Notes
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[1]
Je tiens à remercier Antoine Follain pour ses commentaires à la lecture d’une première version de cet article. Ma gratitude va aussi à Annie Antoine et à Jérôme Viret pour leurs remarques constructives.
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[2]
Follain (dir.), 2000. Le rôle de taille de Marly-la-Ville (auj. Val-d’Oise) en 1758 a fait l’objet d’une édition par Antoine, 1998, p. 79.
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[3]
Follain, 2008c.
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[4]
Marion, 1914.
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[5]
Follain, Garcia, et Touchais, 2010.
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[6]
. Goubert, 1960.
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[7]
. Touzery, 1994.
-
[8]
. Sans souci d’exhaustivité : Babeau, 1878, p. 211-229 ; Calonne, 1883, p. 116-125 ; Esmonin, 1913 ; Follain, 1999 ; Guérout, 1962, et tout récemment Lanceron, 2015.
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[9]
. Babeau, 1878 ; Calonne, 1883.
-
[10]
. Dupâquier, 1963, 1965 et 1969.
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[11]
. Pour ne citer que le colloque de Rennes de 1999 sur les stratigraphies sociales : Jean-Pierre Jessenne, « La recomposition des différences sociales dans la France du Nord-Ouest par-delà la Révolution », p. 21-44 ; Jean Vassort, « Pour une approche des configurations sociales des campagnes : l’exemple des terroirs vendômois à la fin du xviii e siècle », p. 479-492 in Annie Antoine (dir), Campagnes de l’Ouest. Stratigraphie et relations sociales dans l’histoire, pur, Rennes, 1999, 552 p.
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[12]
. Brigitte Maillard, Les Campagnes de Touraine au xviii e siècle. Structures agraires et économie rurale, Rennes, pur, 1998, 500 p.; Viaud, 2010.
-
[13]
. Moriceau, 1992.
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[14]
. 1740, 1758 et 1789, dans la sous-série Z1G des Archives nationales.
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[15]
. Viret, 2013, plus particulièrement les chapitres xiii et xiv.
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[16]
. La paroisse de Sancerre possède par intermittence deux collectes : celle de la ville même de Sancerre, et épisodiquement, celle de Chavignol. L’autre paroisse dotée de deux collectes est celle de Crézancy où l’on voit un hameau : Reigny, plus peuplé que le chef lieu où trône le clocher, agréger d’autres hameaux, domaines et lieux dits au sein d’une collecte indépendante.
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[17]
. Christophe Sauvageon, Registre concernant le prieuré de Sennely. Le manuscrit du prieur de Sennely, [vers 1700], rééd. Marseille, Laffitte reprints, 1980, p. xxii-xxiii.
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[18]
. Jean-Pierre Rocher, « Une spécificité agraire de la Puisaye. Les manœuvreries, petites exploitations complémentaires des métairies (xviii e-xix e siècle) », Histoire et Sociétés Rurales, 5, 1er semestre 1996, p. 97-110. Il est néanmoins possible de trouver des termes désignant des exploitations semblables dans les régions voisines comme la Touraine où Brigitte Maillard a étudié les borderies que l’on retrouve également en Poitou : Brigitte Maillard, op.cit., p.118-120 ; Louis Merle, La métairie et l’évolution agraire de la Gâtine poitevine, Paris, 1958, p. 194-195.
-
[19]
. « Les locatures ou manœuvreries sont de petites habitations auxquelles est annexée une étendue de terre ne dépassant pas quinze hectares. Les propriétés rurales d’une étendue supérieure sont considérées comme domaines ou fermes » : Usages locaux du département du Cher, Bourges, 1935 (chap. iv : « Des baux des biens ruraux », art. 101).
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[20]
. Jaudon, 2014.
-
[21]
. Lanceron, 2015.
-
[22]
. Aujourd’hui Athis-Mons (Essonne), rôle retrouvé par Jean-Marc Moriceau avec celui de 1687, postérieur d’un siècle, pour la même paroisse : Arch. nat., Z2 1371 ; ibid., 1369. Lhaÿ, aujourd’hui L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) : Arch. nat. Z2 854.
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[23]
. Mais dans ce cas avec un partage en deux lots entre la série B et la série C des Archives anciennes : Follain, 2008b.
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[24]
. Rôle de taille de Saint-Satur, Arch. dép. Cher, E 19893.
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[25]
. Arch. dép. Cher, C358-475.
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[26]
Les paroisses de Couargues et Thauvenay intègrent en effet l’élection de La Charité en 1696 après la reformation de celle-ci.
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[27]
Sury-en-Vaux, rôle de 1693.
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[28]
Nouveau Code des Tailles, 1600, 1634, 1643, 1663, 1673.
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[29]
Arch. dép. Cher, C 390.
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[30]
Guerout, 1962, p. 145-368.
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[31]
Follain, 2008c.
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[32]
Follain, 2008c.
-
[33]
Arch. dép. Cher, E 19916, mémoire du 2 février 1639.
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[34]
Ces « deniers aliénés » ne sont qu’une manoeuvre fiscale compensant le détournement des droits normaux des collecteurs, auprès d’autres bénéficiaires, par un forfait de 5 livres de déduction leur propre cote. L’opération, qui ne coûte rien à la monarchie, revient à répartir le manque à gagner sur les autres taillables. Pour plus renseignements: Antoine Follain, « L’assiette et collecte de la taille… », in Follain et Larguier, 2005.
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[35]
« Maneuvre » selon la graphie des rôles considérés ici, désigne ici le « manoeuvre », c’est-à-dire le petit exploitant pourvu d’une « locature » ou d’une « manoeuvrerie » en propriété ou en location.
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[36]
Associés.
-
[37]
Communs : associés ou consorts, dans le cadre d’une communauté d’exploitants.
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[38]
Meunier en berrichon.
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[39]
Nouveaux contribuables inscrits depuis le premier rôle.
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[40]
Guerout, 1962.
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[41]
Charrue de labour : ancien terme venu du Moyen Âge pour désigner la superficie exploitée en une année par un train de labour (ici des boeufs).
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[42]
L’aîné.
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[43]
Exempts de taille.
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[44]
Arch. nat., NI Cher 3, plan du comté de Sancerre par Barbier, 1674.
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[45]
Jacquart, 1975, p. 204.
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[46]
Menetou-Râtel (Cher).
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[47]
En Berry la « locature » désigne une unité de petite exploitation agricole équivalente à la « manoeuvrerie ».
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[48]
Le rôle distingue le « locataire » détenteur de sa petite exploitation (qualifié « locataire chez lui » ou « à lui ») de celui qui la loue en fermage ou en métayage (qualifié de « locataire à autrui). Pour autant la plupart des « locatures » sont chargées de rentes.
-
[49]
Sancerre.
-
[50]
Le nom actuel de Gardefort avait pour nom primitif : Asnière. Par la suite il reçut l’appellation d’Asnière-Gardefort jusqu’au xixe siècle.
-
[51]
Pour Champguillon, hameau au nord-est de Thauvenay (erreur du rédacteur).
1
À Jean-Marc, en toute amitié
Trait majeur de la montée de l’État moderne, l’impôt direct a produit une documentation considérable, aux divers échelons de l’administration [1]. Nonobstant les pertes que les chercheurs constatent ici et là, les archives qui en subsistent constituent un gisement essentiel pour l’histoire rurale. De fait, dans une grande moitié nord de la France, où l’impôt était par nature « personnel » sous l’Ancien Régime, une source s’impose depuis longtemps, que signale son importance numérique : le rôle de taille. Établi par collecte fiscale – généralement dans le cadre de la paroisse – cette liste donnait la plupart du temps les nom, prénom et « qualité » des contribuables. On comprend qu’il s’agit-là de l’un des documents les plus usités par la recherche en histoire économique. À ce sujet, la bibliographie est vaste.
2 Toutefois, en dépit de l’abondance des publications depuis notamment le Village sous l’Ancien Régime d’Albert Babeau en 1878 ou la Taille en Normandie d’Edmond Esmonin en 1913 jusqu’aux travaux collectifs qui se sont multipliés au tournant du xx e et du xxi e siècle, comme l’Argent des villages, rarement les rôles de taille stricto sensu ont eu l’honneur de l’édition, et, en dehors des bulletins des sociétés savantes, le lecteur peine à les rencontrer [2]. Ne s’agirait-il pas pourtant du « type de document qui a été à la fois le plus produit dans les campagnes et le plus égaré ou détruit » [3], si l’on excepte les quelques décennies antérieures à 1789 ? Par ailleurs, la bibliographie s’est plutôt attachée aux assemblées de communauté et à leur fonctionnement qu’aux individus et aux familles en tant que contribuables. Deux approches ont guidé notamment les recherches sur la fiscalité : l’une, vue d’en haut, par le prisme des institutions, la fiscalité étant alors considérée comme une lente et progressive croissance de l’État [4] ; l’autre, vue d’en bas, s’est intéressée au problème de la répartition de la taille et des comptes des collecteurs, et donc aux sources mêmes qui émanent des assemblées villageoises [5]. Car, souvent, ce sont les documents complémentaires des rôles, produits et conservés en amont (mandements, actes d’assemblées d’habitants, élection des « asséeurs-collecteurs ») ou en aval (les contestations et les apurements de comptes) qui ont retenu l’attention. Dès 1960, Pierre Goubert avait pu souligner l’intérêt des procès en surtaux auprès des tribunaux d’Élection, pour l’histoire matérielle et le décryptage des relations sociales [6]. Indéniablement la plupart des actes publiés précèdent ou suivent la confection du rôle : ce sont des documents connexes.
3 Aussi n’est-il pas inopportun de livrer au lecteur le dossier qui suit, dans une plongée au cœur de la France centrale, à travers cinq rôles de taille qui s’égrainent de 1635 à 1768, de Richelieu à Laverdy. Nous avons écarté la fin de l’Ancien Régime marquée ici et là par les essais de taille tarifée mieux éclairés, en particulier par Mireille Touzery [7]. Loin des régions déjà reconnues, le Berry au sein duquel s’inscrit le Sancerrois, apporte-t-il un contrepoint aux provinces plus septentrionales – l’Île-de-France, la Champagne ou la Normandie –, qui occupent le devant de la scène historiographique [8] ? Le lecteur s’en rendra vite compte : les spécificités régionales sont bien réelles, même si elle ne sont pas criantes, et le choix qui a été effectué entend souligner d’abord la diversité du mode de confection des rôles d’impôt tout en répondant aux caractéristiques générales des pays de taille personnelle. Enfin, mettre en relief la variété de la physionomie des rôles de taille sur la longue durée – près d’un siècle et demi – et leur intérêt pour l’histoire rurale de la France du Centre, voilà les principaux objectifs qui m’ont retenu.
4 Dans cette perspective, la présentation s’organisera sous la forme d’un court triptyque :
- Un bref rappel des grandes orientations méthodologiques auxquelles a donné lieu un document aussi fondamental dans les travaux historiques sur l’époque moderne et les espaces ruraux. Car étudier la taille, c’est étudier le village de l’Ancien Régime.
- Quelques considérations sur la région concernée, qui fournit une déclinaison à cette zone de la France moyenne pour laquelle l’économie agraire a longtemps conservé des traits spécifiques.
- Un éclairage sur la nature formelle des documents, dans leur singularité matérielle et archivistique car les rôles que nous éditons présentent des caractéristiques générales qu’il importe de bien connaître pour mesurer leur apport documentaire.
