« Au moment où la France s’apprête à voter une loi de santé qui prévoit davantage de prévention, de démocratie en santé et conforte les [agences régionales de santé] dans leurs missions, le Québec centralise son système de santé, avec une concentration importante des centres de décision au ministre de la Santé et des Services sociaux. Cette réforme risque-t-elle de creuser les écarts entre les groupes de la population et d’aggraver les inégalités sociales de santé ? […] Il faudra beaucoup de résilience et d’innovation pour saisir les opportunités offertes par le changement et pour réinventer l’organisation de la santé publique au Québec. C’est souvent en temps de crise que des initiatives de solidarité, des projets créateurs et des idées innovantes voient le jour. La mobilisation est en marche de même que la consolidation des liens et des coopérations sur les plans canadien et international, notamment avec la France. »
Depuis plusieurs décennies, la récurrence des discours publics sur les « crises » des systèmes de santé en Europe et en Amérique du Nord va de pair avec la montée des discours sur le rôle central de la « santé publique » et de la « démocratie en santé » dans l’action publique et la lutte contre les inégalités sociales de santé. Les discours qui ont accompagné la crise sanitaire et sociale liée à l’épidémie de Covid-19 en sont un exemple particulièrement saillant. Ce contexte épidémique, le développement de projets de recherches en sciences sociales qu’il suscite et le développement d’appels à contribution, à l’instar de celui lancé par l…