L’enquête porte sur les pratiques des femmes qui produisent des images de leurs propres corps sur Instagram et revendiquent une forme d’émancipation par rapport à ce qu’elles qualifient de normes. Méthodologiquement, l’étude des contenus, discursifs et visuels, est articulée à une enquête menée auprès des usagères, dans une perspective ethnographique, pour définir le sens donné à ces pratiques photographiques. Sur ce réseau, les femmes observées pour cette enquête acquièrent des idées féministes leur permettant d’appréhender les injonctions relatives à leurs corps comme des expériences sociales de la féminité. Ces découvertes les poussent à remettre en cause les représentations médiatiques de la féminité hégémonique en diffusant elles-mêmes des images de leurs propres corps. En présentant un autre point de vue sur leurs corps qu’un regard sexualisé, elles proposent de faire évoluer le régime de représentation sexué qui les contraint. Si les industriels absorbent ces idées et font craindre une aseptisation des luttes menées, les résistances auxquelles elles doivent faire face indiquent qu’elles transigent bien avec les normes et que le conflit n’a pas seulement lieu dans le champ des représentations visuelles, mais fait bouger des rapports de pouvoir.
Making images of yourself on Instagram to negotiate gender norms
The study focuses on the practices of women who produce images of their own bodies on Instagram and claim a form of emancipation from what they describe as societal norms. Methodologically, the study of discursive and visual content is linked to a survey of users, from an eth-nographic perspective, to define the meaning given to these photographic practices. In this social medium, the women observed for this survey acquire feminist ideas allowing them to apprehend the injunctions rela-tive to their bodies as social experiences of femininity. These discoveries lead them to challenge media representations of hegemonic femininity by themselves disseminating images of their own bodies. By presenting a view of their bodies other than a sexualised one, they propose to change the regime of gendered representation that constrains them. While the corporate world absorbs these ideas raising fears of a sanitisation of the struggles being waged, the resistance they face indicates that they are indeed compromising with norms and that the conflict is not only taking place in the field of visual representations, but is in fact shifting power relations.
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