Le rôle de taille, source d’intérêt majeure pour l’histoire rurale
6 Déjà, à la fin du xix e siècle, Albert Babeau ou Albéric de Calonne [9] soulignaient l’intérêt qualitatif et quantitatif des rôles de taille pour l’histoire sociale, et a fortiori, celle des campagnes. Dans les années 1960, c’est à Jacques Dupâquier qu’il revint d’établir une grille méthodologique toujours en usage, et pas seulement en démographie historique, car elle a fait la fortune de multiples monographies régionales [10]. Par delà l’impossibilité d’établir un quotient de conversion entre le nombre de feux et celui des habitants, Dupâquier dégagea trois intérêts principaux du document : démographique, économique et social. Ce n’est pas le lieu ici de revenir sur la méthode mise en place et largement expérimentée par la suite à cet effet, mais le résultat est là : l’historien se trouve face à un véritable miroir – en dépit d’inévitables déformations – des campagnes de l’Ancien Régime. De fait, contrairement aux villes et aux zones « périurbaines » beaucoup moins bien documentées par ce type de source – ne serait-ce qu’en raison de l’abondance des exemptions fiscales – les sociétés rurales sont concernées au premier chef. Elles apparaissent avec leurs spécificités et leurs lignes de faîte, et le chercheur trouve dans les rôles une grille de lecture unique avec la possibilité d’associer des noms à des situations socio-professionnelles, des individus à des « états et conditions » pour reprendre la terminologie de l’Ancien Régime. Incontestablement ce sont bien les campagnes qui bénéficient, avec les rôles de taille, du coup de projecteur le plus net.
7 De fait, à compter des années 1970, les historiens ont choyé les rôles de taille : colloques et monographies régionales – souvent des thèses – leur accordent une place privilégiée comme instrument d’analyse des sociétés rurales [11]. Trois décennies durant, pour le moins, les archives de la fiscalité directe fournissent les matériaux à des tableaux statistiques qui éclairent l’économie rurale de l’Ancien Régime dans de nombreuses régions. Aux portes mêmes du Berry, Brigitte Maillard, à propos des Campagnes de Touraine, et Daniel Viaud, pour la Sologne, les ont utilisés comme un révélateur des structures sociales [12].
8 Dès les années 1980, les grands travaux régionaux ayant dégagé quelques groupes sociaux et professionnels, il ne restait plus qu’à les prendre, les reconstituer, les suivre, en un mot à réaliser une histoire sociale par « le bas » à travers des généalogies sociales. Car, au-delà de la mise en lumière des stratifications du monde rural, le rôle de taille constitue aussi une porte d’entrée à l’histoire d’une catégorie particulière. Avec le cas des Fermiers de l’Île-de-France, on mesure bien à quel point il fournit une clé irremplaçable pour circonscrire, dans le temps comme dans l’espace, un véritable groupe social [13]. Les 443 collectes de la région parisienne – l’élection de Paris dans son intégralité – ont été dépouillées entre 1740 et 1789 à travers trois coupes annuelles [14] avec un but : analyser sur la longue durée un groupe social déterminé et identifiable. Dans ce cas précis, ce sont les rôles de taille qui ont permis d’élaborer l’indispensable « who’s who » pour suivre les fermiers. À défaut de pouvoir prendre la place de source principale, ces listes de contribuables fournissent un point de départ commode pour une histoire sociale de l’intérieur. Assez vite embrassé dans une vue d’ensemble, le groupe considéré laisse percevoir néanmoins la singularité de ses membres. Enfin les comparaisons avec l’ensemble des catégories contenues dans les rôles invitent à bien des développements, et ce sur plusieurs années, quand la documentation le permet.
9 Tout en offrant une véritable coupe transversale de la société rurale, les rôles de taille invitent à une analyse longitudinale qui ne s’inscrit pas nécessairement à l’intérieur d’une seule catégorie socio-professionnelle. Par exemple, dans l’histoire de la famille, une série continue de rôles offre une matrice pour aborder, et surtout mesurer, la polyvalence et la mobilité professionnelle au fil des ans. Ainsi s’offrent à l’examen les trajectoires individuelles à travers les mentions professionnelles ou l’évolution des cotes fiscales. La différenciation sociale horizontale, qui peut rendre compte de la pluriactivité dans les sociétés rurales, vient compléter la vision verticale, davantage centrée sur l’amélioration ou la dégradation des conditions au fil des générations. C’est l’une des voies du renouveau actuel de l’usage de notre source [15].
10 L’exploitation de la source – on n’a fait ici que l’entrevoir – a été multiple.Pour imparfaite qu’elle soit, comme le reconnaît Jacques Dupâquier dans son article pionnier sur le Vexin, elle appelle de profitables comparaisons avec d’autres documents comme les registres paroissiaux, les archives notariales, les terriers ou les censiers. Le rôle de taille s’inscrit dans une filière archivistique spécifique qui inclut les actes d’assemblées de paroisse, les procès en surtaux et les comptes villageois que l’on a déjà évoqués.
L’observatoire sancerrois
Un cadre administratif complexe
11 D’un point de vue administratif, ce petit pays est un bon exemple de ce que produisait l’Ancien Régime : une série d’enclaves et de particularismes. Le puissant comte de Sancerre – dont le siège est dévolu alors aux Condé depuis 1640 – détient la majeure partie de la région. Cependant des paroisses entières préfèrent rendre hommage à des chapitres de Bourges plutôt qu’à leur puissant voisin, et ce, quand bien même les paroisses d’alors sont au cœur du canton de Sancerre d’aujourd’hui. Dans le domaine fiscal, la complexité se retrouve pour la répartition des élections. Même si toute la zone considérée dépend bien d’une seule généralité – celle de Bourges – et la plupart des paroisses relèvent de la seule élection de Bourges, deux localités limitrophes y échappent toutefois : Thauvenay et Couargues, qui, depuis 1696, se rattachent à l’élection de La Charité-sur-Loire (ville aujourd’hui dans la Nièvre). C’est donc aux Archives départementales de la Nièvre qu’il faut se référer pour trouver les sources d’Ancien Régime relatives à ces deux paroisses. En revanche, l’essentiel du fonds qui nous intéresse ici – celui de l’élection de Bourges – est toujours conservé aux Archives du Cher. C’est à ce dernier, très complet, que nous devons pour l’essentiel les sources présentées.
12 Dans ce contexte brossé à grands traits, la France du Centre ne prétend pas trancher fortement. Les rôles de taille que l’on y découvre révèlent pourtant des sociétés homogènes aux spécificités propres. Et, si l’on ajoute ce que l’historien peut y débusquer dès le début du xvii e siècle, ils présentent une profondeur chronologique que bien des provinces septentrionales pourraient lui envier. C’est là tout l’intérêt de la sélection qui suit, dans un fonds remarquable tant par son étendue dans le temps – deux siècles – que par sa concentration et sa position géographique autour de la région de Sancerre, au cœur du Berry (carte 1) .
13 Le Sancerrois regroupait vingt et une paroisses, qui formaient vingt-trois collectes fiscales [16]. Son unité tient moins à la géographie physique ou administrative qu’à une géographie vécue, une géographie sociale. Les habitants de ces relativement petites paroisses – en regard de l’immensité de leurs homologues solognotes – tissaient entre elles des liens incessants qui convergeaient sur la petite cité vigneronne de Sancerre : intermariages, amitiés que l’on reconnaît dans les parrainages, comparutions en témoignage, déplacements entre acheteurs et vendeurs aboutissaient souvent au marché de Sancerre. Cette géographie transparaît dans les différentes sources. Les échanges entre les hommes tiraient parti d’une diversité des conditions naturelles, deuxième des caractéristiques de ce petit pays. Si l’on considère l’incidence de nature des sols et du relief qui influent sur les pratiques agraires et par conséquent sur les structures sociales, cette région peut être vue comme une somme de particularismes exacerbés par l’action des hommes (carte 2) .
Quelques singularités agraires
14 Dans cet observatoire, trois zones s’opposent : la première en occupe le centre, se répartit autour du piton de Sancerre, son vignoble sur les coteaux ; le Nord-Ouest, à la limite entre Pays Fort et Sancerrois, découpe vallons et champs et prés, en un paysage bocager englué dans ses terres argileuses ; le Val de Loire à l’est et la Champagne berrichonne au sud achèvent ce tableau avec leurs riches plaines céréalières qui réduisent la vigne et même les pâturages.
Carte 1. Le champ de l’étude : cinq paroisses du Sancerrois
Carte 1. Le champ de l’étude : cinq paroisses du Sancerrois
15 Profondément marqué par l’habitat dispersé, le paysage rural se voit partagé entre le bourg, rassemblé autour de son clocher, et de nombreux hameaux, dispersés au gré du finage. Mais il associe également deux types de structures d’exploitation agricole : les « métairies » et les « locatures ». Les premières, qui correspondent à des domaines mis en valeur par des attelages, sont souvent confiées – mais pas toujours – en métayage. Les secondes sont vouées à la petite culture, dans un éventail assez ouvert dont le prieur de Sennely avait marqué les gradients (« meilleures et plus fortes », « médiocres » et « petites ») pour la Sologne voisine [17]. Localement, ces locatures sont connues sous le nom de « manœuvreries », un terme spécifique au Berry que l’on ne rencontre ailleurs, semble-t-il, que dans deux contrées limitrophes, la Puisaye, de l’autre côté de la Loire et la Sologne orientale [18]. Locatures ou manœuvreries, selon l’acception retenue par les rédacteurs, ces petites structures sont mises en valeur par des « locatiers » ou des « manœuvres », des acteurs qui sortent ainsi de l’ombre [19].
16 Dernière particularité, le Sancerrois appartient à la zone des communautés familiales agricoles de la France du Centre. Dans toutes les paroisses, les rôles de taille recensent, en complément des chefs de feux, des « communs » ou des « consorts ». Leur nombre frappe l’observateur. Les exemples du Bourbonnais et surtout du Nivernais voisin – célèbre pour la communauté des Jault –, étaient déjà connus : il semble donc que ce modèle se soit maintenu également sur la rive gauche de la Loire.
17 Doté ainsi d’un filon documentaire particulièrement riche, le Sancerrois s’offre à une étude sociale du monde rural. Comme nous l’avons marqué, à chaque zone, ses spécificités agraires : le froment pour les plaines, la vigne pour les coteaux et enfin le méteil dans les lourdes terres aux frontières du Pays Fort. Il en va de même pour les caractéristiques sociales qui résultent des différents systèmes agraires. Ce dernier point n’est pas sans incidence dans la richesse contribuable et dans la moyenne des cotes de taille. Les zones de méteil, au Nord-Ouest, sont généralement moins imposées que la région centrale de vignoble ; cette dernière, à son tour, forme une moyenne, qui semble légèrement avantagée sur le plan fiscal par rapport aux régions de plaines à froment, qui subissent de plein fouet le prélèvement royal. Ce mélange de profils – fiscaux, agraires et sociaux – donne une bonne image de ce qu’il est possible d’appeler la France « moyenne » d’Ancien Régime.
Carte 2. Le Sancerrois à la fin du xviii e siècle
Carte 2. Le Sancerrois à la fin du xviii e siècle
18 Car nous sommes loin ici des régions du nord du royaume, comme les grandes plaines céréalières de l’Île-de-France ou les pôles herbagers du pays d’Auge ou d’Isigny, dont les singularités se perçoivent dans les rôles de taille personnelle alors en pleine expansion. Le Sancerrois contraste aussi avec des provinces plus méridionales dont les compoix sur lesquels repose la taille réelle révèlent la richesse en communaux ou l’étendue des friches [20]. Dans cette écharpe de provinces médianes, ce petit pays s’affirme comme une zone où règne le faire-valoir indirect : la location règle le marché foncier et immobilier, mais sans savoir vraiment choisir entre la pratique du fermage et du métayage, ce qui donne lieu à une infinie déclinaison de dégradés entre ces deux systèmes.
19 De ce pays où triomphent la polyculture et la pluriactivité, les fonds des rôles de taille viennent témoigner d’une réalité sociale et économique qui rappelle le pays de Bray goubertien comme la métairie poitevine du docteur Merle. Nous sommes bien dans cette France du Centre, regroupant Poitou, Touraine, Nivernais, Bourbonnais, Anjou, Maine et Berry, où les particularismes abondent. On en précisera quelques-uns en introduisant chacun des documents.
20 Toutefois, les cinq rôles de taille qui suivent, n’en présentent pas moins une portée plus générale : celui de la nature courante de ce type de documents au xvii e comme au xviii e siècle.
