Couverture de G2000_381

Article de revue

Analyse structurelle du réseau d’innovation biopharmaceutique en Ile-de-France

Pages 17 à 29

Notes

  • [1]
    Centre national de la recherche scientifique.
  • [2]
    Commissariat à l’énergie atomique.
  • [3]
    Service hospitalier Frédéric Joliot.
  • [4]
    Institut national de recherche en informatique et en automatique.
  • [5]
    Dans l’analyse sociale des réseaux, trois typologies de centralités sont identifiées : la centralité de degré, celle de proximité et celle d’intermédiarité. Ces trois types de centralité sont liés à la notion de pouvoir dans les organisations. La majorité des études ont porté sur la centralité de degré ou la centralité d’intermédiarité (travaux de Brass et Burkhardt, 1992).
  • [6]
    Programme de reconstitution et de visualisation des réseaux.

Introduction

1Au cours des dernières décennies, le secteur biopharmaceutique a connu une succession de révolutions scientifiques et de paradigmes évolutifs, de la thérapeutique instinctive à la biotechnologie moléculaire. Cette dynamique a eu un impact direct sur la structure organisationnelle et d’innovation du secteur (Casadella et Tahi, 2017). A l’instar du secteur manufacturier, le secteur biopharmaceutique repose de plus en plus sur le triptyque innovation-produit-service rendant, de ce fait, plus complexes les choix stratégiques et organisationnels qui soustendent ses systèmes d’innovation (Voisin, Ben Mahmoud-Jouini et Edouard, 2004).

2Au sein du secteur biopharmaceutique, les principaux acteurs ont dû repenser leurs réseaux d’innovation pour améliorer leur efficacité, ce qui a nécessité la création de réseaux d’alliances (plus) complexes et différenciés, appelés aussi stratégies interentreprises (SIE). À cet égard, la nouvelle organisation de l’innovation dans le secteur autour des alliances a considérablement évolué et s’est déplacée progressivement vers des clusters plus complexes et plus performants (Depret et Hamdouch, 2012).

3Dans cet article, nous tenterons de comprendre et d’analyser la structuration de ces réseaux d’alliances au sein de l’industrie biopharmaceutique d’une des régions les plus dynamiques dans ce domaine, la région Ile-de-France. A travers une étude empirique que nous avons menée sur la période 2005/2016, nous avons réussi à dresser une cartographie de la nature de ces alliances, notamment de leurs acteurs. Notre choix de se baser sur les projets collaboratifs nous a permis de mesurer la place, l’importance et les connexions de chacun de ses acteurs dans la performance du réseau auquel il appartient.

1 – Caractérisations du cluster d’innovation de l’industrie biopharmaceutique de la région Ile-de-France

Un cluster fortement impulsé par les acteurs institutionnels

4Les pouvoirs publics de la région Ilede-France, dans une optique de promotion de la région et de valorisation des compétences régionales, ont mis en place une structure de labellisation du cluster de la région sous le nom de Medicen. L’objectif de cet encadrement est de consolider les projets à fort potentiel d’innovation dans le domaine biomédical, en positionnant la recherche translationnelle en santé au cœur de la stratégie, afin de jouer un rôle fédérateur de compétences et de moyens, la priorité étant de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la région francilienne dans le domaine de la recherche biomédicale. L’ambition première de cette structure de gouvernance est de hausser le cluster au rang de premier pôle européen dans le domaine de l’innovation thérapeutique.

5Au cœur de la région Ile-de-France, le cluster bénéficie de la participation des plus grandes entreprises du médicament et des technologies de la santé, de la plus forte concentration française de chercheurs en biotechnologie, d’établissements hospitaliers et universitaires ainsi que d’un engagement total de l’Etat, de la Région Ilede-France et des collectivités territoriales.

Un tissu industriel important

6Près de 830 entreprises pharmaceutiques, fabricants de dispositifs médicaux et entreprises de biotechnologies, employant plus de 45 000 personnes sont présentes dans la première région européenne par le nombre d’entreprises du secteur pharmaceutique. Un nombre important de grands groupes pharmaceutiques ont leur siège ou leur filiale commerciale en Ile-de-France : Sanofi-Aventis, Servier, Ipsen, LFB (Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies), Pierre Fabre, GlaxoSmithKline, BioRad, etc.

