Ce livre est un livre engagé et même un livre militant, ce qui n’est nullement incompatible avec la tradition universitaire, mais peut ouvrir la voie à des polémiques et à des réactions contrastées, selon les lieux de la réception. L’auteur en est manifestement conscient qui nous apprend que les auditeurs de ses conférences, en Orient, dit-il sobrement, auraient été tentés de lyncher Hegel s’ils l’avaient eu sous la main. L’ouvrage se divise en deux grandes parties. La première, la plus importante quantitativement, est consacrée à Hegel. Elle est placée sous le signe du « Weltgeist ». Abondamment nourrie de références qui attestent la familiarité de l’auteur avec son sujet, elle n’en est pas moins une exécution. La seconde, consacrée à Goethe et placée sous les auspices de la « Weltliteratur », est une célébration. Il n’y a pas de passerelles entre les deux parties. Les antithèses en tiennent lieu. L’ouvrage s’achève par une « Konfrontation auf höchster Ebene : Goethe versus Hegel », qui élargit le débat aux dimensions de la planète en s’efforçant d’apporter des réponses à nos problèmes contemporains.
Selon Fawzi Boubia, Hegel est par excellence le philosophe de la puissance et du pouvoir sacralisés dont il retrace le cheminement funeste au long de l’Histoire. L’équation « Weltgeschichte ist Weltgericht » est la clef de tous les bouleversements et conflits, de toute évolution. Elle a le statut d’une loi de nature. Hegel ne lui reconnaît pas une valeur morale intrinsèque, ce dont l’auteur l’accuse fréquemment, mais l’identifie à la raison en marche…
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