Radioscopie de la source
La conservation archivistique : d’une filière à une autre
21 Conservés seulement sous forme d’épaves dès le xvi e siècle, et de manière plus complète à partir du xviii e siècle, les rôles de taille ne se cantonnent pas à une série archivistique unique. Certains rôles subsistants du xvi e siècle peuvent être conservés en série C comme pour plusieurs paroisses autour d’Alençon à partir de 1567 [21]. D’autres – mais ils sont fort rares – en série B, comme pièces à conviction dans les procédures judiciaires : c’est le cas, pour les campagnes du sud de la région parisienne, du rôle de Mons-sur-Orge pour 1578 – sans compter celui de 1687– ou encore de celui de la paroisse de Lhaÿ en 1670 [22].
22 Dans le cadre du Sancerrois, comme Antoine Follain l’avait constaté pour Saint-Bonnet-près-Orcival en Auvergne [23], il faut aller successivement dans deux types de fonds différents. D’une part, c’est chez les notaires qu’il faut se rendre pour découvrir les plus anciens, principalement ceux des centres urbains d’importance de la région : Sancerre et, en contrebas, Saint-Satur, gros bourg situé entre le piton et la Loire, faisant naturellement office de port. En l’état actuel des recherches, le premier rôle conservé remonterait à 1612 [24]. Jusqu’à la reprise en mains par Colbert, à la fin des années 1660, les différents rôles retrouvés l’ont été dans les minutes notariales. D’autre part, à partir de 1693-1694, où pour la première fois, l’ensemble des paroisses sont représentées sans lacune, puis surtout de 1724 à 1789, où la continuité est parfaite, des séries de rôles figurent dans la série C, celle de l’administration provinciale d’Ancien Régime, dans le fonds de l’élection de Bourges [25]. Enfin, pour deux paroisses, c’est aux archives départementales de la Nièvre, que le fonds de l’élection de La Charité-sur-Loire renferme les séries des rôles de taille depuis 1696 [26].
Figure 1.Un paysage emblématique du Sancerrois :
Figure 1.Un paysage emblématique du Sancerrois :
Le piton de Sancerre au début du xviie siècle23 Ce passage d’une conservation chez les notaires à la constitution de fonds administratifs au début du xviii e siècle dévoile deux traits d’évolution majeurs. La condition d’alphabétisation des collecteurs n’est que rarement atteinte et le rôle du notaire n’en apparaît que plus éclatant. De même, la progressive prise en main par l’administration d’Ancien Régime de la conservation des minutes destinées au greffe de l’élection, n’est qu’un signe parmi d’autres du progrès de l’État moderne. À partir de 1694 c’est en effet un officier – le procureur de l’élection – qui prend en charge la rédaction du rôle. À la même époque, il est également possible de voir apparaître dans certaines paroisses [27] l’office de greffier des rôles de taille, comme partie prenante de la communauté villageoise.
La physionomie des rôles
24 Quand bien même le lieu de dépôt varie, la rédaction des rôles reste étroitement codifiée, même si la multiplication des règlements au cours du xvii e siècle souligne leur inefficacité relative [28]. Cependant la physionomie générale des rôles ne change pas : leur préambule s’ouvre avec le nom de la paroisse, l’année d’imposition, le nom de l’élu chargé de vérifier le rôle, parfois la commission envoyée par l’intendant et les élus. S’ensuivent le détail des différentes parties de l’impôt, le principal et les accessoires de la taille, enfin les noms et prénoms des collecteurs, le plus souvent au nombre de deux pour des petites et moyennes paroisses. Ce n’est qu’ensuite que la liste des chefs de feux peut commencer, avec les nom, prénom, profession et cote (ou plutôt principal) de taille, cette dernière indication toujours portée en chiffres romains au xvii e siècle. Le document se termine par les nouveaux enrôlés, la liste des exempts puis la signature des collecteurs, lorsqu’ils en sont capables, et la mention de vérification par l’élu chargé de la paroisse. Quelques ajouts sont à souligner au cours du xvii e siècle, en particulier après le Nouveau Code des Tailles de 1600, la mention des professions est rendue obligatoire, tout comme le nombre de « charrues » – ou « charruées » – mises en valeur et pour qui exploite chaque laboureur, lui-même ou autrui, quand ce n’est pas les deux à la fois.
25 Ces renseignements ordinaires pour des rôles de taille sont parfois complétés par des indications spécifiques liés à la conjoncture qui éclairent les conséquences sociales des aléas agricoles. En voici un exemple, qui vaut pour bien d’autres. À Sainte-Gemme, au nord de Sancerre, Étienne Perrot, l’un des manœuvres de la paroisse, était collecteur de la taille en 1750. Depuis deux ans, une épidémie de peste bovine frappait la région. Elle n’avait pas épargné son maigre cheptel. Bien qu’assigné d’office par l’intendant à une taxe préétablie, il parvient à diminuer sa cote, en raison de ses pertes : le rôle de taille de 1750 le précise explicitement [29].
26 Ces détails, précieux pour des études d’histoire sociale, sont rassemblés dans une liste qui peut adopter différents modes d’organisation. Dans le Sancerrois, ils sont au nombre de quatre, qui ont guidé notre choix dans les différents exemples présentés ici. Le premier mode de classement pourrait apparaître comme le plus anarchique : il suit tout simplement l’ordre d’inscription, de telle manière que les premiers taillables mentionnés sont souvent ceux qui apparaissent depuis le plus longtemps (figure 2) . Le deuxième consiste à respecter l’ordre alphabétique des prénoms, lointain héritage médiéval où les prénoms faisaient office de noms, auquel s’ajoute un aspect pratique évident (figure 3) [30]. Suivre pas à pas le parcours des collecteurs à travers un ordre topographique organisé par hameaux : tel est le troisième mode d’organisation (figure 4) . Enfin il est possible de rassembler quelques rôles organisés selon la logique des conditions des différents chefs de feu : il y aura une rubrique pour les laboureurs – souvent en tête de rôle – suivie par celle concernant les journaliers, les vignerons, quelques artisans, ou encore ici les « manœuvres », petits exploitants à mi-chemin entre le petit laboureur et le journalier (figure 5) .
Figure 2.Rôle de taille de Saint-Bouize 1635
Figure 2.Rôle de taille de Saint-Bouize 1635
Figure 3.Rôle de taille de Couargues, 1768
Figure 3.Rôle de taille de Couargues, 1768
Figure 4.Rôle de taille de Thauvenay, 1693
Figure 4.Rôle de taille de Thauvenay, 1693
Figure 5.Rôle de taille de Crézancy, 1734
Figure 5.Rôle de taille de Crézancy, 1734
27 Tels sont les principes d’organisation qui nous ont guidé ici. D’une part, les présentations plus classiques, par ordre alphabétique et par date d’inscription sur le rôle, avec les rôles de Couargues et Gardefort. D’autre part, une approche par groupes socio-professionnels comme en témoignent les rôles de Crézancy et de Thauvenay, où l’on accompagne les collecteurs à travers les différents hameaux dans une approche géographique, voire topographique. Enfin, avec le rôle de Saint-Bouize, l’ancienneté chronologique a prévalu. Ce dernier rôle figure en effet parmi les plus anciens que nous ayons trouvés dans les séries notariales. Étendu sur presque deux siècles, l’échantillon donne à voir les différents facteurs d’évolution tant sur le plan formel que sur la qualité des informations données.
28 Pour mettre en exergue tant les caractères généraux que particuliers des rôles et de la région, tout en contenant cette publication dans des dimensions raisonnables, les paroisses retenues ne sont pas les plus peuplées du Sancerrois. Ainsi dans le cadre du recensement de 1713, Jacques Dupâquier a pu compter 48 feux à Saint-Bouize, 60 à Thauvenay, 74 dans la collecte de Crézancy, 37 à Gardefort et enfin 56 à Couargues. Ce faible peuplement reflète bien les caractéristiques démographiques de ces régions centrales aux densités moins importantes que les provinces de Normandie ou du Bassin parisien.
29 La transcription qui suit respecte strictement l’orthographe dans un souci de fidélité à la source. Toutefois dans un souci de clarté, la ponctuation a été rétablie et les abréviations explicitées.
30 Les rôles que l’on édite ci-dessous sont la version initiale copiée chez le notaire voisin ou déposée au greffe de l’élection. Il est bien probable que ce n'est pas exactement le document biffé, annoté et corrigé, qui a servi à lever l'impôt, surtout avant l’arrivée de Colbert, comme on l’a vu déjà pour la Basse-Auvergne [31]. Entre l’assiette et la réalisation de la collecte les changements étaient inéluctables. Pour mesurer l’impact de la fiscalité avec encore plus de précision, ces rôles appellent donc, bien entendu, des documents complémentaires qui n’apparaissent pas ici. Mais pour la lecture socio-économique qui reste notre propos, la version que nous privilégions suffit. Incontestablement ces cinq rôles de taille offrent une porte d’entrée propice sur les structures sociales des campagnes de la France du Centre aux xvii e et xviii e siècles. Pour autant ils n’ont pas qu’une portée monographique. En publiant ces documents dans leur intégralité, le dossier proposé présente un dernier avantage : il fournit à la communauté des chercheurs un terme de comparaison à d’autres régions où des gisements de même nature mériteraient aussi d’être pris en considération.
Sources
281. Rôle de taille de Saint-Bouize pour 1635
31 Source : Arch. dép. Cher, E 19913.
32
Le premier document a été choisi pour son ancienneté. Sur l’ensemble des pays de taille personnelle, les rôles de taille du xviie siècle sont relativement rares, surtout pour le règne de Louis XIII. Indéniablement celui-ci fait partie de « ces rôles plus anciens qu’il faudrait chercher à éditer » [32]. Il offre un bon indicateur de l’accroissement de l’arsenal règlementaire dont la confection des rôles est l’objet au cours de ce siècle. Dès le préambule, la précision dans le calcul du montant de la taille est remarquable : il est possible de reconstituer l’ensemble du calendrier fiscal qui pèse sur les contribuables. On constate le respect des règles édictées dans le Nouveau Code des tailles de 1600. D’une manière générale, les rôles du xviie siècle, issus du notariat, sont beaucoup plus diserts dans leurs préambules que ceux du xviiie siècle. Celui qui suit, retrouvé dans le fonds notarial de Sancerre, semble être le document officiel. Il comporte encore, inséré au milieu de la liasse, le brouillon qui a servi à l’établir avec le détail des comptes qui aboutissent à un montant total de 1090 livres 19 sous 4 deniers.
Notre source se rapporte à une petite paroisse du Sud du comté de Sancerre : Saint-Bouize. Le rôle regroupe l’ensemble des impositions établies pour 1635, au moment où les charges de l’État vont gonfler avec l’entrée de la France dans la guerre de Trente Ans : principal de la taille, crues « ordinaires » et « extraordinaires » et multiples droits annexes. Si l’on excepte la taxation complémentaire d’un sol par feu, on dispose donc de l’intégralité de la ponction fiscale de l’année, calculée il est vrai en cours d’exercice puisque nous sommes déjà fin mai.
Petite par sa population : elle ne fut jamais très peuplée, isolée par d’importantes étendues boisées et surtout située sur un territoire marécageux régulièrement inondé par le débordement de multiples ruisseaux, elle était aussi à la merci des crues de la Loire. Les guerres de Religion, signalées ici par le terrible siège de 1573, laissèrent de profondes cicatrices, le début du
xvii
e
siècle coïncide alors avec la construction d’un nouveau château en remplacement de l’ancien, détruit, la présence sur ce rôle de François Picard, tailleur de pierre de son état, de Mathurin Pesant, charpentier ou encore Louis Garreau, maçon trouve alors tout son sens. De plus, l’aspect marécageux des fonds de vallons a favorisé le développement de toute une filière horticole. Les jardins de Saint-Bouize et leurs melons sont alors reconnus au niveau du comté et cette reconnaissance transparaît dans les documents et procurent quelques ressources aux manœuvres
[33]
. Les ruisseaux activent également des moulins et attirent des foulonniers en nombre relativement important proportionnellement à la population totale : six foulons résident le long des rives du Boisseau, de la Planche Gordard et de la Vauvise. On le voit en dépit de sa taille, Saint-Bouize est un village isolé, certes, mais aux activités économiques diversifiées, qui rendent compte d’un taux d’imposition légèrement plus élevé que dans d’autres paroisses du nord du Sancerrois.
