Notes
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[1]
Le terme « personnes âgées » est ici entendu comme des personnes de plus de 60 ans, conformément au cadre légal dont relèvent les logements-foyers.
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[2]
La loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement a établi la mutation des logements-foyers désormais appelés « résidences autonomie ». Cet article s’appuyant sur un travail de terrain antérieur à cette évolution législative, nous avons choisi de conserver le vocable de « logements-foyers » correspondant à la réalité étudiée lors de l’enquête.
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[3]
À noter que cet article s’appuie majoritairement sur les données issues des entretiens avec les personnes âgées et les responsables d’établissement. Les résidents rencontrés (7 hommes et 17 femmes dont 4 couples) sont âgés de 81 ans en moyenne et ont une ancienneté moyenne au sein de la résidence de 5 ans et 7 mois. Ils appartiennent à des catégories socioprofessionnelles diverses (ouvrier qualifié, commerçant, femme au foyer, cadre, etc.) illustrant la diversité de la population accueillies dans les établissements de l’association. Tous habitaient précédemment au sein d’un domicile « ordinaire ».
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[4]
Nous utiliserons ainsi indifféremment les termes de « logement-foyer » et d’« établissement » pour désigner les logements-foyers.
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[5]
Le GMP permet de mesurer la dépendance globale d’un établissement au regard de la population qu’il accueille et le GIR permet de « catégoriser » les personnes en fonction des différents stades de perte d’autonomie à l’aide de la grille Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources (grille AGGIR).
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[6]
Le décret n°2016-696 du 27 mai 2016 présente l’ensemble des mesures relatives à l’évolution des logements-foyers en résidences autonomie, dont les conditions d’attribution du forfait autonomie.
-
[7]
Enquête menée par la Direction de la Recherche des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) recueillant des informations sur l’activité des établissements médico-sociaux accueillant les personnes âgées. Lancée pour la première fois en 1985, cette enquête est maintenant réalisée tous les quatre ans. La dernière enquête réalisée porte sur l’année 2011.
-
[8]
Les noms des personnes rencontrées ont été modifiés pour s’assurer de la garantie de l’anonymat.
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[9]
Dans l’association enquêtée, on parle de « responsables » d’établissement et non de directeurs. Nous avons choisi de conserver ce vocable de terrain pour traduire l’organisation interne des structures.
Introduction
1Les parcours résidentiels des personnes âgées [1] relèvent-ils uniquement de choix personnels ? La décision de mobilité est issue de questionnements singuliers et ancrés dans un moment du parcours de vie. La notion même de « parcours » implique qu’il est essentiel de considérer les trajectoires de mobilité sur l’ensemble de l’historique résidentiel des personnes. Les logiques de choix résidentiels peuvent se comprendre uniquement si elles sont situées dans l’histoire des lignes auxquelles elles se rattachent (Bonvalet, 2010). Le contexte familial et les expériences acquises au cours du cycle de vie constituent des facteurs explicatifs majeurs de la mobilité au grand âge. Pour autant, ces choix résidentiels ne dépendent pas uniquement des parcours individuels. Ils sont également fonction de facteurs de deux ordres : les ressources et contraintes objectives, et les mécanismes sociaux façonnant les attentes, les jugements, les attitudes… (Grafmeyer, 2010). Ces décisions sont donc socialement construites. Mais quelle est la part d’influence des pouvoirs publics sur les choix résidentiels au grand âge ?
2Cet article vise à comprendre les choix d’entrée en logements-foyers [2] et à analyser ces décisions individuelles au regard des orientations politiques relatives à l’habitat des personnes âgées. Après une présentation des logements-foyers et des politiques publiques les concernant, les motifs d’entrée pour ce type d’établissements seront présentés. Puis seront étudiées les limites de cette offre constituant des sources de blocage pour un emménagement dans ces habitats.
Méthodologie
3Les matériaux mobilisés ici sont issus de données qualitatives recueillies lors d’un travail de thèse réalisé dans le cadre d’une CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la Recherche) avec l’AREFO (Association Résidences et Foyers), gestionnaire de 35 logements-foyers sur toute la France. Le terrain de recherche initial a été circonscrit à quatre résidences de l’AREFO ayant des caractéristiques diverses. Elles sont implantées soit au cœur de grandes agglomérations, soit en banlieue proche de centres urbains. Elles se situent à proximité des commodités et services. Les redevances, l’équivalent du loyer pour les résidents, s’élèvent, pour un studio, de 630 à 950 euros en fonction de la résidence et de sa localisation. Des entretiens semi-directifs ont été menés avec des résidents (24 personnes), des personnes inscrites sur les listes d’attente des établissements (6 personnes), des professionnels (25 salariés) et des institutionnels (14 personnes) [3]. À cela s’ajoutent des observations réalisées dans différents établissements et un recueil de données internes à l’association gestionnaire (statistiques, recommandations de bonnes pratiques, projets d’établissement, rapports d’évaluation interne et externe…). En complément, une analyse des rapports politiques et des textes de loi concernant les logements-foyers a été réalisée.
4Pour le chercheur, une immersion dans la vie quotidienne d’un gestionnaire de logements-foyers en tant que salarié en poste au siège social offre un accès privilégié au terrain d’enquête et permet d’avoir un regard précis sur les enjeux du secteur et les positionnements des différents acteurs. Pour autant, le terrain de recherche étant cantonné à un seul gestionnaire ayant un projet associatif spécifique et un fonctionnement interne propre, il n’illustre pas la grande hétérogénéité du secteur. Ainsi, d’autres gestionnaires ont été rencontrés afin de confronter les premiers résultats obtenus à la réalité vécue par d’autres établissements.
Le contexte spécifique des logements-foyers
5Le logement-foyer est un établissement médico-social accueillant des personnes de plus de 60 ans et autonomes, c’est-à-dire pouvant accomplir les tâches de la vie quotidienne et ne présentant pas de trouble cognitif particulier, caractéristique le différenciant des Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD). Il permet aux personnes de bénéficier d’un logement privatif mais aussi d’espaces collectifs. Dans un cadre sécurisé (télésurveillance ou personnel présent 24h/24), les résidents disposent de services facultatifs (animation, restauration, blanchisserie, etc.). En 2011, les logements-foyers représentent 15 % de l’offre d’accueil pour les personnes âgées en proposant 108 340 logements répartis dans 2 233 établissements (Volant, 2014). Ces habitats, situés entre le domicile ordinaire et l’établissement collectif, ont été créés en 1957 dans le contexte de reconstruction d’après-guerre. La volonté politique d’alors était d’offrir des logements décents à la population âgée.
6Une contextualisation historique permet d’appréhender un changement d’approche paradigmatique depuis la création des logements-foyers (Argoud, 2008). À l’origine, ils relevaient uniquement du secteur de l’habitat, puis leur rattachement au secteur médico-social a été initié avec leur inclusion dans la loi-cadre « médico-sociale » votée en 1975. Leur double appartenance aux secteurs de l’habitat et du médico-social est confirmée avec la réforme de la tarification en 1997, puis avec la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Aujourd’hui, la loi d’adaptation de la société au vieillissement amorce un nouveau tournant politique pour ces habitats, notamment en changeant leur appellation actuelle en « résidences autonomie » et en leur confiant de nouvelles missions de prévention du vieillissement et de préservation de l’autonomie. Restant rattachées au secteur médico-social, elles conservent l’obligation de mettre en place les outils définis par cette réglementation.
7Ces arbitrages politiques ont des conséquences concrètes sur le fonctionnement de ces structures et sur le quotidien des professionnels et des résidents. En appartenant à la catégorie des établissements médico-sociaux [4], les logements-foyers sont soumis à diverses obligations réglementaires. Avant la réforme de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, et donc au moment de l’enquête de terrain, ils devaient respecter une limite d’accueil de personnes en situation de perte d’autonomie ne dépassant pas un GIR Moyen Pondéré [5] (GMP) de 300. Dorénavant, les résidences autonomie peuvent accueillir des personnes relevant des Groupe Iso Ressources (GIR) 1 et 2 dans une limite de 10 % de la capacité autorisée et des personnes en GIR 1 à 3 à hauteur de 15 %. En cas de perte d’autonomie importante des résidents entraînant un dépassement de ces seuils, ces structures ont l’obligation de proposer aux personnes concernées un accueil dans un EHPAD ou dans une petite unité de vie sous un délai d’un an maximum. Désormais, elles ont la possibilité d’admettre à l’entrée des personnes relevant du GIR 4, sous réserve de l’avoir prévu dans leur projet d’établissement et d’avoir conclu des conventions de partenariats avec un EHPAD et des professionnels de santé. Alors que le législateur estimait que les logements-foyers n’avaient pas vocation à accueillir des personnes en perte d’autonomie de façon pérenne, la possibilité est laissée aux résidences autonomie de loger ce type de public dans une proportion limitée. La loi annonce également la mise en place d’un « forfait autonomie » visant à financer des actions de prévention [6].
