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Article de revue

La Deuxième épître aux Thessaloniciens de Paul est-elle la même que la Deuxième aux Thessaloniciens de Pseudo-Paul ? Réflexions sur le verdict de pseudépigraphie

Pages 673 à 683

Notes

  • [*]
    Régis Burnet est ancien élève de l’École normale supérieure et professeur de Nouveau Testament à l’Université catholique de Louvain.
  • [1]
    Jorge Luis Borges, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte », Fictions, Paris, Gallimard, coll. « Folio 614 », 1983, p. 41-52.
  • [2]
    Roger Chartier, La Main de l’auteur et l’esprit de l’imprimeur : XIVe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire 243 », 2015.
  • [3]
    Johann Ernst Christian Schmidt, « Vermuthung über die beyden Briefe an die Thessalonicher », in Id., Bibliothek für Kritik und Exegese des Neuen Testaments und älteste Christengeschichte, vol. 2.3, Hadamar, Neue Gelehrtenbuchhandlung, 1801, p. 380-386. Schmidt remettait en cause l’authenticité paulinienne des douze premiers versets du deuxième chapitre.
  • [4]
    Wilhelm Wrede, Die Entstehung der Schriften des Neuen Testaments, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « Lebensfragen 18 », 1907, p. 37.
  • [5]
    John Frame, A Critical and Exegetical Commentary on the Epistles of Saint Paul to the Thessalonians, Édimbourg, T. & T. Clark, coll. « International Critical Commentary », 1912 ; Edgar Krentz, « A Stone that Will Not Fit. The Non-Pauline Authorship of Second Thessalonians », in Jörg Frey et al. (éd.), Pseudepigraphie und Verfasserfiktion in frühchristlichen Briefen, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « Wissenschaftliche Untersuchungen zum Neuen Testament 246 », 2009, p. 439-470 ; Andreas Lindemann, « Zum Abfassungszweck des Zweiten Thessalonicherbriefes », Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft 68 (1977), p. 35-47 ; Wolfgang Trilling, Untersuchungen zum 2.Thessalonicherbrief, Leipzig, Sankt Benno, coll. « Erfurter Theologische Studien 27 », 1971.
  • [6]
    Ernst Best, A Commentary on the First and Second Epistle to the Thessalonians, Londres, Black, coll. « Black’s New Testament Commentary », 1979 ; Abraham J. Malherbe, The Letters to the Thessalonians, New York, Doubleday, coll. « The Anchor Bible 32B », 2000 ; J. Murphy-O’Connor, Paul : A Critical Life, Oxford/New York, Clarendon Press/Oxford University Press, 1996, p. 111 ; Colin R. Nicholl, From Hope to Despair in Thessalonica : Situating 1 and 2 Thessalonians, Cambridge/New York, Cambridge University Press, coll. « Society for New Testament Studies Monographs Series 126 », 2004.
  • [7]
    Alfred D. D. Plummer, A Commentary on St. Paul’s Second Epistle to the Thessalonians, Londres, Robert Scott, 1918, p. 2.
  • [8]
    Béda Rigaux, Saint Paul. Les Épîtres aux Thessaloniciens, Paris/Gembloux, Gabalda/Duculot, coll. « Études bibliques », 1956, p. 613.
  • [9]
    Roger Aus, « The Liturgical Background of the Necessity and Propriety of Giving Thanks According to 2 Thes 1 :3 », Journal of Biblical Literature 92 (1973), p. 432-438. R. Aus cite G. Harder : Günther Harder, Paulus und das Gebet, Gütersloh, C. Bertelsmann, coll. « Neutestamentliche Forschungen – Paulusstudien 10 », 1936, p. 62-63.
  • [10]
    Ben Witherington, 1 and 2 Thessalonians : A Socio-rhetorical Commentary, Grand Rapids, Mich., Eerdmans, 2006, p. 191.
  • [11]
    Charles A. Wanamaker, The Epistles to the Thessalonians : A Commentary on the Greek Text, Grand Rapids, Mich., Eerdmans, coll. « New International Greek Testament Commentary », 1990, p. 218.
  • [12]
    Terence Y. Mullins, « Petition as a Literary Form », Novum Testamentum 5 (1962), p. 46-54.
  • [13]
    James D. G. Dunn, Unity and Diversity in the New Testament : An Inquiry into the Character of Earliest Christianity, Londres, SCM Press, 1991, p. 66-69.
  • [14]
    Willi Marxsen, Der erste Brief an die Thessalonicher, Zurich, Theologischer Verlag, coll. « Zürcher Bibelkommentare : Neues Testament 11.1 », 1979, p. 44-52.
  • [15]
    Jon A. Weatherly, « The Authenticity of 1 Thessalonians 2.13-16 : Additional Evidence », Journal for the Study of the New Testament 42 (1991), p. 79-98 ; A. J. Malherbe, Thessalonians, op. cit., p. 407.