Rolle et departement des tailles de la paroisse de sainct Bouise, mandées estre imposées l’année p[rése]nte mil six cens trente cinq sur lesdicts habitans par commission du second jour de may, present mois et an, esmanée de messieurs les presidant, lieutenant, esleus et controlleurs sur le faist des aydes de Berry, establys à Bourges, conseillers du roy, auquel a esté par nous Silvin Deguingant et Jean Rebours, leveurs, l’année p[rése]nte proceddé.
Assavoir :
Pour le principal de la taille et creues y jointes, la somme de deux cens trente quatre livres. Plus la somme de soixante livres pour les tailles. Plus la somme de treize livres pour la maréchaussée. Plus quatre vingts dix huict livres pour la creue extraordinaire des garnisons. Plus la somme de cinquante une livres pour plusieurs aultres creues au nombre de huict, composée en la commission de la dicte creue extraordinaire. Plus la somme de cinq cens cinquante deux livres pour la creue extraordinaire tant pour le paiement des gens de guerre, surtaux de la cavallerie légère que pour paisme[n]t des rentes constituées aux propriétaires des droicts alliénés plusieurs aultres droicts mentionnés par la commission desdictes tailles. Plus la somme de quarente neuf livres pour les droicts attribués ausdicts sieurs esleus et messieurs les gens du roy. Plus cinquante sols pour les droicts attribués aux recepveurs des tailles. Plus quarente sols pour les droicts des recepveurs des tailles. Plus vingt sols pour tous droict de quittance du recepveur des tailles. Plus quinze sols pour linpression des commissions. Plus dix huict sols pour le parisis des deux sols antiens du garde des seaux obmis à impos[er] ès années mil six cens trente deux et trente trois. Plus aultres vingt sols pour tout droict de quittance du recepveur des tailles. Plus pareille somme de vingt sols pour droits de quittance du recepveur des droicts allienés. Plus quinze sols pour le seau des rolles. Plus pour les quatre deniers pour livre de toutes les sommes cy dessus dont les asseurs et collecteurs avoient acoustumé de jouir et qui ont esté atribués par sa Majesté à d’aultres officiers au lieu. Desquelz quatre deniers pour livres lesdicts asseurs et collecteurs jouiront l’année p[rése]nte de quatre livres de diminution du principal de la taille sur leurs taux, et des creues à l’équipollant sans que leursditz taux puissent estre augmentés pendant l’année la somme de dix huict livres ung sols quatre deniers et six livres pour la fasson du rolle, grosse, minutte et coppie [34].
Toutes lesdictes sommes revenantes à la somme de mil quatre vingts dix livres dix neuf sols quatre deniers, paiables en quatres quartiers de la p[rése]nte année, qui est pour chascun deux la somme de deux cens soixante et douze livres quatorze sols dix deniers, qui seront paiés par lesdicts leveurs de quartier en quartier ès mains de M[aître]es Jehan Chenu, Claude Le Voier et M[aîtr]e Nicollas Drouin, ses procureurs ou commis, recepveurs en exercice sauf les droicts desdicts sieurs et ceus qui seront paiés au porteur de leurs quittances ès premiers de janvier, apvril, juillet et octobre de la p[rése]nte année. Oultre lesquelles susdictes sommes sera levée par lesdicts leveurs ung sol pour chascung feu taillable et habit[ant], dont ils en feront aussy le paiement audict Chenu, lequel esgal a esté faict par nous leveurs susdicts en nos conciences le fort portant le foible, le plus justement qu’avons peu en la p[rése]nce de Denis Jomier, no[tai]re roial en Berry, auquel avons icelluy departemant faict rédiger par escript, ce jourd’huy vingt cinquiesme may mil six cens trente cinq ainsy qu[il] en suict.
Premier
La vefve Jean Darbier, ung denier.
François Charlon, maneuvre [35], quatre livres.
Noël Chauveau et consorts [36], laboureurs, treize livres.
La vefve François Nauldin, cinq sols.
Simon Couet, maneuvre, un sol.
La vefve Simon Forêt, dix sols.
Louis Fontaine et consorts, labour[eu]r, treize livres dix sols.
Jehan Chiguin, maneuvre, quarente sols.
Jehan Gouin, maneuvre, cent quatorze sols.
Louis Garreau, masson, quatre livres dix sols.
Mathurin Pesant, charpentier, six livres.
François Bourbonnat, maneuvre, trois livres cinq sols.
Jean Barrou et consors, laboureurs, douze livres quinze sols.
Jehan Marnier et ses communs [37], mareschaux et labour[eu]rs, treize livres dix sols.
La vefve Pierre Delorme, trente sols.
Simon Barrou, maneuvre, neuf livres.
Jacques Solligny, cinq sols.
Edme Boisseau et son gendre, foulons à draps, sept livres.
Charles Barreau, labou[reu]r, six livres dix sols.
François Rameau, maneuvre, cent dix sols.
Silvin Veron, labour[eur], dix livres dix sols.
Guillaume Boion, labou[reu]r, treize livres.
Jehan Turpin, maneuvre, cinquante sols.
Anthoine Couet, laboureur, sept livres douze sols.
Jehan Arnoul, maneuvre, quarente cinq sols.
Claude Vernay, dix livres.
Jehan Rameau, maneuvre, trois livres dix sols.
La vefve Claude Linard, cinq sols.
Simon Crou, labour[eur], dix livres dix sols.
Claude Roussart et consors, labour[eurs,] onze livres deux sols.
Charles Berger, maneuvre, seize sols.
Jehan Chardon, maneuvre, trois livres cinq sols.
Gilbert Maquet et consors, tixier en toille, huict livres cinq sols.
Pierre Evezard, mousnier [38], huict livres dix sols.
Claude Avenet et consors, labou[reu]rs, douze livres cinq sols.
Jean Pinsastre, maneuvre, vingt sols.
Jehan Ratillon et consors, laboureurs, quatre livres dix sols.
Jehan Paillet tixier trente cinq sols.
Anthoine Berrué, pionier, trente sols.
Jehan Barreau, maneuvre, dix sols.
Mary Jouin, mousnier, vingt sols.
François Roubille, tixier, vingt sols.
François Lasne, maneuvre, dix huict sols.
Silvin de Guingand, sept livres sept sols.
Jean Gentil, maneuvre, cinquante cinq sols.
Jean Miniard et sa femme, dix livres.
Esme Gomin, un sol.
Jean Desmaison, maneuvre vingt cinq sols.
François Picard, tailleur de pierre, un sol.
Jean Rebours et consors, labou[reu]rs, seize sols six deniers.
Fiacre Le Franc, dix sols.
Jehan Dauldin, mousnier, cinq sols.
Jean Panetier, maneuvre, trente sols.
Pierre Minaudat, maneuvre, quarente sols.
François Le Jardinier, seize sols.
33
Novelliers [39]
M[aître] Anthoine Martinat, fermier, taxé au bas de la susdicte commission à cause de sa ferme des Rauches, suivant l’ordonnance de messieurs les commissaires au régallement des tailles. Pour le principal de la taille à trente sols. Pour les creues cent dix sols. Pour ses facultés et moiens, dix livres.
Daniel Guay, foulon, vingt cinq sols.
Jehan Guay, foulon, vingt cinq sols.
Jehan Miot, dix sols.
Faict et arresté par nous esgalleurs susdicts en la présence dudict Jomier, notaire roial susdict, pris par nous pour greffier auquel moy Jean Rebours ay déclaré ne savoir signier, ledict jour vingt cinq may mil six cens trente cinq. [Signé avec paraphe : ] Jomier.
282. Rôle de taille de Thauvenay pour 1693
34
Source : Arch. dép. Cher, C 358.
Paroisse limitrophe de Saint Bouize, Thauvenay lui ressemble en plusieurs points. Cette paroisse isolée est petite par le nombre de résidents, mais également par son étendue. Cette faible taille autorise les collecteurs à dresser le rôle selon une distinction topographique, et c’est là une de ses spécificités majeures [40]. On saisit bien ici l’orthographe approximative du greffier qui rédige l’acte, à la différence de la qualité d’écriture dont témoignait le notaire pour le rôle précédent, en 1635.
Relativement pauvre, la mise en valeur des terres de Thauvenay n’intéresse que peu les seigneurs du lieu qui n’y résident pas avant la seconde moitié du xviiie siècle. Tout n’est pas figé dans la routine pour autant. En 1689 s’ouvre une carrière « d’ocre jaune » et bientôt une tuilerie au village de Fretoy : les frères Jouanny et Edme Lesage – respectivement maçons et tuilier – figurent certainement parmi les premiers d’une longue liste d’exploitants qui se poursuit jusqu’au xixe siècle. À mi-chemin entre coteaux et plaine alluviale du Val de Loire, Thauvenay est également à l’image du Sancerrois : un triomphe de la pluriactivité.
Les acteurs de cette pluriactivité sont rassemblés sous un terme : « manœuvre ». Ces manœuvres, qui sont-ils ? La variante locale des « haricotiers » du Beauvaisis ou des « manouvriers » de l’Île-de-France ? À la vue de la forte disparité entre leurs cotes de taille, on peut raisonnablement dresser toute une graduation de situations, à mi-chemin entre les ouvriers agricoles et les petits exploitants. Ils forment une catégorie fort bien représentée dans ce rôle mais également dans les autres de la région. Occupant le plus souvent une structure d’exploitation bien précise – la « manœuvrerie » ou « locature » –, ils sont complémentaires des vignerons mais aussi des laboureurs. Les manœuvreries ne sont en effet que des métairies en réduction, et surtout, sans train de labour, ce qui les distingue des laboureurs. Fort bien dotées en terres et cheptel dans les baux, certaines manœuvreries peuvent rivaliser avec les petits domaines et leurs occupants : bien qu’elles n’aient pas de charrues, leurs cotes de taille peuvent alors friser celle de petits laboureurs.
35
Rolle et département mandez imposes sur les manens et habitent de la paroisse de Tauvenay suivent la commission à eux envoiez par monseigneurl’intendent et messieurs les conceilliers et élus en l’élection de Bourge, sinez Dey de Serraucour […] et plus bas par monseigneur, Brun, en date du quinze novembre mil six cent quatre vingt douze, par laquel est mandé impozé et lever, premier pour le principal de la taille la somme de cinq cent quatre vingt livre. Plus six livre à eux mandez ausy impozés au bas de ladict commission pour les six deniers pour livre revenent au collecteure pour leurs droit de colle[cte], la somme de quatorze livre treze sous, et le droit du greffier en chef la somme de cept livre six sous six deniers. Toute lesquel somme montent ensenble à celle de six cent sept livre dix neuf sous six deniers, à la quel somme a esté procédé par François Boullé et Claude Ardoin ellus et nommé pour ce faire ainsy qu’il est dict.
Premier, Le bourg
Matieu Favard, vigneron, onze livre.
François Morice et commungs, vignerons, quinze livre.
Jacque Thault, man[œuvre], neuf livre.
Jean Lesage, vigne[ron], onze livre.
La vefve Segretin et Louis Debré, son gendre, vigne[rons], quatre livre.
Estienne Lesage, vig[ner]on, treze livre.
Jean Ratillon fix de Denis, vig[ner]on, onze livre.
Pierre Badier, man[œuvre], vingt sous.
Hanry Prieur, man[œuvre], neuf livre dix sous.
Pacqué Boullé, maneuvre, cent sous.
Jean de Guingant, man[œuvre], cept livre.
Guille Ravot, man[œuvre], huit livre.
Romble Brion, laboureur à une cherrué [41] au sieur Dubois, dix huit livre dix sous.
