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Article de revue

Libérer la parole entrepreneuriale : des « Rebondisseurs français » témoignent

Pages 71 à 78

Notes

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Les points forts

  • Plusieurs initiatives, dont celle à l’origine des « Rebondisseurs Français », témoignent d’un changement de regard sur l’échec entrepreneurial.
  • En libérant la parole de ceux qui ont connu des difficultés, cette association développe la culture de la résilience et la capacité de rebond.
  • « Sauter le pas », « assumer » et « mettre à profit » son expérience pour pouvoir repartir et aller de l’avant, tels sont les maîtres-mots des « rebondisseurs »

1Quand on évoque les entrepreneurs, ce sont surtout spontanément des personnalités comme Mark Zuckerberg, Bill Gates, Steve Jobs, Marc Simoncini, Xavier Niel, Frédéric Mazzela, Jacques-Antoine Grangeon, Guillaume Gibault, etc. qui sont citées, c’est-à-dire des modèles de réussite. Pourtant, avant d’être devenus ceux que l’on connaît et qui font la Une de la presse, ils ont traversé des périodes moins fastes – et moins connues. Tous les entrepreneurs à succès ont échoué à un moment de leur histoire et de leur parcours. Le réflexe est de ne retenir que ce qui a marché. Qui se souvient par exemple qu’avant Meetic, Marc Simoncini a fait faillite en 1999 avec iFrance.com ; que Richard Branson a rencontré un flop conséquent avec Virgin Bride, que Steve Jobs a été renvoyé d’Apple pour avoir conçu des modèles d’ordinateurs invendables, etc. ?

2Pour autant, les difficultés qu’ils ont rencontrées méritent d’être davantage partagées et valorisées pour deux raisons : d’une part, parce que la gestion de l’échec est inhérente à toute aventure entrepreneuriale du fait du risque accepté dès le départ d’une possible non-réussite du projet ; et d’autre part, parce qu’un entrepreneur doit certes assumer ses réussites mais aussi ses difficultés, faute de quoi il ne prendrait en compte qu’une partie des données sur son entreprise – ce serait comme analyser la croissance de son chiffre d’affaires sans tenir compte de la croissance des dépenses nées de l’augmentation de l’activité par exemple.

L’amorce d’un changement du regard porté sur l’échec

3Depuis quelques temps, un changement s’opère, doucement mais sûrement. Les prises de parole d’entrepreneurs sur « la part insoupçonnée de leur réussite » se multiplient. Michel Picot, le journaliste qui a animé pendant dix ans le Business Club de France sur BFM, explique dans une vidéo tournée pour le mouvement des Rebondisseurs Français qu’il a reçu pas moins de 3 500 entrepreneurs et que tous ont parlé autant de leurs échecs que de leurs réussites. De ces années, il retient ce qui fait leur principale force : « avoir compris qu’on ne fait jamais deux fois les mêmes erreurs » et que rater un premier projet ouvre à chaque fois de nouvelles perspectives.

4L’amorce du changement d’état d’esprit actuel est aussi le résultat d’un travail de fond mené dès 2014 par les acteurs de terrain comme les associations « 60 000 Rebonds », « Second Souffle », « SOS Entrepreneur », « Re-créer » ou encore l’Observatoire Amarok qui ensemble ont lancé le « Portail du Rebond » [1]. Si les initiatives des conférences FailCon France en 2014 et 2015 n’ont pas eu l’impact attendu, petit à petit, des avancées sont constatées, comme l’abrogation de l’indicateur 040 du fichier FIBEN de la Banque de France [2] en septembre 2013. Cet indicateur identifiait les entrepreneurs ayant connu une procédure de liquidation judiciaire ; comme l’interdiction bancaire pour un particulier, ce fichage leur bloquait l’accès au crédit ; ils se retrouvaient donc dans l’incapacité financière de lancer un nouveau projet d’entreprise [3].

5C’est aussi le sens de la création de la Médiation des entreprises en 2016, portée par Pierre Pelouzet, qui est l’un des fervents défenseurs de l’échec comme richesse et non comme faiblesse : « Nous devons développer cette culture de résilience, d’acceptation de l’échec et d’encouragement au rebond en France pour que nos entrepreneurs réussissent », assène-t-il régulièrement et notamment dans une vidéo tournée en septembre 2018. C’est pourquoi en tant que médiateur, il travaille sur la restauration de la confiance entre acteurs économiques avec la volonté d’intervenir dès que les entrepreneurs commencent à avoir des difficultés avec leurs clients ou fournisseurs, avant de devoir engager des démarches en justice.

6Plus récemment, en 2018, la loi « Pacte », qui comprenait une commission sur le rebond, a acté la suppression du fichage 050 du FIBEN qui était attribué à l’entrepreneur ayant connu deux liquidations judiciaires en moins de cinq ans ; la suppression est effective depuis le 1er janvier 2019, suite à la publication le 1er octobre 2018 du décret 2018-934 [4].