7La région se situe au deuxième rang européen par le nombre d’entreprises du secteur « équipement médical » derrière la Bavière. S’agissant de l’imagerie biomédicale, par exemple, de grands groupes sont présents dans la région : Siemens Medical Solutions France, Guerbet, Philips France, GEHealthcare. En outre, on trouve une dizaine de PME spécialisées dans les produits et techniques associés, dont Imstar, Biospace, Echosens, Genomic Vision, Mauna Kea Technologies, Dosisoft, Segami, CIS Bio International Schering, etc.

Tableau 1

Axes de recherche du cluster de la région francilienne

Cluster Biopharmaceutique de la Région Ile-de-France
Domaines sectoriels : Hautes technologies pour la santé et les nouvelles thérapies
5 grands axes de R&D : Le diagnostic biologique, imagerie médicale, biothérapies et molécules, techno-thérapies et santé numérique
3 principaux domaines pour lesquels les besoins diagnostiques et thérapeutiques restent importants : 1 – les cancers, 2 – les maladies neurodégénératives, sensorielles et psychiatriques, 3 – les maladies infectieuses

Axes de recherche du cluster de la région francilienne

Des centres de recherche publics et des universités dynamiques

8Plus de 40% des forces de la recherche publique française dans le domaine de la santé sont concentrées dans la région francilienne. On y trouve la moitié des unités de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), organisme français entièrement dédié à la recherche biomédicale et à la santé, près de 2 300 chercheurs du CNRS [1] et du CEA [2], dont le SHFJ [3] constitue, au sud de Paris, un plateau d’imagerie médicale sans équivalent dans le monde. Sont également membres : les plus prestigieux instituts de renom international (Pasteur en infectiologie, Curie et Gustave Roussy en cancérologie) et l’Inria [4].

9Enfin, on dénombre neuf universités franciliennes disposant de cursus complets dans le domaine des sciences du vivant, deux Ecoles normales supérieures et plusieurs écoles d’ingénieurs qui ont pris en compte l’approche de la complexité du vivant dans leurs enseignements et leurs recherches.

10L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) constitue, en Europe, le plus important réseau hospitalier avec 39 hôpitaux et 24 000 lits ; c’est le premier promoteur institutionnel d’essais cliniques en France. 90% des entreprises spécialisées dans la conduite d’essais cliniques (CRO : Contract Research Organizations) exerçant en France se trouvent en Ile-de-France, dont les dix premières mondiales (MDS Pharma Services, PPD, Quintiles…).

Tableau 2

Acteurs du cluster de la région francilienne

Groupe d’acteurs du clusterNombre d’acteursActeurs
Grands laboratoires pharmaceutique14Sanofi-Aventis, Bio-Rad France, Guerbet, LFB, Ipsen…
PME < 250175Ariana Pharma, Cellectis, Biospace med, DNA Therapeutics, Hybrigenics…
Universités et centres de recherche50Inserm, CNRS, CEA, Ecole Centrale Paris, Institut Pasteur, Universités Paris V, VI, XI…
Institutionnels et financeurs12Conseil Régional Ile-de -rance, DRIRE, ARD – Paris Ile-de-France, ANR…
Total251

Acteurs du cluster de la région francilienne

Source : Résultats de l’étude empirique

2 – Méthodologie de l’étude empirique

2.1 – Hypothèse de centralité d’un ou de plusieurs acteurs dans la structuration et la diffusion des connaissances au sein du cluster

11A travers cette hypothèse, nous postulons que la structuration d’un cluster d’innovation se construit autour d’un ou de plusieurs acteurs centraux [5] (Breschi et Lenzi, 2016). Ces acteurs influencent la circulation des connaissances, les relations entre les différents acteurs et donc façonnent l’articulation globale du cluster (Visser et Boschma, 2002 ; Sahut et al., 2014). Les grands laboratoires pharmaceutiques ont un rôle central de porteurs de projets de R&D et d’innovation. Nous déclinons cette hypothèse en trois points :

  1. La dynamique de centralisation est portée par les grands laboratoires pharmaceutiques (Big pharma). De par leurs capacités financières, ces acteurs développent plus de projets collaboratifs de type recherche appliquée que les petites et moyennes entreprises et arrivent à orienter les thématiques de recherches au sein du réseau. Ce positionnement central donne un pouvoir de contrôle et de diffusion des informations et des connaissances au sein du cluster. Braune et al. (2019) identifient 4 principaux objectifs justifiant ce type de financement : l’intérêt technologique visant à maîtriser les activités émergentes, le développement de brevets, une meilleure connaissance des marchés (Bustinza et al., 2019), et le développement et l’expérimentation de nouvelles pratiques de gestion interne et/ou externe.
  2. Les centres de recherches et les grandes universités se positionnent dans des dynamiques de propagation (nœud de passage). Ces acteurs développent des projets collaboratifs de type recherche fondamentale et constituent des lieux de passage obligatoires pour des raisons institutionnelles et de financement ;
  3. Un positionnement central permet à ces deux types d’acteurs de piloter la structuration et ainsi la morphologie du cluster d’innovation.

