Dans son essai, Révolution pour la vie. Philosophie des nouvelles formes de contestation, Eva Von Redecker se fixe un double objectif : montrer les effets du capitalisme contemporain en l’inscrivant dans la durée, et surtout analyser la réponse qui lui est aujourd’hui apportée, une « révolution pour la vie », en cours selon l’autrice, qui « n’est ni une reprise des révolutions sociales qui se sont développées il y a une bonne centaine d’années, ni uniquement un prolongement des mouvements des droits civiques qui ont duré pendant plus de cinquante ans » (p. 8). En effet, si les différents mouvements contemporains qui constituent la révolution pour la vie sont anticapitalistes, « ils ne mènent cependant pas leur combat sous la forme d’une insurrection des travailleurs et des travailleuses contre le travail salarié, mais sous celle d’un soulèvement des vivants contre la destruction de la vie » (p. 8). Cette notion de « vie » recouvre elle-même trois aspects – elle sert ainsi à désigner la vie humaine (« comme danse, comme récit, récolte, réflexion et action », p. 7), la vie écologique (« les océans, les nuages, les sols, les forêts et l’air que l’on respire » p. 7), et enfin la libération du capitalisme, dans la mesure où ce dernier est synonyme de mort.
Dans une première partie de l’ouvrage, E. Von Redecker propose une généalogie du développement du capitalisme et du bouleversement qu’il induit dans notre rapport au monde. On peut y voir une relecture du livre 1 du Capital de Marx, qui réordonne toutefois les différents mouvements de développement du capitalisme de façon chronologique : de la pose de clôture (maîtriser la propriété) à la production de la valeur grâce au travail (épuiser le travail), en passant par la transformation des marchandises (exploiter les biens)…
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