Dédramatiser, assumer, se reconstruire

7Au-delà de ces évolutions réglementaires, l’année 2018 est celle de la création du mouvement des « Rebondisseurs Français » et des « ReStart Awards ». Ces deux initiatives veulent mettre sur le devant de la scène des entrepreneurs pour leur rebond – considérant qu’ils ont eu à un moment la chance de se tromper et que ce qui est important, c’est la façon dont ils ont fait de leur échec un pivot pour à nouveau avancer dans leur vie. Ces deux nouvelles initiatives ont trois vertus : 1) dédramatiser le fait de ne pas y arriver en montrant que c’est le lot de tous les entrepreneurs ; 2) montrer qu’assumer aide à se reconstruire et à repartir sur un nouveau projet ; 3) partager les expériences afin d’éviter à d’autres des erreurs basiques, sinon leur donner les ressources d’y faire face en les encourageant à assumer à leur tour.

8À leur lancement, les Rebondisseurs Français comptaient cinq ambassadeurs : Denis Fayolle (La Fourchette), Julien Coulon (Cedexis), Jean-Michel Davault (Hommes & Process), Hélène de Saint Front (B-Harmonist), Christel Le Coq (E.Sensory). Trois mois après, pour les ReStart Awards, montaient sur scène Sébastien Forest (Allo Resto), Jean-Marc Barki (SeaLock), Michaël Pouchelet (EcoMairie), et bien d’autres, avec cette phrase forte de Dimitri Pivot (Second Souffle) en introduction de son interview vidéo : « si à cinquante ans, t’as pas connu d’échec, t’as raté ta vie » [5].

Des freins qui persistent

9Cependant, la situation n’est toujours pas simple. Les investisseurs jugent plus durement les entrepreneurs qui ont dû fermer leur entreprise que les « bons élèves » à qui tout a souri. Un entrepreneur qui a dû fermer une première entreprise peinera à retrouver un financement pour un nouveau projet et verra son réseau professionnel se resserrer. Ces conséquences, vécues et évoquées dans tous les témoignages des membres des Rebondisseurs Français, sont lourdes et à multiples facettes : individuelles et personnelles (« on n’ose plus prendre d’initiatives »), sociales (« on perd ses relations professionnelles, ses amis, sinon plus »), financières (« j’avais engagé mon patrimoine personnel pour honorer mes dettes professionnelles »), professionnelles (« je suis devenu inemployable ») et psychologiques (François Raynaud de Fitte de « PopChef » explique que « le plus dur a été d’assumer la décision de licencier alors que mon projet était de développer une société et au contraire de créer des emplois ») [6].

10Il lui faudra alors surmonter trois traumatismes : un traumatisme personnel qui lui impose de se demander pourquoi et comment il n’a pas pu mener son projet à bien ; un traumatisme financier lié au fait de devoir très rapidement honorer ses engagements ; et un traumatisme social l’interpellant sur ce qu’il va pouvoir et vouloir faire demain. Trois phases que décrit notamment Isabelle Saladin, fondatrice d’I&S Adviser et Présidente des Rebondisseurs Français, dans plusieurs articles de presse [7].

11Ces entrepreneurs ne se cherchent pas d’excuses. Il ne s’agit pas non plus pour eux de laisser penser qu’on peut ne pas tout mettre en œuvre pour réussir. Dans sa vidéo en tant qu’ambassadrice du mouvement des Rebondisseurs Français tournée pour le lancement en mai 2018, Hélène de Saint Front, co-fondatrice de B-Harmonist, insiste sur le travail d’introspection à mener, le deuil à faire pour apprendre de ses erreurs, trouver l’énergie et les pistes pour progresser. L’objectif étant d’utiliser sa chute pour avancer. Au cours de cette phase intermédiaire, l’entrepreneur gagnera à faire des rencontres avec des personnes inspirantes mais aussi à rentrer vite de nouveau dans l’action pour nourrir sa force vitale interne, le pire étant de ne rien faire.

Résilience et bienveillance

12C’est une des idées sur lesquelles insiste systématiquement l’entrepreneur Jean-Michel Davault, fondateur de W4P4 : « la clé est dans la résilience et dans la bienveillance ». L’échec doit être vu et compris comme une étape pour progresser et non comme un marqueur d’incapacité totale à réussir ou comme une excuse pour ne pas essayer et persévérer. Après l’échec de sa société de logiciel, le licenciement de ses 17 collaborateurs, Michel Davault a fait un burn out et il a dû se reconstruire ; son nouveau projet dans le bien-être lui a permis à la fois d’avancer personnellement et de se projeter à nouveau dans l’entrepreneuriat.

13C’est aussi l’histoire que raconte Christel Le Coq, créatrice de l’écosystème SexToyForGood et Digital Media Strategist au sein de Kurrant, dans la vidéo tournée en mai 2018. Fondatrice de E.Sensory, l’une des premières sociétés commercialisant des sextoys connectés, elle s’est retrouvée confrontée à un marché fermé et à des blocages quant à l’acceptabilité du plaisir féminin dont l’évocation reste taboue et non éthiquement correcte. Au bout de quatre ans, elle a mis la clé sous la porte, non sans avoir bataillé et régulièrement reporté sa décision. Ce sont les échanges bienveillants avec d’autres entrepreneurs, notamment les membres de son espace de coworking, qui l’ont remise en selle et lui ont permis de relancer un projet. Aujourd’hui, forte de cette expérience, elle affirme qu’un échec ne veut pas dire qu’on est un perdant ad vitam aeternam mais qu’on a osé et qu’on apprend des choses qu’on peut transmettre ; qu’il est important de montrer tout ce qui a été fait de bien [8].

14Il faut défendre l’idée que tout n’est pas acquis du premier coup, qu’on a le droit de se tromper, d’essayer, de tomber et de se relever. Pour que le regard d’autrui et l’environnement socio-économique changent, il faut d’abord convaincre que cela n’a rien de stigmatisant d’échouer. Pour cela, il faut être de plus en plus nombreux à en parler : c’est par la multiplication de ces histoires qu’on le prouvera.

Quand la parole se libère

15C’est ici que la parole des entrepreneurs prend tout son sens. S’il est essentiel que des entrepreneurs vedettes s’expriment sur le sujet, il faut aussi des témoignages d’entrepreneurs qui ressemblent à « Monsieur et Madame Tout le monde ». Pour qu’un patron de PME mais aussi un micro-entrepreneur, un artisan, un commerçant, une infirmière libérale, etc. puissent s’identifier parce qu’ils ont eu des parcours similaires, qu’ils ne gravitent pas dans des milieux privilégiés et qu’ils partagent les mêmes problématiques business au quotidien.

16Toutes ces prises de parole prouvent qu’une difficulté, une chute, une faillite, etc., est avant tout un moment de progression, un pivot pour avancer et ajuster le modèle économique ou l’activité – comme quand un enfant apprend à marcher et tombe…

17Ces histoires d’entrepreneurs ont plusieurs points communs. Tout d’abord, tous ont assumé. C’est le point commun à tous les Ambassadeurs et représentants des Rebondisseurs français cités précédemment.

18Ensuite, tous estiment essentiel d’avoir le droit de parler de leurs difficultés et de l’échec qu’ils ont dû gérer. Cela participe à leur catharsis et les aide à assumer. Pourtant c’est souvent difficile de faire face à son banquier, son comptable, ses amis, sa famille. L’une des solutions consiste à s’entourer de professionnels (avocats, expert-comptable, etc.), qui sauront et oseront dire avec bienveillance à l’entrepreneur qu’il va dans le mur. C’est une des conclusions partagées aux meet-ups des Rebondisseurs Français le 13 septembre, le 11 octobre et le 13 décembre 2018. Jean-Marc Barki de SeaLock insiste quant à lui sur l’importance de l’empathie : si on va vers les autres, alors les autres viennent vers vous. C’est pourquoi il encourage à ne plus avoir honte et à demander de l’aide autour de soi – parce que « ne pas avoir peur du regard des autres, de ceux qui seraient meilleurs, c’est aussi donner de l’espoir, et notre pays en a besoin » [9].

19Troisième point commun : ils ont tous misé sur la force du rebond, du S.A.M. – pour « Sauter le pas », « Assumer » et « Mettre à profit son expérience ».

Miser sur le S.A.M. pour rebondir

20« S » pour « Sauter le pas », à l’instar de Sandrine Ausset, co-fondatrice de 600 Phenix, qui après 27 ans dans une entreprise et un burn out, avoue avoir hésité et avoir eu peur, mais qui a « pris son courage à deux mains pour sauter le pas de la création de sa propre entreprise », même si cela comporte des risques. « Il faut oser », affirme-t-elle.

21« A » pour « Assumer » comme Flavien Denéchère, qui a créé plusieurs entreprises et raconte que, suite à la liquidation de sa structure, il s’est rendu compte que son entourage (professionnel et personnel) ne voyait que cet « échec » et pas l’expérience acquise. Pourtant lui l’assumait complétement et il était déjà en train d’analyser le pourquoi de la situation pour rebondir.

