Avec le vieillissement de la population, la question des soins aux personnes dépendantes devient cruciale. « Vieillir sur place », c’est-à-dire en logement privé « dans la communauté », plutôt qu’en maison de retraite « dans une communauté », semble l’option préférée par la plupart des individus. Nous étudions les décisions de logement des 65 ans et plus en utilisant 5 vagues de l’enquête SHARE (Survey on Health Ageing and Retirement in Europe) dans 11 pays.
Nous nous concentrons sur les effets des ressources économiques, c’est-à-dire du revenu, de la richesse financière et immobilière, ainsi que du niveau d’éducation. À niveau observé égal de santé, de handicap, de situation familiale et de logement, un déménagement en maison de retraite est moins probable pour les plus éduqués ou les plus riches. Ce « constat objectif » ex post corrobore la préférence habituelle pour une vie « dans la communauté ». Les effets sont encore plus significatifs lorsque l’on ne prend pas en compte le facteur invalidité, ce qui met en évidence la corrélation entre statut socio-économique et perte d’autonomie chez les personnes âgées. Pour les très âgés, en fin de vie, le passage en institution ne semble dépendre que de l’état de santé ou du degré de perte d’autonomie.
Ces effets diffèrent selon le pays, sans que le lien avec l’organisation des soins soit particulièrement clair. Pour satisfaire ce désir de « vieillir sur place », il faudra adapter logements et quartiers, organiser et financer les soins à domicile, adapter les Ehpad aux handicaps lourds et à la fin de la vie.
Housing choices of the over sixty-fives in Europe: Ageing in the community or in a community?
As our population ages, the issue of long-term care delivery becomes crucial. “Ageing in place,” in the community, is supposed to be the preferred option, as opposed to living in a community, such as a nursing home. We study the housing choices of over sixty-fives using five waves of the Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe (SHARE) in eleven countries.
We concentrate on the effects of economic resources in a broad sense, including income, financial and housing wealth, and education. For given observed levels of health, disability, living arrangements, or housing conditions, the more educated or the wealthy are less likely to move into a nursing home. This ex-post “objective check” corroborates that the preferred option is to live in the community. However, the effects are more significant if we do not control for disability, pointing to the correlation of socioeconomic status and disability in old age. Besides, for the oldest old, moving to residential care is only linked to health and disability. The differences between countries do not point to any obvious link to long-term care organization.
The desire to “age in place” is likely to continue in the future. Hence the necessity to adapt homes and neighborhoods, organize and finance home care, and adapt nursing homes to cater for severely disabled people or those close to the end of their lives.
Mots-clés éditeurs : mobilité résidentielle, vieillissement, politiques publiques, choix de logement, soins de santé
Mise en ligne 27/09/2021
https://doi.org/10.3917/gs1.165.0125Cet article est en accès conditionnel
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