Voici un ouvrage qui vaut à notre sens d’être considéré comme triplement intéressant. Par sa démarche d’abord qui conjoint l’anthologie thématique et le principe de la coupe historique, précisément abornée. Par la centralité des textes retenus ensuite, le propos philologique étant compris par l’éditrice-interprète dans un rapport direct avec une pratique (écriture, jeu) en quête de renouveau à l’époque considérée. En troisième lieu, le choix de rendre à nouveau accessibles des documents devenus rares, en tout cas épars, dans une version française soignée. À la tentation d’une fuite dans la traduction seule, C. Mazellier-Lajarrige répond par une analyse contextualisée de textes originaux qui relève des études théâtrales et constitue par excellence un modèle de rencontre entre les disciplines.
Le terme de pantomime renvoie à une pluralité de significations qui ne se recoupent qu’en partie. À l’origine, il y a le mimus antique, l’acteur qui vit de son art, dans la proximité de l’histrio, aux antipodes de l’actor/rhetor qui déclame un texte écrit par un autre. En termes modernes, le mime a pour domaine tout ce que l’on a accoutumé de subsumer sous le vocable de « non-verbal ». Antonin Artaud a défini en peu de mots ce mode de représentation, parlant de « l’aspect du langage théâtral pur qui échappe à la parole, […] ce langage par signes, par gestes et attitudes ».La période qu’examine C. Mazellier-Lajarrige est effectivement celle où se produit dans la théorie et la pratique un retour vers ce sens premier qui, notons-le au passage, passe par les « scènes muettes » du baroque religieux, mais aussi la comédie italienne d…
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