Kleijn, The water supply of ancient Rome..., op. cit. En contexte municipal, voir le cas de Vénafre évoqué supra.
-
[15]
Sur ce point et sur la question des redevances en échange d’une concession, Hélène Dessales, « Le prix de l’eau dans l’habitat romain : une étude des modes de gestion à Pompéi », dans Ella Hermon (sous la direction de), Gestion intégrée de l’eau dans l’histoire environnementale : savoirs traditionnels et pratiques modernes (Actes du colloque international de Québec, 27-29 octobre 2006), à paraître.
-
[16]
Exemples dans les maisons suivantes : VI, 7 ; VI, 16; VII, 4 (Amedeo Maiuri, « Pozzi e condotture d’acqua... », op. cit., p. 551-552).
-
[17]
Ce double approvisionnement est attesté sur d’autres sites, par exemple à Ostie : Maria Antonietta Ricciardi, Valnea Santa Maria Scrinari (coord.), La civiltà dell’acqua in Ostia antica, Roma, Fratelli Palombi Editori, 1996, vol. 1, p. 81.
-
[18]
Voir sur ce point les différentes contributions présentées dans Thomas Frö hlich, Luciana Jacobelli (hg.), Archä ologie und Seismologie : la zona vesuviana dal 62 al 79 D.C. : problemi archeologici e sismologici (Colloquium, Boscoreale, 26-27 November 1993), Mü nchen, Biering und Brinkmann, 1995.
-
[19]
Pour une synthèse et de nouvelles informations sur les restructurations du réseau au moment de l’éruption, Salvatore Ciro Nappo, « L’impianto idrico a Pompei nel 79 d. C. : nuovi dati », dans Nathalie De Haan, Gemma C.M. Jansen (eds.), Cura aquarum in Campania : proceedings on the history of water management and hydraulic engineering in the Mediterranean region, Leiden, Peeters (Bulletin antieke beschaving, suppl. 4), 1996, p. 37-45.
-
[20]
Voir les dernières contributions réunies dans Pier Giovanni Guzzo, Maria Paola Guidobaldi (a cura di), Nuove ricerche archeologiche a Pompei ed Ercolano, Napoli, Bardi (Studi della Soprintendenza archeologica di Pompei, no 10), 2005, p. 52,165,264-265.
-
[21]
C’est le cas de la Casa delle Vestali (VI, 1,7-25) : Rick Jones, Damian J. Robinson, « Water, wealth and social status at Pompeii : the House of the Vestals in the first century », American Journal of Archaeology, no 109,2005, p. 695-710; Hélène Dessales, « La mise en scène de l’eau à Pompéi », Revue archéologique, no 39,2005, p. 212-217 (en part. p. 214-216).
-
[22]
Première approche dans Hans Eschebach, « Probleme der Wasserversorgung Pompejis », Cronache Pompeiane, no 5,1979, p. 24-60; Hélène Dessales, « Le prix de l’eau... », op. cit., avec bibliographie antérieure.
-
[23]
Sur ces édifices, en dernier lieu, Hélène Dessales, « Le prix de l’eau... », op. cit., p. 130-131, fig. 1-2.
-
[24]
Cette évaluation reste approximative, car la conservation des vestiges ne permet pas toujours d’établir les modalités d’alimentation hydraulique des habitations. Sur la répartition de ces demeures et la possible mise en évidence d’une « géographie sociale » urbaine, Hélène Dessales, « La mise en scène de l’eau... », op. cit, p. 213-214.
-
[25]
Total de 413 domus recensées par Liselotte Eschebach (hg.), Gebä udeverzeichnis und Stadtplan der antiken Stadt Pompeji, Kö ln, Bö hlau, 1993, p. 465. Nous empruntons à cet ouvrage la dénomination des différentes maisons citées.
-
[26]
Voir Eugenia Salza Prina Ricotti, « Cucine e quartiere servili in epoca romana », Rendiconti. Atti della Pontificia accademia romana di archeologia, no 51-52,1978-1980, p. 237-294.