  • [16]
    Bruce W. Winter, « “If a man Does not Wish to Work…” A Cultural and Historical Setting for 2 Thessalonians 3 :6-16 », Tyndale Bulletin 40 (1989), p. 303-315 ; Bruce W. Winter, Seek the Welfare of the City : Christians as Benefactors and Citizens, Grand Rapids, Mich./Carlisle (UK), Eerdmans/Paternoster Press, coll. « First-century Christians in the Graeco-Roman World 1 », 1994.
  • [17]
    Richard S. Ascough, « The Thessalonian Christian Community as a Professional Voluntary Association », Journal of biblical Literature 119 (2000), p. 311-328. Sur la question des thiases, voir John S. Kloppenborg, « Collegia and Thiasoi : Issues in Function, Taxonomy and Membership », in John S. Kloppenborg, Stephen G. Wilson (éd.), Voluntary Associations in the Graeco-Roman World, Londres, Routledge, coll. « Religious studies – Classical Studies », 1996, p. 16-30.
  • [18]
    Videntur ob propinquitatem diei Christi omisisse laborem. Johann Albrecht Bengel, D. Io. Alberti Bengelii Gnomon Novi Testamenti, Tübingen, Schramm, 17592, p. 940.
  • [19]
    Glenn Stanfield Holland, The Tradition that You Received from Us : 2 Thessalonians in the Pauline Tradition, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « Hermeneutische Untersuchungen zur Theologie 24 », 1988, p. 98.
  • [20]
    Ibid., p. 52.
  • [21]
    Abraham J. Malherbe, The Letters to the Thessalonians, New York, Doubleday, coll. « Anchor Bible 32B », 2000, p. 454-457 ; Yann Redalié, Deuxième Épître aux Thessaloniciens, Geneve, Labor et Fides, coll. « Commentaire du Nouveau Testament 2.9c », 2011, p. 159-160.
  • [22]
    J. L. Borges, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte », op. cit., p. 50.
  • [23]
    Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, J. Vrin, coll. « Bibliothèque des textes philosophiques », 198914, p. 16.
  • [24]
    Lucien Febvre, Combats pour l’histoire, Paris, Armand Colin, coll. « Pocket Agora », 1992, p. 85.
  • [25]
    Antoine Prost, Douze Leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire 225 », 1996, p. 79.
  • [26]
    Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire 226 », 1996, p. 53.
  • [27]
    Ibid., p. 80.
  • [28]
    Friedrich Christian Baur, « Die Christuspartei in der korinthischen Gemeinde, der Gegensatz des Petrischen und Paulinischen Christentum in der altesten Kirche, der Apostel Petrus in Rom », Tübingen Zeitschrift für Theologie 4 (1831), p. 61-206 ; Dieter Georgi, Die Gegner des Paulus im 2. Korintherbrief, Neukirchen-Vluyn, Neukirchener Verlag, coll. « Wissenschaftliche Monographien zum Alten und Neuen Testament 11 », 1964.
  • [29]
    Jerry L. Sumney, “Servants of Satan”, “False Brothers” and other Opponents of Paul, Sheffield, Sheffield Academic Press, coll. « JSNT Supplement Series 188 », 1999, p. 251.
  • [30]
    Ibid., p. 319-322.
  • [31]
    Un bon exemple de cette théorie se trouve dans Jean-Daniel Kaestli, « Mémoire et pseudépigraphie dans le christianisme de l’âge post-apostolique », Revue de théologie et de philosophie 125 (1993), p. 41-63.
  • [32]
    J. E. Chr. Schmidt, « Vermuthung », op. cit., p. 385.
  • [33]
    Pour parler comme Gadamer citant Spinoza : Hans-Georg Gadamer, Gesammelte Werke I. Wahrheit und Methode. Grundzu ge einer philosophischen Hermeneutik, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « UTB für Wissenschaft 2115 », 1990, p. 185.
  • [34]
    Voir par exemple les réflexions de Risto Uro, Thomas. Seeking the Historical Context of the Gospel of Thomas, Londres/New York, T. & T. Clark, 2003, p. 2-3, 80 sqq.
  • [35]
    J. E. Chr. Schmidt, « Vermuthung », op. cit., p. 384.
  • [36]
    Wilhelm Wrede, Die Echtheit des zweiten Thessalonischer Brief untersucht, Leipzig, Hinrichs, coll. « Texte und Untersuchungen N.F. 9.1 », 1903, p. 40-41.
  • [37]
    W. Marxsen, Thessalonicher, op. cit., p. 44-52.
  • [38]
    A. D. D. Plummer, A Commentary on St. Paul’s Second Epistle to the Thessalonians, op. cit., p. xii.
  • [39]
    A. J. Malherbe, Thessalonians, op. cit., p. 406-407.
  • [40]
    C. L. Mearns, « Early Eschatological Development in Paul : the Evidence of I and II Thess », New Testament Studies 27 (1981), p. 137-157.