8D’après les résultats de l’enquête Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées (EHPA) de 2011 [7], 54 % des personnes quittant un logement-foyer rejoignent une maison de retraite (hors personnes décédées). Est-ce que ces changements législatifs vont influer sur les parcours résidentiels des résidents ? Il est encore trop tôt pour pouvoir analyser les effets de la réforme des résidences autonomie et pour mesurer leurs impacts sur les trajectoires individuelles. En revanche, les obligations de fonctionnement relevant de la réglementation médico-sociale sont-elles perçues par les résidents ? Si oui, est-ce là un gage de services de qualité, favorisant l’entrée dans ce type d’habitat ? Est-ce que les politiques d’accueil des personnes en perte d’autonomie ont un impact sur les parcours résidentiels ?
L’entrée en logement-foyer : un choix réfléchi et assumé
Le choix du logement-foyer : la résultante d’une multitude de facteurs
9D’après les statistiques figurant dans le rapport d’activité de l’AREFO, en 2014 le premier motif d’entrée dans une résidence de l’association est le rapprochement familial pour 40 % des résidents accueillis. Le second motif est la sécurité physique pour 27 % des résidents et le troisième la recherche de contact humain pour 11 %, à égalité avec le souhait de conserver de l’indépendance.
10Lors des entretiens réalisés auprès des résidents, la question « pourquoi avez-vous choisi d’habiter en logement-foyer » leur a été posée. Là encore, la recherche de la sécurité et le rapprochement familial sont les deux motifs d’entrée les plus fréquemment cités. Pourtant, au fil de l’entretien, les résidents évoquent toujours d’autres raisons complémentaires les ayant poussés à se tourner vers un logement-foyer (recherche de sécurité physique et matérielle, proximité des commerces, création d’un réseau de sociabilité, lieu de vie adapté à l’avancée en âge, disponibilité de services, accès à un logement propre et ayant une superficie plus facile à entretenir, etc.).
11Il n’est pas possible de définir un ordre de priorité entre ces différents facteurs de choix puisqu’ils varient d’une personne à une autre en fonction des parcours de vie et des situations. Cependant, force est de constater que les mêmes arguments sont évoqués dans tous les entretiens. Le choix de l’entrée en logement-foyer est toujours lié à un contexte d’ensemble regroupant divers facteurs. Même si celle-ci se fait suite à une situation d’urgence (décès du conjoint, perte de l’ancien logement, difficulté à se reloger…), les résidents évoquent une réelle prise de décision. Une enquête réalisée par la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (Cnav) portant sur les logements-foyers franciliens corrobore ces résultats en constatant que les résidents prennent eux-mêmes la décision d’entrer dans ces établissements et que les motifs évoqués sont multiples et imbriqués (Aouici et Gallou, 2016).
L’entrée en logement-foyer pour une recherche d’un cadre de vie adapté ?
12Il est important pour les personnes d’être situées à proximité des commerces, des transports et des différents espaces de convivialité (Pennec, 2013). Les résidents rencontrés confirment ce postulat puisque tous, à un moment où un autre de l’entretien, expliquent avoir accordé de l’importance au quartier d’implantation de l’établissement. Ce dernier est évalué en fonction de la proximité des commerces, de sa tranquillité, des transports en commun, des espaces verts, de la proximité des réseaux de connaissances…
13L’aspect général du bâtiment en lui-même a aussi une place d’importance dans le choix des personnes âgées. En ce sens, un couple de résidents explique :
« On a visité douze ou treize logements-foyers. Quand on est arrivé ici, déjà l’immeuble nous a plu. »
15À l’instar de ce qu’a pu observer le chercheur Jim Ogg pour les choix résidentiels des Britanniques, l’amenant à expliquer que « l’espace et la mobilité sont utilisés comme marques de prestige ou de standing » (Ogg, 2010, p. 95), les personnes insistent sur le fait que leur lieu de vie ne doit pas ressembler à une « maison de retraite ». Les résidents des logements-foyers cherchent ainsi à éviter d’être assimilés à la population âgée en habitant dans une « maison pour vieux ».
16Selon les discours recueillis, à la fois des personnes âgées et des professionnels, la visite du logement est un facteur déterminant pour l’entrée dans l’établissement. Paradoxalement, même si les studios proposés sont souvent jugés petits, les résidents souhaitent disposer d’un logement sans trop de surface pour s’assurer d’une facilité d’entretien. Comme dans le choix d’un domicile classique, la visite des appartements joue un rôle de « déclencheur » pour les personnes qui sont indécises. Une résidente explique qu’elle a longtemps hésité à rejoindre le logement-foyer. Mais, lors de la visite de l’appartement situé au dernier étage et disposant d’une baie vitrée, elle s’est rapidement décidée à déménager pour être certaine de bénéficier de cet appartement précis. À l’inverse, les personnes qui sont déjà déterminées et en attente qu’un logement se libère peuvent repousser leur entrée du fait de l’appartement qui leur est attribué : le choix de l’appartement en lui-même ayant plus d’importance que les services proposés par la structure.
17L’aspect du logement adapté à l’avancée en âge n’est pas cité comme un facteur de choix à l’entrée alors même que les personnes expliquent être à la recherche d’un logement répondant mieux à leurs besoins. C’est souvent lorsque des difficultés du quotidien apparaissent que les personnes évoquent l’adaptation du logement. Par exemple, lors de la visite de l’appartement la présence d’une baignoire n’a pas gêné cette future résidente :
« On visite et on ne voit rien, c’est vite fait une visite. […] Quand je suis arrivée, je ne pouvais pas me laver parce que je n’arrivais pas à me laver dans la baignoire. »
19Cet aspect n’a pas été anticipé. Mme Hubert a par la suite bénéficié des travaux ayant eu lieu dans l’établissement et a disposé d’une douche dans les mois qui ont suivi son installation.
20L’adaptation du cadre de vie passe aussi pour certaines personnes par la recherche de sécurité. Cette dernière peut être d’ordre matériel, comme pour un couple rencontré ayant subi un cambriolage dans leur pavillon alors qu’ils y étaient présents, ou elle peut concerner une attente de sécurisation corporelle. Dans ce cas, la présence d’une personne d’astreinte 24h/24 est un facteur influent.
21La création d’un réseau de sociabilité est aussi un critère de recherche cité par les résidents. L’entrée en logement-foyer est alors souhaitée pour éviter l’isolement et jouir d’un contact avec les membres du personnel et avec les autres résidents. Ce type de démarche concerne majoritairement les personnes déménageant dans le cadre d’un rapprochement familial et ayant laissé derrière elles leurs réseaux amicaux, ou les personnes veuves ayant des difficultés à conserver les liens précédemment tissés. Ces résidents sont particulièrement vigilants à l’atmosphère se dégageant de l’établissement et au projet de vie sociale proposé. Ainsi, la qualité du relationnel du responsable d’établissement [9] est souvent citée par les personnes âgées comme un élément important dans leur prise de décision.
22Dans ce même ordre d’idée, les personnes se renseignant sur différents lieux de vie visitent aussi bien des logements-foyers que des résidences avec services pour seniors sans faire de distinction particulière entre ces offres semblant relativement similaires. Le facteur de choix est lié ensuite au coût de l’offre, mais aussi à l’ambiance qui se dégage de la structure. Une personne inscrite sur liste d’attente explique avoir visité une résidence avec services mais qui, selon elle, ne dégageait pas une ambiance conviviale et familiale. Malgré des moyens financiers importants lui permettant de choisir l’offre la plus coûteuse, elle s’est orientée vers le logement-foyer pour y trouver une vie sociale qu’elle espère riche.
23À travers l’exposé synthétique de ces motifs d’entrée en établissement se vérifie le principe d’une « mobilité résidentielle d’ajustement ». Selon cette idée, les personnes âgées fragiles cherchent un logement accessible pour conserver leur autonomie (Caradec, 2010). Ainsi, le logement recherché doit à la fois rendre plus aisées les relations avec l’extérieur, mais aussi augmenter le sentiment de sécurité. En revanche, les résidents ne font pas mention d’une particularité du logement-foyer en tant qu’établissement médico-social. Les critères de choix sont similaires à ceux évoqués par les personnes résidant dans d’autres types d’habitat intermédiaires (Nowik et al., 2013) répondant à une logique de « mise à l’abri » liée au vieillissement et à son anticipation (diminution des capacités physiques…), à l’adaptation d’une situation jugée problématique (logement inadapté, isolé…) ou encore à la recherche d’un lieu favorisant l’épanouissement personnel.
