Empan 2017/1 n° 105

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Article de revue

Réflexions autour du lien entre les violences conjugales et l’occupation des espaces publics et privés

Pages 120 à 125

Notes

  • [1]
    Je m’accorde en général avec le sens donné par Françoise Collin selon lequel la praxis serait « un agir visant la transformation du donné, sans représentation de sa fin, transformation de la forme qui ne préjuge pas d’une quelconque idée de la bonne forme ». Cependant, une telle acception sous-entend la praxis comme venant déjà précédée d’une prise de conscience, or l’agir des femmes vivant des situations de violences conjugales est souvent influencé par une situation d’emprise. La prise de conscience vient dans un deuxième temps grâce à une démarche de questionnement et de refus de la situation de violence. Étant donné que notre réflexion porte principalement sur la période des violences, je pense plus pertinent ici le sens donné par Borghi (2014). Selon cette approche, la praxis peut être vue comme une citation, une représentation de la norme. En effet, le comportement des femmes s’adapte souvent et est conforme à ce que la situation de violence leur demande de faire.
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1 Depuis que le célèbre dicton étatsunien « le personnel est politique » est rentré dans le mouvement féministe français, deux phénomènes me semblent avoir fait du chemin. Le premier se situe au niveau de la pensée, le deuxième au niveau de l’action politique. Tout d’abord, comme certaines auteures telles que Tronto (2009) et Fraisse (2000) l’ont déjà énoncé, cette affirmation permet une mise en question de la séparation de l’espace public et de l’espace privé, avec deux morales, deux gouvernements et deux systèmes de valeurs bien distincts. Elle a ouvert la possibilité de dénaturaliser ces deux espaces et de les problématiser, faisant ainsi avancer la pensée sociale vers la mise en lumière de leur construction genrée et les rapports de domination qui les configurent. À l’instar de ces auteures, c’est bien cette inégalité, cette asymétrie, qui constitue le substrat de la disjonction (privé/public) sur laquelle est bâtie notre organisation sociale. Mais un autre élément important me semble découler de cet adage ; celui qui consiste à dire que, dorénavant, ce qui se passe à la maison, ce qui se passe à l’intérieur des frontières de l’espace privé, ne correspond pas à une affaire personnelle et individuelle, déliée et sans rapport avec la structure sociale, mais constitue plutôt son reflet et son moyen d’expression. Si nous suivons cette pensée, les scènes de la vie domestique peuvent être considérées comme une praxis [1] par laquelle on recrée l’organisation sociale. Ainsi, les violences conjugales seraient une des manifestations révélant cette dite organisation sociale dans le cercle clos de la maison et, de ce fait, une fenêtre à partir de laquelle observer certains de ces éléments constitutifs, l’occupation des espaces en faisant partie. Ce sera le sujet qui occupera la suite de nos propos.

Le lien entre les violences et l’occupation des espaces

2 Le lien entre les violences et l’occupation des espaces est déjà établi par certaines auteures telles que Lieber (2008), Coutras (2003) et Condon (2005). Les violences auraient, entre autres, l’effet d’exclure les femmes des espaces communs et de les assigner à l’espace privé. Quant aux peurs, celles-ci traduisent principalement la crainte des femmes de subir une agression sexuelle. Elle active un état d’alerte pour minimiser les éventuelles situations ressenties comme dangereuses, mobilise des stratégies de déplacement ressenties comme sécurisantes. Mais, comme Lieber (2008) nous l’indique, cette dimension sexuée de la peur est le fruit d’un apprentissage. Ainsi, en leur inculquant depuis le plus jeune âge que les endroits sombres sont dangereux et qu’il faut les éviter, les jeunes filles grandissent en intériorisant le danger (Naredo, 1998 ; Coutras, 2003 ; Heurtel, 2012) mais aussi une prétendue vulnérabilité « naturelle » des femmes (Lieber, 2008). Ces croyances influencent les spatialités et la mise en scène des corps. On apprend donc aux femmes à être en alerte, à mettre en marche des mécanismes d’autoprotection au détriment parfois de leur liberté et de leur autonomie personnelle. On les incite à ne pas sortir seules à partir d’une certaine heure et à ne pas passer par tels ou tels endroits. Ainsi, la peur est mise à contribution pour perpétuer des normes qui récréent la bi---catégorisation sexuée des espaces (Raibaud, 2006, 2014). Ce scénario est aussi celui de la fabrication d’une féminité et d’une masculinité considérées comme venant se compléter. L’homme est le « sexe fort », celui capable de protéger ou d’agresser, et la femme, le « sexe faible », celle qui peut être agressée et qui doit être protegée. Il se joue ainsi une sorte de « rituel de complémentarité » (Goffman, 2002, p. 59), manière habile de représenter l’arrangement entre les sexes allant de pair avec des rôles sexués différenciés et spécialisés. Mais même si ces auteur.e.s abordent le lien entre les violences, la peur et l’occupation des espaces, cette violence et cette peur sont bien celles qui se vivent dans l’espace public, dans l’espace commun. Qu’en est-il alors de la violence et de la peur qui se vivent dans l’espace privé ? Quels sont leurs effets sur l’appropriation des espaces publics et privés ? Quelles sont les frontières territoriales érigées par la violence conjugale et qui marquent les espaces d’enfermement ? Ces questions dirigent notre regard sur ce qui se vit dans l’espace clos de la maison, et comment ce vécu va venir marquer la spatialité des femmes. Ce regard nécessite l’alliance de deux disciplines, celle de la sociologie et de la géographie, et un même cadre d’analyse, celui offert par l’épistémologie féministe. Quelques hypothèses peuvent être déjà énoncées. D’une part, les violences conjugales réduisent les possibilités d’occupation et d’appropriation de l’espace public et privé, mais aussi, nous affirmons que les femmes vivant des situations de violences conjugales mettent en place des stratégies d’action visant la production, le maintien ou la protection d’un espace à soi.

3 Afin de voir la pertinence de ces réponses, nous avons mis en place un groupe de discussion auprès d’une quinzaine de femmes ayant vécu des situations de violences conjugales. Ce groupe de parole a eu lieu à l’association apiaf, Association pour l’initiative autonome des femmes, à Toulouse, en février 2016. C’est le retour de cette expérience que nous allons exposer dans les lignes qui suivent.

Violences conjugales et occupation des espaces privés

4

« J’ai l’impression qu’on est acculées, on nous pousse vers… on recule, on recule. »

5 Dans les maisons se joue le scénario d’un processus de déprise spatiale progressive qui s’opère à deux niveaux. Premièrement, il y a une appropriation unilatérale de certains espaces par monsieur, le salon en est l’exemple emblématique partagé par l’ensemble des femmes participant à la discussion. En effet, cet espace représentatif de la détente et du repos est généralement approprié par le conjoint par une série de stratégies d’exclusion de la compagne, comme une monopolisation systématique de l’usage de la télé (généralement installée dans le salon), ou par l’accueil des invités appartenant à l’univers familial ou amical de monsieur. « Nous, à propos du monde… Aussi, il y avait toujours du monde mais c’était sa famille à lui, son monde à lui, et ses amis à lui et tout ce qu’il voulait lui. Pas moi… » Lorsqu’il y a des invités, certaines attitudes et comportements peuvent être adoptés afin d’empêcher tout contact ou discussion possible avec madame. « Oui, elles m’aident à débarrasser, donc on papote, les femmes entre nous, dans la cuisine, et il ne peut pas supporter que je papote avec… il appelle, soi-disant qu’il veut montrer des photos, “tu viens voir ? Viens, viens, regarde ça” ; donc voilà, il montre des photos à son mari et par la même occasion… “viens, viens voir ” les photos ou un truc sur l’ordi tu vois ? Pour que je reste seule dans la cuisine, voilà. » Cet isolement social se produit également par l’interdiction de recevoir à la maison des proches de madame. « Moi, c’était strictement interdit de faire du copinage avec les parents d’autres enfants […] Les anniversaires, c’était l’angoisse totale parce qu’inviter huit ou neuf copines et que du coup les parents venaient à la maison et que du coup… hein… déjà lui, il était chez lui et ça, ce n’était pas possible… En plus, ça voulait dire qu’ils allaient discuter avec moi et ça c’était encore moins possible. » Lorsque ce lien et ce contact avec les autres sont possibles, toute une série de comportements désobligeants peuvent être mis à contribution en vue de dissuader de toute nouvelle invitation. « Je me rappelle une fois, j’ai invité une copine, elle est venue avec ses filles, elle a trois filles et son mari ; il ne les aimait pas et il claquait comme ça les portes (geste), et après il disait “Aïe, je ne suis pas bien, aïe” et quand sa fille crie, il dit “aïe, pourquoi elle crie comme ça ? Aïe, pourquoi elle fait ça ?” […] il montrait que vraiment il n’était pas content, et du coup ma copine m’a dit : “[Anne], désolée, mais c’est la dernière fois que je viens chez toi, ce n’est pas par rapport à toi mais ton mari, vraiment”… »

6 Les femmes sentent ainsi qu’elles ne peuvent pas faire usage des lieux comme elles le souhaiteraient, certaines n’ont pas pu prendre part à la décoration et à l’aménagement des pièces. Pour d’autres, alors qu’elles avaient la sensation de maîtriser certains lieux parce qu’elles avaient l’habitude d’y rester, comme c’est souvent le cas de la cuisine, monsieur commence à s’y faire omniprésent, il change du jour au lendemain tous les objets de place faisant ainsi disparaitre les repères. « Quand on s’est mariés et tout ça, il ne faisait pas à manger, il ne faisait jamais la cuisine, mais par contre, un jour, je suis rentrée et il m’a dit “je t’ai tout mis… les fourchettes là…”. Il avait tout changé ! Mais “pourquoi tu as tout changé ? Tu n’es jamais dans la cuisine ! Tu ne fais jamais à manger ! C’est moi…” “oui, mais bon, c’est mieux comme ça”. Il m’avait organisé le truc, enfin il avait tout fait quoi. La décoration dans la maison, c’est lui qui a tout fait aussi, moi je n’ai pas eu à faire. »

7 Peu à peu, les femmes développent l’expérience d’être dépourvues, privées d’espaces. Finalement, l’occupation de l’espace de la maison prend la forme de l’évitement. « J’ai l’impression qu’on est acculées, on nous pousse vers… on recule, on recule, donc déjà le salon, dispute pour la télévision, voilà, “tu ne regardes pas le match avec moi, tu cries” […] Les films, ce n’est pas les mêmes goûts, ok. Bon, j’ai mis une croix sur la télé, je me suis mise à la lecture dans la chambre, alors, voilà, c’était la lecture et puis à propos de la cuisine, c’est mon espace de vie […] Je passais mon temps dans la cuisine, comme toi, avec ma télé et les programmes que je… voilà, donc c’était ça et quand ce n’était pas la cuisine et la télé, ma télé, c’était ma chambre et la lecture. Donc, après ces espaces-là, je n’allais plus au salon, c’était son espace et sa télé, voilà. Donc après la chambre, je me sentais mal à l’aise dans la chambre avec lui, donc qu’est-ce que je faisais ? Quand lui il venait à la chambre, je reprenais mon livre ou mon journal et je me mettais ailleurs à lire. »

8 On occupe telle ou telle pièce en fonction de l’occupation faite par monsieur. Si monsieur va dans la chambre, madame va à la cuisine, si monsieur va dans la cuisine, madame va ailleurs… et arrivant la nuit, lorsque monsieur va dans la chambre, madame reste dans le salon jusqu’à ce qu’il s’endorme, ou jusqu’à ce qu’il se lève le lendemain matin, ou bien on va très tôt au lit pour s’endormir avant lui, et si on n’y arrive pas, on fait semblant. « Surtout pas bouger ! Surtout pas bouger ! », nous disait une des femmes, « même pas respirer ! » complétait une autre. Le corps est ainsi, aussi, mis à contribution dans cet effacement de soi, cet effacement de soi dans l’espace. Le seul endroit où une paix semble être possible, ce sont les toilettes… surtout si elles peuvent s’enfermer à clé ! « Ah non ! Donc… c’était ça, après franchement, le seul endroit où je pouvais être… » – plusieurs voix simultanées – « dans les toilettes !!! » (rires), «Je m’enfermais pendant des heures, d’ailleurs, vous venez chez moi, j’ai gardé cette habitude, j’ai toujours des journaux dans les toilettes (rires, brouhaha), alors les toilettes, je m’enferme et c’est la détente… »

9 Cette déprise spatiale à l’œuvre dans la sphère privée est corrélative d’une réduction des espaces de vie dans l’espace public.