1Dans une très fameuse nouvelle conservée dans son recueil Fictions, intitulée « Pierre Ménard auteur du Quichotte », Juan Luis Borges raconte l’histoire d’un critique littéraire de province, Pierre Ménard, dont l’ultime gloire consista à réécrire quelques chapitres du Don Quichotte de Cervantès [1]. Cette entreprise absurde se voit hautement louée par le narrateur de la nouvelle, une sorte de nécrologiste au style ampoulé : « Le texte de Cervantès et celui de Ménard sont verbalement identiques, mais le second est presque infiniment plus riche. (Plus ambigu, diront ses détracteurs ; mais l’ambiguïté est une richesse.) » En effet, explique Ménard lui-même, rédigé au xviie siècle par ce « génie ignorant » qu’était Cervantès, le Quichotte est « une entreprise raisonnable, nécessaire, peut-être fatale », tandis qu’en plein xxe siècle sa réécriture est une gageure, car « ce n’est pas en vain que se sont écoulées trois cents années pleines de faits très complexes ». Ce que démontre, entre autres, cette nouvelle très célèbre et très commentée (jusqu’à tout récemment par Roger Chartier [2]), c’est que le sens d’un texte ne vient pas seulement des mots qui le constituent, mais aussi de l’intention de l’auteur qui l’a composé, telle du moins que la perçoit le lecteur. Cette théorie s’applique-t-elle également au procédé de la pseudépigraphie ? Se révèle-t-elle vraie, par exemple, dans ce cas si particulier de la Seconde épître aux Thessaloniciens, dont personne ne peut dire avec certitude qu’elle est ou qu’elle n’est pas de Paul ? Depuis les doutes exprimés en 1801 par Johann Ernst Christian Schmidt [3], les camps sont divisés entre ceux qui se demandent pourquoi Paul aurait écrit la même lettre avec quelques différences [4] et ceux qui attestent du caractère parfaitement paulinien de l’épître. Tandis que de grands commentateurs (Frame, Trilling, Krentz, Lindemann [5]) n’ont aucun doute sur son inauthenticité, d’autres (Malherbe, Murphy O’Connor, Nicholl, Best [6]) continuent à la considérer comme authentique. Les uns et les autres lisent-ils la même lettre ? En d’autres termes, la Deuxième épître aux Thessaloniciens de Paul est-elle la même que la Deuxième aux Thessaloniciens de cet habile faussaire, le Pseudo-Paul ?

Deux parcours interprétatifs

2En passant en revue les commentaires, la réponse tombe comme une évidence dès le premier mot de 2 Thessaloniciens : les exégètes lisent bien deux épîtres différentes. En effet, cet excellent exégète qu’était l’Oxonien Alfred Plummer y voit une preuve éclatante de l’authenticité, car un faussaire aurait indiqué « Paul apôtre » selon l’habitude paulinienne [7], ce que réfutent bien entendu les partisans du faux, en arguant que la Première épître aux Thessaloniciens ne comporte pas ce titre. Et cela se poursuit dès l’action de grâce (2 Th 1,3-5) qui peut à la fois passer pour authentique et pour inauthentique. On y trouve des manières de faire et des motifs proprement pauliniens qui viennent conforter l’idée que le texte est de la main de Paul : l’action de grâce, les motifs de la fierté ou de la tribulation. Mais on peut aussi inlassablement gloser sur des détails du texte qui ne paraissent pas très pauliniens. En effet, pourquoi Paul aurait-il employé eukharistein opheilomen comme dans des textes très postérieurs à sa mort (Barn 5,3 ; 1 Clem 38,4) ? Quel sens a cet opheilô qui marque une obligation personnelle [8] ? Il comporte une résonnance liturgique [9] habituelle dans un contexte de souffrance (voir Herm. Sim. IX, 28, 5 ; Pesahim 10,5 ; Berakhoth 9,5 et Ap 3,4 ; 5,9.12. Alors que 1 Th s’ouvrait sur un discours épidictique (louange et blâme), 2 Th débute par une note religieuse [10] : la situation aurait-elle si vite fluctué que l’on ait besoin de changer de rhétorique ? Et aussi pourquoi l’auteur emploie-t-il le pluriel pour parler des Églises ? Il ne semble pas très paulinien cet en tais ekklêsiais tou theou, car chez Paul le pluriel d’ekklesia a toujours un sens géographique [11]

3Il serait trop long de lister ici les démonstrations des uns et des autres, bornons-nous à remarquer que les arguments sont de nature assez différente. D’une part, ils peuvent porter sur la microstructure du texte (les mots employés, le style) : ainsi chicane-t-on l’utilisation d’erôtan en 2,1 qui introduit une pétition familière pour des personnes de rang égal et n’a pas la force de parakalô, habituel chez Paul [12]. D’autre part, ils peuvent porter sur la macrostructure argumentative : pourquoi faire appel aux « traditions qu’on vous enseigna » alors que, comme le rappelle Dunn [13], chez le Paul authentique, il n’y a que trois sortes de tradition : kérygmatiques (1 Co 15,1-3) ; ecclésiastiques (sur les usages 1 Co 11,23-25) ; éthiques (habitudes 1 Co 7,10). Ils peuvent enfin porter sur les thèmes et les motifs employés, en particulier dans le chapitre 2, qui concentre toutes les difficultés.