Les limites de l’offre en logement-foyer
Des freins liés au contexte local
24L’entrée en logement-foyer n’est pas une solution adéquate pour tous du fait de l’hétérogénéité de la population âgée et de ses attentes. Même au sein du public pouvant être intéressé par ce type d’habitat, certaines limites apparaissent et peuvent aller jusqu’à en bloquer l’entrée.
25Comme pour un domicile ordinaire, des critères de choix tiennent au contexte local d’implantation de l’établissement. Si la structure est jugée trop éloignée des commerces, des transports ou située dans une zone urbaine peu valorisée, elle a plus de difficultés à attirer de nouveaux résidents. De même, le cadre bâti joue sur l’attractivité d’un établissement. Les responsables d’établissement font état de situations où des personnes étant très intéressées pour rejoindre le logement-foyer ont freiné leur admission car le bâtiment ne correspondait pas à leurs attentes (pas d’équipement internet, locaux collectifs mal entretenus…). La majorité des établissements ont été construits dans les années 1970 et 1980, les bâtiments devenus anciens nécessitent des travaux de rénovation et d’adaptation (Aouici et Gallou, 2013). Les autorités politiques ont pris conscience de cette urgence et la rénovation des logements-foyers figure comme point central dans la loi d’adaptation de la société au vieillissement. En 2014, les pouvoirs publics ont confié à la Cnav et à la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (Cnsa) la mise en œuvre d’un plan d’aide à l’investissement en direction des logements-foyers. Un appel à projets a permis de faire émerger 264 dossiers de demandes de rénovation parmi lesquels seuls 27 ont pu être subventionnés.
Un fort attachement au domicile historique
26Emménager en logement-foyer signifie aussi renoncer à son domicile précédent. Souvent pour les enquêtés, il s’agit d’une maison de famille ou d’un appartement chargé de souvenirs. Toutes les personnes rencontrées évoquent un fort attachement à ce domicile. Quitter ce domicile constitue une décision plus complexe qu’à d’autres âges de la vie car elle renvoie à l’expérience du vieillir (Aragau et Morel-Brochet, 2013). De plus, la maison individuelle, malgré ses contraintes, reste appréciée par les personnes âgées (Desprès et Lord, 2002). C’est aussi un attachement à un mode de vie qui est là revendiqué. Ce changement de domicile implique aussi pour certaines personnes de passer d’une maison individuelle à un habitat collectif, difficulté que pointent les responsables d’établissement. À l’inverse, les résidents provenant d’un immeuble HLM estiment améliorer leur cadre de vie et sont déjà familiers du fonctionnement en habitat collectif, ce qui facilite leur adaptation au sein du logement-foyer.
27Pour certaines personnes, être propriétaire de son logement permet une aisance temporelle venant atténuer la rupture pouvant être engendrée par une entrée en établissement (Billaud, 2013). En revanche, pour d’autres, ce statut constitue une difficulté face à l’entrée en logement-foyer. En plus de l’engagement affectif lié au domicile, la vente du bien immobilier demande du temps et de l’investissement aux personnes et à leur famille. Le capital issu de la vente n’est pas forcément utilisé pour financer la vie en établissement mais est conservé pour laisser un héritage aux enfants. Dans ce cas, les personnes qui jusqu’alors payaient uniquement les charges afférentes à leur logement doivent dorénavant s’acquitter d’une redevance mensuelle bien plus élevée.
Une offre de services hétérogène et parfois jugée insuffisante
28Les logements-foyers, alors même qu’ils sont tous soumis aux mêmes obligations réglementaires, affichent une grande diversité de services. Un rapport préparatoire à la loi d’adaptation de la société au vieillissement fait état de cette pluralité et préconise la mise en place d’un socle de prestations minimales que devront proposer les logements-foyers (DGCS, 2013). La loi suit cette préconisation en fixant par décret ce socle de prestations pouvant être internalisées ou externalisées (restauration, blanchisserie, animations, sécurité, actions de prévention…).
