Empan 2017/4 n° 108

Couverture de EMPA_108

Article de revue

Comme s’il s’agissait de le dire pour y être, (en être) dans ce mouvement !

Pages 120 à 121

English version

1 Dès que le terme « psychothérapie institutionnelle » est évoqué, l’impression la plus courante… et la plus restrictive laisserait à penser que c’est « ça », c’est une évidence, « ah oui, nous aussi on le fait », ou alors « c’est quand tout le monde soigne »…

2 Mais Être est-il le souci, la préoccupation première de ce qui pourrait, devrait advenir dans la rencontre tant espérée avec les êtres accueillis dans les établissements ? Établissements nommés bien vite et injustement « institution ».

3

 
Proche du dépotoir
Seul le coquelicot
(s) échappe du fil
du fil fer barbelé…
 

4 Que d’abord nos velléités, existantes, supposées, opèrent enfin. Générant une pensée ordinaire de récurrence, une pensée permanente. Un peu comme une nécessité.

5

 
L’eau qui coule le
Matin dans le caniveau
N’est pas encore souillée.
 

6 Une façon d’être. Une raison d’être. Dans une obligation de faire avec cet Autre. Tel qu’il est, dans le territoire d’existence choisi, repérable, possible, supportable. Par lui. Quelque chose qui s’apparenterait à un lieu de vie. Un truc qui vivrait, transpirerait de l’incarné !

7

 
Arpenter les saillances
Hallucinées
Des creux de l’enfance.
 

8 Un truc qui ne relèverait plus de la loi, d’un supposé… un truc in/attendu, qui surgirait, qui produirait de l’étonnement !… Pas pour apprendre mais comprendre. Ou tenter !…

9 Un truc relevant de la fabrique du Hasard. Un machin qui génèrerait de la Tranquillité pour affronter l’Intranquille et le fracas des uns et des autres. Eux et nous par exemple !…

10 « Ah bon ! On aurait le droit ? »

11

 
Dans le même temps
La main caresse la pomme
Le pied piétine les malchanceuses
Au sol
Ré animées par la présence
D’un regard ?
 

12 Avec, simultanément, sans effraction…

13

 
Quelques fois pas un seul mot
Ne permet de nommer.
Le cri comme partage/ultime
Oblige le silence à rester
Dans le manque
 
De l’autre il s’échappe
 
Le trouble d’un entendu
Au risque d’éventrer
La moindre parcelle d’un à venir
 
Tenir
C’est ne pas lâcher
Ne pas laisser choir.
 

14 Comment faire pour ne pas oublier que ces lieux d’accueil, dans les établissements, sont pour les personnes accueillies un lieu de vie, ce lieu de partage d’existence, un lieu pour vivre, exister ?… Faire.

15 FAIRE avec eux, dans un partage d’existence, de territoires d’existence. Être, là…

16

 
Les pas dans le sillage
Dans la course ahurie
À essayer de
Re/joindre
 
Dans l’attente
Tuer
(au moindre souffle)
Habillées de noir
les ombres.
 

17 « Désaliéner l’institution ! Humaniser la folie !… » s’écriait Tosquelles… Ce n’est pas gagné.

18 Voilà quelques mois, au cours d’une visite à l’hôpital, la doctoresse me demande d’entrer dans la salle de soin et dans mon dos, je l’entends dire : « On se déshabille » !… Je me tourne vers elle et lui dis, interloqué : « Vous aussi ? C’était pas prévu, si ? » À son tour d’être interloquée… puis elle sourit et dit : « Excusez-moi, on ne s’entend plus parler. » Et nous voilà partis sur la façon de s’adresser… ou pas d’ailleurs ! « On ne s’entend plus » ajoute-t-elle.

19 L’adresse est corsetée, prise dans la perte, dans l’impensé, dans l’oubli de penser l’autre, corsetée dans un supposé de l’autre. C’est le domaine de l’indéfini. L’intemporel.

20 Pas gagné parce qu’il s’agit bien de nos velléités à générer, instituer dans un combat qui en serait toujours au début, un début sans fin, une permanence de curiosité.

21 Encore et toujours comme une tentative d’être avec, dans une simultanéité, avec sans relâche l’envie de réitérer une recherche de sens.

22

 
De l’éclat des rires
Aux éclats de voix
L’ombrage de ta communauté.
 

23 Dans une nécessité que cette communauté de soin advienne à l’épreuve d’un désir, d’un engagement reposant sur un ensemble de dispositif au sein d’un collectif… mais ça… une autre fois.

24 Restons attentifs. Attentionnés. Et si c’est possible, humbles, envahis que nous sommes, d’experts… au détriment de ceux qui ne savent pas et qui cherchent… les savants.

25

 
Quelques fois
Aucun souffle ne parvient
À dévoiler
Le soleil à l’œil noir.
 


Mots-clés éditeurs : lieu de vie, établissement, institution, psychothérapie institutionnelle, être et faire dans la rencontre

Date de mise en ligne : 06/12/2017

https://doi.org/10.3917/empa.108.0120

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.14.87

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions