1 Dès que le terme « psychothérapie institutionnelle » est évoqué, l’impression la plus courante… et la plus restrictive laisserait à penser que c’est « ça », c’est une évidence, « ah oui, nous aussi on le fait », ou alors « c’est quand tout le monde soigne »…
2 Mais Être est-il le souci, la préoccupation première de ce qui pourrait, devrait advenir dans la rencontre tant espérée avec les êtres accueillis dans les établissements ? Établissements nommés bien vite et injustement « institution ».
4 Que d’abord nos velléités, existantes, supposées, opèrent enfin. Générant une pensée ordinaire de récurrence, une pensée permanente. Un peu comme une nécessité.
6 Une façon d’être. Une raison d’être. Dans une obligation de faire avec cet Autre. Tel qu’il est, dans le territoire d’existence choisi, repérable, possible, supportable. Par lui. Quelque chose qui s’apparenterait à un lieu de vie. Un truc qui vivrait, transpirerait de l’incarné !
8 Un truc qui ne relèverait plus de la loi, d’un supposé… un truc in/attendu, qui surgirait, qui produirait de l’étonnement !… Pas pour apprendre mais comprendre. Ou tenter !…
9 Un truc relevant de la fabrique du Hasard. Un machin qui génèrerait de la Tranquillité pour affronter l’Intranquille et le fracas des uns et des autres. Eux et nous par exemple !…
10 « Ah bon ! On aurait le droit ? »
12 Avec, simultanément, sans effraction…
14 Comment faire pour ne pas oublier que ces lieux d’accueil, dans les établissements, sont pour les personnes accueillies un lieu de vie, ce lieu de partage d’existence, un lieu pour vivre, exister ?… Faire.
15 FAIRE avec eux, dans un partage d’existence, de territoires d’existence. Être, là…
17 « Désaliéner l’institution ! Humaniser la folie !… » s’écriait Tosquelles… Ce n’est pas gagné.
18 Voilà quelques mois, au cours d’une visite à l’hôpital, la doctoresse me demande d’entrer dans la salle de soin et dans mon dos, je l’entends dire : « On se déshabille » !… Je me tourne vers elle et lui dis, interloqué : « Vous aussi ? C’était pas prévu, si ? » À son tour d’être interloquée… puis elle sourit et dit : « Excusez-moi, on ne s’entend plus parler. » Et nous voilà partis sur la façon de s’adresser… ou pas d’ailleurs ! « On ne s’entend plus » ajoute-t-elle.
19 L’adresse est corsetée, prise dans la perte, dans l’impensé, dans l’oubli de penser l’autre, corsetée dans un supposé de l’autre. C’est le domaine de l’indéfini. L’intemporel.
20 Pas gagné parce qu’il s’agit bien de nos velléités à générer, instituer dans un combat qui en serait toujours au début, un début sans fin, une permanence de curiosité.
21 Encore et toujours comme une tentative d’être avec, dans une simultanéité, avec sans relâche l’envie de réitérer une recherche de sens.
23 Dans une nécessité que cette communauté de soin advienne à l’épreuve d’un désir, d’un engagement reposant sur un ensemble de dispositif au sein d’un collectif… mais ça… une autre fois.
24 Restons attentifs. Attentionnés. Et si c’est possible, humbles, envahis que nous sommes, d’experts… au détriment de ceux qui ne savent pas et qui cherchent… les savants.
Mots-clés éditeurs : lieu de vie, établissement, institution, psychothérapie institutionnelle, être et faire dans la rencontre
Date de mise en ligne : 06/12/2017
https://doi.org/10.3917/empa.108.0120