29Au-delà de ces prestations minimales, les responsables d’établissement rencontrés font état de la complexité à répondre aux attentes d’une nouvelle génération de personnes âgées. Ils constatent des freins liés de plus en plus souvent aux services proposés par la structure. Par exemple, la non-accessibilité au wifi ou à la fibre devient une source de blocage à l’entrée, alors que les « seniors » sont de plus en plus équipés en outils numériques (Gleizes et Burricand, 2015). La restriction d’accueil de personnes extérieures pour la nuit dans les logements des résidents, interdiction liée à des contraintes de sécurité, pose de plus en plus de problèmes à l’admission de nouveaux entrants. La présence de chambre d’hôtes est alors appréciée mais est jugée insuffisante par certaines personnes souhaitant recevoir leurs petits enfants pour la nuit ou voulant bénéficier d’une vie affective avec une personne extérieure à l’établissement. Les responsables font aussi état d’une nécessaire diversification de l’offre de service liée à l’évolution de la population accueillie. Ils souhaitent notamment développer des services liés à la prévention (ateliers mémoire ou prévention des chutes, activités physiques…) et ce en lien avec d’autres professionnels. Le forfait autonomie vise à répondre à ce besoin mais est jugé largement insuffisant par les fédérations du secteur en termes de moyens mis à disposition pour répondre à toutes les attentes remontées par les professionnels qui craignent alors de devoir augmenter la redevance des résidents pour financer les nouvelles missions de prévention données aux résidences autonomie (FEHAP, 2014 ; Uniopss, 2014).
30Pour autant, le logement-foyer s’adresse à une population âgée autonome. L’uniformisation des services et leur diversification doivent correspondre au public accueilli. L’environnement et le niveau de support proposé doivent correspondre au degré d’autonomie des résidents. En effet, si une personne dispose de trop de services, son environnement risque de devenir trop peu stimulant (Lord, 2010).
Une solution méconnue et connotée négativement
31Lors de la recherche d’un nouveau lieu de vie, les personnes âgées rencontrées connaissaient rarement l’offre proposée en logement-foyer. Elles tentaient de trouver une solution répondant à leurs nouvelles attentes, quelles qu’elles soient. C’est en se renseignant sur l’offre existante ou lors d’échanges avec des proches résidants eux-mêmes dans des logements-foyers qu’elles apprennent l’existence de ce type d’établissement. Par exemple, Mme Barbier, résidente depuis dix ans au moment de l’entretien, prend connaissance des logements-foyers au détour d’une conversation avec une de ses amies :
« Ses enfants lui ont trouvé ça elle me dit “viens me voir tu vas voir comme c’est bien” […] je ne savais pas ce que c’était, je lui ai demandé : ça consiste en quoi ? »
33Elle a visité l’établissement et elle a décidé d’y habiter estimant que les appartements proposés lui apporteraient plus de confort que le logement HLM qu’elle occupait. À l’image de l’amie de cette résidente, les enfants des personnes âgées jouent souvent le rôle d’informateur auprès de leurs parents. Souvent, ce sont les enfants qui réalisent seuls les premières visites avant de faire une « sélection » et de proposer ce type de solution à leur parent.
34D’autres personnes cherchant un nouvel habitat par elles-mêmes découvrent la formule des logements-foyers par le biais d’un tiers professionnel. Il s’agit souvent des interlocuteurs des caisses de retraite, car ces dernières disposent de conventions de réservation dans les établissements : un certain nombre de logements dans la structure est réservé prioritairement aux ressortissants de la caisse. D’autres résidents sont informés de l’existence des logements-foyers par l’intermédiaire de travailleurs sociaux. Mme Léger, mère de famille nombreuse, a dû quitter rapidement son appartement fourni par son dernier employeur. Elle a sollicité l’aide d’une assistante sociale pour trouver un nouveau domicile. Elle témoigne :
« Je voyais bien ce bâtiment quand je venais par ici mais je ne savais même pas ce que c’était. Voyez, bien souvent on habite à côté et on ne sait pas. […] C’est elle qui a cherché et qui m’a proposé ici. »
36Le logement-foyer souffre également d’une image négative. Le terme « foyer » est jugé défavorablement par certains responsables d’établissement et véhicule une image désuète et de précarité auprès du grand public. Une résidente témoigne :
« Foyer, ça fait comme si nous étions des indigents qui sommes recueillis dans un foyer, comme les SDF. »
38La nouvelle dénomination « résidence autonomie » a pour objectif officiel de valoriser ces structures en évitant cette connotation négative.
