La relecture du cas Dora par les psychosomaticiens français une cinquantaine d’années après sa publication a permis de faire ressortir la dimension traumatique et le noyau d’angoisse actuelle présents dans le matériel clinique de la célèbre patiente de Freud. À partir de certains concepts du corpus psychosomatique comme ceux de fixation somatique et noyau traumatique, l’auteur interroge la notion de « complaisance somatique » et de ses destins, celle-ci pouvant devenir un symptôme symbolique dans la lignée conversionnelle (perle), ou bien, rester pure trace d’excitations non-symbolisées (grain de sable) propre à la lignée traumatique (selon M. Fain) se manifestant par des symptômes somatiques. La lecture croisée du cas Dora et des Trois essais sur la théorie sexuelle, écrits à peu près en même temps, permet aussi de saisir les singularités des investissements libidinaux des zones érogènes et d’envisager l’émergence d’un corps pulsionnel porteur de traces, potentiellement hystérogènes ou traumatiques.