1 Sélection bibliographique d’ouvrages sur la thématique « Projet Squapin ». Elle a été élaborée à partir de la base de données bibliographiques « Formation-Emploi » du Céreq.
Aide à domicile, un métier en souffrance : Sortir de l’impasse
2 Devetter, François-Xavier ; Dussuet, Annie ; Puissant, Emmanuelle
Ivry-sur-Seine : Les Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières, 2023. - 151 p.
3 Essentiel dans notre société vieillissante, l’aide à domicile est un secteur en souffrance. Bas salaires, pénibilités physiques et psycho-sociales, faible reconnaissance… Si le secteur a profondément changé depuis vingt ans, les conditions de travail et d’emploi ont peu évolué. Tandis que les employeurs peinent à recruter pour un métier qui exige formation et expérience, est-il raisonnable de le considérer encore comme un débouché privilégié pour des personnes non qualifiées ? Pourquoi ce métier est-il tellement malmené ? L’objectif de cet ouvrage est de comprendre les blocages qui empêchent ce secteur, qui emploie plus de 600 000 salarié·es, essentiellement des femmes, de sortir de cette situation préoccupante, en montrant qu’il existe, de la part des employeurs et de pouvoirs publics, des incohérences, et notamment une stratégie qui maintient dans la non-qualification ces emplois occupés par des femmes. Cette analyse dessine les pistes qui permettraient de changer la donne.
La Nouvelle Revue du Travail, n° 23, 2023 : Assigné·e·s au sous-emploi
UberUsés : Le capitalisme racial de plateforme à Paris, Londres et Montréal
5 Bernard, Sophie
Paris : PUF - Presses universitaires de France, 2023. - 301 p.
6 Après l’immigré OS à vie et l’épicier maghrébin, le chauffeur Uber racisé se présente comme une nouvelle figure du système d’emploi. Si le déploiement des plateformes numériques marque l’avènement de formes renouvelées d’exploitation, il s’inscrit dans un capitalisme racial de plateforme reposant sur celle d’hommes racisés. L’enquête auprès d’une centaine de chauffeurs Uber à Paris, Londres et Montréal est l’occasion de rencontrer cette figure de l’« ubérisation » dans son quotidien de travail. Entrés dans le métier pour améliorer leur condition, ces travailleurs indépendants connaissent des conditions de travail et d’emploi dégradées. Caractérisées par la combinaison du management algorithmique et de formes d’emploi ultra-flexibles, ces plateformes participent d’une reconfiguration de l’emploi précaire particulièrement adaptée à l’exploitation des travailleurs racisés. Elles tirent ainsi parti d’une main d’œuvre disponible et docile qui, au moment même où elle croyait y échapper, se voit à nouveau assignée à « un travail pour immigré ».
Redonner du sens au travail : Une aspiration révolutionnaire
7 Coutrot, Thomas ; Perez, Coralie
Paris : Seuil, 2022. - 143 p. - (La République des idées)
8 Démissions en chaîne, refus des bullshit jobs, méfiance vis-à-vis des grandes entreprises, préférence pour le télétravail, réhabilitation des activités manuelles, réorientations en milieu de carrière : les questionnements sur le sens du travail n’ont jamais été aussi nombreux. La pandémie a provoqué un débat sur les travailleurs « essentiels », qui sont pourtant moins payés et considérés que les « premiers de cordée ». Quant à la crise écologique, elle impose de réorienter nos emplois. À l’heure où le management par les chiffres a envahi le secteur privé comme la fonction publique, il est crucial de s’interroger sur le contenu et la finalité de nos activités professionnelles. Il fut un temps où l’on cherchait avant tout à occuper un emploi. Aujourd’hui, il se pourrait bien que la priorité soit donnée au sens du travail.
Travail e(s)t liberté ?
9 Donaggio, Enrico (dir.) ; Rose, José (dir.) ; Cairo, Mariagrazia (dir.)
Toulouse : Erès, 2022. - 253 p. - (Clinique du travail)
10 Le travail demeure central dans la vie des individus et des sociétés. Il est une expérience où s’affrontent et se produisent des dynamiques contradictoires et conflictuelles : autonomie et domination, subjectivation et assujettissement, appropriation et aliénation, réalisation et perte de soi. Au-delà de la promesse de liberté individuelle et collective, récupérée par l’idéologie néolibérale, et de la critique du travail vu comme expérience pathogène, cet ouvrage explore les articulations aujourd’hui dominantes entre travail et liberté. En croisant ancrage théorique et historique et analyse de situations précises, il examine en quoi les formes du travail autorisent ou au contraire empêchent l’autonomie et la puissance d’agir, produisent de l’émancipation ou de la servitude volontaire. Existe-t-il des alternatives, voire des utopies qui bousculent les rapports de domination et de dépendance ? À l’initiative du collectif international et interdisciplinaire ArTLib, des spécialistes participent à ce débat dans l’objectif de raviver les espoirs de libération que cette activité peut encore alimenter au XXIe siècle.
Deux millions de travailleurs et des poussières : L’avenir des emplois du nettoyage dans une société juste
11 Devetter, François-Xavier ; Valentin, Julie
Paris : Les petits matins, 2021. - 155 p.
12 Une société juste se mesure aussi à sa façon de répartir les tâches pénibles et de traiter celles et ceux qui les effectuent. Qui sort ma poubelle ? Qui nettoie derrière moi ? Qui range mon espace de travail ou passe le balai dans l’école de mes enfants ? Le monde du travail consacre 8 % du temps rémunéré au nettoyage et à l’entretien d’espaces publics et privés. Cet ouvrage met en lumière les personnes – en très grande majorité des femmes – qui s’en chargent, et qui restent invisibles pour les autres, au travail comme dans le débat public. Précarité, cumul de pénibilités, déqualification sont le lot de ces emplois – des caractéristiques aggravées par le développement du recours à la sous-traitance. Les auteurs montrent que des solutions existent : réinternalisation des tâches de nettoyage, intégration au collectif de travail, décloisonnement des activités, revalorisation des salaires, remise en cause du temps partiel subi, développement de la formation et de la mobilité professionnelle… Plus fondamentalement, l’idéal de justice nous invite à repenser la division du travail et à mieux partager les « sales » boulots.
Polarisation du marché du travail : Y a-t-il davantage d’emplois peu qualifiés ?
13 Jolly, Cécile ; Dherbécourt, Clément
in Note d’analyse n° 98 (décembre 2020). - 12 p
https://www.strategie.gouv.fr/publications/polarisation-marche-travail-y-t-davantage-demplois-qualifies
14 À en croire les comparaisons internationales, la France serait un des pays d’Europe où la polarisation de l’emploi est la plus marquée. On assisterait à l’affaissement des emplois moyennement qualifiés « typiquement les employés et ouvriers qualifiés » accompagnée de la montée aux extrémités des plus qualifiés et des moins qualifiés. Repérée dans la plupart des pays développés, cette « courbe en U » fait craindre une montée des inégalités et une panne de la mobilité sociale. Les causes du phénomène font débat : élévation du niveau de diplôme qui favoriserait les plus qualifiés, automatisation, externalisation, délocalisation et flexibilité qui lamineraient les ouvriers et employés qualifiés, augmentation de l’activité des femmes et des immigrés qui grossirait les rangs des services aux personnes… Mais avant de s’interroger sur les causes et les effets de la polarisation, est-on bien sûr du diagnostic s’agissant de la France ? Il faut plonger dans le monde des statistiques. Or, que l’on aborde la question par la catégorie socioprofessionnelle, par le salaire individuel ou par le niveau de salaire moyen dans les métiers, on en arrive au même résultat : s’il y a bien une érosion des qualifications médianes au profit des professions de cadres, on ne décèle en France aucune hausse de la part des emplois moins qualifiés. À rebours d’une littérature académique déjà nombreuse, les analyses des instituts statistiques « Insee et Dares » confirment ce constat nuancé. Ces écarts de diagnostic s’expliquent principalement par des difficultés méthodologiques. Champ des actifs retenu, disponibilité des données sur longue période, classifications professionnelles non concordantes « couvrant parfois des divergences culturelles sur ce qu’est un métier qualifié ou non », toutes ces variables influent sur les conclusions.
Travail et emploi, n° 155-156, juillet-septembre 2018 : La fabrication du travail non qualifié
Vers une flexicurité à la française ? : regards croisés sur les évolutions professionnelles au prisme des réformes du travail et de l’emploi
16 Berthet, Thierry (dir.) ; Vanuls, Caroline (dir.)
Toulouse : Octarès ; Aix-en-Provence : LEST, 2019. - 288 p. - (Le travail en débats. Lest)
17 Près de deux ans après la ratification des ordonnances Travail du 22 septembre 2017, il est temps d’examiner l’évolution des relations professionnelles en France en croisant les regards de plusieurs disciplines. Initiées par la volonté du gouvernement de rénover notre modèle social, l’apport de ces réformes, à la fois majeur et systémique, transforme en profondeur de notre droit du travail, une « révolution copernicienne » pour promouvoir l’avènement d’un nouveau modèle social français. Mais il convient de rester prudent face à ce qui laisserait sous-entendre que ces évolutions participeraient d’une transformation inédite des relations de travail. Si cette remise en cause du droit du travail est substantielle, elle est en réalité le fruit d’une inflation législative et d’un processus économique puisant chacun leur source dans une logique de « flexicurité ».
Libérer le travail : pourquoi la gauche s’en moque et pourquoi ça doit changer
18 Coutrot, Thomas
Paris : Seuil, 2018. - 301 p.
19 La moitié des Français expriment un mal-être au travail. Une organisation néo-taylorienne soumise au rendement financier est en train de détruire notre monde commun. Cette machine à extraire le profit écrase le travail vivant : celui qui mobilise notre corps, notre intelligence, notre créativité, notre empathie et fait de nous, dans l’épreuve de la confrontation au réel, des êtres humains. Contre les « réformes « néolibérales du travail, on a raison de lutter. Mais pour défendre le salariat et prendre soin du monde, il nous faut repenser le travail. La liberté, l’autonomie, la démocratie au travail, doivent être replacées au cours de toute politique d’émancipation. La gauche politique et syndicale a trop privilégié le pouvoir d’achat au pouvoir d’agir dans le travail. Paradoxalement, les innovations dans ce domaine sont venues des managers : « l’entreprise libérée » inspire des initiatives patronales souvent futiles et parfois stimulantes. Des consultants proposent des modèles « d’entreprise autogouvernée » plus audacieux que les rêves autogestionnaires. Mais surtout, des expériences multiples fleurissent inspirées du travail collaboratif, du care, de la construction du commun, qui sont autant d’écoles d’une démocratie refondée. Et si on libérait le travail, vraiment ?
Génération low-cost : itinéraires de jeunes migrants intra-européens
20 Flipo, Aurore
Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2017. - 281 p. - (Le Sens social)
21 La décennie écoulée a constitué une période d’intensification de la mobilité du travail en Europe. Que révèlent-ils de l’évolution de nos sociétés européennes ? C’est l’enjeu auquel cet ouvrage se propose de répondre. Basé sur l’analyse comparative des migrations de jeunes Polonais au Royaume-Uni et de jeunes Roumains en Espagne, l’ouvrage questionne la place de la mobilité internationale dans le changement social contemporain. La mobilité n’est pas simplement le produit d’inégalités entre pays européens. Elle est également le résultat du processus de flexibilisation de l’emploi, en particulier non qualifié, dans le contexte d’une compétition pour l’accès au marché du travail. Les jeunes migrants Européens, déclassés dans les pays d’accueil, constituent alors la face cachée de ce phénomène, alors même que les formes légitimées de mobilité internationale (Erasmus, mobilité des cadres) sont promues et encouragées. En s’appuyant sur une enquête par entretiens, l’ouvrage s’intéresse aux conséquences de la mobilité sur les trajectoires, aussi bien professionnelles que personnelles, constitutives d’une instance de socialisation particulièrement marquante (l’entrée dans la vie adulte, et bien souvent, les premières expériences du monde du travail). Dans le contexte de la libre circulation, la possibilité d’aller et de venir peut-être à la fois une chance et un piège, une opportunité et un risque, et c’est ce que nous tentons alors de comprendre.
Les nouvelles inégalités du travail : pourquoi l’emploi se polarise
22 Verdugo, Grégory
Paris : Les Presses de Sciences Po, 2017. - 121 p. - (Sécuriser l’emploi)
23 D’un côté les moins diplômés, dont l’emploi se dégrade, de l’autre les très qualifiés, enfants chéris d’une économie de plus en plus gourmande en compétences. D’un côté des emplois mal payés, sans intérêt ni perspective d’évolution, de l’autre des postes aux salaires élevés, des connaissances valorisées, des possibilités de carrière… Phénomène marquant des deux dernières décennies, la polarisation du marché du travail touche la plupart des pays. Elle se traduit par une explosion des écarts de rémunération et par un risque accru de chômage et de précarisation. Les causes sont multiples – changements technologiques, mondialisation, désindustrialisation, etc. – et leurs effets se renforcent mutuellement. Ce phénomène est-il inéluctable ? Avec la disparition des emplois intermédiaires assiste-t-on à la mort programmée de la classe moyenne ou parviendrons-nous à adapter nos économies à cette nouvelle donne ?
Que faire des restes ? : Le réemploi dans les sociétés d’accumulation
24 Benelli, Nathalie ; Corteel, Delphine ; Debary, Octave ; Florin, Bénédicte ; Le Lay, Stéphane ; Rétif, Sophie
Paris : Les Presses de Sciences Po, 2017. - 112 p.
25 Dans la vie sociale des objets, la phase « déchet », moment où ils sont sans usage ni valeur, ne devrait plus être que transitoire. Alors que nous continuons de produire de plus en plus de biens tout en prétendant limiter les déchets, nos objets-restes doivent redevenir des richesses. Ressourceries, vide-greniers, récupérateurs, garage sales… Peu étudié et encore peu visible, le secteur du réemploi est devenu partie prenante des politiques publiques de prévention des déchets. Ressuscitant en les transformant des pratiques déconsidérées par la société de consommation telles que la biffe et le chiffonnage, il remet en circulation les objets afin de leur trouver de nouveaux utilisateurs, voire de nouvelles utilisations. Anthropologues, géographes et sociologues, les auteurs de cet ouvrage se penchent sur les pratiques du réemploi en Allemagne, en Égypte, aux États-Unis, en France, en Italie, au Maroc et en Suède. Ils donnent à voir les ambiguïtés d’un secteur qui n’œuvre pas seulement à réhabiliter les choses mais aussi les personnes qu’il emploie.
Course aux diplômes : qui sont les perdants ?
26 Chauvel, Séverine
Paris : Textuel, 2016. - 142 p. - (Petite encyclopédie critique)
27 Il va de soi que les plus diplômés sont les mieux protégés contre le chômage. Les politiques d’éducation ont de leur côté favorisé une augmentation spectaculaire du nombre des bacheliers et des étudiants. Cet ouvrage analyse les impensés et les effets paradoxaux de ces investissements scolaires : que valent les titres scolaires quand explosent les effectifs des diplômés ? Quelles sont les nouvelles concurrences entre établissements scolaires et universitaires ? Comment les discriminations impactent-elles la valeur des diplômes ?
L’école ne doit-elle que préparer à l’entrée sur le monde du travail ? Aux marges du travail
28 Calderón, José Angel (dir.) ; Demailly, Lise (dir.) ; Müller, Severin (dir.)
Toulouse : Octarès, 2016. - 229 p. - (Le travail en débats. Colloques & congrès)
29 En sciences sociales, l’étude des marges constitue un révélateur des transformations sociales. Cet ouvrage repense le travail à partir d’analyses dialectiques entre les « marges », du travail et de l’emploi, et les « centres », constitués par des cadres normatifs, des formes « typiques » ou dominantes. Cette mise en relation apparaît féconde pour aborder les transformations des mondes du travail en termes de processus, de déplacement de frontières et de rapports sociaux. Où se situent et comment se définissent les marges du travail et de l’emploi ? Que révèlent-elles des systèmes normatifs et des manières de penser le travail ? Comment marges et centres s’articulent-ils et/ou se combinent-ils dans de nouveaux rapports socio-économiques ? Quels rapports au travail entretiennent les catégories d’acteurs situées aux marges ? Quelles capacités de résistances et de mobilisations ont-elles ? Avec quel potentiel de transformation des rapports sociaux ? Les contributions du présent ouvrage répondent à ces questions en traitant de la diversité des situations selon les secteurs d’activités, les zones géographiques, les catégories de travailleurs.
(R)évolution du management des ressources humaines : Des compétences aux capabilités
30 Fernagu-Oudet, Solveig (dir.) ; Batal, Christian (dir.)
Villeneuve d’Ascq : Presses Universitaires du Septentrion, 2016. - 426 p. - (Métiers et pratiques de formation)
31 Cet ouvrage est à contre-courant des discours qui portent sur les compétences. Il interroge les critiques, les doutes et les désillusions dont elles font l’objet pour s’ouvrir au modèle des capabilités, plus à même de répondre aux problématiques de management des hommes, des organisations et de la formation. Il ne s’agit ni de dire ce que sont les compétences, ni de valoriser de bonnes pratiques de gestion des compétences, mais de faire le point sur ce que les compétences ont apporté et sur ce qu’elles n’ont pas résolu, d’en dessiner les limites, afin de comprendre pourquoi ce concept inachevé, sur lequel s’appuient pourtant de nombreuses pratiques de gestion et de management, ne répond plus aux exigences d’un monde du travail en mutation. Au-delà du bilan des approches par les compétences, cet ouvrage dessine le contour d’une approche de « design social » utile au management des ressources humaines, qui viendra compléter, voire se substituer à celui des compétences : le modèle des capabilités.