-
[27]
Casa di Caecilius Jucundus, (V, 1,10) et Casa dell’Orso (VII, 2,45).
-
[28]
Voir la synthèse de Marie-Christine Hellmann, « L’eau des citernes et la salubrité : textes et archéologie », dans René Ginouvès et al. (sous la direction de), L’eau, la santé et la maladie dans le monde grec, Athènes, É cole française d’Athènes (Bulletin de Correspondance Hellénique, suppl. 28), 1994, p. 273-282 (en part. p. 274-275). Cf. Vitruve, De architectura, 8,2,1 ; Celse, De medicina, 2,18,12; Columelle, De re rustica, 1,5,3 ; Palladius, Opus agriculturae, 1,17,4. En outre, les auteurs latins recommandent l’usage de conduites de céramique plutôt que de plomb : Vitruve, De architectura, 8,6,10; Pline, Naturalis Historia, 31,47.
-
[29]
Voir Gemma C. M. Jansen, « Private toilets at Pompeii : appearance and operation », dans Sarah E. Bon, Rick Jones (eds.), Sequence and space in Pompeii, Oxford, Oxford University Press (Oxbow Monograph, no 77), 1997, p. 121-134.
-
[30]
Praedia di Julia Felix (II, 4).
-
[31]
Casa delle Nozze d’Argento (V, 2, i). D’autres cas demeurent incertains : Casa del Centenario (V, 1,10); Casa del Fauno (VI, 12,2-5).
-
[32]
En dernier lieu, cf. Nathalie De Haan, « Si aquae copia patiatur : Pompeian private baths and the use of water », dans Ann Olga Koloski-Ostrow (ed.), Water use and hydraulics, Boston, Kendal/Hunt Pub. Co. (AIA Colloquia and Conference Papers, no 3), 2001, p. 41-49.
-
[33]
Voir sur ce point Robert G. Thomas, Andrew Wilson, « Water supply for Roman farms in Latium and South Etruria », Papers of the British School at Rome, no 62,1994, p. 139-196 (en part. p. 158-160) et Wilhelmina M. F. Jashemski, The gardens of Pompeii, Herculaneum and the Villas destroyed by Vesuvius, vol. 1, New Rochelle, Caratzas, 1979, p. 53-54.
-
[34]
Voir les exemples présentés dans Hélène Dessales, « La distribution de l’eau à Pompéi... », op. cit., p. 133-138.
-
[35]
Pour ces aspects, voir les synthèses fondatrices d’Yvon Thébert, « Vie privée et architecture domestique en Afrique romaine », dans Philippe Ariès et Georges Duby (sous la direction de), Histoire de la vie privée, De l’empire romain à l’an mil, Paris, Seuil (L’Univers historique), 1985, p. 301-397 et Andrew Wallace-Hadrill, « The Social Structure of the Roman House », Papers of the British School at Rome, no 56,1988, p. 43-97 (repris dans Andrew Wallace-Hadrill, Houses and society in Pompeii and Herculaneum, Princeton, Princeton University Press, 1994, p. 3-61 ).
-
[36]
Voir pour Rome la synthèse d’Elio Lo Cascio, « La popolazione », dans Elio Lo Cascio (a cura di), Roma imperiale : una metropoli antica, Roma, Carocci (Studi superiori, no 391 ), 2000, p. 17-69 et Christer Bruun, « Il funzionamento degli aquedotti romani », dans Elio Lo Cascio (a cura di), Roma imperiale..., op. cit., p. 138-172.
-
[37]
Pour les études les plus récentes, Andrew Wallace-Hadrill, « Houses and Households. Sampling Pompeii and Herculaneum », dans Beryl Rawson (ed.), Marriage, divorce and children in ancient Rome, Oxford - New York, Clarendon Press, 1991, p. 191-243 (repris dans Andrew Wallace-Hadrill, Houses and society..., op. cit., p. 91-117) et William Van Andringa, « Autels de carrefours, organisation vicinale et rapports de voisinage à Pompéi », Rivista di Studi Pompeiani, no 11,2000, p. 46-86 (n. 70).
-
[38]
À l’époque romaine, la récupération des eaux pluviales sur les toitures est bien attestée par l’archéologie et les textes juridiques (la servitude de gouttière, servitus stillicidi) : cf. Catherine Saliou, Les lois des bâtiments : voisinage et habitat urbain dans l’Empire romain : recherches sur les rapports entre le droit et la construction privée du siècle d’Auguste au siècle de Justinien, Beyrouth, Institut français d’archéologie du Proche-Orient (Bibliothèque archéologique et historique, no 116), 1994, p. 155-161. Voir, pour un exemple à Pompéi, le cas de l’insula I, 10, traité par Roger Ling, The Insula of the Menander at Pompeii, I : the structures, Oxford, Clarendon Press, 1997, p. 248, fig. 155.
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[39]
Installations rurales du Latium : Robert G. Thomas, Andrew Wilson, « Water supply... », op. cit., p. 170.
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[40]
En dernier lieu, ibid., p. 153-154.
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[41]
Lurdes Burès, « A city without an aqueduct », dans Gemma C.M. Jansen (ed.), Cura aquarum in Sicilia : proceedings of the tenth international congress on the history of water management and hydraulic engineering in the Mediterranean region (Syracuse, 12-22/5/1998), Leiden, Peeters (Bulletin antieke beschaving, suppl. 6), 2000, p. 265-272.
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[42]
Tsvika Tsuk, « Survey and research of cisterns in the village of Zikrin (Israel) », Mitteilungen. Leichtweiss-Institut fü r Wasserbau der Technischen Universitä t Braunschweig, no 103, 1989, p. 337-343.
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[43]
Le volume minimum d’eau quotidien par personne est évalué entre 20 et 40 litres (nécessités minimales de boisson, cuisine, nettoyage et hygiène personnelle, usages agricoles et industriels exclus) : pour une vision détaillée, Robert J. Saunders, Jeremy J. Warford, Village Water Supply, Economics and policy in the developing World. Baltimore-Londres, 1976, p. 43-44; Frederick. E. Mc Junkin, Water and Human Health, Washington, D.C, U.S. Agency for international development, 1982; étude conduite auprès de la FAO, Land and Water Departement. C’est la consommation moyenne des pays en voie de développement. Voir par exemple le cas du village mexicain de Xculoc (26,7 l./ jour/pers.) et l’application de cette norme pour évaluer la population maya de cette zone : Pierre Becquelin et Dominique Michelet, « Demografía en la zona puuc : el recurso del método », Latin American Antiquity, no 5 (4), 1995, p. 289-311, p. 304. Actuellement, selon le niveau de vie et le degré d’urbanisation, ce volume varie entre 27 et 200 litres : Sydney Rosen, Jeffrey R. Vincent, Household water ressources and rural productivity in Sub-Saharan Africa : a review of the evidence, Cambridge, Mass., Harvard Institute for International Development (Development discussion papers, no 673), 1999, p. 10. À titre de comparaison, au milieu du XVIIIe s., à Paris, la consommation quotidienne par personne était de 20 l. : Jean-Pierre Goubert, La conquête de l’eau : l’avènement de la santé à l’âge industriel, Paris, Hachette (Pluriel), 1986, p. 50-51.
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[44]
Point discutable, l’hypothèse de départ se fonde sur une moyenne de précipitations analogue entre les données actuelles et l’époque romaine, ce que semblent valider les analyses météorologiques et les reconstitutions du paysage antique (sur le climat de Pompéi, voir Anna Maria Ciarallo, Verde pompeiano, Roma, « L’Erma » di Bretschneider, 2000, p. 22-25). Précisons que les enregistrements les plus anciens, qui remontent à 1899, coïncident avec les données actuelles.
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[45]
Pour une présentation synthétique des recherches en cours, voir Les artisans de Pompéi, L’Archéologue. Archéologie nouvelle, no 88,2007.
