Dans le champ politique, il est coutumier d’opposer l’élection au tirage au sort, ce dernier étant souvent appréhendé comme une manière de régénérer une démocratie mise à mal par la professionnalisation de la politique et l’abstention (Bourdieu 1982 ; Hayat 2019). À côté d’études exclusivement consacrées à l’élection et à la démocratie représentative, de nouvelles approches envisagent les relations entre le tirage au sort et la démocratie participative dans une perspective historique en explorant leurs potentialités politiques au présent (López-Rabatel et Sintomer 2019). En ce sens, l’élection ne suffirait plus à garantir le caractère démocratique des institutions de l’État parlementaire et le recours au tirage au sort laisse espérer une « revitalisation » démocratique (Fishkin 2018). Dans Principes du gouvernement représentatif, Bernard Manin distingue l’élection du tirage au sort : selon la pensée politique aristotélicienne, la première correspond au régime aristocratique alors que le second est identifié au régime démocratique (Manin 1995). Cette opposition principielle a été élaborée rétrospectivement par la philosophie politique dans sa tradition occidentale à partir d’Aristote, en particulier dans La politique. Opposés en tant que principes politiques, ces modes de désignation le sont également dans les travaux académiques.
Dans la tradition anglophone, les travaux sur les élections s’inscrivent à la fois dans les electoral studies qui appréhendent les comportements électoraux à l’aune de la psychologie sociale ou de la théorie des jeux …
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