La pandémie liée au COVID-19 est la plus meurtrière qu’ait connue l’Europe depuis celle de la grippe espagnole en 1918. La Belgique a été particulièrement touchée par le virus puisqu’elle affichait le taux d’incidence le plus élevé à l’échelle mondiale pendant toute l’année 2020 avec plus de 20.000 décès attribués au COVID-19. Sur la base de données fournies par STATBEL et SCIENSANO, nous proposons une analyse de la surmortalité pendant les dix premiers dix mois de la pandémie du 1er mars au 31 décembre 2020, par comparaison aux années précédentes. Cette analyse montre que ce sont les plus âgés (85+) qui sont les plus touchés par la pandémie. Néanmoins, cette surmortalité diminue pour les personnes très âgées et semble s’estomper pour les centenaires. Il n’y a guère de différence selon le sexe tandis que l’impact négatif souvent mis en exergue de la résidence en maison de repos doit être relativisé. À ce jour, il n’existe pas d’explication qui puisse rendre compte de la meilleure survie des centenaires face au COVID-19. Nous en sommes réduits à émettre des hypothèses qui touchent aux effets de sélection au cours de leur vie séculaire, aux conditions de vie aux bas âges, à l’époque de la fin de la Grande Guerre ou encore, de façon plus spéculative, à l’exposition au virus de la grippe espagnole en 1918.
- centenaires
- longévité
- COVID-19
- mortalité
- grippe espagnole
Survival of Belgian centenarians in the face of the COVID-19 pandemic
The COVID-19 pandemic is the deadliest in Europe since the Spanish flu pandemic of 1918. Belgium has been particularly affected by the virus, with the highest incidence rate worldwide for the whole of 2020, with more than 20,000 deaths attributed to COVID-19. Based on data provided by STATBEL and SCIENSANO, the Belgian institutions in charge of providing official statistics, we propose an analysis of the excess mortality during the first ten months of the pandemic, from March 1 to December 31, 2020, compared to previous years. This analysis shows that the oldest people (85+) are the most affected by the pandemic. However, this excess mortality is lower for very old people and seems to disappear for centenarians. There is no remarkable difference by sex, while the often-highlighted negative impact of living in a nursing home must be questioned. To date, there is no explanation for the better survival rate of centenarians in the face of COVID-19 and we are limited to hypothesizing that selection effects during their long lives may have had an impact, such as the living conditions in the first years of their life, the period at the end of the Great War and, more speculatively, exposure to the Spanish flu virus in 1918.
Mots-clés éditeurs : centenaires, COVID-19, mortalité, longévité, grippe espagnole
Mise en ligne 31/12/2021
https://doi.org/10.3917/gs1.166.0185Cet article est en accès conditionnel
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