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Article de revue

Pour un enseignement universitaire de l'interprétation en milieu médical

Pages 43 à 50

Notes

  • [1]
    Parmi les multiples possibilités (Mack 2005) nous prenons le parti de traduire par « interprétation de liaison » la dénomination italienne interpretazione di trattativa, à la lettre « interprétation de négociation », en l'appliquant comme hyperonyme à toute forme d'« interprétation de dialogue ». L'« interprétation en milieu médical » indique par conséquent une « interprétation de liaison » appliquée au domaine spécifique en question. L'objet de cet article n'est pas de discuter de l'appellation la plus pertinente à adopter et nous n'aborderons pas cette question aux réponses hétérogènes.
  • [2]
    Citons notamment la conférence de Strasbourg (1995) et les congrès intitulés « Un maillon essentiel » (The Critical Link) dont les trois premiers se sont déroulés au Canada – Orillia (1995), Vancouver (1999), Montréal (2001) – et le quatrième à Stockholm (2005). Le prochain « Maillon essentiel » se tiendra à Sydney en 2006.
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1. LA MÉDIATION EN MILIEU MÉDICAL : UNE PROFESSION ÉMERGENTE

1Longtemps exercée dans l'ombre et dans un esprit de bénévolat, la pratique de la médiation linguistique et culturelle en milieu socio-médical fait l'objet, aujourd'hui, en Italie, de programmes de formation spécifiques, aussi nombreux que disparates, souvent mis sur pied par des organismes à but non lucratif, secondés par les autorités locales et les structures hospitalières publiques ou privées. Ces initiatives répondent à des besoins concrets liés à l'évolution socio-démographique d'un pays de plus en plus multiculturel et plurilingue.

2En effet, l'un des principaux écueils auquel se heurtent les patients étrangers lorsqu'ils s'adressent à un service de soins est certainement celui de la langue. Comment communiquer avec le médecin si l'on ne comprend pas la langue du pays ou si l'on n'arrive pas à dire sa souffrance ? Les solutions de fortune souvent adoptées lorsque le praticien n'est pas en mesure de communiquer lui-même avec le malade allophone – l'interprétation improvisée par l'entourage du malade, le recours à tel ou tel membre du personnel, soignant ou pas, connu pour ses connaissances linguistiques, l'emploi de guides de conversation multilingues – peuvent certes aider à obtenir et à transmettre des renseignements utiles à une prise en charge rapide dans des situations d'urgence. Leur efficacité reste toutefois aléatoire : la bonne volonté ne remplace pas la compétence et l'interprétation effectuée par des non-profession-nels ne permet pas toujours d'établir un véritable dialogue avec le malade, aspect essentiel d'une démarche thérapeutique optimale (Bioy, Bourgeois et Nègre 2003). Pire, elle peut être source de malentendus aux conséquences graves. Ces inconvénients, parmi d'autres (Gajo, Graber, Molina, D'onofrio 2001 : 162-163), ont tôt fait de convaincre les décideurs politiques, administrateurs et professionnels de santé du bien-fondé d'un service de médiation moins contingent, assuré par des personnes formées à l'aide de programmes conçus sur mesure.

3En raison de la multiplicité des langues concernées et de la place essentielle qu'occupent le culturel et l'anthropologique dans la relation soignant/ soigné, ces projets de formation extra-universitaires sont destinés de préférence à des groupes restreints d'apprenants ayant vécu eux-mêmes l'expérience de l'émigration. On estime en effet que ces derniers sont plus aptes à résoudre ou du moins à atténuer les problèmes de nature extra-linguistique pouvant survenir pendant l'interaction avec des patients étrangers, qui entretiennent parfois avec leur corps, la maladie et la pratique médicale un rapport qui peut être régi par des codes culturels et des valeurs qui se superposent, se substituent ou vont même à l'encontre de la médecine moderne (Castiglioni 1997 ; Rizzi et Iossa Fasano 2002 ; Mazzetti 2003). Les mérites de ces programmes de formation ne doivent pas toutefois empêcher d'en voir les limites.

4On est en droit de se demander, par exemple, si le fait de lier d'emblée l'idée d'un interprète en milieu médical à celle de l'immigration, de l'exil, du réfugié ne relève pas d'une vision trop restrictive de la réalité. En effet, ce postulat paraît réducteur au vu des nombreuses situations d'incommunicabilité touchant des patients allophones non-migrants (pensons aux touristes) où, sans nier l'importance de l'interculturel, il importe peu que l'interprète soit autochtone ou allochtone. De surcroît, il semble ratifier implicitement une distinction artificielle entre médiateur et interprète, selon laquelle le premier aurait des compétences à la fois linguistiques et culturelles, tandis que le second se contenterait de traduire des discours indépendamment des implications culturelles.

5L'une des conséquences de ce parti pris est le peu d'importance que ces programmes attachent à l'enseignement/apprentissage de la « technique » de l'interprétation de dialogue. Pourtant, il ressort des nombreuses études théoriques et empiriques consacrées à ce sujet que la pratique correcte de cette forme d'interprétation peut élever le niveau des soins prodigués aux patients allophones. Ajoutons que cette lacune ne favorise ni la détermination de standards de qualité précis ni la reconnaissance professionnelle d'une activité encore largement sous-estimée et sous-payée (Garzone 2004 : 96-95).

6Dès lors, une nouvelle perspective s'impose, plus attentive aux apports potentiels que représentent les études sur l'interprétation, qui puisse s'inscrire dans le moyen et long terme. L'université, à l'écoute de ces nouvelles exigences, peut-elle relever ce défi ?

2. LA FORMATION UNIVERSITAIRE EN MÉDIATION ET EN INTERPRÉTATION

7Depuis l'entrée en vigueur de la réforme universitaire en 2001-2002, de nombreuses facultés et écoles supérieures faisant partie du domaine disciplinaire des Sciences de la médiation linguistique se sont engagées dans l'organisation de cursus de « médiation linguistique » – hyperonyme aux contours fluctuants (Lévy 2003 : 11) – en adoptant des parcours formatifs diversifiés. Par leur vocation et finalité, les principaux établissements destinés à la formation d'interprètes et de traducteurs sont appelés à jouer un rôle phare dans cette nouvelle offre didactique.

8Tel est le cas de l'École supérieure de langues modernes pour interprètes et traducteurs de Forlì (SSLiMIT-Université de Bologne), qui propose une licence (bac + 3) en « Communication interlinguistique appliquée » et décerne un diplôme de spécialisation (bac + 5) soit en « Traduction technique et pour l'édition » soit en « Interprétation de conférence » après deux années d'études supplémentaires. L'enseignement de l'interprétation consécutive et simultanée étant réservé au cursus de spécialisation, c'est au niveau du premier cycle que sont regroupés les cours de médiation linguistique et d'interprétation de liaison  [1], répartis sur trois années. Et c'est dans le cadre des cours d'interprétation de liaison qu'est venu se greffer, il y a deux ans, l'enseignement de l'interprétation en milieu médical, pour la combinaison linguistique italien/français entre autres, justifiée par la place que le français, langue maternelle ou véhiculaire, occupe dans ce domaine.

9L'élargissement du champ d'application de l'interprétation de liaison à des secteurs autres que celui des affaires et du commerce – le domaine médical est défini comme « prioritaire » par les plus récentes conférences internationales consacrées à l'interprétation en milieu social  [2] –, oblige à une mise à jour didactique conséquente. Autrement dit, il est nécessaire de se donner de nouvelles bases de réflexion à partir desquelles il serait possible d'édifier des méthodologies adéquates pour aborder des enjeux qui transcendent la pédagogie de l'interprétation de conférence et déplacent sensiblement celle de l'interprétation de liaison appliquée à d'autres contextes professionnels.

3. LA PRATIQUE DE L'INTERPRÉTATION EN MILIEU MÉDICAL

10Pour déterminer les compétences à transmettre et comment les transmettre, il est indispensable avant tout de préciser ce qu'est concrètement l'interprétation en milieu hospitalier et ce qui la distingue de l'interprétation de liaison menée dans d'autres contextes.