Violences conjugales et occupation des espaces publics

10 Les résultats du groupe de discussion nous permettent de constater plusieurs facteurs à l’œuvre : tout d’abord, l’interdiction explicite d’aller dans l’espace public. Que ce soit pour rendre visite aux amis ou à la famille ou encore pour pratiquer des activités de loisir comme le cinéma ou le sport. Ces pratiques sont souvent proscrites par le compagnon. « Il m’a interdit de fréquenter mes copines d’avant, je ne pouvais plus, il m’a interdit de sortir, de jouer au volleyball, parce que j’aimais bien jouer au volleyball avec ma copine, ma meilleure copine, et quand j’étais avec lui, c’était fini, tout était fini. Même je n’ai plus fréquenté ma copine, et même téléphoné. » « Oui, le contact avec les autres, les sorties pour aller voir une copine, une cousine, une tante, ben ça c’était après fini […] On oublie la famille, on oublie les copines. »

11 Les rares incursions qu’elles peuvent faire seules dans l’espace public font l’objet d’une surveillance et d’un contrôle du temps très importants. Cette surveillance et ce contrôle s’appliquent quels que soient la situation et le motif de la sortie, y compris lorsqu’elle concerne le travail ou une activité relative aux enfants. « Je travaillais avec des enfants, des personnes âgées, donc beh… “tu finis à 5 heures ?” “beh oui”, mais souvent à 5 heures tu n’as pas fini quoi, donc l’enfant tu vas pas le laisser, voilà, tu ne vas pas partir et le laisser comme ça se débrouiller quoi, ce n’est pas possible, mais ça, lui, il n’a jamais compris. Donc, tous les jours, j’étais en retard et tous les jours c’était l’angoisse de me dire “oh lala”, je vois l’heure tourner, les enfants qui couraient encore partout, et je savais que je ne pouvais pas encore partir, parce que… parce que je ne pouvais pas partir ! J’ai une conscience quand même !… donc je savais déjà, je n’avais pas foutu le pied dans la voiture que je me disais : “Alors là ce soir, ça y est, j’en ai pour la soirée quoi.“ Beh… il ne voulait pas que je sorte […] Si j’amenais les enfants au sport, je me tapais le moniteur, donc voilà (rires). »

12 Par ces expériences à répétition, monsieur se fait présent en permanence. « Oui mais même pour tout, tout à l’heure on disait est-ce que quand ils n’étaient pas là on s’autorisait des choses ? Ben non, parce que c’est comme s’il était là quoi. » Le soupçon de l’infidélité est l’épée de Damoclès de leur quotidien et finit par générer un sentiment permanent d’angoisse. De plus, il est utilisé pour justifier la presque totale présence du conjoint dans les actes de vie de madame, ce qui alimente à son tour son angoisse, tension et mal-être. « Moi, tout se faisait avec mon mari, les courses élémentaires il venait. S’il allait acheter du bricolage, il fallait que je vienne avec. Il m’a dit “je me suis marié, c’est pour faire les choses à deux”, donc si je voulais faire des courses, il me disait “je t’accompagne”. S’il voulait chercher un clou, il me disait “tu m’accompagnes”, parce qu’il m’aimait […]. Toutes les activités, il fallait qu’on les fasse ensemble, mais pas avec les enfants par contre. Il éjectait les enfants, il disait : “Les enfants ne sont que de passage, nous on restera mariés jusqu’au bout, donc les choses on les fait nous.” »

13 Cette omniprésence de monsieur aux côtés de madame motive progressivement leur effacement de ces espaces et le déploiement de leur existence à l’intérieur des frontières de la maison. « Oui, on rentre tous les deux, parce que moi, c’est bon, je n’ai pas envie ni de courses, ni rien, c’est bon, moi aussi je voulais rentrer chez moi, et fermer la porte, rester dans la chambre. Soit je parle avec mes parents, soit je parle avec mes copines mais je ne reste pas avec lui. Et je dis “toi, tu vas dans le salon, je reste dans la chambre” et c’était comme ça tout le temps. » Mais, comme nous l’avons vu plus haut, ces frontières se rétrécissent progressivement, limitant au maximum les espaces de vie possibles. « Il ne se rend pas compte que l’espace, il te l’a bouffé quoi. Mon espace de… tu respires et il te bouffe… ton oxygène. »

Conclusion

14 Les violences conjugales, mode d’expression de cet ordre social patriarcal évoqué en introduction, conditionnent l’action, la praxis et, de ce fait, la construction des espaces. Ce système de domination circule et relie le « dedans » et le « dehors », favorisant ainsi une continuité dans la désappropriation des espaces publics et privés. Il empêche une appropriation des lieux et, pour celles qui pouvaient avoir l’expérience d’un espace à soi, c’est bien une désappropriation qui est à l’œuvre. Dans ce sens, même si nous nous alignons avec les propos des auteur.e.s cité.e.s précédemment, les effets des violences conjugales dépassent la recréation d’une bicatégorisation sexuée des espaces pour « déloger » les femmes de tout substrat et de tout espace nécessaire pour s’ancrer et se manifester. Cette violence nie leur possibilité d’exister en tant que citoyennes d’abord, et êtres ensuite. Certaines similitudes pourraient se trouver entre « l’univers du reclus » tel qu’il a été exploré par Goffman (2010) et l’univers des femmes vivant ces violences. Mais cet aspect ne correspond pas à l’intention de cet écrit. Pour l’instant, nous affirmons que s’intéresser au phénomène des violences conjugales nécessite de porter un regard sur ce processus de « de-sol-ation » qui lui est inhérent. Cela dans l’objectif de favoriser des modalités d’accompagnement nécessaires à l’émergence d’une existence à soi et pour soi et, d’autre part, de promulguer des pratiques professionnelles génératrices de justice spatiale.

Bibliographie

  • Borghi, R. 2014. « L’espace à l’époque du queer : contaminations queer dans la géographie française », Revue PolitiQueer, Dimensions francofolles.
  • Collin, F. 2007. « Le féminisme pour quoi faire ? », Santé conjuguée, n° 42, octobre, p. 26-38.
  • Condon, S. ; Lieber, M. ; Maillochon, F. 2005. « Insécurité dans les espaces publics : comprendre les peurs féminines », Revue française de sociologie, vol. 46, février.
  • Coutras, J. 2003. Les peurs urbaines et l’autre sexe, Paris, L’Harmattan.
  • Denèfle, S. 2009. Genres et générations, n° 3, janvier-février.
  • Denèfle, S. 2004. « Introduction », Villes et territoires, n° 8, p. 135-154.
  • Fraisse, G. 2000. Les deux gouvernements : la famille et la cité, Paris, Gallimard.
  • Goffman, E. 2010. Asiles. Étude sur la condition sociale des malades mentaux, Paris, éditions de Minuit.
  • Goffman, E. 2002. L’arrangement des sexes, Paris, La Dispute.
  • Heurtel, H. 2012. « L’expérience au féminin de l’insécurité dans l’espace public », Note rapide, iau, n° 608, novembre. www.iau-idf.fr (consulté en octobre 2014)
  • Joanne, P. ; Ouard, T. 2008. « Constitution d’un espace d’enfermement : essai sur une phénoménologie de L’enfermement », Cahiers Ades, 20 mai.
  • Lieber, M. 2008. Genre, violences et espaces publics : la vulnérabilité des femmes en question, Paris, SciencesPo Les Presses.
  • Naredo, M. 1998. « Autonomía de las mujeres y seguridad urbana », Boletín cf+s 7, octobre
  • Raibaud, Y. 2006. « Cultures urbaines : la ville au masculin ? », dans J.-C. Gillet et Y. Raibaud (sous la direction de), Mixité, parité, genre et métiers de l’animation, Paris, l’Harmattan, p. 139-155.
  • Raibaud, Y. 2012. « Géographie du genre : ouvertures et digressions, l’information géographique », L’information géographique, vol. 76, p. 7-15.
  • Raibaud, Y. 2014. « Une ville faite par et pour les hommes », Friture Mag, n° 21, printemps, p. 12 et 13.
  • Tronto, J. 2009. Un monde vulnérable. Pour une politique du care, Paris, La Découverte.

Mots-clés éditeurs : espaces, patriarcat, violences conjugales, spatialités

Date de mise en ligne : 23/03/2017

https://doi.org/10.3917/empa.105.0120

Notes

  • [1]
    Je m’accorde en général avec le sens donné par Françoise Collin selon lequel la praxis serait « un agir visant la transformation du donné, sans représentation de sa fin, transformation de la forme qui ne préjuge pas d’une quelconque idée de la bonne forme ». Cependant, une telle acception sous-entend la praxis comme venant déjà précédée d’une prise de conscience, or l’agir des femmes vivant des situations de violences conjugales est souvent influencé par une situation d’emprise. La prise de conscience vient dans un deuxième temps grâce à une démarche de questionnement et de refus de la situation de violence. Étant donné que notre réflexion porte principalement sur la période des violences, je pense plus pertinent ici le sens donné par Borghi (2014). Selon cette approche, la praxis peut être vue comme une citation, une représentation de la norme. En effet, le comportement des femmes s’adapte souvent et est conforme à ce que la situation de violence leur demande de faire.

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