1Les Archives d’État de Saint-Pétersbourg sont subdivisées en de très nombreux fonds indépendants numérotés à l’origine de 1 à 1699 ; toutefois, plusieurs fonds furent ou irrémédiablement perdus ou transférés vers d’autres dépôts d’archivage à des périodes indéterminées durant le régime soviétique. Ainsi, le premier fonds conservé aux Archives d’État de Saint-Pétersbourg porte le numéro 10. Tous les répertoires ont été numérisés et y sont consultables en intranet.
2Parmi l’ensemble des fonds conservés, nombreux sont d’un grand intérêt pour les chercheurs en histoire économique. Onze numéros concernent des compagnies d’assurances de la période antérieure à la révolution d’octobre 1917. À cela faut-il ajouter ceux relatifs aux différentes compagnies de chemins de fer, aux entreprises métallurgiques, sidérurgiques, minières, d’électricité, de transports en commun urbains, de travaux publics, etc.
3Environ 40 fonds concernent des sociétés bancaires dont les sièges sociaux ou succursales se trouvaient à Saint-Pétersbourg. Pour la plupart, ils ont été constitués à partir des papiers saisis consécutivement à la loi de nationalisation du 14 décembre 1917. La très grande majorité de ces fonds sont naturellement en langue russe. Toutefois, quelques-uns recèlent de nombreux documents en français, voire en anglais ou en allemand : les fonds 621, 630, 632 et 637 constitués respectivement des archives de la succursale du Crédit Lyonnais (1879-1917), de la Banque Russo-Asiatique (1910-1918), de la Banque Russo-Chinoise (1896-1910), et de la Banque du Nord (1901-1910).
4La Banque Russo-Chinoise fut créée par la Banque de Paris et des Pays-Bas, le Comptoir national d’escompte de Paris, la banque berlinoise S. Mendelssohn, et la Banque Internationale du Commerce de Saint-Pétersbourg, à l’initiative du ministère des Finances de Russie. Le fonds, divisé en 5 parties, comprend 606 cotes. Il s’y trouve de très nombreuses correspondances et mémoires rédigés en français, allemand et anglais. Les trois autres parties, concernant l’administration centrale, les agences et les bilans comptables, sont essentiellement en langue russe.
5La Banque du Nord était une émanation de la Société Générale pour le développement du Commerce et de l’Industrie en France et fut dirigée par Maurice Verstraete. Le fonds est constitué de quatre parties et 483 cotes, dont la première, dite générale, contient 63 cotes. La majeure partie des archives est en langue française.
6La Banque Russo-Asiatique est née de la fusion des deux établissements précédents. Le fonds était constitué de huit parties, mais seules cinq nous sont parvenues.
7En avril 1923, la direction générale des Archives organisa l’inspection des archives de la banque qui montra les grandes pertes causées par l’humidité, les vols, et leur utilisation pour le chauffage. La même année, elles ont été envoyées aux Archives du département des Comptes internationaux du Commissariat du Peuple des Finances. En 1936, le fonds fut transféré aux Archives nationales. Pendant l’expertise, une grande partie de la documentation fut détruit comme n’ayant aucun intérêt scientifique. Les premiers inventaires furent réalisés en 1926 et 1927. Ceux relatifs au secrétariat de la banque le furent entre 1950 et 1951. Entre 1958 et 1959 les inventaires ont été refaits et sur 14 834 unités alors conservés, on en détruisit à nouveau 5 349. Il reste 8 141 cotes. La date limite du fonds s’explique par la fermeture tardive de l’agence de Vladivostok. La première partie concerne les documents généraux ainsi que l’organisation des agences, et la seconde les renseignements sur la clientèle.
8Non seulement, ces trois fonds constituent une source d’informations absolument incontournable pour l’étude des investissements franco-belges, allemands et anglais en Russie de 1895 à 1917, mais ils permettent également d’aborder l’histoire des mouvements sociaux dans l’empire tsariste, des événements en Chine, des relations diplomatique et financières avec la Mongolie et le Tibet, de la guerre russo-japonaise et ses conséquences en matière de stratégie économique, ainsi que bien d’autres sujets.
