« Mon corps est classifié administrativement comme handicapé, disséqué médicalement comme tétraplégique, désigné politiquement et correctement comme Personne à Mobilité Réduite, rangé socialement comme improductif, paralysé religieusement comme victime, objectivisé sexuellement comme inerte, sous--représenté artistiquement comme extraordinaire voire extraterrestre, archivé historiquement comme stérilisé ou à éliminer » (« Je suis un légume (bio) heureux, merci », p. 17).
Militant handi, autonomiste, Zig Blanquer est né en 1979 et vit à Grenoble.
Cet ouvrage regroupe neuf essais qu’il a écrits de 2004 à 2017, seul, en coopération avec Pierre Dufour, en entretien avec Joëlle Kehrli. Ce sont des textes politiques qui mettent en question le rapport que la société constituée pour et par les valides entretient avec les personnes handies.
L’auteur s’est appuyé (entre autres) sur les disability studies anglo-saxonnes mais aussi sur les théories crip, mélange de disability studies et de théorie queer, qui s’ancrent dans le concept d’intersectionnalité. Elles réfléchissent, à partir de la situation dite « de handicap », aux questions de croisements des identités (comment le handicap croise d’autres identités comme le genre, la race ou l’orientation sexuelle par exemple). Cependant, il leur reproche des généralisations qui ne prennent pas en compte les spécificités de la réalité concrète des personnes handies (cf. « Vos désirs sont des échos ou des egos ? », mai 2006, p. 34)…
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