La crise des emplois non qualifiés
32 Amine, Samir (dir.)
Canada : Presses internationales polytechnique, 2015. - 174 p. - (Novathème)
33 Les transformations de la structure productive mondiale et les progrès techniques industriels à l’échelle internationale se sont traduits par une détérioration de la situation des travailleurs peu qualifiés. Cette tendance en défaveur de l’emploi non qualifié s’est également vue renforcée par la croissance de l’offre de travail qualifié depuis les années 1970. Cet ouvrage a pour objet de cerner, d’analyser et de comprendre les transformations structurelles et les changements qui ont influé sur l’emploi dit « non » ou « peu qualifié » Pour mieux rendre compte de la situation, le livre adopte une approche pluridisciplinaire : sciences économiques, sociologie, relations industrielles, travail social. Cet ouvrage s’adresse aux chercheurs s’intéressant au marché du travail ainsi qu’aux décideurs publics qui peuvent s’en inspirer pour avoir un éclairage scientifique avant d’intervenir en matière de politiques publiques.
A l’école de l’autonomie : Epreuves et enjeux des dispositifs de deuxième chance
34 Houdeville, Gérald (dir.) ; Denecheau, Benjamin (dir.) ; Mazaud, Caroline (dir.)
Paris : L’Harmattan, 2015. - 274 p. - (Education et formation)
35 Voici étudiées les différentes formations s’adressant aux « jeunes sans qualification » : école de la deuxième chance, centre dépendant de l’Établissement public d’insertion de la Défense, plateformes d’insertion. Ces formations visent un engagement, une mobilisation, en vue de faciliter les conditions d’accès à un emploi ou une formation qualifiante. Ce livre s’emploie à rendre compte de cette prise en charge et de ce que les jeunes en retirent.
Ce que travailler veut dire : une sociologie des capacités et des parcours professionnels
36 Zimmermann, Bénédicte
(2e éd.). - Paris : Economica, 2014. - 249 p. - (Etudes sociologiques)
37 Et si les entreprises étaient prêtes à faire droit aux attentes de développement professionnel des salariés ? Et si elles considéraient l’être humain non seulement comme un moyen de l’activité économique, mais encore comme sa finalité, réconciliant ainsi développement économique et développement humain ? En plaçant l’entreprise et le travailleur au cœur de l’analyse, Bénédicte Zimmermann articule intimement capacité d’agir des salariés et responsabilité de l’entreprise. Elle rappelle que la compétitivité de l’une et la sécurité de l’autre ne sont pas vouées à s’opposer, mais se construisent ensemble dans le travail et les possibilités de développements économique et professionnel qu’il autorise. Enquête à l’appui, elle signifie en quoi l’expérience du travail, vécu subjectif et forme sociale, est une co-construction entre le travailleur et son environnement. La capacité, ou à l’inverse l’incapacité, d’agir qui en résultent mettent au premier plan la dimension collective et politique du travail et posent la décisive question de la gouvernance de l’entreprise.
Genre, migrations et emplois domestiques en France et en Italie : construction de la non-qualification et de l’altérité ethnique
38 Scrinzi, Francesca
Paris : Petra, 2013. - 214 p. - (intersectionS)
39 Dans de nombreux pays d’Europe, l’expansion des emplois domestiques (aide aux personnes âgées, ménage) s’articule autour de la progression des migrations internationales. L’externalisation du travail gratuit, traditionnellement accompli par les femmes, a créé un besoin d’emplois non qualifiés et flexibles, auquel répondent des travailleurs et travailleuses migrant·e·s. Ce livre examine les processus par lesquels ces emplois féminisés sont construits comme non qualifiés, au regard de l’articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et du racisme. À travers l’analyse ethnographique des pratiques de recrutement, de placement et de formation professionnelle des employé·e·s domestiques migrant·e·s, il montre le rôle crucial du racisme dans les nouveaux arrangements de la division sexuelle du travail, dans deux sociétés aussi différentes à cet égard que la France et l’Italie. Un de ses apports originaux est d’éclaircir les mécanismes de la discrimination raciste dans l’aide à domicile en France, et leurs implications du point de vue de la professionnalisation de ces emplois.
Parcours précaires : enquête sur la jeunesse déqualifiée
40 Brégeon, Philippe
Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2013. - 188 p. - (Le Sens social)
41 Issu d’une enquête qualitative, cet ouvrage concerne les parcours socioprofessionnels de jeunes sortis depuis plusieurs années et sans diplôme du système scolaire. Il remet en cause l’idée d’une progression linéaire de la précarité vers un emploi durable pour ces populations. La plupart de ces jeunes demeurent, de gré ou de force, confrontés à un marché de l’emploi hostile. Est exigé alors pour eux un effort d’élaboration du sens de leur parcours de plus en plus ardu. Le cheminement de cet ouvrage concerne les processus d’entrée vers le marché de l’emploi. Comment s’orientent-ils au sortir du système scolaire ? Quelles représentations ont-ils du marché du travail et des entreprises ? Quelles sont les spécificités de ces univers de travail vers lesquels ils sont plus ou moins assignés ? Entre chômage, multiplicité des emplois précaires, comment vivent-ils les passages et les allers-retours d’un statut à un autre, dans cette hyper flexibilité ? Quelles ressources peuvent-ils trouver pour se maintenir dans cette quête de l’insertion professionnelle en amortissant le coût humain ? Quelles sont les conditions des trajectoires stagnantes et de celles ascendantes ? L’ouvrage rend compte aussi des modes de collaboration avec les nombreuses institutions dédiées aux chômeurs. Entre recherche de considération, attente d’une offre d’insertion pour se qualifier et hostilité, comment se positionnent-ils ? Il analyse la porosité entre chômage des jeunes à bas niveaux de qualification et des affiliations plus ou moins justifiées à la catégorie de travailleur handicapé. Comment ces jeunes gèrent-ils cette affiliation ? Quels en sont les effets identitaires ? Enfin, il rend compte de la diversité des modes de vie et des dynamiques relationnelles. Quelles sont leurs stratégies d’adaptation et pour quels résultats ? Qu’est-ce qui fait obstacle ou bien ressource ?
Essai sur la qualification du travail
42 Naville, Pierre
Paris : Syllepse, 2012. - 178 p. - (Sens dessus-dessous)
43 En 1956, Pierre Naville publie un ouvrage avant-gardiste intitulé Essai sur la qualification du travail. En 2012, Syllepse rend à nouveau disponible cet ouvrage fondamental pour qui veut comprendre ce qui se joue dans les processus de valorisation ou de dévalorisation du travail et leurs conséquences sur la constitution des hiérarchies professionnelles. Ce classique est mis en perspective et actualisé par une préface de Patrick Rozenblatt et Djaouida Séhili. Cinquante-six ans se sont écoulées sans que, sur le fond des enjeux de société qu’il interroge autant que sur la méthode qu’il propose, son Essai n’est pris une seule ride. Bien au contraire, alors même que le langage de la « compétence » est devenu dominant, que le travail industriel et machinique, côtoie désormais des formes d’organisation alors inexistantes, les analyses de Pierre Naville permettent de comprendre la qualification dans toute sa logique de mise en ordre de la valeur du travail. Il insiste sur l’importance de la formation dans la constitution des inégalités hiérarchiques. L’Essai offre une lecture sans concession des stratégies mises en œuvre pour asservir le salariat car : « Sociologiquement, la qualification des travaux se réfère à l’aspect hiérarchique des structures sociales, à la forme d’existence productive dans laquelle les données technico-économiques résistent en quelque sorte au désir de valorisation individuelle, d’où résulte un jugement social sur la valeur comparée des travaux , un ranking, une échelle comparée des capacités, des mérites et des pouvoirs ».
Formation emploi, n° 113, janvier-mars 2011 : La flexicurité à l’aune de l’approche par les capacités
44 Verd, Joan Miquel (dir.) ; Vero, Josiane (dir. ). - 2011. - 107 p.
http://formationemploi.revues.org/
Qu’est-ce que le travail non qualifié ?
45 Rose, José
Paris : La Dispute, 2012. - 177 p. - (Travail et salariat)
46 On constate une recrudescence des emplois dits « non qualifiés « , payés au salaire minimum, ayant un statut dégradé et n’offrant que peu de perspectives professionnelles. Dès lors, il devient urgent de comprendre ce que signifie « la qualification « et la « non-qualification « du travail, de l’emploi et des personnes, pour envisager au niveau politique, comme le propose l’ouvrage, de « requalifier le travail ». L’ouvrage propose ainsi de répondre à des questions au cœur des politiques actuelles du travail : est-ce l’emploi, le travail ou la personne qui sont non qualifiés ? Peut-on vraiment parler de non-qualification ? Qui sont les sortants de l’école sans qualification ni diplôme et que deviennent-ils ? Qui occupe les emplois classés non qualifiés ? Comment peut-on qualifier le travail ? Pour y répondre, l’auteur, professeur de sociologie, s’appuie sur des enquêtes du CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), auxquelles il a contribué, mais aussi sur des études du Ministère du Travail et de l’INSEE. Ce n’est pas l’existence, mais la reconnaissance de ces qualifications, qui est un enjeu pour les politiques de l’emploi et l’organisation du travail. L’ouvrage propose ainsi une clarification de la notion de « non qualification » fondée sur la distinction entre qualification du travail, de l’emploi et de la personne et montre comment ces trois dimensions s’articulent. Puis est établi un diagnostic abordant la qualification de l’emploi, son évolution et sa composition, la qualification du travail et des contenus d’activité et celle des personnes, de leurs caractéristiques et de leur devenir. L’auteur y examine le rôle des politiques publiques et les études prospectives réalisées dans ce domaine. Il propose enfin, les grandes lignes d’une politique de la qualification.
Bas salaires et qualité de l’emploi : l’exception française
47 Caroli, Eve (dir.) ; Gautié, Jérôme (dir.)
Paris : Editions Rue d’Ulm/ Presses de l’Ecole Normale Supérieure, 2009. - 510 p. - (CEPREMAP ; 17)
48 Les pays industrialisés avancés ont connu de profondes mutations : globalisation croissante, déréglementation, nouvelles technologies et formes d’organisation du travail... Ces mutations se sont traduites par une pression concurrentielle accrue, les entreprises ont été amenées à modifier leur mode de gestion, et notamment la gestion de leur main-d’œuvre. Quelles en ont été les conséquences pour les travailleurs peu qualifiés et peu rémunérés ? Si beaucoup de travaux traitent de cets évolutions en termes d’emploi et de chômage, c’est à la qualité de l’emploi que l’on s’intéresse ici. Cette qualité renvoie, au-delà de la seule rémunération, aux conditions de travail. Le cas français est situé par rapport à celui d’autres pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas et Royaume-Uni) et des enquêtes de terrain ont été conduites dans six secteurs : l’industrie agroalimentaire, les hôpitaux, les hôtels, la grande distribution, les centres d’appel et l’intérim. Il en ressort que si, en France, la part des travailleurs à bas salaire est faible, leurs conditions de travail sont particulièrement dures. Cette spécificité découle de notre modèle de régulation du marché du travail : les règles juridiques sont nombreuses (du smic à l’encadrement des contrats temporaires), mais les contre-pouvoirs effectifs sur les lieux de travail sont insignifiants dans beaucoup de secteurs. Cela tient pour l’essentiel à la faiblesse et à la division des syndicats, mais aussi à un niveau de chômage élevé qui contribue à saper le pouvoir de négociation des travailleurs les plus vulnérables.
Formation Emploi, n° 98, avril-juin 2007 : Pour une approche par les capacités
49 Salais, Robert (dir.) . - 2007. - pp. 1-153.
http://formationemploi.revues.org/
Le bas de l’échelle. La construction sociale des situations subalternes
50 Cours-Salies, Pierre (dir.) ; Le Lay, Stéphane (dir.)
Toulouse : Erès, 2006. - 302 p. - (Questions vives sur la banlieue)
51 L’étude des individus socialement pauvres fait l’objet de travaux de terrain menés par des sociologues et des anthropologues. Au travers de la diversité des situations, ces travaux mettent en évidence l’enfermement et la stabilisation dans la précarité. A partir d’approches particulières, le « bas de l’échelle » rend compte des liens entre situations salariales, stigmates sociaux et politiques publiques engendrant la précarisation. Cette approche renouvelle la mise en question des rapports sociaux et montre l’activité de classement à l’œuvre dans les catégories socioprofessionnelles. La construction sociale permise par la segmentation du marché du travail s’appuie sur une main d’œuvre naturalisée : les travailleurs de plus de cinquante ans, les employés non qualifiés/déqualifiés ou faiblement certifiés, les personnes handicapées, les immigrés, les chômeurs, les inemployables. Les femmes en particulier souffrent de ce déni social et notamment les femmes immigrées. Cet ouvrage collectif conclut par une réflexion sur les dégâts du néolibéralisme à la française.
Le travail non qualifié : permanences et paradoxes
52 Vennat, Francis (dir.) ; Méda, Dominique, (dir.)
Paris : La Découverte, 2004. - 426 p. - (Recherches)
53 Le travail non qualifié existe-t-il toujours ? Flexibilité, capacités d’adaptation, d’innovation et de communication sont demandées à tous les travailleurs. Depuis les années 1990, l’emploi non qualifié a recommencé à augmenter en France jusqu’à être estimé à un quart de l’emploi. Il devient ainsi une catégorie majeure des politiques publiques d’emploi. Des économistes, sociologues et statisticiens ont étudié le travail non qualifié dans le cadre d’un programme de recherche initié par la Direction de l’Animation de la Recherche des Etudes et des Statistiques (DARES) en 2001 qui réunissait cinq équipes dont quatre centres associés du Céreq. Après une approche historique, les évolutions de l’emploi non qualifié en France depuis 20 ans permettent de dessiner les profils de ces salariés et de leurs trajectoires. On observe le paradoxe des politiques de l’emploi qui n’arrivent pas à juguler le travail non qualifié avec en parallèle une demande accrue d’autonomie des salariés peu reconnue. Comment allier le développement de ces emplois non qualifiés et atteindre les objectifs européens de qualité de l’emploi et d’économie de la connaissance ?
L’insertion professionnelle des publics précaires
54 Castra, Denis
Paris : PUF - Presses universitaires de France, 2003. - 243 p. - (Le travail humain)
55 L’évaluation des mesures ou des dispositifs mis en place pour l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi montre leur faible efficacité. En effet, les ressources et les réseaux relationnels sont parfois plus utiles que les stages et les formations. La thèse communément admise est que la faible efficacité de ces politiques d’emploi n’est pas liée au marché du travail mais bien plutôt à l’individu qui manquerait de motivation et de mobilisation. Le problème de l’emploi devient donc un problème individuel et ceci renforce le sentiment d’exclusion des publics précaires (travailleurs trop âgés, pas assez qualifiés...). Les études de psychologie sociale présentées ici démontrent que ce ne sont pas les idées mais les pratiques qu’il faut changer. Or, selon la théorie de l’engagement défendue par l’auteur, ce sont les actes qui transforment l’individu et donc selon ce principe, pour former un travailleur adulte, il faut d’abord qu’il ait un travail. En termes d’insertion, il faut mettre l’individu dans les conditions d’un travail sans attendre qu’il ait été « porté « par un projet. La relation d’emploi doit se construire sur l’engagement des demandeurs d’emploi, des professionnels de l’insertion et des entreprises en permettant aux individus de faire leurs preuves dans des situations réelles et de ne proposer qu’ensuite des formations, pour que celles-ci retrouvent un sens et une utilité par l’engagement des acteurs concernés.
Qualifications ou compétences : en finir avec la notion d’emplois non qualifiés
56 Santelmann, Paul
Rueil-Malmaison : Editions Liaisons, 2002. - 244 p. - (Entreprise & carrières)
57 La représentation des cinq millions d’emplois non qualifiés en France est dévalorisée et pourtant ces métiers sont influencés par la relation avec le client mais aussi par les mutations technologiques. L’image de ces métiers est-elle en relation avec les compétences exercées par ces emplois dits non qalifiés ? Les différentes raisons pour lesquelles la société maintien des définitions dévalorisantes de millions d’emplois sont examinées ici, notamment les causes de la persistance de cette approche catégorielle malgré les progrès techniques, l’évolution technologique et les transformations du travail. Une étude historique permet d’apporter différents éléments au débat : coexistence entre plein emploi et travail déqualifié, le chômage de masse. La notion de compétence permet à l’auteur de proposer une analyse positive de ces emplois en montrant les limites de la notion de qualification.
La précarité professionnelle au masculin et au féminin
58 Revel, Dominique
Paris : L’Harmattan, 2001. - 298 p. - (Logiques sociales)
59 Les femmes étaient éloignées du travail et de la politique ; aujourd’hui, le contexte socio-historique change. Si statistiquement le problème de l’insertion professionnelle atteste toujours d’une discrimination à l’encontre des femmes, qualitativement il n’en est peut-être pas de même. La complexité du rapport au travail est infinie. L’analyse de la souffrance d’hommes et de femmes jeunes en parcours d’insertion permet de comprendre les significations données au travail par les uns ou les autres. La précarité de l’emploi fait partie de la redéfinition actuelle du travail ; elle est perçue différemment selon les hommes et les femmes, le travail restant encore, pour les hommes seulement, source exclusive d’identité. Des récits de vie de jeunes demandeurs d’emploi d’une Mission Locale rendent compte de pratiques d’insertion professionnelle et de processus de construction identitaire sexuellement différenciés