11Tout comme l'interprète de liaison en milieu d'affaires, l'interprète en milieu médical traduit dans les deux sens pour deux personnes ou deux groupes restreints de personnes ne partageant pas la même langue. Il représente donc l'axe autour duquel se développe une communication face à face à caractère dialogique. Les tours de parole qu'il transpose sont généralement brefs et il peut interrompre la conversation non seulement pour demander des clarifications ou expliquer un concept mais aussi pour la réorienter en cas de malentendus. Ce faisant, et dans le respect du rôle de chacun, il influence directement l'interaction en tant que coordonnateur des échanges et négociateur du sens, qu'il contribue à co-construire (Gentile, Ozolins et Vasilakakos 1996).

12Au-delà de ces points communs, l'interprétation en milieu médical présente toutefois des traits distinctifs qui en déterminent toute la complexité.

13Plusieurs facteurs conditionnent fortement le travail de l'interprète dans ce domaine. D'abord, le degré de sa responsabilité est ici majeur : la santé et la dignité de la personne sont en jeu. À cela s'ajoute la spécificité de l'environnement de l'interaction, qui est perçu et vécu différemment par les principaux intervenants concernés : familier pour le praticien, le milieu hospitalier est d'ordinaire inhabituel et potentiellement anxiogène pour le patient, a fortiori s'il s'agit d'un étranger. Soulignons surtout la diversité de statut des interlocuteurs, qui ne participent pas à l'interaction sur un pied d'égalité : d'un côté, l'expert, qui détient le pouvoir, le savoir et le savoirfaire (Kerbrat-Orecchioni 1992 : 115-118) ; de l'autre, le profane, fragilisé au niveau psychologique et physique, diminué en raison de sa difficulté ou impossibilité à communiquer directement avec le médecin. Cette dissymétrie s'accentue en fonction des différences d'âge, de sexe ou de l'emploi d'une langue véhiculaire au lieu de la langue maternelle.

14Ces conditions de départ ont des retombées directes sur l'action de l 'interprète. Maîtrisant le vocabulaire médico-social dans ses langues de travail, celui-ci ne peut se borner à une traduction mécanique, mot-à-mot, qui ne tiendrait pas compte du statut inégal des interlocuteurs. Une interprétation irréprochable au niveau terminologique n'atteindra pas son but si le patient allophone n'est pas en mesure d'en saisir le sens. Aussi, relais linguistique et culturel prenant part à un « dialogue à trois » (Sauvêtre 1999) sans jamais se substituer au soignant ni au soigné, l'interprète se doit de mettre en œuvre toutes ses capacités linguistiques, culturelles et techniques pour éclairer l'ensemble de l'interaction, décoder un langage parfois obscur, dépister les sous-entendus, décrypter les non-dits, qui pourraient être source de malentendus (donc d'erreurs de diagnostic, de traitements inappropriés, de diminution de l'observance du traitement de la part du patient), rendre compatibles et compréhensibles en temps réel des références et des entendements culturels différents. Il doit aussi être à même de s'adapter à la façon d'agir et de penser des interlocuteurs et interpréter le langage non verbal, la mimique et les gestes, les aspects proxémiques étant parfois plus éloquents que les mots.

15Ce n'est qu'à partir de ces éléments concrets qu'il devient possible d'amorcer une didactique qui réponde à des objectifs précis.

4. DIDACTIQUE DE L'INTERPRÉTATION EN MILIEU MÉDICAL : QUELQUES PISTES

16Les objectifs d'un cours universitaire visant à transmettre les compétences citées ci-dessus (qui ne sont pas, à l'évidence, à la portée du premier venu) sont ambitieux. Il s'agit de : former des interprètes pleinement fonctionnels, capables de satisfaire aux besoins réels du secteur public et privé ; contribuer, corrélativement, au processus de professionnalisation d'une activité encore peu structurée et aux standards de qualité mal définis ; assurer, dans une logique interne à notre Faculté, une fonction propédeutique à l'interprétation de conférence (notamment à la consécutive, forme historiquement dérivée de l'interprétation de dialogue) pour les étudiants qui souhaitent postuler au cursus de spécialisation (Soffritti 2004 : 29).