Figure 1

Nature de liens par type d’acteur : centres de recherche et grande université, Big Pharma

Figure 1

Nature de liens par type d’acteur : centres de recherche et grande université, Big Pharma

12Dans la littérature de l’analyse des réseaux, plusieurs approches sont mises en avant pour la construction des bases de données (Boschma et Ter Wal, 2011). Le réseau est considéré comme un ensemble de relations (liens) entre des acteurs (nœuds). L’analyse de réseau est l’outil permettant de visualiser le réseau et d’effectuer un certain nombre de mesures des relations à l’intérieur du réseau.

2.2 – L’analyse du réseau : l’approche par les projets collaboratifs

13La séquence méthodologique de l’analyse de réseau que nous avons menée a été divisée en quatre étapes-clés :

  1. La collecte des données afin de constituer la matrice relationnelle ;
  2. La définition des attributs des acteurs « nœuds » ;
  3. Le traitement des données via un logiciel d’analyse des réseaux ;
  4. L’interprétation des résultats et vérification des hypothèses.

14L’analyse de réseau permet d’avoir deux restitutions. En premier lieu, elle permet une visualisation via l’outil de restitution graphique. En deuxième lieu, le logiciel de traitement des données permet d’effectuer des calculs délivrant des données quantitatives sur les relations et le positionnement des acteurs.

15Les calculs du coefficient d’efficience permettent de distinguer les sous-réseaux, constitués par des groupes d’acteurs ayant des relations plus fortes entre eux qu’avec d’autres acteurs du réseau. Notre choix de privilégier l’approche par les projets collaboratifs s’est traduite par :

  1. Un travail de collecte de données (via des sources électroniques) qui permet d’accéder à une information exhaustive concernant les projets collaboratifs de R&D financés (même en petite partie) par un acteur public, une agence de financement ou labellisés par un pôle de compétitivité ;
  2. Une identification, pour chaque projet collaboratif, de l’acteur pilote du projet, porteur du projet et de chacun des autres acteurs (partenaires) impliqués.

Tableau 3

Exemples des projets collaboratifs labélisés « Medicen » de 2005 à 2016

Tableau 3
Année Nom du projet Thématique Objet Pilote/porteur de projet Partenaires 2008 GeSuRho Médecine moléculaire et cellulaire et neurosciences Biospace med Global Imaging On Line (GIOL) UMR 8005 : LBM (CNRS, Arts et Métiers Paris Tech), Ecole Centrale de Paris (MAS), AP-HP (Hôpitaux Robert Debré, Lariboisière, Pitié-Salpêtrière) Centre d’imagerie Alfred Bruneau 2009 INSPIRA Imagerie biomédicale, oncologie Dosisoft AS2I, Medasys, CEA List, les unités Inserm 605 et 836, le LPSC, le Cnam, l’Institut Gustave Roussy, l’Institut Curie 2015 Mammonext Imagerie Medicale GE Healthcare Axe systems, Silkan, CEA, Université de Nantes, Institut de cancérologie

Exemples des projets collaboratifs labélisés « Medicen » de 2005 à 2016

Source : Portefeuille des projets labellisés médicéen (www.medicen.org)

2.3 – La construction de la matrice relationnelle

16La matrice relationnelle est une matrice carrée composée des N acteurs/n acteurs (grandes firmes, PME, institutionnels/financeurs, centres de recherches et les universités) (Ascani et al., 2020). L’existence d’une relation entre deux acteurs est quantifiée avec une valeur allant de 1 à X (1 étant l’existence d’une seule collaboration sur un seul projet de R&D) ; 0 indique l’inexistence de relations de coopération entre les deux partenaires sur la période étudiée. Nous avons choisi comme objet déterminant de la relation des acteurs du cluster, l’existence d’une coopération sur un projet de R&D au sein même du cluster (Felzensztein, Gimmon et Deans, 2018). Les projets de R&D collaboratifs doivent respecter certains critères pour être intégrés dans la composition de la matrice relationnelle (labélisation par le pôle Medicen). Le travail complémentaire de collecte de données sur les acteurs des projets collaboratifs labellisés nous a permis de reconstituer d’autres projets de R&D collaboratifs dans la région Ile-de-France (Cf. Tableau 4).

