Nul débat n’a autant secoué les populations ultramarines ces dernières années que celui de la « vie chère ». Les émeutes en Guyane (2009), aux Antilles (2009), à Mayotte (2011 et 2018) et à la Réunion (2018) témoignent du profond sentiment d’injustice, lié aux écarts de prix persistants par rapport à la métropole, qui habite ces territoires déjà meurtris par le chômage et une relative pauvreté. L’objectif de cet article est de montrer que le problème des écarts de prix trouve pourtant une certaine « légitimité » du point de vue de la science économique. En nous appuyant sur l’approche de la vulnérabilité structurelle, et plus précisément sur son volet « exposition aux chocs », nous montrons que le fait d’entreprendre en Outre-Mer est associé à un ensemble de facteurs handicapants introduisant des surcoûts, une moindre productivité apparente de travail et un contexte de fortes incertitudes. Ces derniers limitent fortement la compétitivité et la productivité des firmes ultramarines, les rendant particulièrement exposées aux chocs exogènes et faisant d’un environnement à prix relativement élevés une condition de survie.
The high cost of living in French overseas departments as a consequence of their structural vulnerability : what do the stylized facts and the academic literature tell us?
With the recurrence of riots since 2009 in the French overseas departments (Guadeloupe, French Guyana, Martinique, Mayotte, and La Reunion), the “high cost of living” became one of the major subjects of interest for these economies together with unemployment and poverty. This article aims at showing that the persistence in price gaps between these territories and their metropolitan patron can be economically justified considering the concept of structural vulnerability. The high structural vulnerability of these French small islands, and especially their strong exposure to shocks, introduces numbers of handicaps for local firms generating several hidden costs, weak labour productivity, and an economic environment characterized by high uncertainty. These impediments dramatically increase their exposure to exogenous shocks, reducing their price-competitiveness and possibilities of productivity gains. In this context, a sufficient level of profitability for local firms requires a system of high prices.
- competitiveness
- cost of living
- hidden cost
- French overseas departments
- structural vulnerability
Mots-clés éditeurs : compétitivité, DROM, vulnérabilité structurelle, surcoûts, vie chère
Mise en ligne 04/02/2022
https://doi.org/10.3166/ges. 2021.0020