4En effet, le cœur du débat repose sur le fameux anthrôpos tês anomias « homme d’impiété » (2,3) dont la présence donne à l’Épître une ambiance apocalyptique qui a beaucoup embarrassé les commentateurs. Pour Marxsen [14], le Paul authentique avait rompu avec l’apocalyptique juive. Certes, il croit au jugement final (1 Th 2,16), mais admet qu’il est déjà présent d’une certaine façon actuellement (1 Th 2,16), rejette la spéculation sur sa venue (1 Th 5,1-11), pense que le Christ a libéré les chrétiens de toute inquiétude (1 Th 4,14 ; 5,9-10). 2 Th, au contraire, tombe dans un dualisme entre aujourd’hui et demain, car le futur n’a pas de conséquences sur le présent. A contrario, Weatherly et Malherbe [15] notent que ce dualisme n’a aucun caractère d’évidence. Il porte également sur la question des ataktoi. Qui sont-elles, ces cibles de la rhétorique de l’auteur ? Pour les uns, ce sont des opposants réels à Paul, qui continuent à pratiquer des solidarités anciennes, comme les relations de patronage. Winter [16] rappelle que l’année 51 était fort difficile dans la région (tremblement de terre, maladie, etc.) : certains ont pu cesser de travailler pour se placer sous la protection des patrons, ce que Paul désapprouvait au nom de l’indépendance de l’Église. Richard Ascough propose quant à lui la comparaison avec les collegia ou les thiases, ces associations professionnelles sur la base du volontariat (des sortes de guildes) [17]. Pour les autres, ce sont des opposants bien plus tardifs. En effet, comme l’avait déjà vu au xviiie siècle Bengel, la charge ne s’adresse pas à des paresseux, mais à ceux qui ont une compréhension erronée du scénario eschatologique et qui « semblent avoir abandonné le travail à cause de la proximité du règne du Christ [18]. » Ces désordonnés proclameraient donc une parousie cachée, présente de manière mystique [19], et se seraient érigés en autorités spirituelles qui revendiquaient un droit à être à la charge de la communauté (que l’on retrouve dans d’autres contextes [20]). L’auteur tente de promouvoir une eschatologie indéterminée, en forçant les partisans d’une eschatologie déjà réalisée à se mettre au travail [21]. Paradoxalement, il contredit ainsi le message du Paul authentique, qui penche plutôt du côté de cette même eschatologie réalisée.

5Au fil des arguments, c’est donc bien deux parcours interprétatifs qui se dessinent, que peut résumer ce tableau :

2 Th est authentique2 Th est apocryphe
PaulUn auteur qui écrit sous le nom de Paul (Timothée ?)
Écrit aux ThessaloniciensÉcrit aux Thessaloniciens ? À d’autres ?
Pour désavouer un message apocalyptique
Accrédité par des opposants (les ataktoi ?) qui estiment que la parousie est déjà là et qui ont peut-être fait un faux paulinienAccrédité par des ultrapauliniens (les ataktoi), qui estiment que 1 Th prêche pour une eschatologie réalisée
Pour ce faire, il délivre un double enseignement :
1. un enseignement dogmatique sur l’Homme d’Impiété
Une doctrine parfaitement paulinienneUne doctrine non paulinienne qui emprunte largement aux milieux apocalyptiques (et à la littérature intertestamentaire)
2. un enseignement pastoral sur la nécessité de travailler
Dans lequel Paul se donne en modèle en entendant fonder une traditionQui se fonde sur la tradition de l’apôtre « ouvrier de ses mains »
Il conclut en signant de sa main comme en GaIl conclut par une « signature paulinienne » pour accréditer le faux

6En durcissant les deux stratégies, on pourrait aller jusqu’à dire que la Deuxième épître aux Thessaloniciens du Paul authentique est l’opposée de la 2 Thessaloniciens du Pseudo-Paul. En effet, le message que diffuse ce dernier vise des réfractaires qui pourraient bien être les vrais pauliniens. Héritier de Paul, le Pseudo-Paul en est son fossoyeur. Les mots sont identiques, mais le texte est différent. On ne se lasse pas de citer le fameux passage du « Pierre Ménard auteur du Quichotte », qui illustre parfaitement ce qui se déroule chez les interprètes de la Deuxième épître aux Thessaloniciens.

7

Comparer le Don Quichotte de Ménard à celui de Cervantès est une révélation. Celui-ci, par exemple, écrivit (Don Quichotte, première partie, chapitre ix) :
la vérité, dont la mère est l’histoire, émule du temps, dépôt des actions, témoin du passé, exemple et connaissance du présent, avertissement de l’avenir.
Rédigée au xviie siècle, par le « génie ignorant » Cervantès, cette énumération est un pur éloge rhétorique de l’histoire. Ménard écrit en revanche :
la vérité, dont la mère est l’histoire, émule du temps, dépôt des actions, témoin du passé, exemple et connaissance du présent, avertissement de l’avenir.
L’histoire, mère de la vérité ; l’idée est stupéfiante. Ménard, contemporain de William James, ne définit pas l’histoire comme une recherche de la réalité, mais comme son origine. La vérité historique, pour lui, n’est pas ce qui s’est passé ; c’est ce que nous pensons qui s’est passé. Les termes de la fin – exemple et connaissance du présent, avertissement de l’avenir – sont effrontément pragmatiques [22].

