Il est habituellement admis que le mot « snob » s’est popularisé à la suite de la publication en 1848 de The Book of Snobs, by One of Themselves par l’écrivain anglais William Thackeray. « Snob » viendrait de l’expression latine « sine nobilitate ». D’après Frédéric Rouvillois, auteur d’Histoire du snobisme (2008), Le Livre des snobs de Thackeray a largement contribué à donner au mot « snob » le sens qu’on lui connaît aujourd’hui. Il clarifie la notion de « snobisme » et constitue ainsi son acte de baptême. Le snobisme est selon Thackeray un mal se manifestant sous des formes diverses, mais se fondant toujours sur les mêmes antivaleurs : « donner de l’importance à des choses sans importance » et « admirer petitement de petites choses ».
En 1851, Arthur Schopenhauer rapproche le concept anglais de celui de « philistin » qui décrit une personne s’adonnant à des plaisirs creux. Le philistin,
Rien ne le réjouit, rien ne l’émeut, rien n’éveille son intérêt. Les jouissances matérielles sont vite épuisées ; la société, composée de philistins comme lui, devient bientôt ennuyeuse ; le jeu de cartes finit par le fatiguer. Il lui reste à la rigueur les jouissances de la vanité à sa façon : elles consisteront à surpasser les autres en richesse, en rang, en influence ou en pouvoir, ce qui lui vaut alors leur estime ; ou bien encore il cherchera à frayer au moins avec ceux qui brillent par ces avantages et à se chauffer au reflet de leur éclat (en anglais, cela s’appelle un snob)…