Tableau 4

Matrice relationnelle N/n acteurs

Tableau 4
Bio-Rad France Guerbet Ipsen Sanofi-Aventis Servier Alpha chimicA Anaconda Pharma Area Time Logistics Ariana Pharma Bio-Rad France 0 0 0 1 0 0 0 0 1 Guerbet 0 0 0 1 0 0 0 0 0 Ipsen 0 0 0 1 1 0 0 0 0 Sanofi-Aventis 1 1 1 0 2 0 0 0 0 Servier 0 0 1 2 0 0 0 0 0 Alpha chimicA 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Anaconda Pharma 0 0 0 0 0 0 0 0 1 Area Time Logistics 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ariana Pharma 1 0 0 0 0 0 1 0 0

Matrice relationnelle N/n acteurs

3 – Résultats de l’analyse du réseau de l’Ile-de-France

17L’utilisation du logiciel Netdraw [6] nous permet de reconstruire le réseau des projets collaboratifs de la région Ilede-France. Les calculs des propriétés statistiques du réseau et de ses acteurs sont obtenus via le logiciel Ucinet.

3.1 – Résultats des tests de la structuration du cluster de la région Ile-de-France

18Les résultats présentés ci-après sont obtenus avec le logiciel Ucinet, logiciel développé spécialement pour l’analyse sociale des réseaux. L’objectif ici est de décrire la structure du cluster de la région Ile-de-France, définir la position des acteurs et ses liens, la structuration du cluster et tester les hypothèses énoncées précédemment.

19Un certain nombre de mesures sont nécessaires pour caractériser le réseau dans son ensemble :

  • Le nombre d’acteurs connectés (nœuds) : 164 ;
  • Le nombre de liens : 1778 ;
  • La distance géodésique moyenne entre deux nœuds : 2,3 ;
  • La densité du graphe (nombre de liens existants/nombre de liens possibles) : 6,7%.

La distance entre les acteurs du réseau

20La distance moyenne entre les acteurs dans le réseau est de 2,03 (Cf. figure 2). La fréquence des distances (effectif brut et pourcentage) apparaît ensuite. Une matrice donne les distances entre chaque nœud. Dans le premier tableau, le résultat de la ligne ; 4 600. 0,022’ signifie qu’il y a une distance de 4 liens présente 600 fois dans le graphique, ce qui représente 2% du total de nombre de distances entre les acteurs du réseau. La distance de 2 représente plus que 58% du nombre total des distances du réseau. La dernière ligne du tableau correspond à la distance la plus courte possible entre les acteurs les plus éloignés les uns des autres. Cette mesure est aussi appelée « diamètre ».

Figure 2

Distance entre les acteurs du cluster Ile-de-France

Figure 2

Distance entre les acteurs du cluster Ile-de-France

La densité

21La densité du réseau est de 8%. Cet indicateur permet de décrire le degré de connexion des acteurs à l’intérieur du réseau. La valeur de la densité est égale au nombre de liens réels divisé par le nombre de liens possible.

22La densité est calculée comme suit :

24Où m étant le nombre de liens dans le réseau, n’étant le nombre d’acteurs (nœuds). Le nombre maximal de liens est equation im10.

Figure 3

Densité des liens entre les acteurs du cluster Ile-de-France

Figure 3

Densité des liens entre les acteurs du cluster Ile-de-France

25Le résultat de la densité du cluster francilien montre que seules 8% des connections possibles sont réalisées. Au premier abord ce résultat donne une impression d’une structure de réseau peu dense, mais cet indicateur reste relatif et permet une comparaison entre plusieurs structures de réseaux.