Réflexions sur le verdict de pseudépigraphie

8Quelles conséquences tirer de cette revue de la littérature que l’on vient d’évoquer à grands traits ? En suivant Borges, on pourrait s’engager dans la voie d’une distance ricaneuse, qui ironiserait sur les prétentions à la vérité de ces beaux interprètes, capables de démontrer que tout est dans tout et réciproquement. Cette position a de la force et il convient de la laisser un peu retentir pour guérir cette prétention à la vérité qui ne demande qu’à se réveiller à chaque fois que l’on propose une interprétation. Toutefois, on ne saurait en rester là. En effet, la découverte que la Deuxième aux Thessaloniciens de Paul est un texte différent de la Deuxième aux Thessaloniciens du Pseudo-Paul peut nous conduire à deux constats, selon que l’on adopte une démarche plus littéraire ou plus historique.

9Premièrement d’un point de vue historique, le constat conforte la théorie de la construction du fait historique. Comme l’avait déjà vu Bachelard, l’esprit scientifique ne part jamais de rien :

10

L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit [23].

11Cela peut se dire tout aussi bien du fait historique. Celui-ci, bien loin de s’imposer de manière péremptoire à la conscience de l’historien, doit être patiemment recherché, façonné, et finalement créé par la question qu’il pose.

12

Ceux qui ne prétendent connaître que « les faits » ; ceux qui ne se rendent pas compte qu’une grande partie des faits qu’ils utilisent ne leur est pas « donnée » à l’état brut, mais se trouve créée, inventée en quelque sorte par le labeur d’érudition, dégagée de centaines et de centaines de témoignages, directs ou indirects ; ceux qui, dès lors, paresseusement, ne se soucient que des faits enregistrés dans des documents tout établis, ces historiens qui se déclarent prudents et ne sont que bornés, se placent en réalité hors des conditions primordiales de leur métier [24].

13Un même fait, constaté par des historiens appartenant à deux époques différentes, se verra enserré dans deux réseaux conceptuels différents et n’aura ni la même valeur ni le même poids. « Les documents ne parlent que si on leur pose des questions [25] », comme l’écrit Antoine Prost, et ils parlent différemment selon la question qu’on leur pose. Paul Veyne renchérit en affirmant que le fait atomique n’existe pas, mais qu’il ne prend sens que dans un réseau, dans une intrigue, que l’historien se charge de construire [26]. Dans ce sens, toujours en suivant Veyne, on peut dire que seule l’intrigue compte. Les faits ne s’imposent pas parce qu’ils existent, ce qui préside à leur choix est qu’ils soient « intéressants [27]. »

14La Deuxième épître aux Thessaloniciens, comme fait historique, ne saurait donc avoir un sens par elle-même. Elle ne prend véritablement sens que dans le tissu – l’intrigue dirait Paul Veyne – qui a été construit. Et c’est bien ici deux intrigues historiques qui s’opposent dans les deux constructions proposées. La première intrigue, celle de l’authenticité, s’inscrit dans une extension de la situation de Galatie ou de Corinthe à Thessalonique et postule que tout le ministère de Paul s’est accompli dans « l’opposition » d’ennemis venus de l’extérieur (d’Antioche ? de Jérusalem ?) ou de l’intérieur des communautés. Comme l’explique par exemple Jerry Sumney en se posant en continuateur des travaux fondateurs de Baur et de ceux, plus récents, de Georgi [28], toutes les épîtres pauliniennes manifestent la présence d’opposants auxquels Paul aurait cherché à répondre. Et 2 Thessaloniciens ne déroge pas à la règle, qui riposte à un comportement dont on trouve l’exemple dans la vita philosophica cynique : sitôt que l’on s’est converti, on rejette ses anciennes occupations pour manifester sa nouvelle adhésion [29]. Cette intrigue repose sur l’image d’un apôtre qui ne choque pas seulement par son message, mais aussi par sa conduite [30], une sorte d’empêcheur d’évangéliser en rond toujours en butte à de l’hostilité. La seconde lecture, celle de l’inauthenticité, s’inscrit dans une intrigue toute différente. Ce n’est plus la personne de l’apôtre qui fait l’objet de contestation, c’est son message qui fait difficulté d’époque en époque et qui doit être ajusté dans un constant effort d’anamnèse et d’actualisation [31]. On pense alors la possibilité de réappropriations tardives de l’héritage, quitte à ne pas l’assumer en sa totalité. On imagine donc une intrigue à plus longue durée, en poursuivant le processus d’écriture jusqu’après la mort de l’apôtre. Schmidt, qui lance cette manière de penser, va jusqu’au iie siècle, puisqu’il estimait que l’extrapolation provenait d’une communauté – les montanistes – dont Irénée de Lyon prétendait qu’ils prêchaient l’Antéchrist [32]. Construit dans un contexte différent, le fait que constitue 2 Th peut bien prendre un sens antithétique, puisqu’il est enserré dans un réseau de signification autre.

