La Société Auxiliaire d’entreprises (SAE), parvenue à la fin des années 1950 au premier rang des entreprises françaises du bâtiment, offre un exemple majeur de fidélité presque totale à l’usage du béton durant son histoire. Qu’est-ce qui a guidé ce choix plutôt que celui de l’aluminium ou de l’acier ? Quelle place tient-il dans son succès ? La SAE est toujours demeurée une firme bétonnière alors même que la famille des sidérurgistes Wendel était devenue un des actionnaires de référence. Au moment de sa réorientation vers le bâtiment à partir de 1950, venue des travaux publics, la faiblesse de ses moyens financiers et techniques de départ imposait sans doute la continuité. Le choix d’un procédé d’industrialisation légère de la construction d’une grande efficacité n’impliquait pas un changement de matériau. Les grands ensembles des années 1960 qui exigeaient des techniques plus évoluées et la présence précoce de SAE dans la construction de bâtiments scolaires ont, certes, favorisé une certaine diversification des matériaux vers l’acier, la céramique mais sans remettre en cause la vocation bétonnière de la firme devenue une des championnes de la préfabrication de la construction. De fait, sans être secondaire, le choix des matériaux n’explique pas les brillants résultats de la SAE. Ceux-ci ont résulté fondamentalement d’une vision entrepreneuriale nouvelle des marchés du bâtiment, alors dominés par la commande publique. Concevant de façon pionnière une stratégie proche de la prestation de services, elle a mis en place des règles de gestion méthodiques dans l’étude et l’exécution des travaux dont le choix du béton n’a constitué qu’un élément.
- industrialisation du bâtiment
- préfabrication
- sidérurgie
- béton et béton armé
- Société auxiliaire d’entreprises
- groupe Wendel
The Société Auxiliaire d’Entreprises or loyalty to concrete
The Société Auxiliaire d’Entreprises (SAE), which became the leading French construction company at the end of the 1950s, is a major example of almost total fidelity to the use of concrete during its history. What guided this choice rather than aluminium or steel ? What role does it play in its success ? SAE has always remained a concrete company, even though the Wendel family of steelmakers had become one of the reference shareholders. When it reoriented itself towards the construction industry from 1950 onwards, coming from public works, the weakness of its initial financial and technical resources no doubt imposed continuity. The choice of a light industrialisation process for highly efficient construction did not imply a change of material. The large housing estates of the 1960s, which required more advanced techniques, and the early presence of SAE in the construction of school buildings, certainly favoured a certain diversification of materials towards steel and ceramics, but without calling into question the concrete-making vocation of the firm, which had become one of the champions of prefabrication in construction. In fact, without being secondary, the choice of materials does not explain SAE’s brilliant results. They were basically the result of a new entrepreneurial vision of the building markets, which were then dominated by public orders. Pioneering a strategy close to the provision of services, it set up methodical management rules in the study and execution of works, of which the choice of concrete was only one element.
JEL Classification : D22, L26, L74, N64, N74, N94
- building industrialization
- prefabrication
- steel industry
- concrete and reinforced concrete
- Société auxiliaire d’entreprises
- Wendel group
Mots-clés éditeurs : béton et béton armé, sidérurgie, Société auxiliaire d’entreprises, industrialisation du bâtiment, groupe Wendel, préfabrication
Mise en ligne 05/01/2023
https://doi.org/10.3917/rfhe.017.0096