3.2 – Visualisation du réseau de l’industrie biopharmaceutique dans la région Ile-de-France

26Partant d’une base globale de 257 acteurs identifiés (participant à des projets de R&D collaboratifs) et 72 projets de collaboration de R&D sur la période 2005 à 2016, on arrive à construire le réseau schématisé dans les figures 4 et 5. Le réseau obtenu est composé de 164 acteurs actifs (participant au moins à un projet de R&D collaboratif) sur la période 2005-2016 et de 1778 liens. Sur les 164 acteurs actifs, les petites et les moyennes entreprises représentent près de 70% de la structure globale, les grands acteurs pharmaceutiques et les centres de recherche, respectivement, 6,3% et 19,7% de la totalité du cluster. La visualisation de la structuration du cluster de la région francilienne montre une forte présence des PME. La localisation de ces acteurs dans le réseau est périphérique. Au centre du cluster, on retrouve des acteurs de taille importante : grands laboratoires pharmaceutiques, les grands centres de recherches publics et les grandes universités parisiennes. La distribution des 164 acteurs est comme suit : 9 grand laboratoires pharmaceutiques, 32 centres de recherche, 12 universités, 111 PME. De premier abord, cette structuration montre un réseau centralisé autour des très grands acteurs ; universités, centres de recherche et les grandes firmes pharmaceutiques, et un positionnement plutôt périphérique des acteurs de taille moins importante.

Conclusion

27L’analyse de la structure des réseaux, dont on connaît aujourd’hui le caractère dynamique et évolutif, permet, d’une part, d’étudier l’interdépendance des contraintes et des stratégies de chacun et, d’autre part, de développer des représentations graphiques dynamiques de l’organisation institutionnelle du secteur (Mason et Watts, 2012).

28Dans cette étude, la centralité directe d’un acteur dans le réseau est liée à sa capacité d’innovation intrinsèque à un moment donné, à la valeur de cette innovation pour l’ensemble des acteurs impliqués dans le secteur, et à sa capacité de détention d’un actif essentiel au processus d’innovation. Les acteurs occupant des positions centrales sont des lieux de passage obligés (instaurés, institutionnels, exemple : Inserm) ou des lieux de passage naturels (Sanofi, Servier…). L’innovation, à travers la centralité directe des acteurs, influence donc l’architecture globale du réseau.

29L’analyse structurelle du cluster francilien montre une architecture basée essentiellement sur la centralité des institutions publiques qui influencent directement le degré et la nature de l’innovation. Néanmoins, les grandes entreprises, quant à elles, constituent une part importante du réseau au travers du financement qu’elles assurent (Lantz et al., 2011).

Figure 4

Visualisation du réseau des projets de R&D collaboratifs en biopharmacie dans la région Ile-de-France (2005-2016)

Figure 4

Visualisation du réseau des projets de R&D collaboratifs en biopharmacie dans la région Ile-de-France (2005-2016)

Figure 5

Réseau des projets de R&D collaboratifs en biopharmacie dans la région Ile-de-France par type d’acteurs (2005-2016)

Figure 5

Réseau des projets de R&D collaboratifs en biopharmacie dans la région Ile-de-France par type d’acteurs (2005-2016)