La vefve Estienne Boin et Jacque Joulin, son gendre, marguillier, cent sous.
La vefve Jean Morice, quatre livre.
Daniel Flaute et son fils, vig[ner]on, quatorze livre.
Hanry Debin, vig[ner]on, huit livre.
Pellerin Cescy, maneuvre, onze livre dix sous.
Jacque Ravot, man[œuvre], cent dix sous.
La vefve François Vetois, vingt sous.
Jean Bedü, man[œuvre], neuf livre dix sous.
Bartellemy Minard, marchans, vingt livre.
François Boullé le jeune, vig[ner]on, dix livre.
Jacque Badier, man[œuvre], trois livre.
Louis Collomier, vig[ner]on, six livre.
Anné Lesage, vig[ner]on, six livre.
Jean Favard, man[œuvre], quatre livre.
Jean Candré, maneuvre, neuf livre.
Pierre Cherrier, tailleur, quatre livre dix sous.
Jean Bonin, meneuzier, trois livre.
Blaize Luxembourg, fermier en partis du seigneur de Tauvenay cent sous.
Jean Vatan, laboureur à une cherrués aud[it] seigneur de Tauvenay, dix livre.
La vefve Pierre Guilleraux et Noëlle Admiralle, son gendre, garde aud[it] seigneur de Tauvenay, cent sous.
Pierre Callandre, jardinier, quarente sous.
Guilliaume Ravot, man[œuvre], vingt sous.
Village de Fertoit
François Boullé lesnel [42], man[œuvre], onze livre.
François Vestois, vig[ner]on, treze livre.
La vefve Brion, trante cinq sous.
Jean Vestois, vigneron, onze livre dix sous.
Esme Vestois, vig[ner]on, vingt livre.
La vefve Jouany et Louis et François Jouany, ces fis, maçons, quinze livre.
La vefve Jean Lechellon, quatre livre.
Anthoine Debré, man[œuvre], huit livre dix sous.
Denis Bezé et Louis Clermonte son gendre, man[œuvre], treze livre.
Pierre Vetois, man[œuvre], un denier.
Estienne Pezeau, man[œuvre], douze livre.
Pierre Fougeré et Esme Blanchon, man[œuvre], neuf livre.
Goffroy Prieur, vigneron, six livre cinq sous.
Gabriel Cocquery, man[œuvre], six livre.
La Vefve Jean Cocquery, trois livre.
Edme Lesage, thuillier, dix livre.
Jean Cocquery, man[œuvre], six livre cinq sous.
Pierre Debré, maneuvre, quatre livre.
Anné Jallot, man[œuvre], cent sous.
La vefve Jacque Borde, ving sous.
Village de Rousseau
Pierre et Hanry Prieur, vignerons, treze livre.
Pierre Gouziau, man[œuvre], neuf livre.
Jean Dubeuil, sergent, cinq sous.
Pierre Bezé, laboureur à une cherrué chez le sieur Jary, vingt cinq livre dix sous.
Jean Ratillon, man[œuvre], six livre cinq sous.
Hierosme Gotier, ferteur, onze livre.
Louis Jallot, man[œuvre], quatorze livre.
Pacqué Herost, laboureur à une cherrué au seigneur de Tauvenay, dix sept livre.
François Danchault, man[œuvre], huit livre.
François Lechellon, man[œuvre], cent sous.
Esme Frezo, cordonnier, cent cinq sous.
Esme Charne, maneuvre, quarente sous.
Denis Debré, tailleur, quatre livre.
Claude Ardoin, foulonnier, dix livre.
Pacqué Gouzeau, man[œuvre], huit livre.
Pierre Favard, maneuvre, trois livre dix sous.
La vefve Estienne Favier, quarente sous.
Examps [43]. Le sieur curé
Fait et aresté par moy, greffier en chef de ladicte paroisse de Tauvenet, sous les dictes levees, ce vint ceptieme décembre 1692. [Signé : ] Boullay, Luxembourg
[En marge : ] Vérifié le cincq janvier 1693. [Signé :] Becuaux
283. Rôle de taille de Crézancy pour 1734
36 Source : Arch. dép. Cher, C 369.
37
Crézancy est aujourd’hui une commune qui comprend vingt lieux-dits autour de son chef-lieu. Sous l’Ancien Régime, il en allait de même, avec vingt hameaux disséminés à l’intérieur de la paroisse. En revanche, deux collectes existaient : celle de Crézancy elle-même, dont le bourg dispersait ses onze maisons autour de l’église en 1674 [44], et celle de Reigny, plus importante. Toutefois, la collecte de Crézancy conserve des particularités valables pour l’ensemble de la paroisse. Il est vrai que le rédacteur du rôle, procureur à l’élection de Bourges, qui écrit sous la dictée des collecteurs analphabètes, manifeste ici un degré de précision dans le relevé des conditions socio-professionnelles qui tranche avec les autres rôles de la même localité. La pluriactivité éclate dans le document à travers une division sommaire selon les professions, qui oppose les laboureurs aux « manœuvres » – catégorie où se glissent ici vignerons et artisans. La domination des laboureurs s’accentue en fonction d’une autre caractéristique locale : l’aspect communautaire des organisations familiales. En effet, pour la plupart des cotes qui les concernent, le rédacteur a apposé, en vis-à-vis de leurs noms, la mention : « et communs » ou « et consorts ».
Cette communauté « taisible » ou non – les mariages sont souvent l’occasion de voir apparaître des actes de constitution de communauté, l’inverse est vrai au moment des décès – désigne un chef qui apparaît alors sur le rôle de taille. Les liens qui rassemblent les différents ménages peuvent être familiaux ou seulement amicaux. Le résultat n’en demeure pas moins clair : la mise en commun des capitaux permet aux laboureurs de prendre en métayage ou en fermage des biens de plus grande importance et d’affirmer leur position dans la hiérarchie villageoise. Ces communautés rappellent que la France moyenne [45] ne se définit pas seulement par des modes d’exploitation, des pratiques culturales – avec une prépondérance du méteil, comme ici à Crézancy – ou des groupes professionnels caractérisés par la pluriactivité.
Crézancy, 1734.Rolle des tailles mandez estre imposez sur les habitans de la p[aroi]sse de Crézancy pour l’année prochaine mil sept cent trente quatre | |||
Principal de la taille : huit cent dix livres | 810 | ||
Six deniers pour livre : vingt livres cinq sols | 20 | 5 | |
Taxation et sol pour l[ivre] : dix livres treize sols | 10 | 13 | |
Quitance : deux livres | 2 | ||
Seau : quatre livres seize sols | 4 | 16 | |
Usages : quatre livres sept sols | 4 | 7 | |
Total : huit cent cinquante deux livres un sol | 852 | 1 | |
dont l’égal a esté fait par Antoine Souciet, Antoine Vattan, collecteurs, ainsi qu’il suit | |||
Laboureurs | |||
François Rafaistain, lab[oureur] à 1 ch[arru]e de 40 b[oissel]ée, à luy, paye rente au prieuré de Menetou [46], trente quatre livres dix sols | 34 | 10 | |
La v[eu]ve Jean Petit et c[ommuns], lab[oureurs] à 1 ch[arru]e de 60 b[oissel]ée ap[partenant] au s[ieu]r Josset, à moitié, trente cinq livres | 35 | ||
Antoine Souciet, meusnier à roue, à luy, paye rente 80£ à plusieurs particuliers, dix neuf livres dix sols, collecteur | 19 | 10 | |
La v[euv]e François Girard et c[ommuns], lab[oureurs] à 1 ch[arru]e de 40 b[oissel]ée, à luy, paye rente au prieuré de Menetou, vingt six livres dix sols | 26 | 10 | |
Jean Vasson et communs, lab[oureurs] à charrue de 50 b[oissel]ée, à madame de Crézancy, à moitié, vingt neuf livres | 29 | ||
La v[euv]e Simon Migeon, lab[oureur] à 1 ch[arru]e de 40 b[oissel]ée, à m[adam]e de Crézancy, à moitié, vingt une livres cinq sols | 21 | 5 | |
La v[euv]e Jacques Mariée et c[ommuns], lab[oureurs] à 1 ch[arru]e de 60 b[oissel]ée, app[artenan]t au s[ieu]r Gressin l’aîné, faisant à moitié, trente six livres dix sols. Bon pour trente six livres dix sols | 36 | 10 | |
Manœuvres et journaliers | |||
Jean Fournier, m[anœuvre], l[ocatair]e [47] chez luy [48], paye rente, sept livres dix sols | 7 | 10 | |
Jean Lécuyer, l[ocatair]e au sieur de Cullegre, de Feux, vingt quatre livres dix sols | 24 | 10 | |
Louis Bailly, l[ocatair]e à autruy, ving une livre quinze sols | 21 | 15 | |
La v[eu]ve Chottard et c[ommuns], l[ocatair]e au sieur de Vallière, vingt une livre quinze sols | 21 | 15 | |
Jean Chuard père, l[ocatair]e à luy, paye rente, dix sept livres dix sols | 17 | 10 | |
Jean Chuard fils, l[ocatair]e à luy, paye rente au s[ieu]r Poumier, huit livres dix sols | 8 | 10 | |
Jean Picard, l[ocatair]e chez luy, paye rente, douze livres | 12 | ||
La v[euv]e Jean Thuau et son gendre, l[ocatair]e au sieur de Vallière, trois livres | 3 | ||
La v[euv]e Toussaint Picard c[ommuns], l[ocatai]re au s[ieu]r de l’Epinière, vingt livres | 20 | ||
Jean Picard, l[ocatair]e chez luy, paye rente, douze livres | 12 | ||
La v[eu]ve Jean Touzeau, dans une chambre, paye rente, quarente sols | 2 | ||
La v[eu]ve Pierre Malleron, chez elle, paye rente, neuf livres | 9 | ||
Jean Millet, chez luy, paye rente, sept livres dix sols | 7 | 10 | |
Jean Girard, chez luy, paye rente au prieuré de Menetou de Menetou (sic), dix huit livres | 18 | ||
Paul Migeon, l[ocatair]e au s[ieu]r Gressin l’aîné, douze livres | 12 | ||
Pierre Bedu, journalier, l[ocatair]e à la dame Jaudry, de Censerre [49], trente cinq sols | 1 | 15 | |
Denis Daulny, chez luy, paye rente au s[ieu]r de Vallière, vingt livres | 20 | ||
Jean Daulny, chez luy, paye rente, quatorze livres dix sols | 14 | 10 | |
La v[eu]ve Pierre Chottard, l[ocatair]e à autruy, douze livres | 12 | ||
Jean Ballant et Gabriel (sic) Balant, sa sœur chez elle et a s[on] bien, trente deux livres | 32 | ||
La v[euv]e Jean Rafestin et communs, chez eux, paye rente, vingt deux livres dix sols | 22 | 10 | |
Pierre Bonnin, chez luy, paye rente, neuf livres cinq sols | 9 | 5 | |
Edme Champault, chez luy, paye rente au s[ieu]r de Villepré, treize livres cinq sols | 13 | 5 | |
Jacques Joullin et c[ommuns], chez luy, paye rente, treize livres quinze sols | 13 | 15 | |
Toussaint Fournier, chez luy, dix livres cinq sols | 10 | 5 | |
Jean Fournier, l[ocatair]e au sieur de Comté, treize livres | 13 | ||
François Bailly, chez luy, paye rente, dix huit livres | 18 | ||
Pierre Vallot, l[ocatair]e au s[ieu]r de Villepré, sept livres dix sols | 7 | 10 | |
Jean Baland le j[eun]e, chez luy, paye rente, vingt une livres | 21 | ||
Toussaint Malleron, chez luy, paye rente, quatorze livres | 14 | ||
La v[euv]e Guillaume Malleron et son fils, l[ocatair]e à autruy, huit livres quinze sols | 8 | 15 | |
Pierre Moreux et c[ommuns], l[ocatair]e au sieur Dubois, onze livres cinq sols | 11 | 5 | |
Guy Sotteureau, l[ocatair]e à la dame de Crézancy, huit livres | 8 | ||
Antoine Cherrier et Simon Billiard d’Erigny, exploitant une lo[catu]re au s[ieu]r Lavèche dans la p[aroi]sse de Crézancy ou ceux qui lèveront les fruits, vingt deux livres | 22 | ||
Edme Joulin, chez luy, paye rente, vingt livres dix sols | 20 | 10 | |
La v[eu]ve Louis Crochet et ses enfans, chez luy, paye rente, vingt cinq livres dix sols | 25 | 10 | |
Mathieu Dutout, l[ocatair]e au si[eu]r de Vilpré, huit livres cinq sols | 8 | 5 | |
Edme Joulin le jeune, chez le s[ieu]r Fauvre, huit livres cinq sols | 8 | 5 | |
Claude Ballant, l[ocatair]e au sieur de Sanière, cens quinze sols | 5 | 15 | |
La v[eu]ve Jacques Crochet, deux livres quinze sols | 2 | 15 | |
Antoine Vattan, collecteur, chez luy, paye rente à autruy, onze livres quinze sols | 11 | 15 | |
François Cherrier, un denier | 1 | ||
Antoine Bonnin, chez luy, paye rente, sept livres quinze sols | 7 | 15 | |
Pierre Grosset, l[ocatair]e à François Rafaistin, cens quinze sols | 5 | 15 | |
Jean Ralle, l[ocatair]e à la dame de Crézancy, trois livres cinq sols | 3 | 5 | |
Jean-François Gressin, bourgeois, onze livres dix sols | 11 | 10 | |
La v[euv]e Claude Philipot, l[ocatair]e chez elle, neuf livres | 9 | ||
Le sieur Bezard ou ceux qui lèveront les fruits de la l[ocatur]e de Gessot, sept livres quinze sols | 7 | 15 | |
Simon Lasne, l[ocatair]e au nommé Mavrée, trois livres | 3 | ||
Pierre Gaudry, l[ocatair]e à Jean Lelièvre, trois livres | 3 | ||
Louis Crochet, l[ocatair]e à autruy, cens sols | 5 | ||
Paul Petit, l[ocatair]e au sieur Rossignol, deux livres quinze sols | 2 | 15 | |
Antoine Lesrasle, l[ocatair]e au s[ieu]r Gressin, quatre livres | 4 | ||
Pierre Forest, l[ocatair]e à autruy, trois livres dix sols | 3 | 10 | |
Louis Vetois, par suite, quatre livres cinq sols | 4 | 5 | |
Jean-François Simon, cabaretier chez la dame de Crézancy, quatre livres dix sols | 4 | 10 | |
Guillaume Daulny, par suitte, trente deux sols | 1 | 12 | |
Mary Durand, au lieu de Jacques Toupet, l[ocatair]e au s[ieu]r Faudre, vingt cinq sols | 1 | 5 | |
Pierre Coquery, l[ocatair]e à autruy, deux livres | 2 | ||
Jean Boillard, journalier, par suitte, quatre livres cinq sols | 4 | 5 | |
Le nommé Paneron, chez luy, paye rente, deux livres | 2 | ||
Paul Menagé, pauvre, un denier | 1 | ||
Gabriel Peron, un denier | 1 | ||
Nouveaux | |||
Jean Legros, au lieu de Nicolas Serveau, lo[catai]re aux héritiers dudit Serveau, six livres. Bon pour six livres | 6 |
38 Exemps
39
Le s[ieu]r curé ; la dame v[euv]e du s[ieu]r de Crézancy ; le s[ieu]r Dubault, écuyer.