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[46]
On applique ici le taux de perte généralement retenu en contexte domestique (entre 20 et 40 %), correspondant à l’évaporation et aux difficultés de ruissellement sur les toitures. Ce taux est plus élevé lorsqu’on raisonne à l’échelle urbaine, de l’ordre de 50 % (risques d’infiltration plus importants, hétérogénéité des surfaces de captation et de leur imperméabilisation selon les types d’édifices) : données DLW, FAO (voir supra, n. 43).
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[47]
Celle de la méthode ethnoarchéologique, utilisée par Andrew Wallace-Hadrill, « Houses and Households... », op. cit., p. 206-209 (7 à 8 personnes pour 270 m2 ). L’analyse des traces de lit et des escaliers donne un chiffre supérieur : Volker Michael Strocka, Casa del Principe di Napoli (VI 15, 7-8), Tü bingen, E. Wasmuth (Häuser in Pompeji, no 1 ), 1984, p. 50 (12 à 20 personnes pour 260 m2 ); Volker Michael Strocka : Casa del Labirinto (VI, 11,8-10), Mü nchen, Hirmer (Häuser in Pompeji, no 4), 1991, p. 135-136 (20 personnes pour 1 500 m2 ).
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[48]
CIL, IV, 148.
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[49]
Felix Pirson, Mietwohnungen in Pompeji und Herculaneum, Mü nchen, Bayerische Akademie der Wissenschaften (Studien zur antiken Stadt, no 5), 1999, p. 23-47.
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[50]
Amedeo Maiuri, « Pompei. Saggi nella ‘‘Casa della Fontana Grande’’ e in altre case pompeiane », Notizie degli scavi di Antichità, 1944-1945, p. 130-159 (en part., p. 142-143). Sur l’évolution de cette maison, Fabrizio Pesando, Domus : edilizia privata e società pompeiana fra III secolo e I secolo a. C., Roma, « L’Erma » di Bretschneider (Monografie della Soprintendenza archeologica di Pompei, no 12), 1997, p. 68-72.
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[51]
Les dimensions totales des boutiques sont variables, les boutiques 21 et 4 étant liées à une installation artisanale à l’arrière; la plus petite d’entre elles, la no 2, a pour superficie au sol 25 m2.
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[52]
La proportion entre le volume de la citerne et le volume pluviométrique annuel (1 /5), correspond avec les observations réalisées dans l’habitat urbain de Cosa et l’habitat du Latium. Voir supra.
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[53]
En supposant que le rez-de-chaussée et la mezzanine puissent être entièrement occupés. Mais il faut préciser que la surface au sol était considérablement réduite par les installations commerciales et artisanales et que seuls les espaces en mezzanine pouvaient réellement être occupés. L’état de conservation des vestiges ne permet pas de restituer de façon exacte la super-ficie de la mezzanine, mais ne serait-ce que par l’aménagement du palier, elle devait être inférieure à celle du sol.
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[54]
Au risque d’un rapprochement anachronique, il suffit de rappeler comment l’usage de l’eau courante au cours du XIXe siècle entraîna la définition de nouveaux objets et de pièces inconnues dans les appartements de la bourgeoisie parisienne, mais aussi une nouvelle attitude face à l’hygiène : Jean-Pierre Goubert, La conquête de l’eau..., op. cit.
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[55]
Sumiyo Tsujimura, « Ruts in Pompeii : the traffic system in the Roman city », Opuscula Pompeiana, no 1, p. 58-86. Voir également l’étude récente d’Eric E. Poehler, « The circulation of traffic in Pompeii’s Regio VI », Journal of Roman Archaeology, no 19,2006, p. 43-74.
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[56]
Catherine Saliou, « Les trottoirs de Pompéi : une première approche », Bulletin antieke beschaving, no 74,1999, p. 161-218. Approche complétée récemment par l’étude des banquettes sur les façades de maisons : Jeremy Hartnett, « Si quis hic sederit. Streetside benches and urban society in Pompeii », American Journal of Archaeology, no 112.1,2008, p. 91-120.
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[57]
William Van Andringa, « Autels de carrefours... », op. cit.