17La mise au point d'un tel cours ne peut se passer, comme tout autre projet de formation, d'une analyse préalable du public auquel on s'adresse, du temps dont on dispose effectivement, de la progression dans l'enseignement/ apprentissage que l'on peut raisonnablement prévoir, et enfin du choix des contenus et des moyens les plus stimulants que l'on peut proposer.

4.1. Les apprenants

18Sélectionnés à travers un examen d'admission visant à vérifier leurs connaissances linguistiques en italien et dans une autre langue (dont le français), les étudiants qui s'inscrivent à la SSLiMIT, pour la plupart de langue maternelle italienne, ne sont pas des débutants en langue étrangère. Toutefois, eu égard à sa complexité et aux objectifs fixés, l'enseignement en question est destiné à un public de troisième année, dont les compétences langagières et techniques ont déjà été sanctionnées lors des examens précédents de langue, de médiation linguistique et d'interprétation de liaison. Leur degré de connaissances étant assez homogène, l'assiduité obligatoire et leur motivation généralement forte, la progression dans l'apprentissage ne pose pas, d'ordinaire, de problèmes insurmontables.

4.2. Les temps et la progression de l'enseignement/apprentissage

19Le dosage des difficultés langagières et techniques doit être considéré avec attention, compte tenu d'un volume d'heures très astreignant (60 heures réparties sur deux semestres dans notre cas) : on n'apprend l'interprétation de dialogue que si l'on possède au départ des compétences communicatives suffisantes. La bidirectionnalité de l'interprétation de dialogue comportant nécessairement un enseignement/apprentissage bilingue complexe et hybride – italien/FLE et italien sur objectifs spécifiques/FOS – nous pourrions suggérer d'insister dans un premier temps sur des exercices d'interprétation « passive », c'est-à-dire vers la langue maternelle, avant d'aborder l'interprétation « active », réservant la dernière partie du cours au rétablissement de l'équilibre dans l'emploi actif et passif des deux langues. Cet échelonnement des difficultés se justifie par la nécessité d'aborder plus efficacement les fondements théoriques et pratiques de l'interprétation et de favoriser l'acquisition progressive d'un vocabulaire spécialisé à partir de la langue maternelle. Il peut encourager également, dans une certaine mesure, une adhésion de la part des étudiants à un travail intensif, en évitant un éventuel découragement initial en raison de compétences langagières déficitaires en début de cours.

4.3. Le matériel

20Choisir et assembler le matériel pour un cours de ce genre exige une approche elliptique, une sorte de technique de la condensation. Il ne s'agit pas de faire ployer les apprenants sous le fardeau de l'immense étendue des occurrences communicatives bilingues en milieu médical, sous peine de superficialité et d'inachèvement, mais de sélectionner avec soin. Ce matériel est agencé dans un souci constant d'une cohérence fondée de préférence sur la juxtaposition plutôt que sur un enchaînement linéaire, dans une forme pour ainsi dire « hypertextuelle » pouvant être ensuite développée à travers le travail autonome des apprenants, par ailleurs prévu par le système des crédits.

21Quel matériel réunir concrètement ? Sans entrer dans les détails d'une démarche nécessairement plurielle et multiréférentielle, quelques pistes peuvent être dégagées. Les entretiens face à face entre personnel soignant et patient sont généralement codés, procédurés, donc en partie prévisibles. Cela peut aider à élaborer des outils à partir de l'observation de situations de terrain concrètes (accueil, urgences, entretiens, examens, démarches administratives, contacts avec l'entourage familial, etc.). À cet égard, les nombreux manuels de conversation médicale bilingues ou multilingues, élaborés au cours de ces dernières années par les professionnels de santé (à titre d'exemple : Bischoff et Loutan 1998 ; Cantalamessa, Meroni, De Gobbis 2003), constituent, dûment réélaborés à l'intention des apprenants, un précieux cadre de référence pour construire des situations conversationnelles types, inspirées de la réalité hospitalière. Pareillement, les textes imprimés (articles, documents, formulaires pour l'anamnèse) et le matériel audiovisuel (cassettes vidéo, DVD, CD-ROM) ayant trait à la matière enseignée représentent un complément pédagogique indispensable à nos besoins. Pour ce qui est des contenus théoriques, enfin, une place importante est consacrée à l'assimilation des codes de conduite éthique à tenir durant l'exercice de la profession (ponctualité, neutralité, confidentialité, intégralité, précision et adéquation de l'interprétation, gestion de situations conflictuelles, délicates voire douloureuses).