Fait et arresté le present rolle par moy, procureur soussigné, sous les dits collecteurs, qui ont dit ne scavoir signer, à Bourges le quinze decembre mil cept cens trente trois.
Signé : Buchet
Veriffié pour coppie, le jour et an que desseus.
Signé : Becciau
284-285. Rôles de taille de Gardefort pour 1762 et de Couargues pour 1768
40 Sources : Arch. dép. Cher, C 407. Arch. dép. Nièvre, 1 C 85.
41 Les rôles de ces deux paroisses, qui dépendaient de deux élections différentes, possèdent plus d’un point en commun. Situées respectivement dans le Val de Loire pour Couargues, aux confins de la Champagne berrichonne pour Gardefort, ces plaines accueillent essentiellement du froment. Faiblement peuplées, à l’habitat extrêmement dispersé, Gardefort comme Couargues témoignent d’une polarisation plus forte qu’au centre du Sancerrois, entre laboureurs et « manœuvres », d’autant plus que la vigne est ici peu présente. Formellement, dans un cas comme dans l’autre, les rôles présentent les formes de structuration les plus courantes : une entrée par ordre d’inscription, du chef de feu le plus ancien au plus récent enregistré pour Gardefort ; une liste alphabétique par prénom pour Couargues, les veuves apparaissant à la lettre « L ».
42 Cent trente ans après le premier rôle présenté de Saint-Bouize, une évolution est perceptible sur la forme comme sur le fond. Les préambules sont plus courts, les renseignements indiqués pour les différents taillables légèrement plus nombreux, mais surtout, on voit apparaître des cotes « anonymes » : « Ceux exploitant », « Les héritiers de ». Effet de hasard documentaire ou d’une attention plus scrupuleuse portée à la situation démographique des unités fiscales ? Toujours est-il que l’impôt s’attache moins aux personnes qu’aux biens – fonciers en l’occurrence – mis en valeur par famille et qu’il repose désormais sur des évaluations plus précises. Les essais de taille tarifée ne sont plus très loin, et ces rôles attestent des premiers changements annonciateurs de cette réforme fiscale qui toucha essentiellement le Bassin parisien.
283. Rôle de taille de Gardefort pour 1762
43 Asniers Gardefort, 1762 [50]
44 Rolle des tailles et autres impositions de la paroisse d’Asniers Gardefort pour l’année présente 1762.
P[rinci]pal : trois cens livres, cy | 300 L | ||
6 deniers pour sept livres dix sols | 7 | 10 s | |
Usages et trois deniers pour livres : quarante un sol six deniers, cy | 2 | 1 | 6 d |
Sceau : trois livres quinze sols, cy | 3 | 15 | |
Quittances : quarante six sols, cy | 2 | 6 | |
Total : trois cens quinze livres douze sols six deniers, cy | 315 L | 12 s | 6 d |
45 dont la répartition a été faite par Silvain Pué, coll[ecteur], p[orte] b[ourse], et Jean Rozé, coll[ecteur] adj[oint], suivant la commission du treize octobre d’ainsi qu’il suit.
Charles Reffestin, lab[oureur], vingt deux livres sept sols, cy | 22L | 7 s | |
luy pour l’exploitation de la métairie d’en haut, vingt deux livres dix sols, cy | 22 | 10 | |
luy pour les terres qu’il a acquis des h[éritie]rs de Jeanne Gaillault, six sols | 6 | ||
François Reffastin, m[anœuvr]e, sept livres un sol, cy | 7 | 1 | |
Charles Reffastin, m[anœuvr]e, le j[eun]e, cent cinq sols, cy | 5 | 5 | |
Joseph Panariou, pour la moitié de la ferme de Gardefort ou c[eux] q[ui] l[èveront] les f[ruits], quarante quatre livres, cy | 44 | ||
Silvain Pué, lab[oureur], coll[ecteur] p[orte] b[ourse], neuf livres quatre sols, cy | 9 | 4 | |
La v[euv]e du s[ieu]r François Gaillault et son fils, dix livres quatorze sols, cy | 10 | 14 | |
Etienne Mallet, m[anoeuvr]e, sept livres cinq sols, cy | 7 | 5 | |
La v[euv]e François Gimeau et son fils, lab[oureurs], vingt trois livres trois sols, cy | 23 | 3 | |
François Rabouine, pauvre, trente sols, cy | 1 | 10 | |
François Guerry, m[anœuvr]e, six livres dix sols, cy | 6 | 10 | |
Silvain Lasne, m[anœuvr]e, cinquante six sols, cy | 2 | 16 | |
Jean Vincent, m[anœuvr]e, cinquante six sols, cy | 2 | 16 | |
François Rousset, m[anœuvr]e, cent un sol, cy | 5 | 1 | |
Jean Martin, m[anœuvr]e, cent dix sols | 5 | 10 | |
François Petit, charron p. du p[orte] b[ourse], cent deux sols, cy | 5 | 2 | |
Michel Planchon, m[anœuvr]e, cent deux sols, cy | 5 | 2 | |
François Barbeau, tisserand, six livres un sol, cy | 6 | 1 | |
luy pour terres qu’il a acquis des h[éritie]rs de Jeanne Gaillault, vingt quatre sols | 1 | 4 | |
Marie Lechesne, m[anœuvr]e, cent onze sols, cy | 5 | 11 | |
Etienne Linard, m[anœuvr]e, trois livres neuf sols, cy | 3 | 9 | |
Claude Tabordet, m[anoeuvr]e, sept livres huit sols, cy | 7 | 8 | |
Jean Compaing, m[anœuvre] de bois et lab[oureur], pour son bien des Châtaigniers et pour les terres qu’il a acquis de la v[euv]e Marsault, onze livres quatre sols, cy | 11 | 4 | |
Louis Luberne, m[anœuvr]e, quatre livres sept sols, cy | 4 | 7 | |
Jean Canon, charbonnier, quatre livres six sols, cy | 4 | 6 | |
Jean Justin, m[anoeuvr]e, quarante six sols, cy | 2 | 6 | |
Jean Rozé, m[anoeuvr]e, coll[ecteur] adjoint, cinquante sols, cy | 2 | 10 | |
Jean Linard fils, m[anœuvre], ou c[eux] q[ui] l[ouent] les f[onds] de la locature des Linards, neuf livres quatorze sols, cy | 9 | 14 | |
luy pour terres acquises des h[éritie]rs de Jeanne Gaillault, vingt quatre sols | 1 | 4 | |
Le nommé Dion, ou c[eux] q[ui] l[èveront] les dixmes de Gardefort, neuf livres quatorze sols, cy | 9 | 14 | |
Charles Fougeres, m[anœuvr]e, dix sols | 10 | ||
François Planchon, m[anœuvr]e, cent onze sols, cy | 5 | 11 | |
Pierre Barbeau, tisserand, cinquante deux sols, cy | 2 | 12 | |
Pierre Collin, m[anœuvr]e, trente neuf sols, cy | 1 | 19 | |
Charles Dubois, m[anœuvr]e, trente quatre sols, cy | 1 | 14 | |
Jacques Noël, m[anoeuvr]e, seize sols cy | 16 | ||
Claude Moreux, m[anœuvr]e, dix huit sols | 18 | ||
Pierre Lasne, sindic, vingt neuf sols, cy | 1 | 9 | |
Silvain Salmon, m[anœuvr]e, trente six sols, cy | 1 | 16 | |
Guillaume Luberne, m[anœuvr]e, trente six sols, cy | 1 | 16 | |
François Salmon et ses comm[uns], vingt trois livres deux sols, cy | 23 | 2 | |
luy pour terres acquises des h[éritie]rs de Jeanne Gaillault, vingt cinq sols cy | 1 | 5 | |
Pierre Millet, tisserand, p. du p[orte] b[ourse], trois livres, cy | 3 | ||
luy à cause de sa femme, héritière de sa mère, trois livres six sols cy | 3 | 6 | |
La v[euv]e Jean Noël, seize sols, cy | 16 | ||
Jean Sautereau, m[anœuvr]e, vingt sols | 1 | ||
François Petit, m[anœuvr]e, p. du coll[ecteur] p[orte] b[ourse], vingt trois sols, cy | 1 | 3 | |
Joseph Rousset, m[anœuvr]e, vingt trois sols, cy | 1 | 3 | |
François Luxembourg, pauvre, un denier, cy | 1 d | ||
Jacques Lejuge, m[anœuvr]e, dix sept sols, cy | 17 |
46 Exempt
47
Le s[ieu]r curé
Fait et arresté le présent rolle par moy, procureur en l’élection de Bourges, soussigné, ce vingt neuf novembre mil sept cent soixante un.
[Signé :] Berry
Vu et vérifié pour minute à Bourges, le 30 novembre 1761.
[Signé :] Mariandiers
284. Rôle de taille de Couargues pour 1768
48
[En marge : ] Couargues – Taille 1768
P[rinci]pal : 800
Collecte : 20
Quittance : 2
Total : 822
49
Rolle et répartition de la somme de huit cent vingt deux livres mandée à estre imposée et levée cette présente année mil sept cent soixante huit sur tous les habitans de la p[aroi]sse de Couargues, par commission de monseigneur l’intendant de la généralité de Berry et messieurs les officiers de l’élection de la ville de La Charité, en datte du 4 8bre [octobre] dernier.
Scavoir, pour le p[rinci]pal de la taille, huit cent livres ; pour le droit de collecte, vingt livres, et pour le droit de quittance, quarante sous ; revenantes touttes lesd[ites] sommes ensemble à lad[ite] premier (sic), qui a été égallée et départie par Guillaume Bernot et Pierre Méchin, consorts collecteurs de lad[ite] paroisse, ainsy qu’il suit.
André Balan, m[anœuv]re, pour le bien de Charles Trepier ou ceux ex[ploitant], trois livres cinq sous | 3 | 5 | |
Antoine Gauchet, m[anœuv]re dans le bien du sieur Rossignol, ou ceux exploitant huit livres dix sous | 8 | 10 | |
Ceux exploitant de la cense de Claude Chastigner, trente cinq sous, cy | 1 | 15 | |
Ceux exploitant du grand dixme de Couargues, quarente deux livres dix sous | 42 | 10 | |
Ceux exploitant du bien de Jean Lamellot le jeune, six livres | 6 | ||
Edme Tixier, m[anœuv]re au lieu des Crespillons, dix livres | 10 | ||
Etienne Erault, lab[oureu]r à Champduillon [51], pour l’exploitation des terres du sieur Grangier, venant de Triboudé, cent dix sous, et pour son bien, quatre livres, en tout neuf livres dix sous | 9 | 10 | |
Edme Pelloille et Pierre Laloux, lab[oureu]rs au do[mai]ne d’en Bas pour monsieur Brisson, quarante quatre livres dix sous | 44 | 10 | |
Etienne Grenon, cabaretier, sept livres quinze sous, et pour le taux de Jacques Noury ou ceux exploitant, quarante cinq sous, en tout dix livres, cy | 10 | ||
François Luxembourg, m[anœuv]re, quatre livres quinze sous | 4 | 15 | |
François Chastigner, quatre livres | 4 | ||
François Sirot, sindic, lab[oureu]r au do[main]e de madame Poitier, dix huit livres | 18 | ||
François Verron, m[anœuv]re, cent cinq sous, cy | 5 | 6 | |
François Pouvesle, m[anœuv]re, cent dix sous | 5 | 10 | |
François Crespillon, m[anœuv]re, au lieu de Barreau, cent cinq sous | 5 | 5 | |
François Debret, lab[oureu]r à 1 ch[arrue] pour la dame le Blanc, dix sept livres cinq sous | 17 | 5 | |
François Sené, m[anœuvr]e, quatre livres dix sous | 4 | 10 | |
François Barreau, lab[oureu]r au dom[ain]e de Breveau, quarente quatre livres cinq sous, et pour le pré de l’hospitale avec son commun, vingt cinq sous, en tout quarente cinq livres dix sous | 45 | 10 | |
François Bonnet, lab[oureu]r à moitié, au dom[ain]e du sieur Dargent, trente quatre livres dix sous ; pour son bien, quatre livres quinze sous ; pour l’accense que tenoit Henry Girard ou ceux exploitant, sept livres quinze sous, et comme fermier du bien de la v[euv]e Antoinne Hugon ou ceux exploitant, huit livres cinq sous, en tous cinquante cinq livres cinq sous, cy | 55 | 5 | |
François Bezé, lab[oureu]r à la Maison Rouge, quinze livres quinze sols | 15 | 15 | |
François Bouchard, lab[oureu]r aux Bonnault, quinze livres cinq sols | 15 | 5 | |
Gabriel Crespillon, m[anœuv]re, ou ceux exploitant, deux livres quinze sols | 2 | 15 | |
Guilleaume Sautereau, m[anœuv]re, au lieu de Debret, trois livres dix sols | 3 | 10 | |
Guilleaume Bernot, coll[ecteu]r, pour son taux, huit livres dix sols, et pour la moitié du taux de sa mère, six livres, en tout quatorze livres dix sols, cy | 14 | 10 | |
Hilaire Bernard, m[anœuv]re, dix livres cinq sols, cy | 10 | 5 | |
Henry Girard, m[anœuv]re au lieu de Sautereau, quatre livres dix sols | 4 | 10 | |
Hugues Sautereau, m[anœuv]re au lieu de Balan, quatre livre cinq sols | 4 | 5 | |
Henry Charles, pour le tiers de bien du Pierre Tixier, trois livres cinq sol | 3 | 5 | |
Jacques Thomereau, m[anœuv]re, six livres, cy | 6 | ||
Jean Lamelot, lab[oureu]r p[ou]r luy, vingt livres cinq sols, et comme f[ermi]er du dom[ain]e de Laye, quarante livres, en tout soixante livres cinq sols | 60 | 5 | |
Jean Bordier, pour partie de taux de la v[euv]e Bernot, deux livres cy | 2 | ||
Jean Spault, m[anœuvr]e au lieu de Vimon, sept livres dix sols | 7 | 10 | |
Jean Méchin m[anœuv]re, six livres cy | 6 | ||
Jean Chatigner, m[anœuv]re, huit livres cinq sols | 8 | 5 | |
Jean Tixier, dit Grand Jean, m[anœuv]re, quatre livres, cy | 4 | ||
Jean Couigné, lab[oureu]r pour le s[ieu]r Douard, au lieu de Debret, dix neuf livres cinq sols cy | 19 | 5 | |
Jean Barreau, m[anœuv]re vingt cinq sols et pour le bien du s[ieu]r Debon ou ceux exploitant, quatre livres quinze sols en tout six livres, cy | 6 | ||
Jean Tixier le j[eun]e, m[anœuv]re, trois livres dix sols, cy | 3 | 10 | |
Jean Baudet, m[anœuv]re, vingt cinq sols, cy | 1 | 5 | |
Jean Tixier, dit Soldat, m[anœuv]re, sept livres et pour le tiers de taux de Pierre Tixier, trois livres cinq sols en tout dix livres cinq sols | 10 | 5 | |
Jean Bernot, lab[oureu]r, onze livres quinze sols et pour le bien du s[ieu]r Fauvre ou ceux exploitant, sept livres, en tout dix huit livres quinze sols, cy | 18 | 15 | |
Jacques Ardoin, pour le tierre du bien de Tixier, trois livres cinq sols, cy | 3 | 5 | |
Jean Poirier, m[anœuv]re, neuf livres dix sols, cy | 9 | 10 | |
Jacques Trepier, m[anœuv]re trois livres, cy | 3 | ||
La v[euv]e François Laloue et Jacques Laloue, son fils, lab[oureu]rs au dom[ain]e de M[onsieu]r de Paris, trente sept livres cinq sous, cy | 37 | 5 | |
La v[euv]e Charles Peloille, sept livres, et pour la manœuvrerie du Ponnery, cinquante sous, en tout, neuf livres dix sous, cy | 9 | 10 | |
La v[euv]e Jean Laloue, huit livres quinze sous, cy | 8 | 15 | |
La v[euv]e Guillemineau, deux livres, cy | 2 | ||
La v[euv]e Toussaint Courtin, trois livres cinq sous, cy | 3 | 5 | |
La v[euv]e François Léger, cent quinze sous, cy | 5 | 15 | |
Louis Pelloille, trois livres dix sous, cy | 3 | 10 | |
La v[euv]e Colin Crepillon, dans la cense d’ Ême Laloue, quatre livres dix sous, cy | 4 | 10 | |
La v[euv]e François Berger, pour le bien de François Sené, cinquante cinq sous, cy | 2 | 15 | |
Le s[ieu]r Saget, de Pouilly, pour son bien de Violette, quarante cinq sous, cy | 2 | 5 | |
Louis Sabatier, manœuvre, une livre, cy | 1 | ||
La v[euv]e Tixier, huit livres quinze sous, cy | 8 | 15 | |
Les només Bezé, frères communs, lab[oureu]rs au dom[ain]e de m[onsieu]r Rossignol, vingt trois livres dix sous, cy | 23 | 10 | |
La v[euv]e Pierre poirier, quatre livres dix sous, cy | 4 | 10 | |
Louis Bernot, m[anœuv]re, trois livres, cy | 3 | ||
La v[euv]e Pouvêle et son fils, cent cinq sous, cy | 5 | 5 | |
Michel et Hubert Méchin, pour le bien de leurs perre, quatre livres, cy | 4 | ||
Michel Poirier, lab[oureu]r au dom[ain]e de M[onsieu]r Brisson à 3 cha[rrues], cinquante livres dix sous, et pour son bien des Valées et celui de Pierre Paiseau, sept livres cinq sous, en tout cinquante sept livres quinze sous, cy | 57 | 15 | |
Nicolas Traveau ou ceux exploitant de la locature de la v[euv]e Daligny, trois livres, cy | 3 | ||
Pierre Balan, m[anœuvr]e, quarente sous et pour le bien des sieurs Passot et Saget ou ceux exploitant, seize livres, en tout dix huit livres, cy | 18 | ||
Paul Luxembourg, m[anœuv]re, au lieu de Gaucher, cent sous, cy | 5 | ||
Pierre Chatignier, cinquante sous, cy | 2 | 10 | |
Pierre Méchin, m[anœuv]re, colecteur, quatre livres cinq sous, cy | 4 | 5 | |
Pierre Godart, m[anœuv]re, quatre livres, cy | 4 | ||
Philip (sic) Poirier, six livres, cy | 6 | ||
Pierre Sepault, m[anœuv]re, trois livres, cy | 3 | ||
Pierre Pouvêle, m[anœuv]re, dix livres, cy | 10 | ||
Pierre Jallot, m[anœuv]re, sept livres quinze sous, cy | 7 | 15 | |
Pierre Bourcier, cent sous, cy | 5 | ||
Romble Vilin, ma[nœuv]re, cent dix sous, cy | 5 | 10 | |
Toussaint Petit, lab[oureu]r, quatorze livres dix sous, cy | 14 | 10 | |
Nouveaux venus | |||
Aignant Turpin, m[anœuv]re, deux livres, cy | 2 | ||
Claude Barreau, m[anœuv]re, ving sous, cy | 1 |
50 Fait et arêté le présent rolle de la taille par les dits collecteurs, presence du soussigné qu’ils ont pris pour écrire et ont déclaré ne sçavoir signer. Approuvé onze mots rayés en la présente minute comme nuls.
51
[Signé :] Joussent
Vu et vériffié et calculé
A La Charité, le 13 février 1768
[Signé :] Delespinasse.
Bibliographie
Bibliographie
- Le sujet a donné lieu à une impressionnante bibliographie, dont on n’extrait ici que les références jugées les plus pertinentes. Pour plus de détails, on se permet de renvoyer aux Actes du colloque d’Angers édités en 2000 par Antoine Follain.
- Babeau, Albert, Le Village sous l’Ancien Régime, Paris, Didier, 1878, p. 211-229.
- Calonne, Albéric de, La Vie agricole sous l’Ancien Régime dans le Nord de la France, 1883, p. 116-125.
- Collins, James B., « Sur l’histoire fiscale du xvii e siècle : les impôts directs en Champagne entre 1595 et 1635 », Annales ESC, n° 2, vol. 34,1979, p. 325-347.