22« M » pour « Mettre à profit son expérience », comme Albert Szulman, fondateur de Scale-Up Booster, pour qui tout changement est douloureux et qui rappelle l’importance de changer cette énergie négative en énergie positive. « Réussir, c’est facile ou difficile selon le milieu d’où on vient. Quoi qu’il en soit, rebondir, c’est essentiel car ça ne concerne que nous et notre faculté à reprendre en mains notre propre destin, et mettre à profit notre expérience. »

L’importance de l’anticipation

23Tous les entrepreneurs citent la nécessité d’anticiper. Se dire que l’on va échouer amortit la chute. Anne-Flore Adam, entrepreneuse et représentante des « Rebondisseurs Français » en Haute-Savoie, expliquait au meet-up organisé à Thonon-Les-Bains pourquoi il faut se préparer mentalement à l’éventualité d’un échec : « Cette « intention planifiée » permet d’avoir de meilleures idées quand des problèmes surviennent. Il s’agit par exemple de rester à l’écoute à tout moment des signaux faibles qui s’expriment, de se projeter dans une situation difficile et de voir comment on la résoudrait. Cela prépare à affronter les tensions si elles s’abattent sur nous. Penser aux difficultés quand tout va bien est un des fondamentaux de la gestion des risques. [10]

24Anticiper permet aussi de prendre des décisions lucides suffisamment tôt, d’éviter le déni complet. Cela suppose néanmoins de faire preuve d’humilité, de rester à l’écoute des avis dissonants remontés par son équipe, et ne pas s’enfermer dans ses certitudes, comme l’ont rappelé les intervenants du meet-up du 13 décembre [11]. Il est également essentiel que l’entrepreneur reste soudé avec ses associés, qu’il informe ses collaborateurs, qu’il ne reporte pas la pression sur les autres mais l’accepte pour en comprendre les causes et les leviers d’action.

25Pour cela, il est très utile de se renseigner en amont sur les implications et les responsabilités qui incombent à un entrepreneur et les conséquences que cela peut avoir. Le Guide pratique de l’entrepreneur en difficultés écrit par Aurélie Boulbin, avocate au sein du cabinet NGO Jung & Partners, liste par exemple tout de ce qu’il est utile de savoir sur les procédures amiables et judiciaires avant de se lancer [12]. Au bout d’un moment, il faut arrêter de chercher des responsables pour avancer, négocier, agir – y compris quand les décisions sont très dures à prendre et à assumer.

Le rebond, aptitude fondamentale de l’entrepreneur

26Maîtriser l’art du rebond est une qualité et une compétence que doit donc développer tout entrepreneur : créer une entreprise, c’est dès le départ prendre un risque et accepter de jouer le jeu. Lancer une entreprise sans anticiper le fait que le projet puisse ne pas marcher relèverait du déni – une conviction partagée et exprimée régulièrement par les entrepreneurs nommés plus haut dans cet article.

27Cela ne veut pas dire que pour être entrepreneur, il faut échouer. Surtout, échouer ne signifie pas forcément mettre la clé sous la porte : par exemple, cela peut être un business model inadapté comme dans le cas de PopChef par exemple, qui a maintenu sa structure et sa marque mais l’a complètement repositionnée et réorganisée [13]. L’échec entrepreneurial doit être compris comme étant avant tout une erreur qui met en danger la pérennité de l’activité et de l’entreprise.

28En résumé un « Rebondisseur » a toujours un plan B, sait qu’il peut échouer – et assume ! Car il n’y a pas de miracle : ce sont les échecs qui font l’expérience et l’expérience qui fait le succès. Un entrepreneur est finalement comme le sportif de haut niveau : tous deux ne deviennent pas champions du monde du premier coup. Ils le sont devenus parce qu’ils n’ont pas craint leurs erreurs et surtout les ont analysées pour mieux repartir.

29Les freins culturels tombent progressivement, la parole se libère avec de plus en plus d’entrepreneurs qui expliquent ce qu’ils ont vécu et comment ils s’en sont remis, l’environnement juridique et légal commence à changer…

30Au-delà des démarches de développement personnel qui, depuis toujours, insistent sur l’importance de positiver en se focalisant sur l’expérience acquise, l’enjeu est que l’échec cesse d’être stigmatisant dans le monde professionnel et entrepreneurial. Une étape importante sera franchie lorsque l’on ne mettra plus de côté un dossier ou un CV pour « accident de parcours » et que l’on s’attachera à comprendre les raisons qui expliquent la situation traversée et comment elle aurait pu être évitée. Il est temps de regarder autrement ces événements et de s’appuyer sur l’esprit et la capacité de rebond pour évaluer le potentiel de succès d’un entrepreneur. Les indicateurs sont au vert. La parole entrepreneuriale se libère et peut tout à fait jouer un rôle d’accélérateur. Alors ensemble, racontons et assumons !


Date de mise en ligne : 03/06/2019

https://doi.org/10.3917/entin.039.0071

Notes

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