4.4. Les méthodologies

22Sur le plan de la praxis, enfin, il ne s'agit pas d'imposer de manière dogmatique une méthodologie unique là où les approches ne peuvent être que diversifiées et provisoires. Par conséquent, si d'une part il s'avère impropre de perpétuer des paradigmes pédagogiques élaborés au fil des années en vue de former des interprètes de conférence (Cenkova 2001) ou des interprètes de liaison en milieu d'affaires, il serait tout aussi erroné de faire de manière acritique table rase des expériences didactiques contiguës, considérant aussi la fonction propédeutique de notre cours.

23Cela dit, il semble difficile de concevoir un enseignement/apprentissage de l'interprétation de dialogue, où l'alternance codique représente une composante primordiale, sans jeux de rôle reproduisant la situation triadique médecin italophone – interprète – patient francophone. Cette priorité, qui forme le « noyau dur » des unités didactiques, peut s'accompagner d'activités éprouvées dans l'enseignement/apprentissage de l'interprétation de dialogue et qui visent à approfondir les compétences langagières orales dans les deux langues (vocabulaire, terminologie, syntaxe, registres de langue) ainsi que les connaissances culturelles, au sens large, et à développer les capacités d'écoute, de décodage, de compréhension, de concentration, de mémorisation et de reformulation (intégrale ou résumée, dans les deux langues). La multifonctionnalité de ces activités qui, idéalement doivent se compléter et se renforcer mutuellement, favorise une utilisation souple, combinatoire, selon les exigences de la progression du cours.

5. EN GUISE DE CONCLUSION

24Le problème de la communication interlinguistique et interculturelle en milieu médical ne s'est posé que récemment en Italie. Les programmes extra-universitaires jusqu'ici mis en place pour former des médiateurs qualifiés, ces « passeurs de langues » et « jeteurs de ponts culturels » censés faciliter l'accès aux soins des patients allophones, visent à répondre à des besoins spécifiques et s'adressent par conséquent à un public au profil précis. Au niveau universitaire, dans le contexte notamment des écoles vouées à la formation d'interprètes et de traducteurs, le retard que l'on accuse à cet égard reste important. Sur le plan didactique, en effet, les méthodologies établies, les approches pédagogiques, voire les habitudes et les stratégies individuelles, traditionnellement axées sur l'enseignement/apprentissage des interprètes de conférence ou des interprètes de liaison en milieu d'affaires, ne peuvent répondre aux besoins en formation de ces nouveaux professionnels, susceptibles d'agir dans des situations communicatives distinctes. Dès lors, il est évident qu'une didactique adaptée à ces objectifs inédits, élaborée suivant une démarche plurielle, interdisciplinaire et interdidactique, devrait être envisagée. Les considérations préliminaires et les pistes de travail avancées ici se proposent de contribuer à cette élaboration.

Bibliographie

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Notes

  • [1]
    Parmi les multiples possibilités (Mack 2005) nous prenons le parti de traduire par « interprétation de liaison » la dénomination italienne interpretazione di trattativa, à la lettre « interprétation de négociation », en l'appliquant comme hyperonyme à toute forme d'« interprétation de dialogue ». L'« interprétation en milieu médical » indique par conséquent une « interprétation de liaison » appliquée au domaine spécifique en question. L'objet de cet article n'est pas de discuter de l'appellation la plus pertinente à adopter et nous n'aborderons pas cette question aux réponses hétérogènes.
  • [2]
    Citons notamment la conférence de Strasbourg (1995) et les congrès intitulés « Un maillon essentiel » (The Critical Link) dont les trois premiers se sont déroulés au Canada – Orillia (1995), Vancouver (1999), Montréal (2001) – et le quatrième à Stockholm (2005). Le prochain « Maillon essentiel » se tiendra à Sydney en 2006.
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