- Dupâquier, Jacques, La Population rurale du Bassin parisien à l'époque de Louis XIV, Paris, EHESS, 1979, 440 p. ;
- —, « Des rôles de taille à l’histoire de la société rurale à la fin de l’Ancien Régime : l’exemple d’une paroisse du Vexin français », Actes du 88 e Congrès national des Sociétés savantes (Clermont-Ferrand, 1963, Section d’histoire moderne et contemporaine), Paris, Imprimerie nationale,1963, p. 873-890 ;
- —, « Des rôles de taille à la démographie historique. L’exemple du Vexin français », Annales de démographie historique, n° 1, 1965, p. 31-42 ;
- —, « Des rôles de taille à la démographie historique. L’exemple de Crulai », Population, janvier-février 1969, p. 89-104.
- Esmonin, Edmond, La Taille en Normandie au temps de Colbert (1661-1683), Paris, Hachette, 1913, 552 p.
- Follain, Antoine, « Les paysans, la terre et l’impôt à Camembert », Enquêtes rurales, n°6, 1999, p. 39-82 ;
- — (dir.), L’Argent des villages du xiii e au xviii e siècle. Actes du colloque d’Angers, Rennes, Association d’Histoire des Sociétés rurales, coll. « Bibliothèque d’Histoire rurale, 4 », 2000, 440 p. ;
- —, « L’assiette et collecte de la taille d’après le contentieux et les sources internes… », in Follain et Larguier (dir.), 2005, p. 95-130 ;
- —, Le Village sous l’Ancien Régime, Paris, Fayard, 2008a, 620 p. ;
- —, « Réflexions sur les Documents relatifs à la communauté villageoise… et sur l’exemple de documents a priori illisibles et incompréhensibles : les rôles de taille du xvii e siècle », in Follain (dir.), 2008, p. 251-274 ;
- —, (dir.), Campagnes en mouvement ( xvi e - xix e siècle). Actes du colloque international d’histoire rurale « Autour de Pierre de Saint Jacob » tenu à Dijon les 23 et 24 mars 2007, Dijon, EUD, 2008, 342 p.
- —, et alii, « 1643. Rôle pour la grand’taille, le taillon et les crues de la paroisse de Saint-Bonnet près Orcival en Auvergne », in Follain (dir.), 2008, p. 310-326 ;
- —, et Larguier, Gilbert (dir.), L'Impôt des campagnes, fragile fondement de l'État (dit) moderne : la Taille et ses équivalents de la fin du Moyen Âge au xvii e siècle. Actes du colloque de Bercy des 2 et 3 décembre 2002, Paris, Comité pour l’Histoire économique et financière de la France, 2005, 660 p. ;
- —, Garcia, Jean-Bernard, et Touchais, Jean-David, « Collecter l’impôt en Auvergne en 1643 », Histoire et Sociétés Rurales, n°33, 2010, p. 181-212.
- Guérout, Jean, « La taille dans la région parisienne au xviii e siècle d’après le fonds de l’élection de Paris aux Archives nationales », Mémoires Paris et Île-de-France, xiii, Paris, Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et d’Île-de-France, 1962, p. 145-368.
- Jaudon, Bruno, Les Compoix de Languedoc. Impôt, territoire et société du xiv e au xviii e siècle, Caen, Association d’Histoire des Sociétés rurales, coll. « Bibliothèque d’Histoire rurale, 12 », 2014, 606 p.
- Lanceron, Benoît, « À leurs périls et fortunes », société, politique et fiscalité à Condé-sur-Sarthe dans l’élection d’Alençon aux xvii e et xviii e siècles, Mémoire de Master 2, dir. Jean-Marc Moriceau, Université de Caen Normandie, 2015.
- Marion, Marcel, Histoire financière de la France depuis 1715, t. I, 1715-1789, Paris, A. Rousseau, 1914, XII-480 p.
- Moriceau, Jean-Marc, Les Fermiers de l’Île-de-France. L’ascension d’un patronat agricole ( xv e - xviii e siècle), Paris, Fayard, 1994, 1 069 p.
- Saint Jacob, Pierre de, Documents relatifs à la communauté villageoise en Bourgogne du milieu du xvii e siècle à la Révolution, Paris, Les Belles Lettres, 1962, 157 p.
- Touzery, Mireille, L’Invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifée (1715-1789), Paris, Comité pour l’Histoire économique et financière de la France, 1994, 618 p. ;
- —, « La dernière taille. Abolition des privilèges et technique fiscale d’après le rôle de Janvry (Essonne) pour les six derniers mois de 1789 et pour 1790 », Histoire et Mesure, 1997, 1-2, p. 93-142.
- Viaud, Daniel, « Les deniers du roi ou quand les Solognots payaient la taille », La Sologne et son passé, n° 46, Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne, t. 32, n° 4, 2010, 84 p.
- Viret, Jérôme, La famille normande. Mobilité et frustrations sociales au siècle des Lumières, Rennes, PUR, 2013 440 p.
Mots-clés éditeurs : structures familiales, Catégories socio-professionnelles, manoeuvre, manoeuvrerie, fiscalité, rôle de taille, communauté familiale, métairie
Date de mise en ligne : 18/07/2016.
https://doi.org/10.3917/hsr.045.0171Notes
-
[1]
Je tiens à remercier Antoine Follain pour ses commentaires à la lecture d’une première version de cet article. Ma gratitude va aussi à Annie Antoine et à Jérôme Viret pour leurs remarques constructives.
-
[2]
Follain (dir.), 2000. Le rôle de taille de Marly-la-Ville (auj. Val-d’Oise) en 1758 a fait l’objet d’une édition par Antoine, 1998, p. 79.
-
[3]
Follain, 2008c.
-
[4]
Marion, 1914.
-
[5]
Follain, Garcia, et Touchais, 2010.
-
[6]
. Goubert, 1960.
-
[7]
. Touzery, 1994.
-
[8]
. Sans souci d’exhaustivité : Babeau, 1878, p. 211-229 ; Calonne, 1883, p. 116-125 ; Esmonin, 1913 ; Follain, 1999 ; Guérout, 1962, et tout récemment Lanceron, 2015.
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[9]
. Babeau, 1878 ; Calonne, 1883.
-
[10]
. Dupâquier, 1963, 1965 et 1969.
-
[11]
. Pour ne citer que le colloque de Rennes de 1999 sur les stratigraphies sociales : Jean-Pierre Jessenne, « La recomposition des différences sociales dans la France du Nord-Ouest par-delà la Révolution », p. 21-44 ; Jean Vassort, « Pour une approche des configurations sociales des campagnes : l’exemple des terroirs vendômois à la fin du xviii e siècle », p. 479-492 in Annie Antoine (dir), Campagnes de l’Ouest. Stratigraphie et relations sociales dans l’histoire, pur, Rennes, 1999, 552 p.
-
[12]
. Brigitte Maillard, Les Campagnes de Touraine au xviii e siècle. Structures agraires et économie rurale, Rennes, pur, 1998, 500 p.; Viaud, 2010.
-
[13]
. Moriceau, 1992.
-
[14]
. 1740, 1758 et 1789, dans la sous-série Z1G des Archives nationales.
-
[15]
. Viret, 2013, plus particulièrement les chapitres xiii et xiv.
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[16]
. La paroisse de Sancerre possède par intermittence deux collectes : celle de la ville même de Sancerre, et épisodiquement, celle de Chavignol. L’autre paroisse dotée de deux collectes est celle de Crézancy où l’on voit un hameau : Reigny, plus peuplé que le chef lieu où trône le clocher, agréger d’autres hameaux, domaines et lieux dits au sein d’une collecte indépendante.
-
[17]
. Christophe Sauvageon, Registre concernant le prieuré de Sennely. Le manuscrit du prieur de Sennely, [vers 1700], rééd. Marseille, Laffitte reprints, 1980, p. xxii-xxiii.
-
[18]
. Jean-Pierre Rocher, « Une spécificité agraire de la Puisaye. Les manœuvreries, petites exploitations complémentaires des métairies (xviii e-xix e siècle) », Histoire et Sociétés Rurales, 5, 1er semestre 1996, p. 97-110. Il est néanmoins possible de trouver des termes désignant des exploitations semblables dans les régions voisines comme la Touraine où Brigitte Maillard a étudié les borderies que l’on retrouve également en Poitou : Brigitte Maillard, op.cit., p.118-120 ; Louis Merle, La métairie et l’évolution agraire de la Gâtine poitevine, Paris, 1958, p. 194-195.
-
[19]
. « Les locatures ou manœuvreries sont de petites habitations auxquelles est annexée une étendue de terre ne dépassant pas quinze hectares. Les propriétés rurales d’une étendue supérieure sont considérées comme domaines ou fermes » : Usages locaux du département du Cher, Bourges, 1935 (chap. iv : « Des baux des biens ruraux », art. 101).
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[20]
. Jaudon, 2014.
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[21]
. Lanceron, 2015.
-
[22]
. Aujourd’hui Athis-Mons (Essonne), rôle retrouvé par Jean-Marc Moriceau avec celui de 1687, postérieur d’un siècle, pour la même paroisse : Arch. nat., Z2 1371 ; ibid., 1369. Lhaÿ, aujourd’hui L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) : Arch. nat. Z2 854.
-
[23]
. Mais dans ce cas avec un partage en deux lots entre la série B et la série C des Archives anciennes : Follain, 2008b.
-
[24]
. Rôle de taille de Saint-Satur, Arch. dép. Cher, E 19893.
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[25]
. Arch. dép. Cher, C358-475.
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[26]
Les paroisses de Couargues et Thauvenay intègrent en effet l’élection de La Charité en 1696 après la reformation de celle-ci.
-
[27]
Sury-en-Vaux, rôle de 1693.
-
[28]
Nouveau Code des Tailles, 1600, 1634, 1643, 1663, 1673.
-
[29]
Arch. dép. Cher, C 390.
-
[30]
Guerout, 1962, p. 145-368.
-
[31]
Follain, 2008c.
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[32]
Follain, 2008c.
-
[33]
Arch. dép. Cher, E 19916, mémoire du 2 février 1639.
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[34]
Ces « deniers aliénés » ne sont qu’une manoeuvre fiscale compensant le détournement des droits normaux des collecteurs, auprès d’autres bénéficiaires, par un forfait de 5 livres de déduction leur propre cote. L’opération, qui ne coûte rien à la monarchie, revient à répartir le manque à gagner sur les autres taillables. Pour plus renseignements: Antoine Follain, « L’assiette et collecte de la taille… », in Follain et Larguier, 2005.
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[35]
« Maneuvre » selon la graphie des rôles considérés ici, désigne ici le « manoeuvre », c’est-à-dire le petit exploitant pourvu d’une « locature » ou d’une « manoeuvrerie » en propriété ou en location.
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[36]
Associés.
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[37]
Communs : associés ou consorts, dans le cadre d’une communauté d’exploitants.
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[38]
Meunier en berrichon.
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[39]
Nouveaux contribuables inscrits depuis le premier rôle.
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[40]
Guerout, 1962.
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[41]
Charrue de labour : ancien terme venu du Moyen Âge pour désigner la superficie exploitée en une année par un train de labour (ici des boeufs).
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[42]
L’aîné.
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[43]
Exempts de taille.
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[44]
Arch. nat., NI Cher 3, plan du comté de Sancerre par Barbier, 1674.
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[45]
Jacquart, 1975, p. 204.
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[46]
Menetou-Râtel (Cher).
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[47]
En Berry la « locature » désigne une unité de petite exploitation agricole équivalente à la « manoeuvrerie ».
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[48]
Le rôle distingue le « locataire » détenteur de sa petite exploitation (qualifié « locataire chez lui » ou « à lui ») de celui qui la loue en fermage ou en métayage (qualifié de « locataire à autrui). Pour autant la plupart des « locatures » sont chargées de rentes.
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[49]
Sancerre.
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[50]
Le nom actuel de Gardefort avait pour nom primitif : Asnière. Par la suite il reçut l’appellation d’Asnière-Gardefort jusqu’au xixe siècle.
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[51]
Pour Champguillon, hameau au nord-est de Thauvenay (erreur du rédacteur).