Bibliographie

  • Ascani A., Bettarelli L., Resmini L., & Balland P.A., (2020). Global networks, local specialisation and regional patterns of innovation. Research policy, 49(8), 104031.
  • Belderbos R., Jacob J., & Lokshin B., (2018). Corporate venture capital (CVC) investments and technological performance : Geographic diversity and the interplay with technology alliances. Journal of Business Venturing, 33(1), 20-34.
  • Bessen J., Hunt R., (2007). An Empirical Look at Software Patents, Journal of Economics and Management Strategy, 16,157-89.
  • Boschma R.A., & Ter Wal A., (2011). Co-evolution of firms, industries and network in space. Regional studies, 45(7), 919-933.
  • Brass D.J., & Burkhardt M.E., (1992). Centrality and power in organizations, In N. Nohria & R. Eccles (Eds.), Networks and organizations : Structure, form, and action, Boston : Harvard Business School Press, 191-215.
  • Braune E., Lantz J-S., Sahut J-M., & Teulon F., (2019). Corporate venture capital in the IT sector and relationships in VC syndication networks, Small Business Economics, On-line, DOI : https://doi.org/10.1007/s11187-019-00264-4.
  • Breschi S., & Lenzi C., (2016). Co-invention Networks and productivity in US cities, Journal of urban economics, 92 (3), 66-75.
  • Bustinza O. F., Gomes E., Vendrell-Herrero F., & Baines T., (2019). Product-service innovation and performance : the role of collaborative partnerships and R&D intensity. R&D Management, 49(1), 33-45.
  • Calignano G., & Fitjar R., (2017). Strengthening relationships in clusters : How effective is an indirect policy measure carried out in a peripheral technology district. Annals of Regional Science, 59, 139-169.
  • Castellani D., Jimenez A., & Zanfei A., (2013). How remote are R&D labs ? Distance factors and international innovative activities. Journal of International Business Studies, 44(7), 649-675.
  • Casadella V., & Tahi S., (2017). Innovation policy, networking and globalization. Journal of innovation economics & management, 23, 3-11.
  • Casanueva C., Castro I., & Galán J. L., (2013). Informational networks and innovation in mature industrial clusters. Journal of Business Research, 66(5), 603-613.
  • Choi J, Sang-Hyun A., & Cha MS., (2013). The effects of network characteristics on performance of innovation clusters. Expert Systems with Applications, 40(11), 4511-4518.
  • Depret M-H., & Hamdouch A., (2012). Clusters and Networks and Entrepreneurship in Encyclopedia of Creativity, invention, innovation and Entrepreneurship, Carayannis E.G., Springer Reference, London, Vol. 1, 212-224.
  • Djellal F., & Gallouj F., (2015). Taking into account hidden innovation in innovation networks : the role of public-private innovation networks in services. Halshs-01191137.
  • Downs James B., & Velamuri Vivek K. (2016). Business model innovation opportunities for biopharmaceutical industry : A systematic review. Journal of commercial biotechnology, 22(3), pp.19-63.
  • Felzensztein C., Gimmon E., & Deans K.R. (2018). Coopetition in regional clusters : Keep calm and expect unexpected changes. Industrial Marketing Management, 69, 116-124.
  • Gay B., & Dousset B., (2004). Analyse par cartographie dynamique de l’effet de l’innovation sur la structure des réseaux d’alliances dans l’industrie des biotechnologies : application au domaine des anticorps thérapeutiques. Actes du colloque VSST, Toulouse 25-29 octobre.
  • Kindström D.,& Kowalkowski C. (2014). Service innovation in product-centric firms : A multidimensional business model perspective. Journal of Business & Industrial Marketing, 29 (2), 96-111.
  • Kowalkowski C., Gebauer H., & Oliva R. (2017). Service growth in product firms : Past, present, and future. Industrial Marketing Management, 60, 82-88.
  • Lafuente E., Vaillant Y., & Vendrell-Herrero F., (2018). Territorial servitization and the manufacturing renaissance in knowledge-based economies. Regional studies, 53, 313-319.
  • Lantz, J., Sahut, J. & Teulon, F. (2011). Capital risque industriel et innovation technologique. Gestion 2000, 4(4), 103-118. https://doi.org/10.3917/g2000.284.0103
  • Maffioli A., Pietrobelli C., & Stucchi R., (2016). The Impact Evaluation of Cluster Development Programs : Methods and Practices. Washington D.C. : Inter-American Development Bank.
  • Mason W., & Watts DJ. (2012). Collaborative learning in networks, PNAS January 17, 109 (3), 764-769.
  • Sahut, JM., Peris-Ortiz, M. Small business, innovation, and entrepreneurship. Small Business Economics, 42, 663-668. https://doi.org/10.1007/s11187-013-9521-9
  • Visser E.J., Boschma R., (2002). Clusters and Networks as Learning Devices for Individual Firms. Euram conference on Innovative Research in Management, May 9-11, 2002, Stockholm, Sweden.
  • Voisin C., Ben Mahmoud-Jouini S., Edouard S., (2004). Les réseaux, dimensions stratégiques et organisationnelles. Collection Recherche en Gestion, Economica.

Mots-clés éditeurs : alliances, industrie biopharmaceutique, réseaux d’innovation, clusters d’innovation, projets collaboratifs, analyse des réseaux

Date de mise en ligne : 11/05/2021

https://doi.org/10.3917/g2000.381.0017

Notes

  • [1]
    Centre national de la recherche scientifique.
  • [2]
    Commissariat à l’énergie atomique.
  • [3]
    Service hospitalier Frédéric Joliot.
  • [4]
    Institut national de recherche en informatique et en automatique.
  • [5]
    Dans l’analyse sociale des réseaux, trois typologies de centralités sont identifiées : la centralité de degré, celle de proximité et celle d’intermédiarité. Ces trois types de centralité sont liés à la notion de pouvoir dans les organisations. La majorité des études ont porté sur la centralité de degré ou la centralité d’intermédiarité (travaux de Brass et Burkhardt, 1992).
  • [6]
    Programme de reconstitution et de visualisation des réseaux.

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.14.85

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions