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L’opératoire cherche des recettes pour pouvoir programmer les comportements qui lui sont nécessaires dans les différentes situations qu’il rencontre et dans les relations avec les autres. Il attend souvent de son analyste qu’il lui fournisse de tels modes d’emploi. La recette donnée par un autre est censée lui permettre d’écarter la perception traumatique de sa propre inorganisation structurelle, son « inachèvement ». Pour M. Fain, « le factuel fournit à l’individu affecté un modèle d’organisation de son activité remplaçant les systèmes internes de défense restés inélaborés par lui ». Cette conception met en évidence qu’il s’agit de trouver à l’extérieur ce qui fait défaut à l’intérieur. Il s’agit même de le trouver plutôt dans le consensus d’un groupe que dans un certain objet et ce, afin de maintenir écartées les représentations psychiques de l’objet maternel primaire, qui, impuissant à soulager la détresse du sujet, est devenu pour lui la source de l’excitation traumatique qu’il ressent.
On peut se demander pourquoi l’opératoire, dont on sait qu’il refuse la passivité, dépend à ce point de l’extérieur, des recettes qu’il y trouve, dont il cherche à se remplir et qu’il est prêt à appliquer docilement. L’insuffisance narcissique, on pourrait dire l’inaptitude à l’omnipotence narcissique, montre, ici, ses effets. On aurait pu s’attendre à trouver, du fait de cette carence narcissique, une dépendance à l’objet de la réalité externe. Mais cet objet est surtout vécu comme insuffisamment étayant…
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