Un contexte financier contraint
39Les responsables d’établissement rencontrés ont le sentiment d’une paupérisation de la population âgée lors de ces dernières années. Ils estiment que les ressources des personnes auraient tendance à stagner, voire à diminuer, alors que le coût de la vie augmente. Ainsi, ils sont de plus en plus souvent dans l’obligation de refuser des dossiers d’entrée car les personnes postulantes ne disposeraient pas d’un reste à charge suffisant pour vivre. Statistiquement, en 2007, 45 à 50 % des résidents en logement-foyer ont un revenu mensuel inférieur à 900 euros et 5 % d’entre eux disposeraient d’un revenu mensuel supérieur à 2 300 euros. Ils sont moins souvent propriétaires d’un bien immobilier que les résidents en maison de retraite (Chazal, 2012).
40Dans ce contexte, le coût des redevances constitue un enjeu important pour rendre attractif et accessible le logement-foyer, structure relevant toujours du logement social. Un coût trop élevé peut être considéré comme une limite d’accueil puisque ces structures s’adressent initialement à des populations économiquement fragiles. Une responsable d’un Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) estime que le prix est l’un des inconvénients majeurs de la formule. Elle considère que « la redevance est chère par rapport au prix du logement classique. Et c’est pas accessible forcément à tout le monde ». Elle ne peut donc pas recommander cet habitat à tous ses administrés. Pourtant, les redevances appelées en logement-foyer sont calculées, non pas pour faire du profit, mais pour combler les coûts de fonctionnement de l’établissement. Les personnes âgées rencontrées estiment que le prix demandé est raisonnable vis-à-vis des services proposés et en comparaison avec des appartements classiques. Néanmoins, certains résidents font état de difficultés pour accéder aux activités payantes et pour gérer un budget serré et stagnant alors que les redevances augmentent annuellement.
41Les logements-foyers, du fait de leur composante sociale, permettent malgré tout l’accueil de personnes dans des situations d’urgence se voyant refuser l’accès à des logements classiques. Selon les conventionnements de l’établissement, les résidents peuvent avoir accès à des aides sociales de type allocation personnalisée au logement ou aide sociale départementale. À noter qu’en fonction des gestionnaires, ces fonctionnements sont divers. Selon le rapport d’activité de l’AREFO de 2014, les résidents disposent de ressources moyennes de 1 472 euros et les redevances s’élèvent en moyenne à 768 euros pour un studio. Seuls 26 résidents sur 2 611 touchent l’aide sociale et 13 % reçoivent l’aide personnalisée au logement. Pour les établissements gérés par les CCAS, la mensualité moyenne est de 600 euros. La moitié des résidents touchent une aide au logement et 16 % sont bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement (UNCCAS, 2012). Ces deux gestionnaires ne touchent pas la même population.
Conclusion
42Les personnes âgées ne choisissent pas la formule du logement-foyer en tant que telle mais parce que l’établissement qu’ils ont rejoint regroupait les critères de choix qu’ils s’étaient fixés. Ce n’est pas le modèle du logement-foyer en soi qui correspond aux attentes des personnes mais un lieu spécifique. Ainsi, les motifs d’entrée ne sont pas liés au statut d’établissement médico-social et sont relativement similaires à ceux prévalant au choix d’un domicile « ordinaire ». Les obligations réglementaires afférentes à ces habitats sont rarement connues et ne constituent donc pas un argument pour faire valoir la qualité de l’offre proposée. La grande méconnaissance des logements-foyers auprès du grand public implique que les personnes concernées par ces structures sont rarement au fait de leur statut et des différences que cela entraîne par rapport à d’autres habitats collectifs avec services pour personnes âgées autonomes.
43La définition des logements-foyers et de leurs missions, telles que pensées par les pouvoirs publics, entraîne néanmoins des conséquences concrètes sur le quotidien des résidents et des professionnels. Les personnes accueillies, bien que ne faisant pas état de ces spécificités lors de leur choix d’entrée en logement-foyer, constatent ces modalités de fonctionnement au cours de leur vie dans la résidence et, dans certains cas, cela peut les conduire à changer de domicile.
44En transformant les logements-foyers en résidences autonomie, la loi d’adaptation de la société au vieillissement amène à reconsidérer les liens entre l’action publique et les trajectoires individuelles. Les mesures développant leurs missions de prévention et préservation de l’autonomie associées à l’ouverture des établissements à de nouveaux publics risquent d’entraîner un changement du type de population accueillie. Les résidents pourront désormais continuer à habiter au sein de la structure, même en cas de perte d’autonomie. En accueillant des personnes en situation de « dépendance », ces établissements seront-ils toujours attractifs pour les personnes âgées les plus autonomes ? Les aménagements et l’augmentation de l’offre de services, qui seront souvent nécessaires pour répondre aux obligations des résidences autonomie, risquent d’engendrer des coûts supplémentaires pour les structures, nécessitant de réinterroger leur vocation sociale et leur capacité à accueillir des personnes aux revenus modestes (Aouici et Gallou, 2016). Ces évolutions, sources de nombreux questionnements, vont entraîner des changements dans les parcours résidentiels des personnes âgées, mais aussi des évolutions dans les pratiques des professionnels devant s’adapter aux exigences des résidences autonomie, aspects qu’il sera intéressant d’analyser.
Bibliographie
Références
- Aouici, S. et Gallou, R. (2013). À la redécouverte des logements-foyers. Cadrage, Études, recherches et statistiques de la Cnav, 25, 8.
- Aouici, S. et Gallou, R. (2016). Choisir de vivre en logement-foyer, entre indépendance et collectivité. Cadrage, Études, recherches et statistiques de la Cnav, 32, 8.
- Aragau, C. et Morel-Brochet, A. (2013). Partir ou rester : l’ancrage résidentiel périurbain à l’épreuve du vieillissement. Dans M. Membrado et A. Rouyer, Habiter et vieillir. Vers de nouvelles demeures (p. 105-119). Toulouse, France : Erès.
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Mots-clés éditeurs : logement-foyer, personnes âgées, résidence autonomie, parcours résidentiel, politiques publiques
Mise en ligne 29/03/2017
https://doi.org/10.3917/gs1.152.0129Notes
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[1]
Le terme « personnes âgées » est ici entendu comme des personnes de plus de 60 ans, conformément au cadre légal dont relèvent les logements-foyers.
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[2]
La loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement a établi la mutation des logements-foyers désormais appelés « résidences autonomie ». Cet article s’appuyant sur un travail de terrain antérieur à cette évolution législative, nous avons choisi de conserver le vocable de « logements-foyers » correspondant à la réalité étudiée lors de l’enquête.
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[3]
À noter que cet article s’appuie majoritairement sur les données issues des entretiens avec les personnes âgées et les responsables d’établissement. Les résidents rencontrés (7 hommes et 17 femmes dont 4 couples) sont âgés de 81 ans en moyenne et ont une ancienneté moyenne au sein de la résidence de 5 ans et 7 mois. Ils appartiennent à des catégories socioprofessionnelles diverses (ouvrier qualifié, commerçant, femme au foyer, cadre, etc.) illustrant la diversité de la population accueillies dans les établissements de l’association. Tous habitaient précédemment au sein d’un domicile « ordinaire ».
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[4]
Nous utiliserons ainsi indifféremment les termes de « logement-foyer » et d’« établissement » pour désigner les logements-foyers.
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[5]
Le GMP permet de mesurer la dépendance globale d’un établissement au regard de la population qu’il accueille et le GIR permet de « catégoriser » les personnes en fonction des différents stades de perte d’autonomie à l’aide de la grille Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources (grille AGGIR).
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[6]
Le décret n°2016-696 du 27 mai 2016 présente l’ensemble des mesures relatives à l’évolution des logements-foyers en résidences autonomie, dont les conditions d’attribution du forfait autonomie.
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[7]
Enquête menée par la Direction de la Recherche des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) recueillant des informations sur l’activité des établissements médico-sociaux accueillant les personnes âgées. Lancée pour la première fois en 1985, cette enquête est maintenant réalisée tous les quatre ans. La dernière enquête réalisée porte sur l’année 2011.
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[8]
Les noms des personnes rencontrées ont été modifiés pour s’assurer de la garantie de l’anonymat.
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[9]
Dans l’association enquêtée, on parle de « responsables » d’établissement et non de directeurs. Nous avons choisi de conserver ce vocable de terrain pour traduire l’organisation interne des structures.