Empan 2014/1 n° 93

Couverture de EMPA_093

Article de revue

La crèche Plume d'Ange : un espace des possibles

Pages 83 à 90

Notes

  • [1]
    Inspiré des propos de D.W. Winnicott, Jeu et réalité, Paris, Gallimard, 1975.
  • [2]
    Lieu de rencontre et d’échanges pour les familles concernées par le handicap d’un ou plusieurs enfants, quels que soient leur déficience et leur âge. Pour plus d’infos : http://www.lesperluette31.wifeo.com
  • [3]
    M. Vandenbroeck, Éduquer nos enfants à la diversité, Toulouse, érès, 2005, p. 8.
  • [4]
    A. Laurent, Une place pour chacun, une place pour tous, coédité par l’association Une Souris verte et l’acepp, coll. « Théorie et pratique », 2010, p. 56.
English version

1

« L’expérience se situe dans un espace potentiel qui lie l’individu et son environnement.
Tout individu dans un groupe trouve là sa propre expérience[1]. »

2C’est à partir de ces principes qu’à la crèche associative Plume d’Ange, l’équipe éducative et les familles réfléchissent sans cesse sur un projet de vie dans lequel s’inscrit ce lieu des possibles et de partage.

Un projet, un cheminement

3Par son implantation géographique, Plume d’Ange s’est interrogée sur les questions du lien social, de la mixité, de l’accompagnement, voire du soutien à la parentalité. La prise en compte des diversités sociales et culturelles au cœur de l’accueil devient un axe central. Plume d’Ange encourage le croisement des cultures en accueillant cette mixité.

4Depuis trois ans, la structure ambitionne d’aller plus loin dans son projet en mettant en place une construction collective qui s’appuie sur une réflexion partagée.

Qu’est-ce qu’un lieu d’accueil ? Qu’est-ce que « accueillir » pour Plume d’Ange ?

5Accueillir, c’est laisser entrer, c’est recevoir l’autre, c’est le prendre en compte pour l’accompagner, l’amener à s’intégrer.

6Accueillir, c’est aussi la manière de recevoir quelqu’un, de se comporter avec lui.

7Accueillir le familier et la nouveauté, c’est recueillir l’histoire culturelle, sociale, familiale, particulière de chacun.

Comment soutenir « un monde commun » tout en prenant en compte les différences ?

8En reconnaissant la place et la valeur de chacun dans l’acte d’éduquer.

9En s’appuyant sur les initiatives parentales et professionnelles ou les regards croisés parents-professionnels.

10En construisant une mise en réseau ouverte et dynamique de la communauté éducative.

11En ayant des valeurs communes nécessaires face à la diversité des fonctionnements et des cultures.

12En donnant de l’importance à la créativité et à l’imaginaire.

13La crèche Plume d’Ange se présente pour l’enfant et sa famille comme un espace de construction et de transmission. La diversité est une richesse pour chaque enfant et chaque adulte présent dans l’environnement de l’enfant. Cet espace d’accueil permet à chaque individu de s’ouvrir à l’autre, aux autres.

Comment accueillir la différence…

La question du handicap peut-elle être portée par l’espace d’accueil ?

14Accueillir un enfant en situation de handicap soulève la question de la place que l’on donne à la différence dans nos structures. Chaque enfant est à la fois unique et différent des autres. Cela implique une nouvelle réflexion qui consiste à mettre en place les bases d’une relation de confiance en recevant cet enfant avec son histoire. Celle-ci est singulière et englobe un ensemble de personnes qui contribuent à ce que cette histoire se construise.

15Ainsi posée, il n’y a pas une réflexion sur l’accueil de l’enfant porteur de handicap, mais une réflexion globale sur l’accueil, et la place de la différence au sein de cet accueil. C’est une réflexion continue, relancée chaque fois qu’un nouvel enfant arrive dans la communauté, une manière de faire évoluer sa pratique professionnelle. Il est alors indispensable de prendre en compte l’évolution des schémas familiaux, de leurs besoins et de leur spécificité.

16Pour chaque enfant qui arrive, ainsi que sa famille, on cherchera à créer un espace privilégié où on apprend de l’autre, ses richesses, ses limites.

17Créer un espace des possibles nécessite pour les professionnels d’aller à la découverte. C’est chercher à comprendre, repérer les difficultés, se questionner, associer une formation, avoir recours aux personnes ressource (parents, médecins, travailleurs sociaux, pmi, structures de soins, associations de quartier …) afin d’ajuster sa pratique.

Pourquoi parle-t-on de « démarche inclusive » ?

18Le handicap est souvent repéré comme un manque et suscite un désir de réparation. Cela peut générer des angoisses, des incertitudes chez les professionnels de l’accueil, les entraînant dans de mauvaises directions. Des relations tendues peuvent émerger et aboutir à un rejet. Le modèle inclusif consiste à prendre l’enfant dans sa globalité, le handicap faisant partie de son identité. Le mode de vie de la structure, les attitudes vont évoluer de manière à s’adapter à cette identité. Cela renforce l’image de soi et la construction de l’enfant : « On m’accepte comme je suis avec tout ce qui fait partie de moi. » Cela facilite la mise en place d’un climat de confiance avec la famille et le consolide. C’est en repérant ce qui fait sa particularité que pourront être mis en place les réajustements nécessaires à son évolution au sein du groupe. L’enfant, se sentant écouté et respecté, pourra en toute sécurité aller vers les autres et faire des expérimentations.

Sensibilisation à la différence

19La réflexion collective parents-professionnels nous a menés naturellement vers des axes essentiels du projet d’établissement définissant la mise en place d’un accueil de qualité et inclusif. Dans le contexte de la mixité et de la diversité sociale et culturelle, l’équipe a rencontré une éducatrice spécialisée, soutenant un projet autour de l’accueil pour tous. Des regards croisés et de réels échanges sur la place de la différence au sein des lieux d’accueil petite enfance nous ont conduits vers une action commune : faire évoluer notre pratique en prenant en compte le handicap au sein de l’espace d’accueil.

20À travers différents modes d’information, il était important de travailler autour de cette différence, et de ce qu’elle peut renvoyer chez l’autre, afin de mieux l’appréhender. Il nous fallait aussi pouvoir partager en équipe et faire valoir cette notion essentielle : « le vivre ensemble ».

Des histoires particulières

L’histoire d’une mallette pédagogique

21Françoise Lacaze, directrice de L’Esperluette [2], a été informée par notre démarche. Menant un projet de création de mallettes de sensibilisation au handicap pour un public de jeunes enfants, elle nous a sollicitées afin de collaborer sur ce projet. Plusieurs séances de réflexion ont été alors organisées avec l’équipe de Plume d’Ange et celle de L’Esperluette.

22Le contenu de la mallette était le suivant : des personnages ou poupées en tissu manipulables, des livres, des affiches, des jeux, des textes, des fiches sur le handicap, sur les émotions … et un cahier vierge pour collecter les mots, des ressentis.

23L’idée de départ était de présenter le prototype de la mallette, d’échanger sur son utilisation auprès des tout-petits, de voir si elle pouvait être un objet médiateur dans ce cadre. De notre côté, c’était une nouvelle expérience pour aborder la question du handicap. Des questions essentielles ont été soulevées, des mots ont été posés autour de l’angoisse, du rejet, de la peur, de la crainte…

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« Les personnages ne sont pas séduisants », « le handicap ne l’est pas non plus. »
« On a des vécus, des histoires différentes et la “relation” avec le handicap sera différente selon chacun. »
« Le fait de réfléchir en amont à cette question permet de mieux appréhender la rencontre avec le handicap, trouver les mots et les attitudes qui nous seront propres, mais qui viennent d’une réflexion commune, et qui permettront donc une action cohérente. »
« Être en équipe face à cela permet de relativiser et de ne pas se sentir seul… lorsqu’on a des doutes, on peut se tourner vers l’autre… Être ensemble nous rassure sur notre démarche »…
(Extrait de propos des membres de l’équipe)

25La présence de ces poupées parmi les autres jouets a suscité de la crainte, la curiosité, l’envie de toucher sans oser, puis le déshabillage, mais également du rejet ; elles n’ont pas laissé les enfants indifférents.

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« Plus grandes (ils se sont mis le bonnet sur la tête), formes différentes, membres parfois raides (peu de maternage : bercer, donner le biberon), jambes arquées (portage sur les épaules) … Elles n’étaient assurément pas comme les autres.
Les enfants ont cherché des façons de jouer avec, seuls ou parfois en interpellant les adultes (parents, équipe), sans obtenir de consignes en retour.
Nous avons accompagné leur présence par des lectures sélectionnées.
Au bout de trois semaines, les poupées n’étaient pratiquement plus sorties de l’étagère. Délaissement ? Intégration complète et réussie ? Chacune a son opinion dans l’équipe.
Certains parents ont trouvé “hard” et “space” (paroles de parents).
Un jeudi matin, l’artiste et la responsable sont venues. Elles ont apporté une valise rouge, qui contenait une poupée en fauteuil roulant, des casques pour ne rien entendre, des lunettes pour ne rien voir. Puis Elsa, Paul et Léo sont repartis dans la valise retrouver leur copine et les livres. Elles allaient vers d’autres rencontres dans un centre de loisirs … »
(Extrait du journal de la crèche, n° 45)

27D’autres outils de sensibilisation ont donné à l’équipe le moyen de se nourrir par ailleurs (ouvrages pour enfants, conférences, création de spectacles …) ou encore de participer à des temps de réflexion collective autour de l’accueil du handicap dans nos structures coordonnées par l’acepp-Cocagne 31.

28Cet épisode a permis de travailler sur le fond : accueillir un enfant différent, c’est accepter d’être dérouté par lui, bousculé dans sa pratique. Ce n’est pas la nature du handicap qui est le plus important, mais la capacité de la structure à s’adapter, à la prendre en compte dans son accueil. Cela pose la question permanente des règles de la structure et de leur évolution.

Un projet d’équipe

29Les angoisses, lorsqu’elles ne sont pas exprimées et discutées, révèlent un malaise au sein des équipes. Réunion d’équipe, analyse de pratique, formation interne, échange informel ont été nécessaires afin que chacun se sente impliqué, investi et soutenu. Les professionnels sont des personnes aux champs d’intervention complémentaires dans le domaine de la petite enfance. Des missions clairement définies et la sensibilité de chacun ouvrent sur la capacité à accueillir tout enfant quelle que soit sa singularité. L’accueil de l’enfant nécessite que l’on se détourne de ce dont il est porteur, à savoir « ce qu’il a », pour l’accueillir dans « ce qu’il est ».

30La collaboration et l’échange régulier avec les professionnels extérieurs qui interviennent auprès des enfants sont essentiels dans le travail que nous mettons en place avec eux. Cette responsabilité, qui paraît plus pesante face à un enfant différent, est en réalité allégée, car partagée. L’équipe de la crèche n’est pas seule et doit pouvoir solliciter les partenaires ressources.

31Cela nous permet de relativiser, de réajuster ou de se positionner clairement sur ce que nous voulons défendre.

Grandes lignes du projet

32La diversité est l’affaire de tous, chaque membre peut s’exprimer et s’approprier les principes éducatifs.

33Chaque question, angoisse, perte de repères, est traitée de manière à ce qu’elle trouve une écoute.

34La compétence commune est : la sensibilité et la capacité à accueillir tout enfant quelle que soit sa singularité.

35L’équipe n’a pas d’objectif thérapeutique, le lieu d’accueil n’est pas un établissement spécialisé.

36Chaque membre de l’équipe devra participer à tous les temps du quotidien.

37Accueillir d’autres compétences, c’est le moyen d’élargir le champ de réflexion et de l’action.

38Le lieu doit être ouvert sur l’extérieur en renforçant le réseau des partenaires.

Une pédagogie de la diversité

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Nous vivons : « … dans un monde d’échanges et de partage ».
« Les enfants qui auront appris à vivre dans le respect de la diversité et des différences seront mieux armés. Il en sera de même pour ceux qui auront eu l’opportunité de se forger une solide image d’eux-mêmes[3]. »

Trouver les clés qui permettront d’intégrer l’enfant et sa famille au sein du collectif

40Quelle que soit sa spécificité, l’arrivée d’un bébé bouleverse la famille, l’accueil se réalise au moment où ils deviennent parents. Une fragilité apparaît : fatigue, questionnement, parfois des difficultés supplémentaires auxquelles il faut faire face … C’est là où la notion d’accueil prend son essence et ses fondations ; à partir de là, elle peut se construire tout au long du temps de présence de l’enfant et de sa famille dans notre lieu. Les parents sont les premiers éducateurs, ils interviennent comme les premiers partenaires dans l’accueil de leur enfant.

41La structure met en place des moyens qui articulent la dimension individuelle et collective dans l’accueil. Un accueil demande de la disponibilité et de la préparation.

42Nous nous appuyons sur des outils tels que :

  • premier échange – premier contact ou l’amorce d’une relation individuelle
Lors d’une formation parents-professionnels, les parents ont mis en avant l’importance de ce premier contact, permettant d’amorcer une relation de confiance. Une maman nous a fait part de son impression de « disponibilité, d’ouverture, de professionnels abordables » ;
  • période d’adaptation – période pour l’enfant, la famille et le professionnel
Laisser place à la rencontre, trouver la continuité éducative entre la famille et le lieu d’accueil, mettre en commun les connaissances spécifiques de chacun, c’est mettre en œuvre le projet de vie de l’enfant ;
  • temps d’accueil matin et soir, et temps de présences parentales à la crèche
Après le temps dit « d’adaptation », la rencontre se poursuit lors des temps d’accueil du matin et du soir : temps de partage, de recueil d’informations, où l’on s’accorde le temps de faire le tour de l’état du moment.

43Anciennement parentale, la crèche associative a maintenu les permanences des parents sous forme de présences. Le parent n’est plus comptabilisé dans le ratio d’encadrement, il s’agit de moments passés ensemble sans obligation. Ces présences sont ouvertes à la famille élargie. Nous souhaitons que ce soit pour chacun un moment de plaisir, de découverte et de partage, et de grande fierté pour l’enfant.

44C’est grâce à l’écoute, à l’échange, au partage et à la collaboration que l’accompagnement de l’enfant se met en place, dans une relation de confiance. Pour chaque famille, nous respectons le temps et le cheminement qui lui sont nécessaires.

45Chaque équipe doit trouver son propre mode de fonctionnement qui conviendra à tous les enfants, qu’ils soient différents ou ordinaires, il n’y a pas de traitement de faveur au nom du handicap, uniquement un accueil respectueux de chaque histoire familiale.

Une famille = un projet d’accueil

46Dans le souci du bien-être de tous, nous mettons en place plusieurs espaces-temps pour la structure et la famille afin de se projeter et d’envisager ou non l’accueil de leur enfant sur la crèche. Après la demande des parents, l’équipe éducative doit pouvoir évaluer les possibilités d’accueil (organisation du personnel, besoins en matériel, aménagement de l’espace, type de contrat possible), afin de maintenir l’équilibre de l’effectif et de répondre au mieux à la demande des parents et aux besoins de l’enfant.

47L’accueil personnalisé et individualisé devient le fruit d’un accord et d’une réflexion avec la famille.

48« Mon fils a grandi depuis qu’il est au contact d’autres enfants, d’un collectif. Je me souviens des nombreux échanges que nous avons eus au sujet du rythme de T. qu’il fallait respecter tant pour les repas, ou encore sur des temps de jeux » (parole d’une maman). En effet, comme beaucoup d’autres, le collectif peut devenir envahissant et oppressant. Un enfant a besoin d’un temps de jeu individuel où il peut se retrouver sans forcément être en interaction avec les autres. Les adultes soutiennent ces moments en décloisonnant le groupe, en utilisant un autre espace.

49Un Projet d’accueil personnalisé (pap) peut être mis en place afin de :

  • définir et appréhender les spécificités de l’enfant en travaillant étroitement avec les parents ;
  • trouver des moyens pour prendre en compte les besoins de l’enfant sur le fonctionnement de la structure ;
  • s’associer aux professionnels extérieurs qui interviennent auprès de l’enfant dans un établissement de soin, dans l’objectif de soutenir un accompagnement cohérent par des actions complémentaires.

Adapter sa pratique professionnelle

50On imagine souvent qu’il faut se spécialiser, avoir des connaissances sur le handicap. En effet, nous avons une compétence spécifique, celle de gérer de manière empathique l’enfant dans le groupe, tout en répondant à ses besoins. Il s’agit de nous adapter et d’ajuster l’accueil à chaque enfant. Ainsi, chacun peut s’épanouir et évoluer à son rythme.

51En ce sens, la notion d’équité est essentielle : elle conforte le professionnel dans son action face à l’ensemble des enfants.

52« Chaque enfant a des besoins particuliers pour se sentir bien … Ils n’ont pas la même chose car ils n’ont pas tous besoin de la même chose [4]. » À la crèche, cette notion prend une forme sociale : on parle d’équité et non d’égalité dans l’accueil. Tous les enfants sont différents mais ont la même importance.

53Le tout petit enfant perçoit très vite la différence. La confrontation fait prendre conscience de sa propre identité, et comprendre que le monde est fait d’individus tous différents mais tous aussi importants. Il apprend à communiquer au cœur de cette différence parce qu’elle est expliquée en valorisant les compétences de chacun.

54La confrontation peut créer des tensions, de la peur, du rejet. Il est nécessaire de gérer ces conflits en posant des mots, sans surprotéger mais en soutenant l’un et l’autre à se comprendre.

55Enfin, nous envisageons la fonction de référent comme le garant de la mise en place du projet de vie de l’enfant à la crèche. Dans les premiers temps, ce professionnel va être plus particulièrement à l’écoute et disponible pour accueillir l’enfant et son parent. Il est l’interlocuteur privilégié, garant d’une stabilité et d’une continuité autour de l’enfant, dans le souci de respecter une intimité, et de créer des repères. Il favorisera ensuite l’ouverture vers le reste de l’équipe. L’initiative de se détacher vient alors naturellement de l’enfant, et des parents pour aller vers les autres adultes.

56Ce référent reste « la mémoire » de l’enfant et de sa famille, régulant l’action de l’équipe.

Notions de maillage

57L’idée d’une prise en charge globale fait appel à la notion de maillage sur un territoire donné. L’éducation n’est pas que la responsabilité des familles : tous les adultes sont concernés (institutions, professionnels) dans une proximité qui va de pair avec la notion de territoire. Cette responsabilité partagée autour de l’éducation conduit à la visibilité des actions à mener. Ce partenariat engage alors le regard des institutions politiques et peut ainsi permettre de développer de nouvelles actions au cœur du territoire.

58Dans ce cadre, nous avons tenu à élargir notre réseau de partenaires en allant à la rencontre de ceux qui sont les interlocuteurs réguliers des familles d’enfants en situation de handicap. Ces rencontres ont pour objectif de nous connaître au travers de nos missions et projets respectifs, mais également d’apporter :

  • un relais d’informations auprès des familles ;
  • un partage d’expériences afin d’élargir notre champ de réflexion ;
  • un soutien dans la sensibilisation, l’information sur l’inclusion et l’accompagnement des enfants porteurs de handicap.

Contexte favorable

Histoire de reconnaissance

59Depuis la naissance du projet initial sur le territoire des quartiers Est, nos partenaires ont reconnu notre engagement et notre volonté de développer des projets. L’association est consciente de la prise de risque économique engendrée par chaque projet mené, mais elle est convaincue que c’est un des moyens de faire valoir ses pratiques et de recevoir le soutien des acteurs de la ville.

60La Caisse d’allocations familiales a toujours su nous soutenir pour mener à bien nos projets avec l’ensemble des partenaires. Nous avons bénéficié de la part de la Ville de Toulouse, pendant une dizaine d’années, d’une valorisation sur la base de l’aide au fonctionnement liée à l’intégration au dsu (Développement social urbain dans le cadre des contrats de ville) ; depuis deux ans, cette aide a été remplacée et valorisée suite à l’attribution du statut de structure particulière.

Appel à projet avec la possibilité d’un financement spécifique

61Afin de mettre en œuvre le projet d’un accueil pour tous, un financement des dépenses de fonctionnement, en lien avec l’emploi, la concertation, l’analyse des pratiques, le travail en réseau et un poste d’éducatrice spécialisée, a été demandé auprès de la Caisse d’allocations familiales, qui l’a accordé sur trois ans.

Conclusion : un projet en perpétuelle construction

62Chaque rencontre avec une nouvelle famille, un professionnel, un partenaire, nous permet de réfléchir différemment sur notre pratique et de faire évoluer le projet de la crèche. C’est une réflexion permanente qui vient enrichir notre travail quotidien.

63Notre questionnement doit rester toujours d’actualité quant au bien-fondé de chaque accueil. Si le projet partagé s’éloigne de l’objectif principal  : bien-être et épanouissement de chaque enfant dans le collectif, la communauté éducative doit pouvoir remettre en question un accueil et y mettre un frein.

Notes

  • [1]
    Inspiré des propos de D.W. Winnicott, Jeu et réalité, Paris, Gallimard, 1975.
  • [2]
    Lieu de rencontre et d’échanges pour les familles concernées par le handicap d’un ou plusieurs enfants, quels que soient leur déficience et leur âge. Pour plus d’infos : http://www.lesperluette31.wifeo.com
  • [3]
    M. Vandenbroeck, Éduquer nos enfants à la diversité, Toulouse, érès, 2005, p. 8.
  • [4]
    A. Laurent, Une place pour chacun, une place pour tous, coédité par l’association Une Souris verte et l’acepp, coll. « Théorie et pratique », 2010, p. 56.
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