15Deuxièmement d’un point de vue herméneutique, le constat conforte le caractère cardinal de l’instance auctoriale dans le processus d’interprétation. La seconde réflexion face aux différentes lectures de 2 Thessaloniciens est l’importance que prend le verdict d’auctorialité dans l’interprétation. Par « auteur », il ne faut ici ni entendre l’auteur réel, le Paul et le Pseudo-Paul historiques, dont la réalité se dérobe toujours, ni la voix épistolaire qui s’exprime dans la lettre (qui équivaut au narrateur dans un récit), mais cette instance à mi-chemin entre les deux, ce « (Pseudo-)Paul » à qui nous rapportons tout.

16Gadamer nous y avait déjà rendus sensibles dans Vérité et Méthode : si la quête romantique des intentions de l’auteur, de la mens auctoris[33], est à peu près vaine, la prise en compte d’une reconstruction de cette mens auctoris est essentielle dans le processus de compréhension. Dans cette correction inlassable des précompréhensions que l’on a du texte, la possibilité d’« accrocher » nos différentes hypothèses de compréhension à une instance auctoriale dont nous ne cessons de dessiner la figure paraît indispensable. Même dans le cas de textes qui se présentent comme des recueils de citations ou des collections de logia à l’instar de l’Évangile de Thomas, le commentaire ne saurait se passer d’une figure auctoriale permettant de rendre compte d’une « progression », d’un « effet de recueil », d’une « intention » [34].

17Dans le cas de la Deuxième aux Thessaloniciens, on voit que c’est bien la figure auctoriale de Paul qui est au cœur du débat. C’est en effet au nom d’une image de Paul, qu’il reconnaît ou ne reconnaît pas dans l’Épître, que chacun rejette ou accepte l’authenticité de la lettre. Dès le début de l’ère du soupçon, chez Schmidt, l’argumentation repose sur une reconstruction de qui est le « vrai Paul ». Le vrai Paul n’est pas oublieux et il n’aurait pas commis la faute d’écrire une lettre plus courte sans s’apercevoir qu’il avait déjà écrit aux Thessaloniciens. Le vrai Paul ne croit pas que le retour du Christ soit effrayant ni dangereux. Alors que la première lettre est völlig paulinich, « entièrement paulinienne », la seconde est unpaulinisch, « non paulinienne » :

18

Il est absolument incompréhensible de penser que Paul en soit venu à trouver cette attente du Seigneur si dangereuse, comme il le dit dans la lettre aux Thessaloniciens la plus courte. Non ! Tout ce qui se trouve partout dans cette lettre est non paulinien, comme ces mises en garde, comme aussi ces rêveries (Traumereien) sur l’Antéchrist qui leur sont liées et qui n’ont pas leur pareil dans tous les écrits pauliniens [35].

19Schmidt reconstruit un « Paul authentique » qui est en réalité un philosophe des Lumières, qui se défie de l’apocalyptique et de ses irrationalités. Un siècle plus tard, Wrede ne dit pas autre chose en s’interrogeant sur la « trahison » de la pensée de Paul qui, on le sait, n’avait rien exprimé d’apocalyptique [36]. Presque deux siècles après, Marxsen n’ajouta rien d’autre, comme on a déjà eu l’occasion de le relever [37]. A contrario, c’est aussi au nom de motifs biographiques que l’on en vint à rétablir l’authenticité de 2 Th, à l’instar de Plummer, qui note assez finement que l’on ne trouve dans l’Épître que du « matériau juif stéréotypé » sans véritable originalité, qu’un juif de son époque (« like Christ Himself », écrit même Plummer) pouvait parfaitement utiliser [38]. Cent ans après, Abraham J. Malherbe en est toujours là [39]. Il faut alors considérer que Paul, en si peu de temps, ait changé radicalement de manière de voir les temps eschatologiques. Contrairement à ce que l’on prétend parfois, la mutation la plus importante de la pensée paulinienne n’interviendrait pas à la fin de la vie de l’apôtre, mais au début de son processus d’écriture [40]. Il importe donc d’abandonner l’image d’un théologien systématique à la doctrine toute constituée, et de privilégier la vision d’une pensée qui se constitue à l’aveuglette, quitte à faire demi-tour et volte-face. Maintenir l’authenticité, c’est accepter un Paul à la pensée un peu sauvage qui pratique une théologie d’occasion, quitte à plonger ses interprètes futurs dans la perplexité lorsqu’ils cherchent à construire une théologie paulinienne.

20La Deuxième aux Thessaloniciens de Paul se révèle donc une Épître totalement différente de la Deuxième aux Thessaloniciens de Pseudo-Paul, car nous ne savons pas nous départir des effets de contexte et de ce que nous cherchons toujours à reconstruire un auteur pour appréhender un texte. Que faire dès lors de cette lettre ? La liturgie et la théologie ont tranché : l’Épître n’est quasiment jamais lue et quasiment jamais citée ; il n’y a pas que les exégètes du xixe siècle à se trouver gênés par cette « rêverie » de l’Antéchrist, qui est une idée bien trop dangereuse pour la prédication en direction des masses pieuses et pour le discours universitaire. Pour le commentateur, elle représente un défi. Face à l’indécidabilité de la figure auctoriale, il doit se résoudre à commenter chaque péricope comme étant de Paul tout en ne l’étant pas. Comme un ivrogne qui voit double et qui marche à tâtons, il s’avance dans un monde inconsistant, mouvant : c’est qu’il doit commenter deux lettres à la fois, celle de Paul et celle de Pseudo-Paul ! Pour évacuer la difficulté, il peut certes prendre une décision quant à l’auteur, mais cela ne relève-t-il pas de l’acte de foi ?

Notes

  • [*]
    Régis Burnet est ancien élève de l’École normale supérieure et professeur de Nouveau Testament à l’Université catholique de Louvain.
  • [1]
    Jorge Luis Borges, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte », Fictions, Paris, Gallimard, coll. « Folio 614 », 1983, p. 41-52.
  • [2]
    Roger Chartier, La Main de l’auteur et l’esprit de l’imprimeur : XIVe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire 243 », 2015.
  • [3]
    Johann Ernst Christian Schmidt, « Vermuthung über die beyden Briefe an die Thessalonicher », in Id., Bibliothek für Kritik und Exegese des Neuen Testaments und älteste Christengeschichte, vol. 2.3, Hadamar, Neue Gelehrtenbuchhandlung, 1801, p. 380-386. Schmidt remettait en cause l’authenticité paulinienne des douze premiers versets du deuxième chapitre.
  • [4]
    Wilhelm Wrede, Die Entstehung der Schriften des Neuen Testaments, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « Lebensfragen 18 », 1907, p. 37.
  • [5]
    John Frame, A Critical and Exegetical Commentary on the Epistles of Saint Paul to the Thessalonians, Édimbourg, T. & T. Clark, coll. « International Critical Commentary », 1912 ; Edgar Krentz, « A Stone that Will Not Fit. The Non-Pauline Authorship of Second Thessalonians », in Jörg Frey et al. (éd.), Pseudepigraphie und Verfasserfiktion in frühchristlichen Briefen, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « Wissenschaftliche Untersuchungen zum Neuen Testament 246 », 2009, p. 439-470 ; Andreas Lindemann, « Zum Abfassungszweck des Zweiten Thessalonicherbriefes », Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft 68 (1977), p. 35-47 ; Wolfgang Trilling, Untersuchungen zum 2.Thessalonicherbrief, Leipzig, Sankt Benno, coll. « Erfurter Theologische Studien 27 », 1971.
  • [6]
    Ernst Best, A Commentary on the First and Second Epistle to the Thessalonians, Londres, Black, coll. « Black’s New Testament Commentary », 1979 ; Abraham J. Malherbe, The Letters to the Thessalonians, New York, Doubleday, coll. « The Anchor Bible 32B », 2000 ; J. Murphy-O’Connor, Paul : A Critical Life, Oxford/New York, Clarendon Press/Oxford University Press, 1996, p. 111 ; Colin R. Nicholl, From Hope to Despair in Thessalonica : Situating 1 and 2 Thessalonians, Cambridge/New York, Cambridge University Press, coll. « Society for New Testament Studies Monographs Series 126 », 2004.
  • [7]
    Alfred D. D. Plummer, A Commentary on St. Paul’s Second Epistle to the Thessalonians, Londres, Robert Scott, 1918, p. 2.
  • [8]
    Béda Rigaux, Saint Paul. Les Épîtres aux Thessaloniciens, Paris/Gembloux, Gabalda/Duculot, coll. « Études bibliques », 1956, p. 613.
  • [9]
    Roger Aus, « The Liturgical Background of the Necessity and Propriety of Giving Thanks According to 2 Thes 1 :3 », Journal of Biblical Literature 92 (1973), p. 432-438. R. Aus cite G. Harder : Günther Harder, Paulus und das Gebet, Gütersloh, C. Bertelsmann, coll. « Neutestamentliche Forschungen – Paulusstudien 10 », 1936, p. 62-63.
  • [10]
    Ben Witherington, 1 and 2 Thessalonians : A Socio-rhetorical Commentary, Grand Rapids, Mich., Eerdmans, 2006, p. 191.
  • [11]
    Charles A. Wanamaker, The Epistles to the Thessalonians : A Commentary on the Greek Text, Grand Rapids, Mich., Eerdmans, coll. « New International Greek Testament Commentary », 1990, p. 218.
  • [12]
    Terence Y. Mullins, « Petition as a Literary Form », Novum Testamentum 5 (1962), p. 46-54.
  • [13]
    James D. G. Dunn, Unity and Diversity in the New Testament : An Inquiry into the Character of Earliest Christianity, Londres, SCM Press, 1991, p. 66-69.
  • [14]
    Willi Marxsen, Der erste Brief an die Thessalonicher, Zurich, Theologischer Verlag, coll. « Zürcher Bibelkommentare : Neues Testament 11.1 », 1979, p. 44-52.
  • [15]
    Jon A. Weatherly, « The Authenticity of 1 Thessalonians 2.13-16 : Additional Evidence », Journal for the Study of the New Testament 42 (1991), p. 79-98 ; A. J. Malherbe, Thessalonians, op. cit., p. 407.
  • [16]
    Bruce W. Winter, « “If a man Does not Wish to Work…” A Cultural and Historical Setting for 2 Thessalonians 3 :6-16 », Tyndale Bulletin 40 (1989), p. 303-315 ; Bruce W. Winter, Seek the Welfare of the City : Christians as Benefactors and Citizens, Grand Rapids, Mich./Carlisle (UK), Eerdmans/Paternoster Press, coll. « First-century Christians in the Graeco-Roman World 1 », 1994.
  • [17]
    Richard S. Ascough, « The Thessalonian Christian Community as a Professional Voluntary Association », Journal of biblical Literature 119 (2000), p. 311-328. Sur la question des thiases, voir John S. Kloppenborg, « Collegia and Thiasoi : Issues in Function, Taxonomy and Membership », in John S. Kloppenborg, Stephen G. Wilson (éd.), Voluntary Associations in the Graeco-Roman World, Londres, Routledge, coll. « Religious studies – Classical Studies », 1996, p. 16-30.
  • [18]
    Videntur ob propinquitatem diei Christi omisisse laborem. Johann Albrecht Bengel, D. Io. Alberti Bengelii Gnomon Novi Testamenti, Tübingen, Schramm, 17592, p. 940.
  • [19]
    Glenn Stanfield Holland, The Tradition that You Received from Us : 2 Thessalonians in the Pauline Tradition, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « Hermeneutische Untersuchungen zur Theologie 24 », 1988, p. 98.
  • [20]
    Ibid., p. 52.
  • [21]
    Abraham J. Malherbe, The Letters to the Thessalonians, New York, Doubleday, coll. « Anchor Bible 32B », 2000, p. 454-457 ; Yann Redalié, Deuxième Épître aux Thessaloniciens, Geneve, Labor et Fides, coll. « Commentaire du Nouveau Testament 2.9c », 2011, p. 159-160.
  • [22]
    J. L. Borges, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte », op. cit., p. 50.
  • [23]
    Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, J. Vrin, coll. « Bibliothèque des textes philosophiques », 198914, p. 16.
  • [24]
    Lucien Febvre, Combats pour l’histoire, Paris, Armand Colin, coll. « Pocket Agora », 1992, p. 85.
  • [25]
    Antoine Prost, Douze Leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire 225 », 1996, p. 79.
  • [26]
    Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire 226 », 1996, p. 53.
  • [27]
    Ibid., p. 80.
  • [28]
    Friedrich Christian Baur, « Die Christuspartei in der korinthischen Gemeinde, der Gegensatz des Petrischen und Paulinischen Christentum in der altesten Kirche, der Apostel Petrus in Rom », Tübingen Zeitschrift für Theologie 4 (1831), p. 61-206 ; Dieter Georgi, Die Gegner des Paulus im 2. Korintherbrief, Neukirchen-Vluyn, Neukirchener Verlag, coll. « Wissenschaftliche Monographien zum Alten und Neuen Testament 11 », 1964.
  • [29]
    Jerry L. Sumney, “Servants of Satan”, “False Brothers” and other Opponents of Paul, Sheffield, Sheffield Academic Press, coll. « JSNT Supplement Series 188 », 1999, p. 251.
  • [30]
    Ibid., p. 319-322.
  • [31]
    Un bon exemple de cette théorie se trouve dans Jean-Daniel Kaestli, « Mémoire et pseudépigraphie dans le christianisme de l’âge post-apostolique », Revue de théologie et de philosophie 125 (1993), p. 41-63.
  • [32]
    J. E. Chr. Schmidt, « Vermuthung », op. cit., p. 385.
  • [33]
    Pour parler comme Gadamer citant Spinoza : Hans-Georg Gadamer, Gesammelte Werke I. Wahrheit und Methode. Grundzu ge einer philosophischen Hermeneutik, Tübingen, Mohr Siebeck, coll. « UTB für Wissenschaft 2115 », 1990, p. 185.
  • [34]
    Voir par exemple les réflexions de Risto Uro, Thomas. Seeking the Historical Context of the Gospel of Thomas, Londres/New York, T. & T. Clark, 2003, p. 2-3, 80 sqq.
  • [35]
    J. E. Chr. Schmidt, « Vermuthung », op. cit., p. 384.
  • [36]
    Wilhelm Wrede, Die Echtheit des zweiten Thessalonischer Brief untersucht, Leipzig, Hinrichs, coll. « Texte und Untersuchungen N.F. 9.1 », 1903, p. 40-41.
  • [37]
    W. Marxsen, Thessalonicher, op. cit., p. 44-52.
  • [38]
    A. D. D. Plummer, A Commentary on St. Paul’s Second Epistle to the Thessalonians, op. cit., p. xii.
  • [39]
    A. J. Malherbe, Thessalonians, op. cit., p. 406-407.
  • [40]
    C. L. Mearns, « Early Eschatological Development in Paul : the Evidence of I and II Thess », New Testament Studies 27 (1981), p. 137-157.
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